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Denis Zmirou
Unité Inserm 1085 «Institut de recherche en santé environnement et rtavail
qravf.mzvebh@vafrez.se
Dans une nouvelle étude parue dans la revue Plos One, des chercheurs de l’Inserm et de l’EHESP ont analysé les causes de 79107 décès survenus à Paris chez les habitants de plus de 35 ans entre 2004 et 2009. Leur objectif était d’explorer si une combinaison de caractéristiques de voisinage (profil socio-économique et exposition quotidienne à la pollution) modifiait ou non le risque de mortalité lors des épisodes de pollution comme, par exemple, ceux que la France a connus au début de l’été 2015 lors de la canicule.
Le choix de la ville de Paris ne s’est pas fait au hasard puisque la capitale est caractérisée par des concentrations moyennes de pollution qui varient énormément selon les lieux ainsi que par une variété de quartiers accueillant des populations aux profils socio-économiques variés.
Deux cartographies des quartiers de Paris ont été réalisées. Sur la première, on peut voir la répartition des populations selon le statut socioéconomique des quartiers de résidence (unités appelées IRIS). La seconde répertorie les concentrations moyennes annuelles de dioxyde d’azote sur la période d’étude (NO2). A Paris, le NO2 dans l’air extérieur est principalement associé au chauffage des bâtiments et au trafic automobile.
Les habitations hébergeant les personnes les plus défavorisées (catégorie 3) sont principalement localisées à l’est et au nord de la ville, tandis que les catégories 1 et 2 sont retrouvées dans le centre et la partie Ouest de Paris.
Les zones les plus polluées sont observées à proximité des grandes voies de trafic, le long du périphérique, de la Seine et dans le Nord-Ouest de Paris. (sources des données et de la modélisation: Airparif)
Les résultats de l’étude montrent que les variations à court terme de la pollution et la mortalité sont globalement associées et qu’un réel excès de risque de décès est présent lors des pics de pollution.
Ces résultats montrent également que les sujets résidant dans les territoires défavorisés sont plus vulnérables aux épisodes, même brefs, de pollution atmosphérique. Ils indiquent surtout que, si elle est exposée (comme d’autres) chroniquement à des niveaux élevés de dioxyde d’azote, cette population subit un risque encore plus élevé lors des pics de pollution.
Denis Zmirou
Unité Inserm 1085 «Institut de recherche en santé environnement et rtavail
qravf.mzvebh@vafrez.se
Neighbourhood Characteristics and Long-Term Air Pollution Levels Modify the Association between the Short-Term Nitrogen Dioxide Concentrations and All-Cause Mortality in Paris
Séverine Deguen1,2*, Claire Petit1,2, Angélique Delbarre1, Wahida Kihal1,2,
Cindy Padilla1,2, Tarik Benmarhnia1,2, Annabelle Lapostolle3, Pierre Chauvin3,
Denis Zmirou-Navier1,2,4
1 EHESP School of Public Health, Rennes, France, 2 INSERM U1085 (IRSET), Rennes, France,
3 INSERM U707, Research Group on the Social Determinants of Health and Healthcare, Paris, France,
4 Lorraine University Medical School, Vandoeuvre-les-Nancy, France