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La prise en charge personnalisée à domicile efficace contre la maladie d’Alzheimer

retraite assistance

©Fotolia

Une nouvelle approche thérapeutique à domicile ciblant les patients de démence, la « thérapie occupationnelle », peut ralentir leur perte d’autonomie et réduire les troubles du comportement. Ces résultats sont issus d’une nouvelle étude publiée par des chercheurs de l’Inserm  (Unité 1219 « Institut de Santé Publique, d’Épidémiologie et de Développement ») dans le Journal of Alzheimer’s Disease.

La France a déployé un immense effort pour améliorer les soins des patients atteints de  démence grâce à un plan national pour la maladie d’Alzheimer en 2008. Cet effort a été confirmé par le gouvernement suivant (Plan maladies neurodégénératives). Certains nouveaux dispositifs de soins ont été mis en place, comme les ESA (Équipes Spécialisées Alzheimer) offrant la thérapie occupationnelle aux malades d’Alzheimer. Cette thérapie consiste à stimuler certaines activités de personnes malades ou à maintenir leur autonomie de manière sécurisée et efficace tout en tenant compte de leurs habitudes de vie et de leur environnement. Basée sur l’intervention d’ergothérapeutes, de psychomotriciens et d’assistants de soins en gérontologie, la prise en charge a lieu à domicile sur prescription médicale. Même si son efficacité avait été démontrée dans quelques essais cliniques, elle ne l’avait pas été dans des conditions de soins de routine et méritait d’être étudiée.

421 patients atteints de démence ayant été dirigés vers des ESA par leur médecin traitant ou un médecin spécialiste ont été suivis pendant 6 mois. Les chercheurs se sont intéressés à leur évolution clinique entre le début et la fin de la prise en charge (d’une durée de 3 mois) puis 3 mois après la fin de l’intervention.

Cette étude observationnelle menée en conditions de vie réelles a démontré que les patients atteints de démence rapportaient des bénéfices cliniques au cours de la période de l’intervention.

Les résultats indiquent que les troubles du comportement des malades, le temps passé par les aidants à s’occuper de leur proche malade et la charge émotionnelle associée à cette prise en charge, avaient significativement diminué au cours des 3 mois d’intervention et étaient stables après cette période.La qualité de vie des patients s’en trouvait améliorée.

Les performances cognitives des patients restaient stables au cours des 6 mois de l’étude. L’autonomie fonctionnelle restait stable aussi au cours des 3 mois d’intervention mais elle était significativement réduite par la suite. Enfin, dans le groupe, les patients diagnostiqués les plus récemment retiraient le plus d’avantages en termes de déclin fonctionnel. Ces découvertes suggèrent que la thérapie occupationnelle devrait concerner prioritairement les patients aux stades précoces de la maladie d’Alzheimer afin d’optimiser ses éventuels bénéfices cliniques.

Cette étude souligne le potentiel de cette prise en charge en termes de bien-être des patients et de leurs aidants. Ces résultats ouvrent également un nouveau domaine de recherche concernant la thérapie occupationnelle en France. En effet, cette intervention a été conceptualisée comme une intervention à court terme à domicile, mais les avantages sur le long terme et les conséquences d’un arrêt de la prise en charge restent inconnus. Dans cette optique, l’équipe de chercheurs de l’Inserm conduira un essai pour comparer l’efficacité de la thérapie occupationnelle sur une période supplémentaire de 4 mois par rapport à la prise en charge habituelle telle que recommandée.

Quand ils jugent leur alimentation équilibrée, les français se conforment plus aux recommandations nutritionnelles

Cheerful friends chatting while lunch

(c) Fotolia

Le Programme national nutrition santé (PNSS), c’est un ensemble de recommandations nutritionnelles déclinées en messages opérationnels largement diffusés. Sont-elles pour autant bien comprises ? Explorant les données de la cohorte Constances, une équipe de recherche conjointe à l’Inra, l’Inserm et l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines a mis en évidence une bonne concordance entre le fait de juger son alimentation équilibrée et des habitudes alimentaires conformes aux recommandations du PNNS. Ces résultats sont publiés le 25/10/2016 dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de Santé publique France.

Depuis 2001, pour aider la population à adopter une nutrition favorable à la santé, le Programme national nutrition santé (PNNS) met en avant un ensemble de recommandations nutritionnelles diffusées sous forme de conseils simples : consommer au moins cinq fruits et légumes par jour, limiter sa consommation de produits sucrés, pratiquer 30 minutes d’activité physique par jour….

Ces recommandations sont-elles pour autant bien comprises par la population ?  Les Français pensent-ils que leur alimentation est bien équilibrée ? C’est le lien entre la perception de l’équilibre alimentaire et le respect des recommandations nutritionnelles qu’une équipe de chercheurs de l’Inra, de l’Inserm et de l’université Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines a exploré à la faveur des données de la cohorte Constances (voir encadré).

Des recommandations inégalement suivies et une alimentation perçue comme plutôt équilibrée

Les recommandations du PNNS sont inégalement suivies : les participants à la cohorte sont ainsi 88 % à limiter le sucre, 60 % à préférer les graisses végétales et 57 % à limiter le sel ou à pratiquer quotidiennement 30 minutes d’activité physique. Par contre, seuls 8 % d’entre eux disent manger au moins cinq fruits et légumes par jour.

Les participants sont plutôt satisfaits de leur alimentation puisqu’ils se donnent une note moyenne de 5,7 sur une échelle de 1 à 8. Tous suivent au moins une recommandation du PNNS avec un score PNNS qui varie de 0,5 à 12,5 pour une valeur moyenne de 6,3.

Recommandations nutritionnelles et équilibre alimentaire : une bonne cohérence entre ce que les participants déclarent et ce qu’ils perçoivent

S’intéressant à la relation entre la perception de l’alimentation et les recommandations nutritionnelles du PNNS, les chercheurs ont mis en évidence que l’équilibre alimentaire perçu est associé au score PNNS. A score PNNS égal, femmes et hommes perçoivent leur alimentation de la même façon.

A l’inverse les participants les plus diplômés et les plus âgés la ressentent plus équilibrée. Les participants jugent aussi leur alimentation plus équilibrée quand ils consomment peu de plats préparés et fastfood et peu de produits de grignotage.

Ces travaux révèlent que, parmi les participants de la cohorte Constances, la perception de l’équilibre alimentaire est fortement associée au respect des recommandations nutritionnelles portées par le Programme national nutrition santé, ce qui est plutôt encourageant.

S’il est nécessaire de mettre en œuvre des campagnes d’information pour renforcer la connaissance des repères du PNNS, il est également important de faciliter l’adoption d’habitudes alimentaires conformes aux recommandations nutritionnelles à la faveur d’interventions et de politiques alimentaires plus globales, allant de la production à la distribution.

Au cœur de l’étude

Cette étude incluait 38 129 participants de la cohorte Constances. Constances est une cohorte épidémiologique française, lancée en 2012, qui rassemble aujourd’hui les données relatives à la santé de plus de 110 000 volontaires de 18 à 69 ans, tirés au sort parmi les affiliés au régime général de l’Assurance maladie. Les habitudes alimentaires des participants ont été évaluées au travers des fréquences de consommation portant sur 22 groupes d’aliments allant des fruits et légumes aux produits de la mer en passant par les matières grasses ou les boissons.
Le respect des recommandations nutritionnelles du PNNS a été mesuré sous forme d’un score PNNS sur 13 points : pour chaque composante des recommandations un point était attribué si les habitudes alimentaires déclarées les respectaient.
La perception de leur alimentation a été évaluée sur une échelle de 1 à 8 par la question « Pensez-vous que votre alimentation est équilibrée ? »

L’excès de poids des Français confirmé par la cohorte Constances

100000 constances

Près d’un Français sur deux de plus de 30 ans est concerné par un excès de poids. C’est ce que révèlent les premiers résultats de la cohorte Constances. Aujourd’hui portée par l’Inserm et la Caisse nationale de l’Assurance Maladie des travailleurs salariés (Cnamts), Constances rassemble les données relatives à la santé de plus de 110 000 Français. Avec 200 000 personnes surveillées à terme, Constances fournira des indicateurs variés sur la santé de la population, tels que l’influence de divers facteurs sur la survenue de pathologies ou l’impact des actions de prévention.

Ces résultats sont publiés dans le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (BEH) de Santé publique France.

 

La cohorte Constances est un dispositif de recherche unique en France lancé en 2012 après une phase pilote en 2009. Aujourd’hui, Constances rassemble les données relatives à la santé de plus de 110 000 volontaires de 18 à 69 ans. Les volontaires, affiliés au régime général de l’Assurance Maladie, sont tirés au sort. Tous les 5 ans, ils sont invités à passer un examen de santé dans un des 22 centres d’examens de santé (CES) de l’Assurance Maladie répartis sur 20 départements et répondent à un questionnaire tous les ans. La mobilisation des Centres d’examens de santé dans la mise en œuvre de la cohorte Constances, intervient conjointement à leur mission historique auprès des personnes éloignées du système de santé,

« Les données de la cohorte permettent d’analyser l’état de santé de la population et de mieux comprendre ce qui se passe tout au long de la vie. Après plusieurs années de recrutement, nous avons pu analyser les données et fournir des premières estimations, en particulier sur la prévalence du surpoids et de l’obésité » explique Marie Zins, coordinatrice pour l’Inserm de la cohorte Constances.

Concernant la prévalence du surpoids et de l’obésité, les données de près de 29 000 participants, âgés de 30 à 69 ans en 2013, ont été étudiées. Près d’un Français sur deux serait en excès de poids et l’obésité globale, définie par un IMC > 30kg/m2, avoisinerait les 16% tandis que l’obésité abdominale, définie par un tour de taille ≥94 cm pour les hommes et ≥80 cm les femmes, s’avère bien plus fréquente (entre 41,6 et 48,5%).

Graphique constances

Prévalence du surpoids et de l’obésité en France 

© Inserm

Ces données confirment les tendances observées dans l’enquête ObÉpi (2012) qui recueille, tous les trois ans, des données sur la prévalence du surpoids et de l’obésité. Dans cette enquête, les participants sont interrogés par téléphone sur la mesure de leur tour de taille et leur poids. Dans Constances, contrairement à l’enquête ObÉpi, le protocole de mesure de l’IMC et du tour de taille est standardisé dans les Centres d’examens de santé (CES), où des professionnels de santé procèdent aux mesures.

Des précisions en fonction de l’âge et des revenus sont également présentées dans l’étude et les données permettent d’identifier les lieux/régions, parmi les départements analysés, où la prévalence de l’obésité est la plus forte. Il s’agit du Nord, pour lequel la  prévalence de l’obésité atteint 25,6%, et la Meurthe et Moselle (22,9%). Paris est le département le moins touché par l’obésité, avec une prévalence de 10,7%.

Carte Obésité-Nom villes

Prévalence de l’obésité globale en France

© BEH n°35-36, 2016, Santé publique France

Vers les 200 000 volontaires

La cohorte nationale française d’adultes bénéficie d’un financement dans le cadre des Investissements d’Avenir. Initialement mise en place par l’Inserm, la Cnamts, l’Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, la taille et le fonctionnement de la cohorte Constances sont équivalents à ceux d’autres grandes cohortes en cours de constitution en Europe. Des collaborations européennes permettent déjà des recherches à très grande échelle et des comparaisons internationales inédites.

L’objectif est d’inclure 200 000 personnes volontaires.

Vous êtes volontaires? Vous souhaitez participer ?

Conditions et précisions en écrivant à rf.secnatsnoc@tcatnoc et sur le site www.constances.fr

Lutte contre Ebola : résultats encourageants pour l’essai clinique Prévail

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(c) Inserm/Anglaret, Xavier/Sissoko, Dadoua

Une équipe de recherche internationale impliquant l’Inserm et les National Institutes of Heath (NIH) vient de publier les résultats de l’étude Prévail portant sur le traitement contre le virus Ebola. Bien qu’ils ne soient pas définitifs, les résultats montrent que le traitement par ZMapp pourrait être bénéfique pour les patients atteints de  maladie à virus Ebola.

Ces travaux sont publiés dans le New England Journal of Medicine.

Dans cet essai conduit dans le contexte de l’épidémie d’Ebola d’Afrique de l’ouest, l’efficacité du produit expérimental ZMapp[1] a été comparée à celle des soins standards[2] les plus bénéfiques délivrés dans les centres de traitement.

Le ZMapp, conjointement administré aux soins courants, s’est avéré bien toléré et entraine un taux de survie supérieur au seul standard de soin.


Toutefois, le déclin amorcé de l’épidémie en Afrique de l’Ouest au moment de la mise en place de l’essai, n’a pas permis le recrutement d’un nombre suffisant de participants pour réaliser la démonstration définitive de cette observation.

Le ZMapp est une combinaison de trois anticorps monoclonaux ciblant une protéine présente à la surface du virus Ebola. En se fixant au virus présent dans l’organisme des patients infectés, ils empêchent l’infection de nouvelles cellules. Les chercheurs supposent que ces anticorps apportés par le produit et administrés au plus vite diminuent l’expansion de l’agent infectieux et  permettent au système immunitaire du patient de produire une réponse efficace avec un délai suffisant.

L’étude a commencé en mars 2015. Tous les patients (sauf le 1er) ont été recrutés en Afrique de l’Ouest, là où l’épidémie sévissait encore : 5 au Liberia, 12 en Guinée et 54 en Sierra Leone. Les patients éligibles étaient des patients de tous âges atteints d’infection par le virus Ebola. L’âge moyen des participants était de 24 ans ; un peu plus de la moitié des sujets étaient des femmes. Bien que l’équipe ait initialement prévu de recruter jusqu’à 200 patients, un terme a été mis à l’étude fin janvier 2016 lorsqu’il est apparu évident que l’épidémie était endiguée dans cette région.

L’essai était un essai randomisé et contrôlé. Chaque patient a été placé par tirage au sort dans deux groupes avec des stratégies de traitement différentes. Ceux du premier groupe recevaient uniquement les soins standards disponibles dans le centre de traitement. En Guinée, le support de soins comprenait également le Favipiravir[3], un médicament antiviral dont l’Inserm avait antérieurement démontré le potentiel bénéfice dans la maladie Ebola[4]. Les patients du second groupe recevaient quant à eux, en plus des soins standards, trois perfusions consécutives de ZMapp au cours d’une semaine incluant le cas échéant le Favipiravir.

Près d’un tiers des patients, soit 21 personnes, sont décédés pendant l’étude. Pour déterminer l’efficacité du ZMapp, l’équipe de recherche a comparé le nombre de décès dans chaque groupe après 28 jours.

Dans le groupe des patients traités par ZMapp, 8 patients sur 36 sont décédés (22 %), contre 13 patients sur 35 (37%) dans l’autre groupe. Ces chiffres se traduisent par un risque de décès diminué de 40 % parmi les patients ayant reçu le produit.


Compte tenu d’un manque de puissance inhérent aux aléas de recrutement et d’effectif insuffisant, cette différence n’a pas atteint le niveau de significativité statistique nécessaire pour conclure avec fermeté. Toutefois, sur la base de ces résultats, l’administration de ZMapp a été autorisée, dans le cas où de nouveaux cas de maladie à virus Ebola devraient apparaître dans ces 3 pays. Cette autorisation a été délivrée dans le cadre règlementaire d’un protocole d’accès étendu[5] (EAP, expanded access protocol).

Pour Denis Malvy, chercheur à l’Inserm et co-investigateur de cet essai pour la Guinée :  » Les résultats de cet essai marquent un pas notable dans la prise en charge de la maladie à virus Ebola. Je suis par ailleurs ravi qu’ils aient pu être obtenus grâce à un partenariat inédit entre chercheurs, autorités guinéennes et ONGs. Je n’ai aucun doute sur le fait que ces collaborations continueront à porter leurs fruits dans les mois à venir ».

[1] Produit par Mapp BioPharmaceutical Inc., San Diego, CA, États-Unis

[2] Ce standard de soin optimisé comprend entre autres des mesures de réhydratation, l’apport d’électrolytes, le maintien des fonctions physiologiques, des mesures de renutrition et le traitement d’éventuelles autres infections.

[3] Produit par  les laboratoires Toyama / Fujifilm, Japon

[4] http://presse.inserm.fr/resultats-definitif-de-lessai-jiki/22789/

[5] Un EAP est un mécanisme réglementaire prévu par les États-Unis qui permet d’utiliser un médicament sans AMM pour traiter une maladie grave ou mettant en jeu le pronostic vital et contre laquelle il n’existe aucun traitement autorisé. La Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis a autorisé l’utilisation de l’EAP aux États-Unis.

Le NIAID/NIH, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), les forces armées de la République de Sierra Leone, les Ministères de la santé et le personnel de l’Ambassade américaine au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée, Les CDC (Centers for Disease Control and Prevention) et la fondation CDC des États-Unis, l’autorité américaine pour la recherche et le développement biomédicaux avancés et l’agence de réduction des menaces (Defense Threat Agency) américaine ont apporté leur aide financière et logistique à cet essai. L’essai a été mené en partenariat avec d’autres agences universitaires, gouvernementales et non gouvernementales, dont pour la partie franco-guinéen, le CHU de Bordeaux.

1 Français sur 2 souffre de douleurs articulaires

D’après les résultats d’un sondage IFOP « Les Français et les rhumatismes » mené pour l’Inserm et « Ensemble contre les Rhumatismes », 93% des Français déclarent avoir déjà souffert de douleurs articulaires[1] et un sur deux en souffre au moment de répondre à l’enquête. Ces douleurs articulaires impactent fortement leur quotidien. La qualité du sommeil et l’incapacité à pratiquer des activités de loisirs sont les deux aspects de la vie quotidienne les plus touchés devant la vie professionnelle et la vie familiale.

Les résultats de ce sondage soulignent la nécessité de continuer à mener des programmes de recherche ambitieux pour trouver de nouveaux traitements et d’inciter les Français à agir dès le plus jeune âge pour préserver leur capital articulaire.



Ce dossier de presse a été réalisé à l’occasion de la journée mondiale contre les rhumatismes et de l’initiative française « Ensemble contre les rhumatismes« (ECR) qui se dérouleront le 12 octobre prochain.

ECR rassemble les 3 plus importants acteurs de la recherche sur les maladies articulaires en France. Créé à l’initiative de L’Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé (Inserm-AVIESAN), de la Fondation Arthritis et de la Société française de Rhumatologie (SFR), Ensemble Contre les Rhumatismes (ECR) a pour mission de promouvoir la recherche en Rhumatologie afin de prévenir, soulager et guérir les maladies des os et des articulations qui touchent un quart de la population européenne.

Les Rhumatismes

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© Inserm/Alexandra Pinci

Vrai / Faux

Les douleurs articulaires ne touchent qu’une petite partie de la population / FAUX
Plus de 1 Français sur 2 souffre en ce moment d’une douleur ostéoarticulaire
1/3 des 18-24 ans souffrent actuellement d’une douleur articulaire*
L’OMS a déclaré la lombalgie comme la première cause de handicap dans le monde. En France près de 4000 enfants souffrent de rhumatisme inflammatoire, près de 600 000 adultes des mêmes maladies et près de 10 millions de Français souffrent d’arthrose. Ces maladies ne sont donc clairement pas dues uniquement au vieillissement de la population.

Les maladies articulaires ne sont pas graves / FAUX
65% des Français ont eu un retentissement d’une douleur articulaire sur leur sommeil.
Pour les moins de 24 ans, plus de 1 jeune sur 2 considère que les rhumatismes ont eu un impact sur leur vie sociale et familiale*
Les maladies articulaires sont des maladies dont l’impact sur la qualité de vie, le sommeil, mais aussi la mortalité est majeur. C’est la cause principale d’arrêts maladie. Les rhumatismes sont la première cause de douleurs chroniques. Ils ont un impact direct sur la mobilité et un impact indirect en augmentant le risque de maladies cardiovasculaires et de cancers du fait de la sédentarité qu’elles entraînent.

Il faut bouger le moins possible / FAUX
Au contraire, l’activité physique, contrariée par les difficultés à bouger quand on est touché par ces maladies, est aussi un remède pour préserver son capital ostéoarticulaire.


Ce qu’il faut retenir de l’enquête Ifop
1) La fréquence des rhumatismes

La grande majorité des répondants (93%) ont déjà eu des douleurs articulaires au moins une fois dans leur vie. 8 Français sur 10 en ont même fait l’expérience plusieurs fois.
1 Français sur 2 et 1 jeune sur 3 (18-24 ans) souffre actuellement (au moment de répondre à l’enquête) de douleurs articulaires.
Ces chiffres, rapportés à ceux de la prévalence des rhumatismes en Europe (une personne sur 4 est atteinte de rhumatismes), auraient tendance à montrer que les Français sont des « malades » qui s’ignorent. La plupart d’entre eux n’associant pas leurs douleurs ostéo-articulaires avec la possibilité d’être soigné pour des rhumatismes.
Les chercheurs recommandent donc de parler progressivement aux Français de maladies ostéo-articulaires plutôt que de rhumatismes. D’une part, parce que le mot « maladies » permet de s’éloigner de la fatalité d’avoir ces douleurs. D’autre part, parce que le mot « ostéoarticulaire » décrit précisément la localisation des problèmes (os et articulations) au même titre qu’on parle de « maladies cardiovasculaires » ou de « maladies pulmonaires ».

Fréquence rhumatismes

2) Les idées reçues

8 Français sur 10 pensent à tort que les rhumatismes ne sont jamais mortels. Or, du fait de la sédentarité qu’elles entrainent, le taux de mortalité est augmenté de 50% lorsque la marche est limitée par ces maladies.

La majorité des répondants estiment que les rhumatismes sont des maladies de l’âge qui ne peuvent pas toucher les enfants. Or, 4000 enfants en France souffrent d’arthrite juvénile idiopathique.

généralité rhumatismes

3) L’impact sur le quotidien
Les douleurs articulaires impactent fortement le quotidien des personnes qui en souffrent. Les ¾ d’entre eux citent au moins un impact parmi les activités suivantes : sommeil, loisirs, vie professionnelle, vie familiale, vie de couple.
Ces maladies ont un retentissement tout particulier sur la qualité du sommeil et sur l’incapacité à pratiquer une activité dite de loisir.

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© Inserm/Alexandra Pinci

Et la recherche ?

La recherche médicale est un atout majeur pour lutter contre les rhumatismes première cause de handicap au monde et qui concerne plus d’un quart de la population européenne.

Il y a une vingtaine d’années par exemple, l’alliance entre la recherche fondamentale et clinique a permis la découverte de médicaments innovants. Il s’agit des biothérapies telles que les anti-TNF, qui ciblent spécifiquement des molécules de l’inflammation. Ces découvertes ont révolutionné le traitement des patients ayant une polyarthrite rhumatoïde ou une spondylarthrite.

Grâce à la recherche également, il y a quelques années un test sanguin diagnostic de la polyarthrite rhumatoïde, les anti-CCP, a permis aux médecins de faire un diagnostic précoce de polyarthrite rhumatoïde permettant ainsi de mettre en route un traitement avant que les articulations ne soient abîmées.

Beaucoup d’autres maladies ostéoarticulaires n’ont pas encore bénéficié des progrès de la recherche. Des chercheurs Inserm travaillent pour essayer de trouver de nouveaux traitements. En France, des projets très ambitieux sont soutenus par les 3 entités de l’initiative ECR.

PROJET MIRIAD

“MIcrobiome Research Initiative on spondyloArthritis and Dysbiosis”

Le projet MIRIAD, porté par le Pr Maxime Bréban, chercheur au sein de l’Unité Inserm 1173 « Infection et inflammation » et médecinà l’Hôpital Ambroise-Paré à Paris( AP-HP) en collaboration avec l’INRA et l’Institut de Biotechnologie des Flandres à Gent (Belgique) va étudier l’influence de l’environnement sur les rhumatismes inflammatoires et a pour objectifs précis : 1) D’identifier un marqueur diagnostic, 2) De tester une nouvelle stratégie thérapeutique consistant à ré-équilibrer le microbiote des patients atteints de Spondylarthrite par administration d’un microbiote sain.

PROJET ROAD

« Research on OsteoArthritis Diseases »

Le projet ROAD, porté par Jérôme Guicheux, directeur de recherche Inserm à Nantes (Unité Inserm 791 « Laboratoire d’ingénierie ostéo-articulaire et dentaire » : LIOAD), est le premier projet de recherche en réseau sur l’arthrose en France, rassemblant les 7 meilleurs laboratoires académiques et cliniques. Il a pour objectifs de : 1) Classifier les différents types d’arthrose chez la souris, 2) Classifier chez l’Homme, les arthroses du genou et créer la première Banque Nationale de tissus humains arthrosiques, 3) Identifier de nouveaux biomarqueurs et des cibles spécifiques, afin de développer des stratégies thérapeutiques innovantes.

Ces deux projets constituent des initiatives pionnières en Europe. Microbiote et vieillissement sont d’ailleurs deux des trois programmes de recherche transversaux prioritaires du plan stratégique 2016-2020 de l’Inserm.

COHORTES  ESPOIR ET DESIR

Deux cohortes multicentriques nationales sur la polyarthrite rhumatoïde (cohorte ESPOIR) et sur la spondylarthrite (cohorte DESIR) dans lesquelles participent plusieurs équipes Inserm ont déjà donné lieu à de nombreuses découvertes sur les facteurs de risque de ces maladies comme le tabac ou la mauvaise hygiène buccodentaire. Le Pr Xavier Mariette (Unité Inserm 1084) coordonne au sein de la cohorte ESPOIR un essai clinique visant à améliorer l’état buccodentaire des patients souffrant de polyarthrite rhumatoïde,

 

Peut-on prévenir les rhumatismes ?

En l’absence de traitement, il est possible d’agir sur les rhumatismes via leur prévention. Développer la notion de “Capital Articulaire”, capital à préserver coûte que coûte tout au long de la vie, et en particulier dès l’enfance est primordial. Ce capital est essentiel, car une fois touché par l’une ou l’autre de ces maladies, la perte de ce capital aboutit à la sédentarité dont on connaît les conséquences néfastes pour le cœur et les vaisseaux entre autres.

Ce “Capital ostéoarticulaire” repose sur:

  • Une activité physique spécifique à adapter aux patients atteints d’une maladie ostéoarticulaire.
  • Une alimentation équilibrée afin d’éviter, d’une part le surpoids, facteur de risque majeur de rhumatismes, et d’autre part la carence en calcium et vitamine D qui augmente le risque d’ostéoporose et donc de fracture.
  • Un arrêt du tabac et une bonne hygiène buccodentaire, 2 facteurs de risque démontrés d’initiation et d’aggravation de la polyarthrite rhumatoïde.
  • Des programmes de prévention des traumatismes, et ceci dès l’enfance/adolescence:
    • Rédiger des manuels scolaires (collèges et lycées, matière Sciences de la Vie et de la Terre) expliquant le fonctionnement physiologique de l’appareil locomoteur et les facteurs de risque environnementaux des principales maladies ostéoarticulaires, permettant d’intégrer la notion de “Capital ostéoarticulaire”
    • Former des entraîneurs sportifs aux conséquences ostéoarticulaires des traumatismes (échauffements ciblés, renforcement musculaire pour stabilisation des articulations, interruption sportive adaptée en cas de traumatisme, etc.)
  • Une prévention des chutes chez la personne âgée responsables de fracture chez des patients ayant une ostéoporose.

 

Une journée pour en parler

Chaque année a lieu le 12 octobre la journée mondiale sur les rhumatismes, le World Arthritis Day (WAD). C’est à l’occasion de cette journée que L’Inserm, Aviesan (Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé), la Fondation Arthritis et la Société française de Rhumatologie (SFR), 3 acteurs majeurs qui financent la recherche en rhumatologie en France, se sont associées pour organiser la journée
ECR 2016 (Ensemble Contre les Rhumatismes). Son but sera de communiquer d’une seule voix auprès du public et des responsables politiques sur l’importance de soutenir la recherche sur les rhumatismes.

Elle se déroulera au pavillon Daunou de 10h à 16h sous forme de tables rondes diffusées en direct sur le web et dans 2 villes en France.

Chaque thème de la journée « ECR 2016 » sera successivement présenté par un chercheur et par un représentant d’une association de patients et suivi d’un débat permettant un échange de points de vue entre chercheurs, médecins et patients.

Le programme a été préparé en très étroite collaboration avec les associations de patients qui ont été invitées à une première réunion à l’Inserm pour proposer et sélectionner des thèmes et des intervenants qui répondent à leurs besoins.

Pour plus d’informations : www.ensemblecontrelesrhumatismes.org

Email : gro.semsitamuhrselertnocelbmesne@ofni

gro.semsitamuhrselertnocelbmesne@muabnerebsicnarf

 

[1] Les Rhumatismes regroupent l’ensemble des maladies de l’appareil locomoteur (os / cartilages / muscles / tendons / ligaments)

Accidents domestiques : dans quelles pièces court-on le plus de risque ?

classement des pièces dangereuses

Accidents domestiques : classement des pièces les plus dangereuses

 

Pour la première fois, l’observatoire MAVIE, coordonné par Emmanuel Lagarde, directeur de recherche à l’Inserm et chercheur à l’Unité 1219 «Bordeaux population health research center» (Inserm/Université de Bordeaux), en partenariat avec Calyxis, permet de mesurer le temps passé par des volontaires dans chacune des pièces de leur habitat, et donc d’estimer précisément leur risque d’accident domestique. L’étude nationale, véritable outil de prévention des risques d’accident de la vie courante, forte de la participation de ses premiers 26 000 volontaires (sur les 100 000 attendus) livre ces premiers résultats inédits.

 

Plus de temps passé = plus de risque d’accident ?

Le relevé du temps passé au quotidien dans chacune des pièces de l’habitat par les volontaires MAVIE offre un aperçu inédit des risques d’accidents domestiques. Le lieu le plus dangereux, celui où l’on dénombre le plus d’accident pour un temps donné, est le jardin, suivi du garage et de l’abri de jardin. Les seniors et les enfants y sont les principales victimes ; ces lieux étant ceux dans lesquels les volontaires passent le moins de temps. À l’intérieur du logement, la chambre est le lieu le plus dangereux. Nos volontaires y passent, en moyenne, moins d’une heure au quotidien (hors temps passé dans le lit). Les accidents qu’on y dénombre touchent principalement les enfants, qui y passent, eux, plus de temps. À temps passé égal, les volontaires ont deux fois plus de risque d’avoir un accident dans leur cuisine que dans leur salon. Enfin, le lieu le moins dangereux est le lit, avec dix fois moins d’accident que dans la cuisine. Heureusement, car c’est le lieu où l’on passe, en moyenne, 7h30 chaque jour.

L’habitat est le premier lieu de survenue des accidents de la vie courante pour les volontaires : près de 45 % s’y déroulent, touchant l’ensemble de ses habitants, quel que soit leur âge. Les chutes représentent 35 % des mécanismes d’accidents qui y surviennent, suivies des chocs et des écrasements (environ 25% chacun) ; les brûlures étant à l’origine de 5 % de ces accidents.

Les lieux où surviennent le plus d’accidents sont, ensuite, les équipements de loisirs et de divertissement ou la pleine nature (14%), puis les aires de sport (9%) ; le sport étant l’activité à l’origine du plus grand nombre d’accident du quotidien.

Lieux de survenue des accidents

Répartition des lieux de survenue des accidents de la vie courante

 

Un nouveau site web conçu pour les volontaires MAVIE

Pour atteindre l’objectif des 100 000 volontaires, l’observatoire MAVIE devient un véritable outil de prévention des risques d’accident de la vie courante. Sur son site internet (www.observatoire-mavie.com) et ses réseaux sociaux, l’étude propose un véritable contenu de référence sur les accidents du quotidien[1] et dispense de nombreux conseils de prévention. Depuis septembre, le site internet est adapté aux mobiles et tablettes, et l’ergonomie de l’espace privé des volontaires a été améliorée. Objectifs : favoriser et faciliter la réponse aux  questionnaires et la déclaration d’accident. Le forum de l’étude continue d’être un lieu d’échange entre les volontaires et de témoignages précieux.

Pour aller plus loin dans cette dynamique, l’équipe MAVIE travaille sur la création d’un système d’aide à la décision personnalisé pour chaque volontaire : le MAVIE-Lab. Cette application innovante leur permettra d’évaluer leurs risques et d’expérimenter virtuellement des solutions de prévention spécifiquement adaptées à leurs besoins[2].

 

Qu’implique la participation à l’observatoire MAVIE ?

Les volontaires peuvent participer seul, avec l’ensemble de leur foyer et/ou en représentant une personne âgée ou dépendante. Lors de l’inscription ils remplissent des questionnaires en ligne sur les caractéristiques de leur logement, sur leurs habitudes et modes de vie, sur leur santé… Par la suite, les volontaires déclarent spontanément leurs accidents de la vie courante et donnent régulièrement de leurs nouvelles.

Comme pour toute recherche biomédicale de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), les données collectées font l’objet de procédures strictes de sécurité et de préservation de l’anonymat, approuvées par un accord de la CNIL.

 

[1] Télécharger l’infographie MAVIE de référence sur les accidents de la vie courante

[2] En savoir plus sur le MAVIE-Lab : http://www.observatoire-mavie.com/application-MAVIE-Lab.aspx

Franciliens + transports en commun = Champions de l’activité physique au quotidien

Infographie Basile Chaix STIF

Le STIF, autorité organisatrice des transports publics d’Ile-de-France, et l’Inserm, Institut national de la santé et de la recherche médicale, dévoilent les résultats d’une étude* mesurant l’activité physique liée aux déplacements quotidiens des Franciliens. Cette étude met en évidence que l’usage des transports en commun contribue de manière significative à l’activité physique des Franciliens, un comportement important pour rester en bonne santé.

 

En Ile-de-France, prendre les transports en commun génère pour leurs utilisateurs 27 minutes d’activité physique !

L’étude révèle que si le vélo est à l’origine de l’activité physique dite modérée ou vigoureuse la plus importante dans le cadre des déplacements quotidiens, les utilisateurs de bicyclettes ne représentent que 2% de la population d’Ile-de-France. En seconde position, ce sont les transports en commun qui génèrent le plus d’activité physique pour leurs utilisateurs : en effet, les 29% de Franciliens qui utilisent les transports en commun au quotidien effectuent en moyenne 27 minutes d’activité physique par jour avec ce mode de transport, soit une dépense de 180 kcal.

On a tendance à l’oublier mais les voyageurs qui utilisent le bus, le métro, le tramway, le train, le RER (ou une combinaison de ces modes au cours d’un même déplacement) font généralement une partie du trajet à pied. Les transports en commun offrent de nombreuses occasions aux voyageurs de marcher, que ce soit entre le point de départ ou d’arrivée d’un déplacement et les stations de transport en commun ou pour les correspondances.

En moyenne, les déplacements en transports en commun génèrent même davantage d’activité physique au quotidien pour leurs utilisateurs que les déplacements effectués uniquement à pied puisque les personnes qui utilisent la marche à pied réalisent en moyenne 16 minutes d’activité physique par jour dans le cadre de ces déplacements marchés.

 

Les Parisiens sont les plus actifs lors de leurs déplacements quotidiens

La durée moyenne d’activité physique réalisée par les Franciliens pour leurs déplacements au cours d’une journée diffère selon leur lieu de résidence. Parce qu’ils sont ceux qui se déplacent le plus et ont le plus recours aux modes de transports alternatifs à la voiture, les Parisiens s’avèrent être les plus actifs avec 29 minutes d’activité physique effectuées chaque jour lors de leurs déplacements. En effet, 30% de leurs déplacements se font en transports en commun et plus de la moitié à pied. Quant aux Franciliens de la petite et grande couronne, ils effectuent respectivement 22 minutes et 18 minutes d’activité physique pendant leurs trajets journaliers.

 

Encourager l’usage des transports en commun pour lutter contre la sédentarité

« Notre étude révèle que les voyageurs d’Ile-de-France qui font le choix des transports en commun réalisent en moyenne près de 30 minutes d’activité physique par jour, un jour de semaine, soit la durée moyenne préconisée par l’OMS et les autorités sanitaires nationales pour maintenir son état de santé et rester en forme. Au-delà des modes de transport strictement actifs tels que la marche et le vélo, la promotion du recours aux transports en commun semble constituer un levier particulièrement efficace pour élever le niveau d’activité physique de la population » précisent Basile Chaix, responsable scientifique de l’étude et Directeur de recherche à l’Inserm et Ruben Brondeel doctorant sur le projet.

La lutte contre cette sédentarité est aujourd’hui un véritable enjeu de société et de santé publique. La sédentarité est d’ailleurs considérée par l’OMS comme le 4ème facteur de risque de mortalité au niveau mondial. L’insuffisance d’activité physique est à l’origine de surpoids et d’obésité mais aussi la cause principale de nombreux cancers et maladies cardiovasculaires, qui représentent plus de 55% des 550 000 décès annuels en France. La marche sous toutes ses formes est l’activité physique la plus simple et accessible à tous.

 

Le STIF agit pour une meilleure intermodalité des transports en Ile-de-France

L’étude menée avec l’Inserm démontre que l’usage des transports en commun présente des avantages pour la lutte contre la sédentarité des Franciliens. Encourager l’usage des transports en commun et ainsi l’activité physique des Franciliens au quotidien passe une nouvelle organisation de l’intermodalité. Pour cela aucun type de mobilité n’est laissé de côté afin d’augmenter et de faciliter les connexions entre les différents types de transports en commun, le réseau du Grand Paris Express à venir et la voiture, le vélo, et les deux-roues motorisés. Pour renforcer l’offre de services facilitant et favorisant les modes de transports actifs et les transports collectifs, le STIF s’engage notamment à :
• développer et inciter l’usage du vélo avec le développement des espaces de stationnement des bicyclettes Véligo près des gares offrant une consigne collective sécurisée accessible par la carte Navigo, et un abri couvert en accès libre service,
• l’augmentation des parcs relais facilitant l’accès des voyageurs au réseau ferré grâce à l’aménagement de nouveaux parkings de stationnement à proximité des gares,
• et la mise en place d’un partage de la voirie plus équilibré notamment pour les bus afin d’assurer un service plus sécurisé et performant.

 

CHIFFRES CLES de l’étude :

• 41 millions de déplacements par jour en Ile-de-France soit 3,87 déplacements par personne et par jour en moyenne

Durée de l’activité physique en fonction des modes de transports des Franciliens
• 22 minutes : durée moyenne de l’activité physique quotidienne effectuée par les Franciliens lors de leurs déplacements tous modes de transports confondus
• 8 minutes : durée moyenne d’activité physique quotidienne effectuée par les utilisateurs de modes de transports individuels motorisés lors de leurs déplacements avec ces modes (voiture, deux-roues motorisés, taxi, etc.) soit 58 Kcal
• 16 minutes : durée moyenne d’activité physique quotidienne effectuée par les Franciliens qui réalisent des déplacements entièrement en marche à pied lors de ces déplacements soit 103 Kcal
• 27 minutes : durée moyenne d’activité physique quotidienne effectuée par les utilisateurs des transports collectifs lors des déplacements avec ce mode soit 180 Kcal
• 48 minutes : durée moyenne d’activité physique quotidienne effectuée par utilisateurs du vélo lors de leurs déplacements avec ce mode

Durée de l’activité physique en fonction des lieux de résidence des Franciliens
• Les Franciliens résidant à Paris font 29 min. d’activité physique lors de leurs déplacements quotidiens
• Les Franciliens résidant dans la petite couronne font 22 min. d’activité physique lors de leurs déplacements quotidiens
• Les Franciliens résidant dans la grande couronne font 18 min. d’activité physique lors de leurs déplacements quotidiens

*Méthodologie de l’étude :
L’étude est fondée sur le croisement des résultats de l’Etude Record GPS menée en 2012-2013 par l’Inserm, qui s’appuie sur une mesure objective et précise de l’activité physique réalisée au cours des déplacements par accélérométrie, et de l’Enquête globale transport 2010, pilotée par le STIF et la DRIEA dans le cadre de l’Omnil. Les résultats concernent les Franciliens âgés de 35 à 83 ans.

 

A propos du STIF (Syndicat des Transports d’Ile-de-France)
Le STIF imagine, organise et finance les transports publics pour tous les Franciliens. Au cœur du réseau de transports d’Ile-de-France, le STIF fédère tous les acteurs (voyageurs, élus, constructeurs, transporteurs, gestionnaires d’infrastructures, etc.), investit et innove pour améliorer le service rendu aux voyageurs. Il décide et pilote les projets de développement des réseaux et de modernisation de tous les transports, dont il confie l’exploitation à des transporteurs.
Présidé par Valérie Pécresse, Présidente de la Région Ile-de-France, le STIF est composé de la Région Ile-de-France et des huit autres départements franciliens et porte ainsi la vision de l’ensemble des transports d’Ile-de-France (train, RER, métro, tramway, T Zen et bus). www.stif.info et www.stif.org

 

A propos de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale)
Créé en 1964, l’Inserm est un établissement public à caractère scientifique et technologique, placé sous la double tutelle du Ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et du ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes. L’Inserm est le seul organisme public français dédié à la recherche biologique, médicale et à la santé humaine et se positionne sur l’ensemble du parcours allant du laboratoire de recherche au lit du patient. Ses chercheurs ont pour vocation l’étude de toutes les maladies, des plus fréquentes aux plus rares.
L’Inserm soutient près de 300 laboratoires répartis sur le territoire français. L’ensemble des équipes regroupe près de 15 000 chercheurs, ingénieurs, techniciens, gestionnaires, hospitalo-universitaires, post-doctorants…

L’équipe Nemesis, dirigée par Basile Chaix, directeur de recherche Inserm, s’intéresse aux relations entre les environnements, la mobilité et la santé, en étudiant premièrement les effets des quartiers de vie sur la santé et deuxièmement l’impact des habitudes de transport sur la santé. L’équipe Nemesis appartient à l’Institut Pierre Louis d’Epidémiologie et de Santé Publique (IPLESP), qui dépend à la fois de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale, www.inserm.fr) et de l’Université Pierre et Marie Curie (www.upmc.fr).
Autres partenaires de l’étude : la direction générale des infrastructures, des transports et de la mer (DGITM) du Ministère de l’Ecologie, le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (CEREMA), la RATP, le Conseil Régional d’Ile-de-France, la Direction régionale et interdépartementale de l’équipement et de l’aménagement d’Île-de-France (DRIEA).

Enfants grands prématurés : pour une meilleure prise en charge

Nés trop tôt, les grands prématurés sont particulièrement fragiles et nécessitent des soins adaptés. Le projet européen EPICE (Effective Perinatal Intensive Care in Europe) coordonné par l’Inserm, étudie comment les pratiques médicales fondées sur les preuves scientifiques sont intégrées dans la prise en charge de ces nouveau-nés[1]. L’étude, coordonnée par l’Inserm, met en évidence la sous-utilisation de quatre pratiques efficaces pour améliorer leur survie et leur santé à long terme, et estime son impact sur la mortalité et la morbidité. Ces résultats sont publiés dans The British Medical Journal.

Soins du nourrisson

(c) Inserm/Depardieu, Michel

Les enfants grands prématurés, nés avant 32 semaines d’âge gestationnel (8e mois de grossesse), représentent 1 à 2% de la totalité des naissances. Pour ces nouveau-nés, les risques de mortalité et de troubles neurologiques à long terme sont plus élevés que ceux des enfants nés à terme. Assurer des soins adaptés est essentiel afin de leur garantir une meilleure santé.

Le projet EPICE a construit une cohorte en population en 2011 comprenant tous les grands prématurés de 19 régions de 11 pays de l’Union européenne (Belgique, Danemark, Estonie, France, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Suède, Royaume-Uni). Le but du projet est d’évaluer les « pratiques médicales fondées sur les preuves » apportées à ces enfants.

Prenant en compte les données de la recherche, l’expertise clinique, et les besoins du patient, la médecine fondée sur les preuves («evidence-based medicine») permet aux professionnels de santé de choisir des soins ayant fait preuve de leur efficacité clinique. Dans cette étude, Jennifer Zeitlin, directrice de recherche Inserm, a étudié en particulier quatre de ces pratiques médicales, afin de mesurer leur impact sur la mortalité néonatale :

– le transfert des femmes enceintes dans des centres spécialisés adaptés pour accueillir des grands prématurés,

– l’administration prénatale de corticostéroides (pour la maturation des poumons)

– la prévention de l’hypothermie

– l’administration de surfactant (substance essentielle à la fonction respiratoire qui tapisse les alvéoles pulmonaires) dans les 2 heures suivant la naissance, ou la ventilation nasale en pression positive, pour les enfants nés avant 28 semaines de grossesse

 

Alors que l’utilisation de chaque pratique prise individuellement est élevée (entre 75 et 89%), seulement 58% des grands prématurés ont reçu la totalité des quatre pratiques recommandées.

L’étude a simulé deux modèles pour mesurer l’impact de ce défaut de prise en charge. Si chaque enfant avait reçu l’ensemble des quatre pratiques recommandées, la mortalité aurait été réduite de 18%. Ces résultats démontrent l’importance d’une prise en charge médicale médicale fondée sur les preuves, pour une amélioration de la santé des grands prématurés.

 

EPICE www.epiceproject.eu 

Des soins intensifs périnatals efficaces en Europe : traduire les connaissances en médecine fondée sur les preuves

Le projet EPICE est consacré aux pratiques médicales apportées aux grands prématurés nés avant 32 semaines de gestation, dans onze pays européens. Le but du projet est d’évaluer les pratiques et d’en tirer des améliorations de soins, car ces enfants courent un plus grand risque de mortalité et de troubles neurologiques à long terme que les enfants nés à terme.

EPICE a démarré en 2011 et est soutenu par l’Union Européenne (PC7) pendant 5 ans. Il est coordonné par l’Inserm, comme 27 autres projets « santé » européens. Le projet implique 12 partenaires et 6 partenaires associés, basés dans 11 pays européens :

Les 12 partenaires :

Inserm (coordinateur), France : http://www.inserm.fr/

SPE, Belgique : https://www.wiv-isp.be/epidemio/morbidat/NL/Insti/SP.htm

Hvidore Hospital, Danemark : http://www.hvidovrehospital.dk

Universitas Tartuensis, Estonie : www.ut.ee

Philipps Universität Marburg, Allemagne : http://www.uni-marburg.de

Bambino Gesu Ospedale Pediatrico, Italie : http://www.ospedalebambinogesu.it

Laziosanita Agenzia Di Sanita Pubblica, Italie : http://www.asplazio.it

Radboud University Nijmegen Medical Centre, Pays Bas : www.umcn.nl

Poznan University of Medical Sciences, Pologne : http://www.mdprogram.com/

U.Porto, Portugal : http://higiene.med.up.pt/index.php

University of Leicester, Royaume-Uni : http://www2.le.ac.uk/departments/health-sciences/research/ships/timms

Karolinska Institutet, Suède : http://ki.se/

 

EPICE en France

Le projet EPICE en France fait partie de l’étude nationale EPIPAGE 2 (étude épidémiologique sur les petits âges gestationnels) qui constitue une cohorte des enfants grands prématurés mise en place en 2011 dans les 22 régions de France métropolitaine et les DOM. L’étude permettra de suivre plus de 4 000 enfants prématurés jusqu’à l’âge de 11-12 ans. Trois régions françaises, l’Ile-de-France, le Nord-Pas-de-Calais et la Bourgogne, participent à l’EPICE.

Ce projet est mené par l’unité Inserm 953 (« Recherche épidémiologique en santé périnatale et dans té des femmes et des enfants ») en collaboration avec l’équipe 2, de l’UMRS 1027, dirigée par le Dr Catherine Arnaud (Epidémiologie périnatale, handicap de l’enfant et santé des adolescents),  et les équipes cliniques et de recherche des régions participantes.

Pour plus d’information sur cette étude : https://epipage2.inserm.fr

(Investigateur principal : Pierre-Yves Ancel, Inserm U953)

[1] http://presse.inserm.fr/optimiser-les-soins-intensifs-aux-prematures-une-demarche-collaborative-europeenne/4699/

Des chercheurs donnent des orientations concernant les critères d’identification des perturbateurs endocriniens

La Commission européenne est légalement tenue de fournir des critères d’identification des composés agissant comme perturbateurs endocriniens (PE), un processus bloqué depuis près de trois ans, avec comme motifs avancés un manque de consensus scientifique et la nécessité d’une étude d’impact. Aujourd’hui, un groupe de 7 chercheurs indépendants issus d’universités et d’instituts de recherche européens et américains* montrent qu’il n’existe pas de controverse sur la définition des PE, que la méthode simple qui est utilisée pour l’identification et la réglementation des cancérigènes peut être employée pour les PE et qu’une étude d’impact n’est pas justifiée. L’article est publié ce lundi sous forme de commentaire dans la revue scientifique Environmental Health Perspectives.

 

En premier lieu, les auteurs démontrent le consensus autour de la définition que donne l’Organisation mondiale de la santé (OMS) d’un PE, à savoir « une substance ou un mélange exogène qui modifie la/les fonction(s) du système endocrinien [ou système hormonal] et qui, en conséquence, a des effets nocifs sur la santé d’un organisme intact ou de sa descendance, des populations ou des sous-groupes de population ».

Deuxièmement, les auteurs décrivent l’approche employée pour identifier d’autres dangers de niveau de préoccupation équivalente pour la santé, comme les substances cancérigènes ou les toxiques de la reproduction. Cette identification repose sur une catégorisation simple en 3 niveaux, qui ne fait pas référence au concept toxicologique de puissance[1]. Une approche similaire qui ne s’appuierait pas sur la puissance devrait être employée pour les perturbateurs endocriniens ; les 3 catégories proposées par la Commission européenne comme l’une des options envisagées sont les “perturbateurs endocriniens”, les “perturbateurs endocriniens suspectés” et les “substances endocrinologiquement actives” (cette dernière catégorie incluant les substances qui affectent le système endocrinien sans qu’il soit prouvé qu’elles ont un effet nocif sur la santé). Ces catégories sont jugées suffisantes par les chercheurs. Inclure la notion de puissance ou des considérations relatives à la dose-réponse modifierait l’esprit des lois sur les pesticides et les biocides (cf. encadré p.2).

Enfin, ils expliquent qu’effectuer une étude d’impact pour déterminer des critères scientifiques n’est pas défendable. Cela créerait un dangereux précédent, dans la mesure où les études d’impact ne sont pas destinées à définir les dangers, mais à quantifier les effets de ces dangers et de la réglementation sur la santé, la société et l’économie. Cette position est conforme à la décision de la Cour européenne de justice (2015), qui déclarait que « la spécification des critères scientifiques pour la détermination des propriétés perturbant le système endocrinien ne peut se faire que de manière objective, au regard de données scientifiques relatives audit système, indépendamment de toute autre considération, en particulier économique ».

 

Les auteurs reconnaissent qu’il reste une incertitude scientifique quant aux mécanismes fins et l’étendue exacte des effets des PE sur la santé et l’environnement. On ne connaît pas non plus le nombre exact de substances susceptibles d’être identifiées comme des PE. Ces incertitudes ne sont toutefois pas un blocage à l’établissement de critères scientifiques définissant les PE.

Plusieurs années ont donc été passées à essayer de formuler des critères scientifiques pour un danger qui a en fait été défini en 2002 par l’OMS. Pour cette raison, les chercheurs considèrent que l’absence de consensus scientifique a été créée de toutes pièces pour justifier le retard de la publication des critères scientifiques. Différer la publication des critères scientifiques peut être vu comme une manière de reporter l’entrée en vigueur de la loi de 2009 sur les pesticides et de la loi de 2012 sur les biocides. Les auteurs rappellent que les études d’impact ne peuvent pas servir d’argument pour reporter la publication d’une définition scientifique. Ils se disent préoccupés par le fait que des définitions scientifiques puissent être déformées pour modifier l’esprit d’une loi, mélangeant ainsi science et politique. Ce report est d’autant plus préoccupant que ces critères scientifiques ne sont que l’une des premières étapes de l’identification des PE pour apporter une protection plus efficace de la santé publique dans l’Union Européenne.

 

Informations générales

Les perturbateurs endocriniens (PE) sont très divers du point de vue de leur nature chimique, origine, et milieu où on les trouve. Parmi les PE suspectés on trouve des métaux (par exemple le mercure), des pesticides organochlorés comme le DDT ou le triclosan (utilisé dans les dentifrices ou les savons), d’autres pesticides, des contaminants alimentaires comme le bisphénol A, des phénols comme les parabènes (utilisés comme conservateurs dans les cosmétiques) ou les phtalates, que l’on peut trouver dans les parfums, les cosmétiques, le matériel médical, le PVC (polychlorure de vinyle), les vêtements de pluie… Des effets sur la santé tel que des malformations congénitales, des troubles du neurodéveloppement ou troubles du comportement, des cancers du sein, ont été rapportés pour certaines de ces substances dans des modèles animaux ou des études chez l’humain. On estime que les coûts qui résultent des effets sur la santé de l’exposition aux PE dans l’Union européenne sont de 100 à 200 milliards d’€ (Trasande L. et collègues, JCEM, 2015).

L’Europe est la seule grande économie au monde à avoir une législation ambitieuse sur les PE. En plus des des cancérigènes, des mutagènes ou des produits toxiques pour la reproduction, le Parlement européen a identifié les PE comme un nouveau type de danger pour la santé et l’environnement.

Depuis 1999, il existe dans l’UE une stratégie sur les perturbateurs endocriniens, et, en 2009 et 2012, le Parlement Européen a voté deux lois sur les pesticides et les biocides (la Réglementation sur les Produits phytopharmaceutiques [pesticides] en 2009 et la Réglementation sur les produits biocides en 2012). Ces lois stipulaient que pour les composés pour lesquels l’exposition de la population est non négligeable, les pesticides et les biocides contenant des perturbateurs endocriniens devaient être réglementés selon une approche basée sur les dangers (par opposition à une approche basée sur les risques). Cela implique qu’il n’est pas nécessaire de caractériser en détail la relation dose-réponse et de rechercher d’es éventuels seuils dans les effets du composé sur la santé. Cette approche permet de gérer plus rapidement les risques pour la santé, de moins recourir aux animaux de laboratoire, et d’éviter le débat sur la plausibilité de l’existence de seuils dans l’action de ces composés. C’est aussi l’approche prévue pour gérer les pesticides et les biocides contenant des substances cancérigènes, des mutagènes et des produits toxiques pour la reproduction.

L’application de la partie de ces lois qui se rapportait aux perturbateurs endocriniens exigeait que la Commission Européenne publie des critères d’identification des perturbateurs endocriniens au plus tard en 2013. Cela n’a pas été fait. Au lieu de cela, une feuille de route proposant 4 options pour identifier les PE a été publiée par la Commission européenne en 2014, et une étude d’impact destinée à aider à choisir entre ces 4 options a été annoncé. En décembre 2015, la Cour européenne de justice a décrété qu’une étude d’impact n’était pas justifiée, que la Commission avait manqué à ses obligations d’agir concernant la publication de critères définissant les PE. « L’évaluation réalisée par les chercheurs indique que “l’Option 3” de la feuille de route de la Commission européenne est scientifiquement pertinente et opérationnelle ».

Depuis 2013, les lois sur les pesticides et les biocides (pour ce qui concerne leurs effets en tant que PE) ne peuvent pas être appliquées à cause de la non publication de critères d’identification des perturbateurs endocriniens. En février 2016, la Commission européenne a indiqué que deux documents, dont un précisant les critères d’identification des PE, seraient publiés d’ici à l’été 2016.

Note : après la soumission de cette publication, un séminaire scientifique de consensus a rassemblé des chercheurs les 11 et 12 avril 2016 à Berlin autour de l’identification des PE. Ce séminaire était orienté sur des notions scientifiques plus fondamentales, et a permis d’arriver à la conclusion de la pertinence de la définition des PE donnée par l’OMS, et du manque de pertinence du concept de puissance pour identifier les PE. Pour plus d’informations, vous pouvez consulter le site web de BfR.

 

* Les auteurs sont rattachés à l’Inserm, l’Université Grenoble Alpes, le CNRS, le Museum national d’histoire naturelle (France); au CHU de Liège (Belgique) ; à l’Université de Nottingham et l’Université Brunel à Londres (Royaume-Uni) ; à l’Université de Turin (Italie) et à l’Université du Massachusetts (USA)

[1] Selon l’International Union of Pharmacology, la puissance (ou potency) est « une expression de l’activité d’un médicament [ou d’une substance toxique] correspondant à la concentration ou à la quantité nécessaire pour produire un effet déterminé ; c’est un terme imprécis qui devrait toujours être complété par l’ampleur de l’effet considéré» (Neubig, Pharmacological Reviews, 2003).
Les chercheurs soulignent le caractère trop vague de cette définition et préconisent d’employer la notion proche et plus adaptée de relation de dose-réponse.

Implication de l’Inserm et de ses partenaires de l’alliance Aviesan dans la recherche contre le virus ZIKA

Depuis deux ans, près de 2 millions de personnes ont été contaminées par le virus Zika en Amérique latine et dans les Caraïbes.  Dès la fin de l’année 2015, REACTing et l’Alliance Aviesan se sont immédiatement mobilisés, en particulier l’Inserm, l’Institut Pasteur, l’IRD, l’établissement français du sang et les hôpitaux universitaires associés. Des premiers contacts avec des chercheurs Brésiliens de la Fiocruz ont eu lieu en novembre 2015. A l’occasion du colloque international Zika Summit qui se tient à l’Institut Pasteur les 25 et 26 avril 2016, retour sur les projets de recherche en cours :

zika conf de presse


De gauche à droite : Yves Levy Inserm, Marie Paule Kieny OMS, Christian Bréchot Institut Pasteur, Jean-François Delfraissy Reacting,Frédéric Simmard IRD lors de la conférence de presse en marge du colloque international Zika Summit 2016 (c)Inserm

Plusieurs projets de recherche observationnelle et clinique sur le suivi des femmes enceintes symptomatiques, le suivi des enfants avec malformation du système nerveux ou nés de mères infectée, la construction de biothèques de prélèvements et échantillons biologiques, l’évaluation de la pénétration du virus dans les populations et la modélisation mathématique de ses dynamiques ont déjà vu le jour. Les équipes travaillant autour de la neuroscience pour démarrer des projets sur cette thématique de manière concertée, compte tenu le neurotropisme du virus Zika ont aussi été réunies.
De manière plus spécifique, les projets impliquant très fortement les Départements Français d’Amérique concernent :

  • l’analyse des conséquences de l’infection pendant la grossesse d’environ 5 000 femmes enceintes en Guadeloupe, en Guyane et Martinique
  • l’extension de la cohorte CARBO, cohorte de patients souffrant d’infection aiguë à arbovirus
  • l’analyse épidémiologique des cas de microcéphalie et syndrome de Guillain-Barré en Polynésie française (avec une implication forte de l’Institut Pasteur)
  • la recherche sur la contamination par voie sexuelle et la persistance du virus dans le sperme.

En terme de diagnostic, l’objectif est le développement rapide de méthode fiable à échelle individuel et populationnel, en particulier pour la cible des femmes enceintes et des nouveau-nés, prenant en compte la diversité des pathogènes, notamment les arbovirus, qui co-circulent dans les pays où l’épidémie à virus Zika sévit.

 

Fort de ces premiers éléments, l’Inserm et ses partenaires de l’alliance Aviesan ont répondu à un appel d’offres européen. Il s’agit pour les partenaires d’Aviesan :

  • de mobiliser toutes les forces françaises de recherche travaillant sur le domaine, mais aussi d’intégrer l’ensemble des partenaires européens et latino-américains dans une démarche commune
  • de déployer rapidement des recherches innovantes, en particulier sur
    • Zika et le système nerveux,
    • la modélisation du virus et sa conformation dans l’espace,
    • les moyens de contrôle des vecteurs,
    • la dimension socio-économique de la propagation de l’épidémie ;
  • d’inclure des partenaires qui ont déjà travaillé sur fonds européens à des situations similaires, liées à la dengue ou à des infections émergentes.
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