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Mercredi 1er mars 2017 est dévoilé le plan interministériel de « mobilisation et de lutte contre les violences faites aux enfants » par Laurence Rossignol, ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes.
Depuis le début de l’année, l’actualité a été marquée par une série d’infanticides en France. La maltraitance des enfants qui touche tous les milieux, manque cependant de statistiques officielles. La Haute Autorité de Santé rappelle que plus de 80% des mauvais traitements sur un enfant sont infligés au sein de la famille.
Anne Tursz, chercheuse Inserm, spécialiste de la maltraitance, a participé au groupe de relecture sur les conclusions du rapport gouvernemental, notamment sur les chiffres et statistiques de mortalité infantile en France et sur les conduites à tenir en cas de mortalité infantile suspecte.
Elle a conduit une étude sur la période 1996-2000 qui estimait à 255 les homicides d’enfants de moins d’un an, contre 17 selon les statistiques officielles, pointant la sous-estimation du phénomène en France.
Dans leur ouvrage intitulé « Enfants maltraités » paru aux Editions Lavoisier, en partenariat avec l’Inserm, Anne Tursz et Pascale Gerbouin-Rérolle, les auteurs, concluent :
“Tant qu’on ne reconnaîtra pas le problème de la maltraitance, voire qu’on ne le nommera (…) pas, qu’on n’utilisera pas des outils validés pour dépister, en population générale (sans préjugé de classe), la souffrance de certains enfants, écrasés par des violences psychologiques dont la traduction est muette, on continuera à tenir un discours vide de fonds scientifique (…). La philosophie de la non-stigmatisation aboutit à l’oubli de milliers d’enfants abandonnés dans leur silence et à la répétition, dans une famille, des mêmes faits graves sur les enfants suivants…”
Retrouvez le dossier « Enfants maltraités. Les chiffres et leur base juridique en France » sur le site Inserm.
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