Une équipe internationale impliquant en France des chercheurs de l’Inserm, du CEA, et de l’APHP, a réussi à modéliser les facteurs de risque d’abus d’alcool au cours de l’adolescence. Les résultats de cette étude sont publiés en ligne le 02 juillet sur le site de la revue Nature.
En France, la consommation débute le plus souvent lors de l’adolescence. Actuellement, 80% des jeunes âgés de 17 ans admettent avoir consommé de l’alcool au cours des 30 derniers jours. De récentes études ont montré que les adolescents étaient particulièrement vulnérables aux effets neurotoxiques de l’alcool. Et une consommation précoce d’alcool constitue un facteur important de risque d’apparition d’une dépendance à l’alcool chez l’adulte.
Dans le cadre du projet de recherche européen IMAGEN dédié à l’étude des risques associés aux comportements chez l’adolescent, une équipe internationale, impliquant en France, au sein de l’I2BM, des chercheurs de l’INSERM*, du CEA, et de l’APHP, a réussi à modéliser les facteurs de risque de « binge drinking »[1] chez les adolescents de 14 ans. Ils impliquent avec un « poids » à peu près égal : des événements de vie, en premier lieu les événements amoureux ; des particularités de la structure et du fonctionnement cérébral régulant le plaisir et l’impulsivité ; et des traits de personnalité spécifiques. Le suivi des adolescents entre 14 et 16 ans révèle que ces facteurs ont une valeur prédictive du « binge drinking » à 16 ans; en outre, leur valeur prédictive a pu être généralisée aux autres types d’abus d’alcool à l’adolescence. L’étude suggère des facteurs de risque utiles pour la prévention ciblée de l’alcoolisme, et représente une approche scientifique multidisciplinaire exemplaire pour les autres troubles mentaux débutant à l’adolescence, sachant que près de la moitié des maladies psychiatriques débutent à cette période de la vie.
* Unité mixte INSERM – CEA 1000 « NeuroImagery & Psychiatry »
[1] Pratique associée à la consommation en grande quantité et très rapidement d’alcool chez les jeunes.