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Brèves

Dépression : traiter le déclenchement des symptômes à la racine

25 Jan 2016 | Par INSERM (Salle de presse) | Neurosciences, sciences cognitives, neurologie, psychiatrie

De nombreux traitements sur le marché améliorent les symptômes dépressifs, mais cette pharmacothérapie n’est efficace qu’après une longue période de traitement et ne fonctionne pas chez 100 % des patients. Des chercheurs de l’Inserm ont identifié des modifications cellulaires cérébrales précoces qui participent au déclenchement des symptômes dépressifs, ainsi qu’une nouvelle cible pharmacologique prometteuse.

Ces résultats sont publiés dans le journal Nature Medicine le 25 janvier 2016.

Manuel Mameli, chargé de recherche Inserm et son équipe de l’Unité Inserm 839 « Institut du Fer à Moulin » (Inserm/UPMC), dont le Dr Salvatore Lecca (postdoctorant), ont cherché à comprendre les modifications cellulaires survenant de manière précoce suite à une expérience stressante. Celles-ci constituent un des facteurs qui contribue aux comportements dépressifs chez les animaux et chez l’homme.

À l’aide de différentes approches électrophysiologiques, virales et pharmacologiques, les chercheurs ont découvert que l’activité des neurones situés dans l’habenula latérale – un noyau du cerveau impliqué notamment dans l’aversion et la déception – augmente après une expérience stressante à cause de la baisse de fonction de deux protéines du contrôle neuronal (GABAB et GIRK).

Les scientifiques de l’Inserm ont conçu une stratégie permettant d’inverser les modifications cellulaires et d’améliorer les symptômes dépressifs après une expérience stressante en ciblant une phosphatase spécifique (PP2A). En utilisant un modèle de rongeur des troubles de l’humeur, qui intègre un nombre de profils comportementaux typiques de la dépression chez l’homme, ils ont montré que l’inhibition de PP2A est efficace et a rapidement amélioré le phénotype comportemental des souris.

« Notre étude présente des mécanismes cellulaires précoces, jusque-là inconnus, capables de déclencher des réponses comportementales complexes. Elle décrit le rôle de l’habenula latéral dans le déclenchement de la dépression. Nos résultats révèlent une potentielle nouvelle cible pharmacologique qui pourra être étudiée pour le traitement des troubles de l’humeur.»

 explique Manuel Mameli, chargé de recherche à l’Inserm.

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Contacts
Contact Chercheur

Manuel Mameli
Chargé de recherche Inserm
U839 Institut du fer a moulin
Equipe AVENIR-ATIP : Synapses et physiopathologie de la récompense
+33 (0)1 45 87 61 17
rf.mresni@ilemam.leunam

Manuel Mameli a reçu une bourse « Starting Grants » du Conseil européen de la recherche (ERC) pour mener ces travaux.

Sources

Rescue of GABAB and GIRK function in the lateral habenula by protein phosphatase 2A inhibition ameliorates depression-like phenotypes in mice

Salvatore Lecca1–3, Assunta Pelosi1–3, Anna Tchenio1–3, Imane Moutkine1–3, Rafael Lujan4,5, Denis Hervé1–3 & Manuel Mameli1–3

1Institut du Fer à Moulin, Paris, France.
2 Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM), Unité Mixte de Recherche (UMR) S839, Paris, France.
3Université Pierre et Marie Curie, Paris, France.
4Instituto de Investigación en Discapacidades Neurológicas, Albacete, Spain.
5Universidad Castilla–La Mancha, Facultad de Medicina, Departamento de Ciencias Médicas, Campus Biosanitario, Albacete, Spain.

Nature Medicine, 25 janvier 2016, Doi : dx.doi.org/10.1038/nm.4037

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