Comment la mobilité est-elle impactée par le reconfinement ? Crédits : Adobe Stock
Depuis fin octobre, la France est entrée dans un deuxième confinement afin de ralentir la circulation du virus et le nombre d’hospitalisations. Bien que plus légères que lors du confinement mis en place au printemps, ces mesures restrictives ont un impact sur la mobilité des personnes à différentes échelles spatiales et temporelles.
Une équipe de recherche, coordonnée par les chercheurs Inserm Vittoria Colizza et Eugenio Valdano en collaboration avec l’opérateur téléphonique Orange, s’est appuyé sur les données des téléphones mobiles pour analyser la mobilité de la population française au cours de la première semaine ouvrée du confinement actuel (du 2 au 6 novembre 2020). Ces données rendent compte pour chaque journée des déplacements sur 1436 différentes zones géographiques réparties sur tout le territoire français et sont stratifiées en fonction de l’âge des personnes et de l’heure de la journée à laquelle intervient le déplacement.
Dans un nouveau rapport, les chercheurs présentent donc une analyse spatiale (mobilité nationale, régionale et locale), temporelle (par semaine, par jour, par heure) et par classe d’âge (jeunes, adultes, seniors) des déplacements au cours de la première semaine du confinement. De plus, la mobilité est comparée avec celle enregistrée au cours de la première semaine de travail du premier confinement (23-27 mars 2020).
Les données suggèrent que la mobilité a bien diminué depuis l’annonce de ce deuxième confinement. En effet, elle est inférieure de 33 % par rapport aux niveaux de mobilités observés en 2020 avant que la pandémie ne prenne de l’ampleur. Elle est toutefois plus importante que celle observée en mars, au début du premier confinement (elle atteignait alors – 67% des niveaux de mobilité pré-pandémique) et est caractérisée par de fortes disparités régionales.
Cette moindre réduction est notamment expliquée par les mesures de confinement moins restrictives, notamment le maintien de l’ouverture des écoles et d’un plus grand nombre de secteurs d’activité.
Autre résultat d’intérêt : les chercheurs mesurent aussi une forte association entre la réduction de la mobilité et les indicateurs socio-économiques, indiquant que les restrictions de mobilité sont les plus prononcées parmi les catégories de population les plus aisées, confirmant les résultats déjà trouvés lors du premier confinement, apparus sur Lancet Digital Health.
Cette première analyse constitue un outil supplémentaire pour évaluer l’impact des politiques publiques actuelles mises en place dans le contexte de la crise sanitaire et pour éclairer les futurs ajustements possibles.
Lire le rapport : https://www.epicx-lab.com/uploads/9/6/9/4/9694133/inserm_covid-19-lockdown2-mobility_20201112.pdf