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En France, 220 000 tentatives de suicide sont prises en charge par les urgences chaque année, et 10 500 personnes se donnent la mort, selon le CépiDc de l’Inserm. Prévenir le risque suicidaire est devenu un enjeu de taille pour la recherche alors que les effets de la crise sanitaire sur le moral des français sont de plus en plus visibles. A l’approche de la journée mondiale de prévention du suicide le 10 septembre, l’Inserm fait le point sur de récents projets de recherche qui se sont penchés sur cette question importante.
Le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les 15-24 ans et les étudiants sont particulièrement exposés au risque de comportements suicidaires. Plusieurs facteurs connus peuvent contribuer à l’augmentation des risques chez cette population : le passage du lycée à l’université, l’augmentation de la charge de travail, l’augmentation du stress psychosocial et des pressions scolaires, et l’adaptation à un nouvel environnement. Ces risques ont par ailleurs été exacerbés par la situation de crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19.
Grâce à l’intelligence artificielle et à la méthode d’apprentissage automatique, des chercheurs de l’Inserm et de l’Université de Bordeaux sont parvenus à développer un algorithme permettant d’identifier de façon précise les principaux facteurs prédictifs des comportements suicidaires au sein d’une population étudiante. L’étude s’est appuyée sur le suivi sur plus d’un an de plus de 5 000 étudiants français ayant répondu à des questionnaires.
Les informations recueillies par ce biais ont renseigné les chercheurs à la fois sur la santé des participants, leurs consommations de drogue et d’alcool, leurs antécédents médicaux et psychiatriques ainsi que sur leur état psychique.
« Ces travaux demandent confirmation mais ils ouvrent la possibilité de dépistage à grande échelle en identifiant, grâce à des questionnaires courts et simples, les étudiants à risque de suicide pour les orienter vers une prise en charge adéquate », explique Christophe Tzourio, coordinateur de l’étude.
En 2018, l’équipe de recherche Eceve-Inserm[1], dirigée par Karine Chevreul, a développé StopBlues, un dispositif numérique pour agir sur le mal-être psychologique qui, s’il n’est pas reconnu, peut conduire à des troubles plus sévères comme la dépression ou le suicide.
L’initiative se décline à travers un site Internet et une application mobile qui permettent d’accéder à tout un ensemble d’informations et d’outils, comme des vidéos sur la dépression, des quiz, des solutions telles que des exercices de relaxation ou de psychologie positive, ainsi qu’une cartographie des ressources locales – médecins, associations… – vers lesquelles se tourner pour accéder à une prendre en charge.
Celle-ci passe par la publication de capsules vidéo courtes décrivant les émotions que l’on peut ressentir face à la peur de la maladie, aux difficultés du confinement, à l’isolement social ou aux conflits familiaux. Ces vidéos proposent par ailleurs des stratégies reconnues efficaces pour gérer le stress et l’anxiété et parvenir à prendre soin de sa santé globale, physique et psychique, dans ce contexte particulier.
[1] L’Unité mixte de recherche 1123 –Epidémiologie clinique et évaluation économique appliquées aux populations vulnérables (ECEVE)
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