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Brèves

Respirez…inhalez…courez

15 Avr 2013 | Par INSERM (Salle de presse) | Physiopathologie, métabolisme, nutrition

Le Salbutamol est classiquement utilisé pour le traitement de l’asthme. Son administration via l’inhalation permet la stimulation des récepteurs bêta-2 des parois bronchiques, provoquant la dilatation des bronches et donc une meilleure capacité respiratoire.

Son utilisation en tant que produit dopant est actuellement débattue. Une équipe de l’Inserm dirigée par Samuel Vergès (Unité Inserm 1042 « Hypoxie et physiopathologies cardiovasculaires et respiratoires) a voulu savoir si son inhalation pouvait augmenter la contractilité de certains muscles périphériques, réduire la fatigue et améliorer la récupération après un exercice chez des athlètes d’endurance.

Onze athlètes non-asthmatiques présentant de hautes capacités d’endurance ont été recrutés pour comparer en double-aveugle deux niveaux de dose de salbutamol (200 et 800 µg) administrés par inhalation contre un placebo avant un test d’effort des muscles de la jambe.

Les athlètes ont ensuite exécuté un protocole d’exercice progressif consistant en des paliers de 10 contractions intermittentes de leurs muscles quadriceps à intensité croissante. Au départ il leur était demandé de contracter leurs muscles à environ 20 % de leur capacité maximale puis d’augmenter la force de contraction de 10% en 10% jusqu’à l’épuisement (Le sujet n’est plus capable de produire le niveau de force qui lui est demandé)

Les réponses mécaniques et électromyographiques à des stimulations magnétiques du nerf fémoral ont été enregistrées pendant et après les contractions musculaires volontaires. Ces enregistrements permettaient d’évaluer la fatigue neuromusculaire après chaque palier d’effort puis après 10 minutes et 30 minutes de récupération.

D’après les résultats obtenus par les chercheurs de l’Inserm, les réponses musculaires n’ont pas été modifiées avec l’inhalation de salbutamol.

Toutefois, le nombre total de contractions effectuées avant d’atteindre l’épuisement musculaire était significativement augmenté avec le Salbutamol.

(72 contractions en moyenne avec le placebo contre 78 avec 200 µg et 82 contractions avec 800 µg).

Pour les chercheurs, si les réponses musculaires n’ont pas changé, les doses inhalées supra-thérapeutiques (c’est-à-dire au-delà des doses thérapeutiques prévues par le médecin) de ß2-agonists ont augmenté l’endurance des muscles quadriceps pendant un effort progressif et pourraient avoir un effet ergogénique (dopant) chez l’athlète. De nouvelles études sont nécessaires pour clarifier les mécanismes sous-jacents.

photo coureur sport

©fotolia

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Contacts
Contact Chercheur

Samuel Vergès CR INSERM, Laboratoire HP2 (U 1042) Tel: +33 4 76 76 68 60 rf.elbonerg-uhc@segrevs

Sources

Impact of Salbutamol on Neuromuscular Function in Endurance Athletes

1 Joseph Fourier University, HP2 Laboratory, F-38000, Grenoble, France
2 INSERM, U1042, F-38000, Grenoble, France
3 CHU Grenoble, Locomotion unit, Reeducation & Physiology, Clinical Physiology, Sleep and Exercise, F-38000, Grenoble, France
4 Institute for Doping Prevention, Grenoble, France.

Med Sci Sports Exerc. 2013 Apr 3

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