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Alain-Jacques Valleron
Unité Inserm 1169 « Thérapie Génique, Génétique, Epigénétique en Neurologie, Endocrinologie et Développement de l’Enfant » (Inserm/CEA/Université Paris-Sud)
06.76.90.73.69
nynva-wnpdhrf.inyyreba@vafrez.se
Dans le contexte de réchauffement planétaire actuel, la relation entre la température et la mortalité est en train de prendre une importance toute nouvelle. S’acclimate-t-on à la hausse des températures au cours des années ? C’est la question à laquelle des chercheurs de l’équipe « Épigénétique et environnement » de l’Unité Inserm 1169 (Inserm/CEA/Université Paris-Sud) tentent de répondre. En analysant le lien entre la mortalité des personnes âgées et la température quotidienne en France sur 42 ans, les scientifiques apportent une preuve de notre capacité d’adaptation aux changements de température dans le temps. Ces travaux sont publiés dans Environmental Health Perspectives.
Au cours des dernières décennies, la hausse des températures a déjà été observée en France. En outre, les modèles climatiques prévoient que ce réchauffement continuera dans les années futures. Ce constat ouvre la question de nos capacités d’acclimatation à ces changements.
Lorsqu’on trace l’évolution de la mortalité en fonction de la température sur un jour donné, la courbe obtenue présente une allure générale parabolique (en forme de « U »). Le point le plus bas de cette courbe est atteint pour une valeur donnée : la température de mortalité minimale (TMM), soit la température pour laquelle la mortalité est la plus faible. C’est sur ces observations et sur l ‘analyse de 16 000 000 certificats de décès[1] entre 1968 et 2009 que Nicolas Todd et Alain-Jacques Valleron ont basé leur analyse.
Exemple d’une courbe montrant l’évolution du risque de mortalité en fonction de la température. Lorsque le risque relatif de mortalité est égal à 1, la mortalité est minimale. S’il est égal à 2 pour une température donnée, le risque de mortalité à cette température est deux fois plus élevé.
Pour visualiser l’évolution de cette relation, les chercheurs ont divisé cette période en 3 : 1968 à 1981, 1982 à 1995 et 1996-2009. Rapidement, ils découvrent que la température de mortalité minimale et la température moyenne suivent la même tendance sur ces périodes. Pendant la période de 1968-1981 (température moyenne de 17,6°C) la TMM s’élève à 17,5°C. Parallèlement, entre 1982 et 1995 alors que la température moyenne s’élève à 18,6°C, la TMM atteint 17,8°C. Enfin de l’année 1996 à 2009, la TMM a suivi l’augmentation de la température moyenne (19.2°C) en atteignant 18,2°C. Ces résultats suggèrent que la population a effectivement été capable de s’adapter au changement climatique.
« Bien que les mécanismes qui expliquent cette adaptation ne soient pas l’objet de cette étude, ils sont probablement plus liés à l’amélioration de l’isolement des maisons, de la climatisation et des messages préventifs émis pendant les vagues de chaleurs qu’à une adaptation physiologique » explique le chercheur, aussi ancien directeur de deux unités Inserm.
Alain-Jacques Valleron
Unité Inserm 1169 « Thérapie Génique, Génétique, Epigénétique en Neurologie, Endocrinologie et Développement de l’Enfant » (Inserm/CEA/Université Paris-Sud)
06.76.90.73.69
nynva-wnpdhrf.inyyreba@vafrez.se
Space-Time Covariation of Mortality with Temperature: A Sytematic Study of Deaths in France, 1968-2009
Nicolas Todd1 and Alain-Jacques Valleron1,2
1 U1169, INSERM, Kremlin-Bicêtre, France
2 UPMC Sorbonne Universités, Paris, France
Environmental Health Perspectives, 23 mars 2015