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Communiqués et dossiers de presse

L’apesanteur, un challenge pour le corps… Mais aussi pour le cerveau !

Etude des mouvements

Capture en 3D des mouvements. ©Inserm/Guénet, François

 

Deux semaines avant le décollage de l’astronaute Thomas Pesquet dans l’espace pour la mission Alpha, les connaissances progressent concernant l’adaptation de l’Homme à la gravité. Des chercheurs de l’Inserm et de l’université de Bourgogne au sein du laboratoire CAPS «Cognition, action et plasticité sensori-motrice » s’intéressent à la façon dont sont réalisés les mouvements dépendants de cette force omniprésente.

Depuis 30 ans, on pensait que le cerveau – à l’origine de la commande motrice – compensait en permanence les effets de la gravité. Dans une première étude en 2016, les chercheurs avaient suggéré que notre cerveau se sert de la gravité pour minimiser les efforts que nos muscles doivent déployer. Des résultats confirmés récemment grâce à de nouvelles expérimentations menées en collaboration avec l’université de New-York à la fois sur des modèles de primates non humains et sur l’Homme. Ces résultats sont parus dans la revue Science Advances .

 

A quoi cette anticipation peut-elle bien servir ?

Initialement, les chercheurs pensaient que le cerveau compensait à chaque instant les effets de la gravité pour réaliser des mouvements qui ne soient pas perturbés par les effets de la gravité. Des études récentes menées par les chercheurs de l’université de Bourgogne et de l’Inserm au laboratoire CAPS en collaboration avec une équipe de l’université de New York (Dora E. Angelaki, professeure de neuroscience à la Tandon School of Engineering – New York) challengent cette idée. Les chercheurs ont fait l’hypothèse que l’anticipation des effets de la gravité permette de planifier des mouvements utilisant les effets de la gravité sur notre corps pour minimiser nos efforts musculaires. 

Pour confirmer cette théorie, l’équipe de recherche a enregistré les activations musculaires envoyées par le cerveau aux muscles. Ces mesures ont été réalisées chez des primates non humains et chez des humains effectuant des mouvements de bras horizontaux et verticaux.

Les résultats obtenus montrent que le cerveau envoie des commandes électriques activant et désactivant les muscles de manière très précise – phénomènes durant quelques millisecondes – afin d’exploiter les effets de la gravité pour accélérer nos mouvements descendants et décélérer nos mouvements ascendants. Ces résultats ont été observés chez le primate non-humain comme chez l’humain.

Cette observation corrobore l’hypothèse d’une adaptation profonde du système nerveux à son environnement.

A terme, cette avancée pourrait éclairer des domaines variés tels que l’aide au mouvement pour les personnes handicapées ou la programmation des mouvements de robots humanoïdes.

Contacts
Contact Chercheur

Jérémie Gaveau

« Cognition, action et plasticité sensori-motrice » (CAPS)

(Unité Inserm 1093/Université de Bourgogne)

Mail : rf.engogruob-u@uaevag.eimerej

Tél. : 03 80 39 67 72

Contact Presse

Université de Bourgogne

rf.engogruob-u@ilahar.yerdua

Inserm

rf.mresni@esserp

Sources

A cross-species neural integration of gravity for motor optimization

Jeremie Gaveau1,2,*, Sidney Grospretre1,3, Bastien Berret4,5,6, Dora E. Angelaki7, and Charalambos Papaxanthis1,

 

1 INSERM U1093-CAPS, Université Bourgogne Franche-Comté, UFR des Sciences du Sport, F-21000 Dijon, France.

2 Department of Neuroscience, Baylor College of Medicine, Houston, TX 77030, USA.

3 EA4660-C3S Laboratory-Culture, Sport, Health and Society Univ. Bourgogne Franche-Comté, Besançon, France.

4 CIAMS, Université Paris-Saclay, Orsay, France.

5 CIAMS, Université d’Orléans, Orléans, France.

6 Institut Universitaire de France (IUF) , Paris, France.

7 New York University, New York City, NY 10003, USA.

† These authors contributed equally to this work.

 

Science Advances, 7 Avril 2021

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