Chez les mammifères, la lumière est un élément indispensable au bon fonctionnement de l’organisme. Cette réaction à la lumière est gouvernée dans notre organisme par une horloge biologique. A l’image de rouages bien huilés, l’horloge centrale située dans une petite structure cérébrale appelée l’hypothalamus, synchronise à son tour de nombreuses horloges secondaires présentes dans d’autres aires cérébrales ainsi que certains organes périphériques. Ces horloges vont contrôler l’expression de nombreux gènes qui vont permettre à l’organisme de s’adapter quotidiennement à l’environnement.
Une perturbation des composants moléculaires de l’horloge biologique est fréquemment associée à des troubles psychiatriques, mais la question de causalité restait sans réponse jusqu’à présent.
Pour aborder cette question, l’équipe de chercheurs de l’Inserm dirigée par Emmanuel Valjent (Equipe ATIP/Avenir, Unité Inserm 661 Institut de Génomique Fonctionelle à Montpellier) a évalué une gamme de comportements associés aux maladies psychiatriques sur des souris chez lesquelles deux gènes essentiels de l’horloge circadienne (cryptochrome 1 et cryptochrome 2) ont été invalidés.
Leurs travaux ont permis de mettre en évidence des relations causales entre la perturbation des gènes codant pour les protéines cryptochrome1 et 2 (Cry 1 et 2) et des comportements associés à l’anxiété.
En effet, les souris déficientes pour les protéines Cry1 et 2, dont l’horloge est perturbée, montrent des altérations comportementales caractérisées entre autre par un niveau d’anxiété anormalement élevé.
Ceci se traduit chez les rongeurs par une aversion élevée des espaces ouverts. De manière intéressante, les souris déficientes pour l’une ou l’autre desprotéines Cry1 ou Cry2, dont l’horloge biologique n’est que peu altérée, montrent les mêmes altérations comportementales.
Ces résultats indiquent clairement qu’outre leurs rôles critiques dans la régulation de l’horloge moléculaire, ces protéines participent directement au contrôle de l’état émotionnel. Cette étude publiée dans la revue Frontiers in behavioral Neuroscience permet de mieux comprendre la relation complexe existante entre l’horloge biologique et des comportements associés aux maladies psychiatriques tels que l’anxiété.
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