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Communiqués et dossiers de presse

Comment le sommeil réduit notre conscience du monde

Le sommeil s’accompagne d’une réduction de notre conscience du monde extérieur et de nous-même. Pourquoi? L’équipe de Habib Benali, directeur de recherche Inserm du laboratoire d’imagerie fonctionnelle (Unité 678 Inserm/UPMC) s’est penchée sur ce phénomène. Les chercheurs ont montré, lors du sommeil lent, que l’activité du cerveau se réorganise en des réseaux qui communiquent moins intensément que durant l’éveil. Les résultats de cette étude de l’activité cérébrale sont publiés dans la revue PNAS.

Le sommeil lent profond est un état de sommeil durant lequel notre conscience du monde extérieur et de nous-même est considérablement réduite. Pourtant, les neurones qui composent notre cerveau sont toujours très actifs lors de cette phase. La conscience n’est donc pas simplement liée à l’activité du cerveau mais plutôt à sa capacité de traiter l’information. C’est ce que les chercheurs du laboratoire d’imagerie fonctionnelle (Inserm/Université Pierre et Marie Curie) de la Pitié Salpetrière, en collaboration avec le Centre de recherche du Cyclotron de Liège, ont analysé dans cette étude.

Représentation graphique des flux d’information à l’intérieur du cerveau à l’éveil (gauche) et en sommeil lent (droite)  © H.Benali / Inserm

En mesurant la quantité d’information échangée entre différentes régions cérébrales, les chercheurs ont pu montrer que le flux d’informations dans le cerveau endormi différait de celui observé à l’éveil.

« Pendant le sommeil, l’activité du cerveau semble s’organiser en une multitude de réseaux restreints,  à l’intérieur desquels l’information s’échange autant, sinon plus qu’à l’éveil,  alors que la communication entre ces réseaux diminue », explique Habib Benali, directeur de recherche à l’Inserm.

La figure ci-dessus montre que le cerveau (B) comporte différents réseaux (cercles de couleur) qui regroupent plusieurs régions cérébrales (petits points noirs périphériques). La longueur des traits noirs, qui relient ces structures (cercles colorés et points noirs), indique leur tendance à traiter l’information de manière autonome. Lors du sommeil (situation à droite), la distance entre les structures augmente, signant un traitement plus local de l’information dans ces petites assemblées de régions cérébrales.
L’équipe de recherche conclut à une réorganisation hiérarchique des flux d’informations durant le sommeil lent car celle-ci s’observe de manière répétée à plusieurs niveaux dans le cerveau. « Nous suggérons que la modification des échanges d’informations entre régions cérébrales diminuerait la capacité du cerveau à générer une représentation unifiée de soi  et du monde extérieur », souligne Habib Benali.

Contacts
Contact Chercheur
Habib Benali Directeur de recherche Inserm Unité mixte de recherche 678 "Laboratoire d'imagerie fonctionnelle" (LIF) (Inserm/UPMC) CHU Pitié-Salpêtrière 91 boulevard de l'Hôpital F-75634 Paris Cedex 13 01 53 82 84 00
Contact Presse
Juliette Hardy rf.mresni@esserP
Sources
Hierarchical clustering of brain activity during human nonrapid eye movement sleep Mélanie Bolya,1, Vincent Perlbargb,1, Guillaume Marrelecb, Manuel Schabusa,2, Steven Laureysa, Julien Doyonc, Mélanie Pélégrini-Isaacb, Pierre Maqueta,3, and Habib Benalib 1. Cyclotron Research Centre, University of Liège, Liège, Belgium; 2. Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale–UPMC, Unité Mixte de Recherche-S 678, U678, Paris, France; and 3. Functional Neuroimaging Unit, Montreal Geriatrics Institute, Montreal, QC, Canada PNAS online first, 26 mars 2012 Doi: http:/dx.doi.org/10.1073/pnas.1111133109
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