Menu

Réguler ou stimuler nos anticorps selon nos besoins immunitaires sera bientôt possible

©Fotolia

Des médecins-chercheurs de l’université Pierre et Marie Curie et de l’Inserm en collaboration avec le service de biothérapies de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, AP-HP, ont mis en lumière un nouveau mécanisme de régulation de la production des anticorps. Les résultats de cette étude sont publiés dans Science Immunology le vendredi 8 septembre 2017.

Le système immunitaire défend l’organisme contre les agents pathogènes notamment infectieux, responsables de lésions ou de maladies chez l’être humain. Deux types de défense coexistent : l’immunité cellulaire, qui détruit les cellules infectées, et l’immunité humorale qui produit des anticorps. Ces anticorps neutralisent les agents pathogènes de façon spécifique.

« Comme toute réponse immunitaire, la réponse immunitaire humorale doit être contrôlée. Une réponse trop faible serait inefficace, et une réponse trop forte contre nos propres tissus pourrait aboutir à des maladies auto-immunes », explique le professeur David Klatzmann, enseignant-chercheur à l’UPMC et à la faculté de médecine Pierre et Marie Curie, directeur du laboratoire immunologie – immunopathologie – immunothérapeutique (UPMC/Inserm) et responsable de l’unité biothérapies de l’hôpital Pitié-Salpêtrière, AP-HP.

L’équipe du professeur David Klatzmann s’est intéressée aux cellules chargées de contrôler l’intensité de la réponse humorale : les cellules T folliculaires helpers (Tfh) qui stimulent la production des anticorps et les cellules T folliculaires régulateurs (Tfr) qui la diminuent. Les cellules Tfr ont été découvertes en 2011. Elles sont en nombre restreint et leurs mécanismes d’action sont peu connus à ce stade.

L’équipe de recherche a dans un premier temps redéfini les caractéristiques permettant d’identifier les Tfr. Sur cette base, les chercheurs ont pu identifier un mécanisme nouveau de régulation de la production d’anticorps.

Ils montrent ainsi le rôle clé de l’interleukine-1 (IL-1), un médiateur soluble, pour déclencher ces réponses. Les cellules Tfh captent l’IL-1, ce qui les active et permet d’augmenter la réponse des anticorps ; à l’inverse les cellules Tfr diminuent la réponse des anticorps en neutralisant l’IL-1 et en privant les cellules Tfh de cette stimulation.

L’IL-1 jouerait un rôle majeur dans la stimulation de l’immunité humorale via les Tfh, et c’est cet axe qui serait régulé par les Tfr. « Nous cherchons à stimuler la réponse aux anticorps dans le cadre de la vaccination, ou à la diminuer dans le cadre de maladies auto-immunes », explique le professeur Klatzmann. « Cette découverte signifie donc que nous disposons d’une nouvelle méthode pour réguler la réponse immunitaire via les anticorps. »

 Les résultats complets sont à découvrir dans Science Immunology du vendredi 8 septembre.

L’odorologie policière corroborée par la science

L’odorologie est une technique d’identification des odeurs humaines par des chiens spécialement entraînés. Elle est utilisée dans les enquêtes policières pour démontrer la présence d’un individu sur une scène d’infraction. Cependant, il n’existe à l’heure actuelle aucun standard international concernant l’entraînement des chiens. Au Centre de recherche en neurosciences de Lyon (CNRS/Université Claude Bernard Lyon 1/Inserm), des chercheurs spécialisés dans les odeurs et leur mémorisation ont analysé les données, consignées depuis 2003 par la Sous-direction de la police technique et scientifique d’Ecully, sur les performances des chiens face à une tâche d’identification d’odeurs. Leurs résultats montrent qu’au terme d’un programme d’entrainement de 24 mois, les chiens parviennent à reconnaître l’odeur d’une même personne dans 80 à 90 % des cas, et ne commettent jamais d’erreur en la confondant avec des odeurs de personnes différentes. Ces résultats valident les procédures appliquées et devraient convaincre la communauté internationale de la fiabilité de cette méthode. Ils sont publiés le 10 février 2016 dans la revue PLOS ONE.

PhotoCP odorologie

Cisko, l’un des chiens policiers, qui effectue un test d’identification (c) DGPN – SICOP

L’odorologie est une méthode d’identification des odeurs humaines, utilisée depuis 2003 en France par les services de la police judiciaire pour démontrer la présence d’un individu sur une scène de crime. Cette méthode repose sur le fait que l’odeur humaine est propre à chaque individu, et sur l’incroyable odorat des chiens (dont la sensibilité peut être de 200 à 10 000 fois plus grande que celle de l’homme selon le type d’odeur considérée1), associé à un long entraînement.

Concrètement, elle consiste à faire comparer, à des chiens spécialement entraînés, une odeur humaine prélevée sur un objet de la scène d’infraction à celle de plusieurs individus parmi lesquelles se trouve l’odeur d’un suspect ou d’une victime. Les résultats de ces tests étant déterminants pour les enquêteurs, ils doivent résulter d’études fiables et reproductibles. Or, jusqu’à maintenant, il n’existait aucun standard international concernant l’entraînement des chiens ou leur inclusion dans les enquêtes. Par conséquent, il y a parfois des réticences à considérer cet indice comme élément de preuve. En analysant les résultats obtenus depuis 2003 à la Sous-direction de la police technique et scientifique (SDPTS) d’Ecully, des chercheurs du Centre de recherche en neurosciences de Lyon viennent de démontrer la fiabilité de la méthode employée.

Durant leur formation initiale, les bergers allemands et belges malinois utilisés par la police scientifique doivent apprendre à faire l’association entre deux odeurs provenant d’un même individu, au cours de tâches de plus en plus complexes. Au terme de cette formation, les chiens sont aptes à effectuer des tâches d’identification. Au cours de cette tâche, les animaux flairent une odeur humaine de référence puis doivent la comparer à une série de cinq odeurs humaines différentes parmi lesquelles se trouve l’odeur de référence. Lorsque le chien exprime la reconnaissance entre les deux odeurs (en se couchant devant le bocal qui contient l’odeur de référence), il est récompensé par une friandise ou par un jeu. Les odeurs humaines peuvent correspondre à des traces odorantes prélevées sur un objet ayant été préalablement manipulé ou à une odeur corporelle directement prélevée sur un individu.

L’analyse des données obtenues avec les 13 chiens de la SDPTS depuis 2003 montre qu’à l’issue de l’acquisition des principes de la tâche, un entraînement régulier de 24 mois est nécessaire pour obtenir des performances stables et optimales. A l’issue des 12 premiers mois, les chiens ne commettent plus aucune erreur de reconnaissance (c’est-à-dire qu’ils ne confondent pas les odeurs de deux personnes différentes). Et leur sensibilité olfactive augmente significativement au cours de l’entraînement : en moyenne, au bout de deux ans, ils parviennent à reconnaître deux odeurs provenant de la même personne dans 85 % des cas, les 15% d’absences d’association résultant majoritairement de la qualité du prélèvement ou de l’odeur elle-même et non d’un déficit de reconnaissance.

Les chercheurs ont aussi mis en évidence que les bergers allemands étaient plus performants que les bergers belges malinois, sans doute parce qu’ils sont plus disciplinés et plus attentifs.

Au terme de leur formation initiale, les chiens peuvent donc participer aux procédures judiciaires et continuent à bénéficier, tout au long de leur vie, d’un entraînement continu entre les procédures. En pratique, chaque test d’identification est réalisé par au moins deux chiens. Et chaque chien réalise au moins deux tests avec le même assortiment d’odeurs : l’odeur prélevée est présentée soit dans l’échantillon flairé au début de la tâche, soit dans l’un des bocaux qu’il flaire successivement.

Entre 2003 et 2016, l’odorologie a été utilisée dans 522 cas à la SDPTS, et a permis de résoudre 162 affaires judiciaires.

Dans ces procédures judiciaires, les odeurs prélevées dataient de quelques heures ou quelques jours. Les chercheurs aimeraient maintenant étudier les performances des chiens sur des odeurs plus anciennes. Les prélèvements d’odeurs sont en effet stockés dans des odorothèques, pendant plusieurs années.

1Marshall and Moulton, Chem Senses,1981 ; Krestel et al., Neurosci Biobehav Rev, 1984.

binôme édition #6 au Festival d’Avignon

La compagnie les sens des mots, l’Inserm (Institut national de la Santé et de la Recherche médicale) et l’ICM (l’Institut du Cerveau et de la Moelle Epinière) sont heureux de vous convier à la représentation d’un spectacle présenté dans le cadre de binôme édition #6 au Festival d’Avignon :

Stimulation cérébrale profonde, de Camille Chamoux, auteure, à la suite de sa rencontre avec Eric Burguière, chercheur en neurobiologie CNRS – INSERM – ICM.

Clotilde présente fièrement son nouveau mec chercheur à son entourage. Mais comme dit Gérard, le père de Clotilde, un neurobiologiste payé par nos impôts pour faire des expériences sur les souris, ça soulève pas mal de questions.

Le lundi 13 juillet 2015, de 17h30 à 18h30 à la Maison Jean Vilar (8 bis rue de Mons, 84 000 Avignon)

Dans l’objectif de sensibiliser un public toujours plus large, l’Inserm fait émerger des visions nouvelles de la science, en réunissant le monde de la recherche et celui des arts et de la culture. C’est dans ce cadre que depuis 5 ans, l’Inserm est partenaire de binôme.

binôme est une série de spectacles Théâtre & Science nés de la commande en écriture à des auteurs dramatiques suite à leurs entretiens filmés avec des chercheurs sur une idée de Thibault Rossigneux, directeur artistique de la compagnie de théâtre les sens des mots.

Eric Burguière

Les comportements répétitifs caractéristiques d’un certain nombre de maladies, notamment les TOC (troubles obsessionnels compulsifs) sont au coeur des recherches d’Eric Burguière. Son équipe Inserm travaille à mieux comprendre les mécanismes cérébraux qui sont à l’origine de ces comportements pour mieux pouvoir les traiter.

Camille Chamoux

Camille Chamoux s’est fait connaître avec son premier spectacle seule-en-scène : Camille Attaque, et ses chroniques télévisées sur Canal plus dans l’Edition spéciale ou radiophoniques sur Europe1. Elle a également co-écrit le film Les Gazelles (2013), réalisé par Mona Achache, et y interprète le rôle principal. En 2014, elle crée son deuxième spectacle Née sous Giscard (qu’elle publie aux Solitaires Intempestifs) au Théâtre du Petit Saint-Martin, mis en scène par Marie Dompnier. Elle écrit aujourd’hui un deuxième long-métrage pour le cinéma, joue dans quatre films en 2015 et prépare son prochain spectacle solo.

Ce spectacle sera repris à l’automne à trois reprises :
– le 25 septembre au Théâtre de la Reine Blanche (Paris 18), programmation en cours
– le 26 septembre dans le cadre du Festival Curiositas à Gif sur Yvette, programmation en cours
– le 7 octobre à 19h, à l’ICM (Paris 13) à l’occasion de la Fête de la science

Avec le soutien de la SACD, le CEA, le CNRS, l’ICM, l’INERIS, l’INSERM, l’IRD, l’OSU Pythéas, la
Région PACA, la DRRT et Culture Science PACA. En partenariat avec la Maison Jean Vilar, le Festival d’Avignon, la Faïencerie–Théâtre de Creil, proarti.

L’Inserm lance le Labo des Métiers : une immersion 3D à la découverte des métiers de la recherche

L’Inserm lance, en partenariat avec Sisso, le Labo virtuel des Métiers. Ce dispositif de médiation interactif, résolument innovant et ludique, vise à sensibiliser les 14-25 ans à l’ensemble des maillons composant la grande famille de la recherche scientifique.

Labo1

Capture d’écran – metiers.inserm.fr

Accessible dès maintenant via metiers.inserm.fr depuis ordinateurs, tablettes et smartphones, cet espace virtuel permet à ces jeunes adultes, séduits par les métiers de la recherche mais découragés par des études présumées longues, de découvrir l’éventail des carrières qu’offre le secteur.

« Quel est le quotidien d’un chercheur ? Quelles sont les études qui mènent à ce métier ? Quelle est la mission d’un ingénieur dans un projet scientifique ou bien d’une assistante de gestion dans un laboratoire ? Autant de questions auxquelles nous tentons de répondre via le Labo virtuel des Métiers » explique Claire Lissalde, responsable du pôle audiovisuel au département de l’information scientifique et de la communication de l’Inserm.

L’internaute, immergé au cœur d’un laboratoire, est guidé par une voix off à la rencontre des professionnels de la recherche biomédicale. L’occasion de découvrir leur parcours et de mettre en lumière des métiers souvent méconnus, ou considérés inaccessibles.

Ainsi, Marie, assistante en techniques biologiques, Stéphanie, chercheuse et co-responsable d’une équipe Inserm, Boris, responsable d’une plateforme de phénotypage, Joanna, technicienne en expérimentation animale, Pablo, post-doctorant, ou encore Lila, secrétaire/gestionnaire d’unité de recherche, partageront avec vous la passion de leur métier.

fermer