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Une étude clinique appelle à la révision des modalités de traitement en matière d’AVC hémorragique

Les médecins doivent repenser la façon dont ils traitent les patients qui ont subi une hémorragie cérébrale, la forme la plus mortelle d’AVC, selon les constatations issues d’une
étude clinique. L’étude suggère une modification des recommandations pour le traitement des patients qui ont eu un AVC causé par des saignements dans le cerveau – connu comme une hémorragie intracérébrale (HIC) – alors qu’il prenaient régulièrement de l’aspirine.

AVCAccident vasculaire cérébral ischémique (AVC)

(c) Inserm/Koulikoff Frédérique


Lors d’un AVC hémorragique, la transfusion de plaquettes est un traitement jusqu’à lors utilisé par un certain nombre de médecins dans l’espoir d’une meilleure récupération de l’état de santé du patient. En effet, il était imaginé que les plaquettes – fragments de cellules sanguines jouant un rôle essentiel dans la coagulation du sang – pouvaient bloquer les vaisseaux sanguins rompus et ainsi prévenir l’aggravation du saignement dans le cerveau chez les patients qui utilisent par ailleurs, des anti-agrégants plaquettaires (aspirine).

Une équipe de chercheurs de France (Lille), des Pays-Bas, et du Royaume-Uni a constaté que la transfusion de plaquettes réduisait la chance de récupération chez les patients ayant subi une hémorragie intracérébrale tout en prenant de l’aspirine.

Le Professeur Charlotte Cordonnier (PU-PH au CHU de Lille, à l’Université de Lille et au sein de l’Unité Inserm 1171) ajoute « Chaque année, environ deux millions d’adultes dans le monde souffrent d’AVC causé par une hémorragie intracérébrale, ce qui représente la moitié des décès survenus du fait d’un AVC. Deux personnes sur cinq meurent dans le mois, et deux autres sur cinq deviennent dépendants de leurs proches. Un quart des patients sont sous aspirine au moment où survient l’hémorragie cérébrale ».

Les patients AVC qui ont participé à l’essai clinique ont bénéficié d’une prise en charge standard en matière d’AVC, l’étude ayant consisté à un tirage au sort (randomisation) de deux groupes :
l’un des groupes de patients, recevant une transfusion de plaquettes et l’autre groupe de patients ne bénéficiant d’aucun traitement supplémentaire. Les chercheurs ont ainsi pu constater que les transfusions de plaquettes augmentent le risque de décès et d’invalidité à long terme par rapport à une prise en charge classique sans transfusion.

A ce jour, l’équipe de recherche indique que les causes liées à ces constatations ne sont pas connues. Ils suggèrent que le traitement puisse causer des caillots sanguins pour former ou déclencher l’inflammation dans le cerveau et l’aggravation des saignements. 

Le Professeur Rustam Al-Shahi Salman de l’Université d’Édimbourg, co-directeur de l’étude, a déclaré «Notre étude montre que la transfusion de plaquettes semble nuisible, et n’est certainement pas bénéfique, pour les personnes qui prennent de l’aspirine et ont un AVC causé par des saignements dans le cerveau. Ces résultats devraient modifier les directives et recommandations cliniques ».

Les résultats de l’étude ont été présentés à l’European Stroke Organisation Conference » et sont actuellement publiés dans The Lancet.

Augmenter les échanges hippocampe-cortex améliore la mémoire

Pour la première fois, des chercheurs du Centre interdisciplinaire de recherche en biologie (CNRS/Inserm/Collège de France) ont établi la preuve directe que la mémorisation à long terme des souvenirs implique un échange pendant le sommeil entre deux structures du cerveau, l’hippocampe et le cortex : en augmentant cet échange, ils ont réussi à provoquer la mémorisation de souvenirs qui sinon auraient été oubliés. Ces travaux sont publiés dans la revue Nature Neuroscience le 16 mai 2016.

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(c) Fotolia

Depuis les années 1950, les principales théories de la mémoire postulent que les souvenirs sont initialement formés dans l’hippocampe, et progressivement transférés dans le cortex pour le stockage à long terme. Bien qu’étayée par de nombreux travaux expérimentaux, cette hypothèse n’avait jamais encore été directement validée.

Afin de prouver cette hypothèse, les chercheurs ont d’abord enregistré l’activité de l’hippocampe et du cortex pendant le sommeil. Ils ont constaté qu’il y avait une corrélation entre des ondes observées dans ces deux structures : lorsque l’hippocampe émet des ondulations, le cortex émet à son tour des ondes delta et des fuseaux de sommeil, comme en une série de questions-réponses. Pour établir un lien avec la mémoire, les chercheurs ont ensuite entraîné des rats à mémoriser les positions de deux objets identiques dans une pièce. Le lendemain, lors du test, un objet avait été déplacé et les rats devaient déterminer lequel. Les rats réussissaient le test s’ils avaient passé 20 minutes sur place le premier jour, mais ils échouaient s’ils n’étaient restés que 3 minutes. Cette différence se reflétait également dans les couplages entre hippocampe et cortex pendant le sommeil juste après la première exploration : ils étaient plus importants chez les rats qui réussissaient le test le lendemain. Restait à prouver que ces couplages étaient bien la cause de la mémorisation.

 

Les chercheurs ont alors mis au point un dispositif permettant de détecter en temps réel les ondulations de l’hippocampe et de déclencher aussitôt des ondes delta et des fuseaux de sommeil dans le cortex, c’est-à-dire de produire à volonté des couplages entre ces deux structures. Ils ont utilisé ce dispositif chez des rats entraînés pendant seulement 3 minutes le premier jour, et qui n’étaient donc pas censés se souvenir de l’emplacement des objets le lendemain : ces rats ont alors parfaitement réussi le test. Au contraire, si un délai variable était introduit entre les ondes hippocampiques et corticales, l’effet disparaissait.

Pour mieux comprendre les mécanismes en jeu, les chercheurs ont également enregistré l’activité du cortex pendant l’apprentissage, le sommeil et le test. Ils ont constaté que certains neurones changeaient leur activité lors du couplage au cours du sommeil, et que le lendemain le cortex répondait à la tâche en s’activant davantage près de l’objet déplacé.

Ces travaux, en démontrant les mécanismes de la mémorisation à long terme, pourraient permettre de mieux comprendre certains troubles de mémorisation chez l’homme. On pourrait ainsi envisager de pallier certains déficits de mémoire, s’ils relèvent du même mécanisme que celui étudié.

Cependant, avant toute mise en application clinique, il faudra impérativement résoudre les questions éthiques liées à ces techniques et les affiner pour pouvoir agir sélectivement sur les souvenirs que l’on souhaite renforcer.

Le but de l’équipe est maintenant de mieux comprendre les échanges d’informations entre l’hippocampe et le cortex, notamment lorsque plusieurs souvenirs doivent être mémorisés ou non.

Contrôle de la fertilité : un nouvel acteur identifié

Des ARN particuliers de petites tailles sont responsables du contrôle de l’expression de la gonadolibérine ou GnRH (Gonadotropin Releasing Hormone), une neurohormone qui pilote la maturation sexuelle, l’apparition de la puberté et la fertilité à l’âge adulte. C’est ce que vient de démontrer l’équipe « Développement et plasticité du cerveau neuroendocrine » dirigée par Vincent Prévot, Directeur de recherche Inserm (Centre Jean-Pierre Aubert, Lille). L’intervention des micro-ARNs, transcrits de l’ADN, s’opère autour de la naissance, et marque une étape clé du développement postnatal. Une défaillance de l’action de ces micro-ARNs entraine une perturbation, voire l’arrêt total, de la production de GnRH par les neurones de l’hypothalamus qui la synthétise, et ainsi une infertilité. Dans les cas les plus graves, une stérilité peut intervenir. Le détail de ces travaux sur la souris est publié dans la revue Nature Neuroscience datée du 2 mai 2016.

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(c) Inserm/Andrea Messina

Illustration montrant l’expression de la neurohormone GnRH (vert) dans les neurones hypothalamiques qui la produisent chez des souris dont les neurones à GnRH ont été marqués génétiquement par le gène codant la Tomato (gène qui produit une protéine fluorescente rouge).

 

La fonction de reproduction est déterminée par des événements qui prennent place dans le cerveau. La gamétogenèse (la production de spermatozoïdes et d’ovocytes) et les secrétions hormonales des ovaires et des testicules dépendent étroitement de l’hypophyse, une petite glande située sous le cerveau auquel elle est reliée par un réseau capillaire. Cette dernière est elle-même sous le contrôle du « chef d’orchestre » des glandes situé à la base du cerveau, l’hypothalamus. Au cours du développement postnatal, l’activation d’une poignée de neurones très spécialisés (les neurones à GnRH) de l’hypothalamus entraîne la synthèse d’une hormone, la gonadolibérine ou GnRH (Gonadotropin Releasing Hormone) et ce processus conduit à l’apparition de la puberté.

Cette étape, appelée « mini-puberté » constitue la première activation de l’axe reproducteur par le cerveau. Elle survient entre le premier et le troisième mois de vie chez le nourrisson et conditionne le bon déroulement de la maturation sexuelle*. Au moment de la puberté, la GnRH stimule la synthèse par l’hypophyse d’autres hormones, qui à leur tour vont passer dans le sang pour promouvoir la croissance des gonades (ovaires, testicules), puis pour assurer la fonction reproductive.

L’apparition de la puberté constitue encore l’une des plus grandes énigmes scientifiques du XXIième siècle. Ces 30 dernières années, la découverte de mutations dans différentes parties du génome de patients souffrant de trouble de la puberté a permis d’identifier quelques gènes impliqués dans ce processus.

Cependant, les médecins et les scientifiques estiment que ces gènes ne sont responsables que d’un tiers des problèmes de puberté rencontrés chez les patients. La découverte de l’implication des micro-ARNs , ouvre d’importantes perspectives médicales pour la prise en charge de ces patients aussi bien d’un point de vue diagnostique que thérapeutique.

 

Les micro-ARNs sont des ARN non-codants de petites tailles transcrits à partir de notre ADN, Contrairement aux ARN messagers (ARNm), ils ne sont pas traduits en protéines. De ce fait, les micro-ARNs ne font pas partie du « génome codant » et constituent ce que certains appellent l’épi-génome. Les régulations opérées par les micro-ARN sur l’expression des gènes, comme celui de la GnRH, sont donc considérées comme étant des régulations de type « épi-génétiques ».

Les recherches menées par l’équipe de Vincent Prévot chez la souris montrent que la naissance induit un changement radical de l’expression des micro-ARNs  dans les neurones à GnRH de l’hypothalamus. Cette modification du profil d’expression des micro-ARNs est indispensable à l’inhibition de l’expression des facteurs de transcription (protéines qui activent ou inhibent l’expression de gènes) qui ont un effet répresseur sur l’expression de la GnRH. Cette inhibition de facteurs inhibiteurs va permettre l’augmentation de la production de GnRH qui est indispensable à la maturation sexuelle infantile et juvénile et à la survenue de la puberté. En effet, en l’absence de micro-ARNs, l’expression des facteurs de transcriptions inhibant l’expression de GnRH augmente et entraine l’extinction de la synthèse de GnRH par le cerveau ce qui conduit à l’arrêt de la maturation sexuelle, l’absence de puberté et à une stérilité totale chez les individus adultes. L’analyse du gène de la GnRH chez l’homme montre que des phénomènes analogues pourraient se produire dans notre propre espèce. Le mécanisme élucidé par cette équipe pourrait donc expliquer l’absence de puberté et l’infertilité chez certains patients pour qui aucune mutation ou polymorphisme (variation dans la séquence d’ADN) n’a été identifiée dans le génome codant.Andrea Messina - Inserm

(c) Andrea Messina/Inserm

Sur le plan diagnostique, l’étude réalisée par les chercheurs de l’équipe de Vincent Prevot, à Lille, dévoile l’intérêt d’analyser des portions d’ADN à partir desquelles les micro-ARNs sont transcrits, mais aussi les portions du génome qui vont coder pour leurs sites de liaison sur les gènes cibles. « Les travaux publiés aujourd’hui montrent l’importance d’étudier les séquences du génome qui vont être transcrites en ARNm sur lesquels se lient les micro-ARNs pour réguler leur traduction en protéine », ajoutent les chercheurs.

D’un point de vue thérapeutique, l’interaction des micro-ARNs avec les gènes qu’ils régulent peut être empêchée ou mimée par l’administration de petites molécules analogues, comme l’étude de l’équipe de Vincent Prévot en apporte la preuve de concept.

Cette recherche a reçu le soutien financier de la Fondation pour la Recherche Médicale (FRM).    

* Cette mini-puberté est gravement compromise chez les bébés nés prématurés qui ont une plus grande probabilité de développer des troubles de la puberté et une infertilité à l’âge adulte, que les enfants nés à terme.

Comment expliquer l’entrée dans la psychose ?

Une équipe de recherche de l’Université Paris Descartes, de l’Inserm et du Centre Hospitalier Sainte-Anne, sous la direction du Professeur Marie-Odile Krebs, a mis en évidence que des modifications épigénétiques accompagnent l’émergence d’un épisode psychotique dans une cohorte de jeunes personnes à risque âgées de 15 à 25 ans. Ces modifications compromettent des systèmes de réponse au stress oxydatif et à l’inflammation. Grâce à ce nouveau travail, les chercheurs apportent un nouvel éclairage à cette maladie dont la principale explication biologique reposait jusqu’alors sur des perturbations de la sécrétion de la dopamine au niveau cérébral.

L’ étude a été publiée le 26 avril 2016 2016  dans Molecular Psychiatry  

desperate © fotolia

Les troubles psychotiques touchent préférentiellement une population jeune avec un retentissement social majeur. Plusieurs années avant le déclenchement d’un véritable épisode psychotique, certaines modifications du comportement (isolement, agressivité) ou certains symptômes non spécifiques (anxiété, troubles de la concentration ou du sommeil), puis plus spécifiques (distorsions perceptuelles, idées fixes …) sont généralement présents. Certains outils d’évaluation permettent de définir des critères « d’état mental à risque ». Environ un tiers des personnes ayant un « état mental à risque »  développeront un trouble psychotique dans un délai de trois ans. Il existe donc un important intérêt clinique à comprendre les mécanismes physiopathologiques accompagnant cette évolution afin de mieux définir des stratégies de suivi et surtout d’interventions thérapeutiques.

Pour étudier l’entrée dans la psychose, l’équipe de chercheurs a suivi une approche originale : étudier les modifications du profil de méthylation[1] (mesuré grâce à un prélèvement sanguin) de jeunes sujets à risque (cohorte ICAAR) suivis sur une durée d’un an. Ils ont comparé le profil des individus chez qui un épisode psychotique survient et ceux qui ne déclenchent pas la maladie. Leurs conclusions pointent l’implication de modifications épigénétiques dans le déclenchement d’un épisode psychotique. Celles-ci surviennent préférentiellement dans les promoteurs des gènes impliqués dans la protection contre le stress oxydatif, dans le guidage axonal et dans la réponse inflammatoire.

Des changements épigénétiques dynamiques accompagnent l’entrée dans la psychose

L’étude a été menée chez 39 sujets jeunes dont 14 ont développé une transition psychotique dans l’année qui a suivi leur entrée dans la cohorte. Les analyses ont porté sur plus de 400 000 sites de méthylation, répartis sur l’ensemble du génome (encore appelé le « méthylome »). Elles  ont intégré à la fois la dimension temporelle (comparaison avant et après l’émergence de la psychose) mais ont également nécessité de constituer un groupe contrôle adapté (composé de jeunes ayant sollicité des soins et/ou une aide psychologique mais n’atteignant pas les critères de sujets à risque). Dès l’entrée dans le suivi, les personnes qui vont développer une psychose présentent une hyperméthylation du promoteur du gène GSTM5[2] . Au cours du suivi, on observe une hypométhylation du promoteur du gène GSTT1 et une hyperméthylation du gène GSTP1. Or, ces trois gènes protègent du stress oxydatif. D’autres modifications significatives ont été constatées au niveau de gènes liés à l’inflammation et au guidage axonal des neurones.

Des pistes pour développer des outils de dépistage moléculaire précoce et des thérapeutiques ciblées

Ces résultats ouvrent la voie à une meilleure compréhension des bouleversements biologiques qui accompagnent la survenue d’une psychose. Jusque-là, les perturbations de la sécrétion de la dopamine au niveau cérébral étaient la principale explication physiopathologique de la psychose. Grâce à ces nouvelles données, son émergence pourrait être reliée à un stress inflammatoire ou oxydatif rompant l’équilibre (homéostasie) déjà fragilisé par une vulnérabilité génétique, environnementale ou neuro-développementale.

Ces résultats ouvrent la voie pour le développement pour des tests de détection précoce et de suivi de progression de la maladie chez ces populations à risque, car cette rupture d’homéostasie peut être facilement détectée par des prélèvements sanguins éventuellement répétés.

Ils ouvrent aussi vers de nouvelles stratégies thérapeutiques visant à prévenir la conversion psychotique.

[1] Les modifications épigénétiques sont matérialisées par des marques biochimiques présentes sur l’ADN. Elles n’entrainent pas de modification de la séquence d’ADN mais induisent toutefois des changements dans l’activité des gènes. Les mieux caractérisées sont les groupements méthyle (CH3 : un atome de carbone et trois d’hydrogène) apposés sur l’ADN.

[2] Membre de la famille gluthation transférase (GST), ce gène code pour des enzymes clefs de la protection contre le stress oxydatif.

Identification d’un réseau d’aires cérébrales impliqué dans les mathématiques

Deux chercheurs de l’unité mixte CEA / Inserm / Université Paris-Sud et du Collège de France au centre de recherche en neuro-imagerie, NeuroSpin, viennent de révéler que le cerveau possède un réseau d’aires cérébrales impliqué dans les mathématiques de haut niveau comme dans les opérations arithmétiques les plus simples. Ce réseau s’active à la seule vue de nombres chez une population de haut niveau universitaire, experte ou non en mathématiques. Ces résultats, publiés dans les PNAS, ont été obtenus en IRM fonctionnelle chez des universitaires spécialistes de mathématiques ou d’autres disciplines.

 

Peut-il y avoir une pensée sans langage ? L’imagerie cérébrale permet aujourd’hui de poser cette question en laboratoire. Dans le but de déterminer quelles aires cérébrales sont impliquées dans la réflexion mathématique de haut niveau, des neuroscientifiques (NeuroSpin, CEA/Inserm/Université Paris Sud Saclay, Collège de France) ont étudié le cerveau d’une quinzaine de mathématiciens professionnels par IRM fonctionnelle (IRMf). Les images d’IRMf ont été acquises alors qu’ils réfléchissaient pendant 4 secondes à des affirmations mathématiques et non-mathématiques de haut niveau, afin de les juger vraies, fausses ou absurdes. Lorsque leur réflexion portait sur des objets mathématiques, un réseau dorsal pariétal et frontal du cerveau était activé, réseau qui ne présentait aucun recouvrement avec les aires du langage. A l’inverse, lorsqu’on leur demandait de réfléchir à un problème d’histoire ou de géographie, le réseau qui s’activait était complètement différent des régions mathématiques et impliquait certaines aires du langage.

Visuel

Comparaison des régions du cerveau activités par une activité mathématique et par une activité langagière chez les mathématiciens et les non-mathématiciens.

Une activité mathématique active les régions du cerveau représentées en bleu chez les mathématiciens tandis qu’une activité langagière active les régions représentées en vert sur cette figure chez des mathématiciens et des non mathématiciens. Ces régions ne se recouvrent pas.

© M.Amalric/CEA

Le réseau d’aires cérébrales mis au jour dans cette étude n’est pas seulement impliqué dans les mathématiques de très haut niveau, mais également dans le traitement du nombre et du calcul mental. Les chercheurs ont d’ailleurs pu observer que ce réseau s’activait également en réponse à la simple vue de nombres ou de formules mathématiques chez les mathématiciens professionnels comme chez les non-mathématiciens (des chercheurs de même niveau universitaire, mais sans formation scientifique) qui avaient participé à cette expérience.

Des études récentes suggèrent de plus que ce réseau est déjà impliqué dans l’identification du nombre chez les jeunes enfants non encore scolarisés, et qu’il est très ancien dans l’évolution car il est présent lorsque des singes macaques reconnaissent des objets concrets. Cela suppose que ce réseau d’aires cérébrales préexiste à l’apprentissage des mathématiques à l’école, et qu’il se développe ensuite avec l’éducation que l’on reçoit. En effet, les chercheurs ont  constaté que l’activation des régions de ce réseau était amplifiée chez les mathématiciens par rapport aux non-mathématiciens. Cette observation coïncide avec la théorie du recyclage neuronal, développée par Stanislas Dehaene, et qui stipule que les activités culturelles de haut niveau, telles que les mathématiques, recyclent des fondations cérébrales très anciennes dans l’évolution, telles que le sens du nombre, de l’espace ou du temps.

Il existe ainsi un réseau mathématique dans le cerveau, qui n’est pas celui du langage. Ce résultat concorde avec d’autres observations, par exemple le fait que certains enfants ou adultes, qui disposent d’un vocabulaire numérique très pauvre, soient capables de réaliser des opérations arithmétiques avancées, ou encore que certains patients aphasiques[1] puissent encore faire du calcul et de l’algèbre.

 

Dans le débat séculaire de la pensée sans langage, les mathématiques ont un statut particulier. Pour certains, tel Noam Chomsky, l’activité mathématique a émergé chez l’Homme comme conséquence de ses capacités pour le langage. La plupart des mathématiciens et physiciens pensent au contraire que la réflexion mathématique est indépendante du langage, tel Albert Einstein qui affirmait : « les mots et le langage écrits ou parlés ne semblent jouer aucun rôle dans mon mécanisme de pensée. Les briques de base de ma pensée sont au contraire des signes ou des images, plus ou moins clairs, que je peux reproduire et recombiner à volonté ».

 

[1] Patient aphasique : qui a perdu la maîtrise du langage. Ce trouble peut aller d’une incertitude sur les mots à une perte totale d’expression par le langage mais le patient peut écrire.

Recycler un anti-hypertenseur pour combattre les tumeurs du cerveau

Les traitements actuels contre les gliomes, ces tumeurs cérébrales malignes, sont très peu efficaces. Une collaboration internationale[1] menée par le laboratoire Neurosciences Paris-Seine (CNRS/Inserm/UPMC)[2] a testé sur ces tumeurs les principes actifs d’anciens médicaments jusqu’à identifier une molécule intéressante, la prazosine. Non seulement, elle semble être efficace pour ce type de cancer, mais elle agit sur une voie de signalisation commune à d’autres types de cancers. Ces résultats prometteurs sont mis en ligne (publication avancée) dans la revue EMBO Molecular Medicine.

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Faire du neuf avec du vieux : le principe du recyclage. Appliqué à un médicament, c’est bien ce que tente de faire une collaboration internationale de chercheurs1 coordonnée par Marie-Pierre Junier et Hervé Chneiweiss du laboratoire Neurosciences Paris-Seine. Ils étudient les gliomes, qui sont les tumeurs malignes les plus fréquentes se développant à partir de cellules du cerveau. Elles sont également la 4e cause de mort par cancer chez l’adulte et la 2e chez l’enfant. En cause : les traitements actuels, inefficaces. En effet, un gliome peut résister et renaître à partir d’un très petit nombre de cellules tumorales, les cellules initiatrices de gliome (GIC). Ce sont ces cellules, dont les caractéristiques et les propriétés ressemblent à celles des cellules souches, que l’équipe a ciblées.

Au lieu de tenter de découvrir de nouvelles molécules, l’équipe a opté pour la stratégie du repositionnement de médicament. Autrement dit, ils ont testé une collection de molécules utilisées depuis tellement longtemps pour d’autres traitements que leur brevet d’exploitation est tombé dans le domaine public[3]. Cette méthode permet de développer à moindre coût et sur un temps très court de nouveaux principes actifs.

1200 molécules ont été testées sur des cellules souches neurales humaines normales et sur les cellules initiatrices de gliome issues de différentes tumeurs agressives. Douze d’entre elles présentaient un effet toxique sur les GIC sans avoir d’effet sur les cellules souches neurales normales. La plus efficace était la prazosine. Testée sur des souris porteuses de cellules initiatrices de gliome, la prazosine a permis une nette diminution des tumeurs et une survie des souris prolongée de plus de 50 %.

Cette molécule, utilisée depuis de nombreuses années pour traiter l’hypertension, est un inhibiteur des récepteurs alpha-adrénergiques (α-AR). Surprise cependant : les expériences des chercheurs montrent que ce type de récepteurs n’existe pas sur les cellules initiatrices de gliome. La molécule agit donc via un mécanisme hors-cible (« off-target »), c’est-à-dire par une autre voie que l’interaction classique. Les chercheurs ont ainsi identifié une molécule de signalisation intracellulaire, la PKCδ, surexprimée dans les GIC par rapport aux cellules souches neurales normales. En présence de la prazosine, elle est clivée uniquement dans les GIC, ce qui conduit à leur mort.

Pour confirmer ces résultats, des essais cliniques commenceront dans l’année. S’ils sont concluants, la molécule pourrait être rapidement utilisée en complément des traitements actuels et améliorer la prise en charge des patients atteints de cancer du cerveau. D’ores et déjà les chercheurs ont identifié que d’autres cellules cancéreuses ont une signalisation altérée de la PKCδ, comme celles du cancer colorectal, du pancréas, du foie. La compréhension du mécanisme d’action de la prazosine laisse donc également entrevoir de nouvelles pistes de traitements pour d’autres cancers.

 

[1] Incluant des chercheurs du Laboratoire d’innovation thérapeutique (CNRS/Université de Strasbourg), de l’Institut des cellules souches et de la médecine régénérative de l’université Stanford (États-Unis) et de l’Institut du cerveau Paolo Niemeyer de Rio de Janeiro (Brésil).

[2] Ce laboratoire fait partie de l’Institut de biologie Paris-Seine.

[3] Les molécules pharmaceutiques sont protégées par brevet pendant 20 ans après leur découverte. Compte tenu de la durée des essais cliniques nécessaires avant de pouvoir commercialiser un médicament, la durée de protection du médicament ne dépasse pas 10 à 15 ans après l’autorisation de mise sur le marché (AMM).

Un médicament efficace contre la dystonie myoclonique, une maladie rare du système nerveux

Une équipe coordonnée par le Pr Emmanuel Flamand-Roze de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, AP-HP, a testé au centre d’investigation clinique de l’Institut du cerveau et de la moelle épinière (Inserm /CNRS/UPMC) l’efficacité du zonisamide, un médicament utilisé aujourd’hui pour traiter certaines formes d’épilepsie, chez 23 patients atteints d’une maladie rare du système nerveux, la dystonie myoclonique. Les résultats prometteurs de cette étude, financée par l’AP-HP, font l’objet d’une publication dans la revue Neurology le 6 avril 2016.

Healthy Brain Pills

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La dystonie myoclonique est une maladie rare qui reflète un mauvais contrôle des mouvements par le cerveau, entraînant des contractions anormales des muscles. Elle se traduit par deux types de symptômes : des secousses musculaires (myoclonies) et une posture anormale de certaines parties du corps (dystonie). Les secousses musculaires imprévisibles qui accompagnent chacun des mouvements du patient constituent le symptôme le plus handicapant. Elles prédominent habituellement au niveau des membres supérieurs et du cou. Les difficultés motrices, liées à cette maladie, peuvent être très gênantes dans les gestes de la vie quotidienne. Il est fréquent que ces troubles bien visibles entraînent une stigmatisation, une perte de l’estime de soi et un retrait social des patients. Il n’existe pour le moment aucun médicament efficace dans cette maladie. Il existe cependant un traitement neurochirurgical donnant de bons résultats mais il est invasif et réservé aux formes sévères de la maladie.

L’équipe scientifique, composée de médecins et de chercheurs, a conduit une étude randomisée, en double aveugle, contre placebo, pour tester l’efficacité du zonisamide chez 23 patients atteints de dystonie myoclonique. Le zonisamide est un médicament utilisé en Europe depuis une dizaine d’années pour traiter certaines formes d’épilepsie. Il est bien toléré chez la plupart des patients qui l’utilisent dans ce contexte.

Les résultats de cette étude montrent que le zonisamide réduit de façon très significative les myoclonies et le handicap s’y rapportant. La dystonie des patients est également améliorée par ce traitement.

« Il s’agit du premier essai démontrant l’efficacité d’un médicament dans cette maladie » explique le Pr Flamand-Roze.

«Le zonisamide pourra donc être proposé aux patients dans les formes légères et modérées de dystonie myolonique, et chez tous les patients qui ne souhaitent pas ou ne peuvent pas bénéficier d’un traitement neurochirugical».

Une étude démontre la possibilité de modifier le comportement du regard par stimulation magnétique transcrânienne

Une étude financée par l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris[1], a été menée sous la direction de Monica Zilbovicius[2]  au sein de l’Unité Inserm 1000 sur une région particulière du cerveau, le sillon temporal supérieur (STS), influençant la perception et le comportement du regard. Ces travaux ont montré qu’une stimulation magnétique transcrânienne (non-invasive et indolore) du STS peut inhiber de manière sélective et transitoire le regard du sujet vers les yeux de son interlocuteur. Publiés dans la revue Cerebral Cortex, ils ouvrent de nouvelles perspectives thérapeutiques pour les patients autistes présentant justement des anomalies anatomiques et fonctionnelles au niveau du sillon temporal supérieur.

eye tracking

(c) Monica Zilbovicius / Inserm


Il est communément admis que le regard joue un rôle essentiel dans les interactions sociales. Très tôt, l’être humain regarde autrui dans les yeux, car c’est par les informations issues des yeux qu’il devine ses intentions et ses sentiments.
Au niveau cérébral, de nombreuses études soulignent l’importance d’une région particulière du cerveau, le sillon temporal supérieur (STS), dans la perception et le comportement du regard. Toutefois, à ce jour, aucune donnée expérimentale ne démontre une modification possible du regard par une modulation artificielle d’un réseau neuronal.

Des travaux menés au sein de l’Unité Inserm 1000, financés par l’AP-HP, ont permis de confirmer qu’une intervention ponctuelle au niveau du STS pouvait avoir un impact sur le comportement du regard. Les chercheurs ont utilisé la stimulation magnétique transcrânienne (TMS) : cette méthode consiste à appliquer une impulsion magnétique sur le cerveau à travers le crâne de façon non-invasive et indolore, afin d’étudier les changements du regard induits par l’inhibition du STS par la TMS à l’aide de l’oculométrie (« eye-tracking »). Ils ont montré à 15 sujets témoins des films mettant en scène des acteurs et ont enregistré la façon dont ils regardaient ces films avant et après l’inhibition du STS. Les chercheurs ont ainsi constaté un éloignement significatif du regard des sujets témoins vis-à-vis des yeux des acteurs par rapport à la mesure de base (cf. images ci-dessus). Une inhibition du sillon temporal supérieur perturbe donc de manière sélective et transitoire le mouvement du regard du sujet vers les yeux d’un autre sujet.

Ces résultats ouvrent de nouvelles perspectives thérapeutiques pour les patients autistes. De nombreuses études en imagerie cérébrale ont en effet signalé la présence d’anomalies anatomiques et fonctionnelles au niveau du STS chez ce type de patients ne manifestant pas une préférence marquée pour les yeux d’autrui.

Pour le Pr Monica Zilbovicius, « sachant que la TMS peut être appliquée de façon à inhiber ou à exciter une certaine zone du cerveau, l’excitation du STS par TMS pourrait induire une augmentation du regard vers les yeux. C’est une piste que nous explorerons au cours de la prochaine étape de notre recherche ».

[1] Programme hospitalier de recherche clinique (PHRC)

[2] Unité Inserm 1000, Service de radiologie pédiatrique, Hôpital Necker – Enfants malades, AP-HP

1er cas de myélite aiguë chez une patiente infectée par le virus Zika

Un premier cas de myélite aiguë suite à l’infection par le virus Zika a été rapporté pour la première fois par une équipe de chercheurs de l’Unité Inserm 1127 « Institut du cerveau et de la moelle épinière » (Inserm/CNRS/Sorbonne Université) et de neurologues du CHU de Pointe-à-Pitre et de l’université des Antilles. Une jeune patiente a présenté en phase aiguë d’une infection par le virus Zika, un déficit moteur des 4 membres, associé à des douleurs très intenses et à une rétention aiguë d’urine. La présence de virus a été confirmée dans le liquide céphalorachidien, le sang et les urines.
Ce cas fait l’objet d’un Case report publié dans The Lancet le 3 mars 2016.

PhotoCP Zika

(c) Fotolia

En janvier 2016, une jeune fille de 15 ans a été admise au CHU de Pointe-à-Pitre en Guadeloupe, avec une hémiplégie gauche. Le second jour de son hospitalisation, la jeune fille a présenté de la rétention urinaire. L’hémiplégie du côté gauche et la douleur ont empiré et les médecins ont noté la perte de sensations dans les jambes.

Les chercheurs ont détecté des hautes concentrations de virus Zika dans le sérum, l’urine et le liquide céphalorachidien le deuxième jour de son admission (9 jours après le début de symptôme). Les tests pour le zona, la varicelle, le virus herpès, la légionellose et la pneumonie à mycoplasme étaient négatifs.

La patiente a été traitée par de la methylprednisolone (1g) qui est un médicament anti-inflammatoire dès le premier jour puis quotidiennement pendant 5 jours. Le septième jour d’admission, sa condition neurologique s’est améliorée. A ce jour, la patiente est toujours hospitalisée mais ses jours ne sont pas en danger. Elle présente des signes de faiblesse modérée dans les deux jambes mais remarche sans aide.

Pour les chercheurs, « ce cas renforce l’hypothèse du caractère neurotropique du virus Zika. Il met en évidence l’existence de complications neurologiques en phase aiguë de l’infection, les syndromes de Guillain Barré étant des complications post-infectieuses. Il s’agit par ailleurs d’un unique cas. Des études futures seront nécessaires. »

Maladie d’Alzheimer : vers une nouvelle approche d’immunothérapie ?

Une étude menée chez la souris par les chercheurs de l’Inserm et de l’UPMC ouvre la piste d’un nouveau type d’approche d’immunothérapie pour traiter la maladie d’Alzheimer. Elle consiste à amplifier une population particulière de lymphocytes T qui régulent les mécanismes immunitaires et neuroinflammatoires se développant au cours de la maladie.

Ces résultats sont publiés dans la revue Brain.

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Une nouvelle piste d’immunothérapie dans le traitement de la maladie d’Alzheimer. C’est peut-être ce que signent les nouveaux travaux de l’équipe Inserm « Système Immunitaire, Neuroinflammation et Maladies Neurodégénératives » au sein de l’UMRS 938 « Centre de Recherche Saint-Antoine » (Inserm/UPMC) à Paris. Depuis quelques années, un ensemble de travaux fondamentaux a permis de commencer à mieux appréhender les mécanismes immunitaires et neuroinflammatoires complexes associés à la maladie d’Alzheimer. L’équipe Inserm du Centre de Recherche Saint-Antoine apporte une nouvelle preuve de concept chez la souris de l’efficacité d’une stratégie innovante d’immunothérapie, basée sur une approche d’immunomodulation.

Au cours de précédents travaux chez la souris les chercheurs ont en effet montré qu’une population particulière de lymphocytes T, appelés T régulateurs (ou Treg), contrôlait de manière critique les lymphocytes T spécifiques du peptide Ab qui  s’accumule dans le cerveau des malades. « Les cellules Treg peuvent agir de différentes façons pour moduler les réponses lymphocytaires T en général mais aussi d’autres aspects des réactions neuroinflammatoires observées dans ce type de pathologies », précise Guillaume Dorothée, chargé de recherche Inserm responsable de cette nouvelle étude. Les chercheurs ont donc choisi d’évaluer l’effet de ces Treg sur l’évolution de la maladie dans un modèle de souris.

L’interleukine-2, piste thérapeutique

Pour cela, ils ont soit déplété soit amplifié ces cellules Treg au stade débutant de la maladie. Ils ont alors constaté qu’un déficit de Treg accélérait l’apparition des troubles cognitifs et était associé à une diminution de la présence de cellules microgliales au niveau des dépôts de peptide Ab.

« Des études complémentaires semblent suggérer une modification du profil fonctionnel de ces cellules inflammatoires activées chroniquement au cours de la maladie, qui auraient donc un rôle plutôt bénéfique au début du processus pathologique », estime le chercheur.

A l’inverse, l’amplification prolongée de Treg à l’aide de faibles doses d’interleukine-2 injectées par voie intra-péritonéale, augmente la réponse des cellules microgliales et retarde la survenue des troubles de mémoire.

Cette approche d’immunomodulation par injection de faibles doses d’interleukine-2, déjà testée dans certains protocoles cliniques de greffe de moelle osseuse ou encore dans le diabète de type 1, apparaît donc maintenant comme une nouvelle piste thérapeutique dans la maladie d’Alzheimer. Les chercheurs envisagent déjà un essai clinique pilote chez l’homme et réfléchissent en parallèle à la possibilité de moduler plus spécifiquement certaines sous-populations de lymphocytes T pour affiner la réponse.

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