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C'est dans l'air

A la rentrée, les chercheurs recommandent l’autotest régulier pour contrôler l’épidémie dans les établissements scolaires

26 Août 2021 | Par INSERM (Salle de presse) | Covid-19

autotest Covid

Autotest antigénique sur prélèvement nasal pour dépister la Covid-19 © Unsplash

Les enfants et adolescents s’apprêtent à retrouver le chemin des classes. Alors que les établissements scolaires ont été largement impactés par la crise sanitaire et que ses effets se sont fait ressentir sur l’éducation et le bien-être des élèves, maintenir les écoles ouvertes en toute sécurité reste un objectif primordial. Dans le cadre du niveau 2 du protocole sanitaire retenu par le gouvernement en vigueur dans les écoles, collèges et lycées à partir du 2 septembre 2021, le ministère de l’Éducation a annoncé le 26 août l’objectif de réaliser 600 000 tests salivaires par semaine en primaire et autant d’autotests que nécessaire dans le secondaire. Une dernière étude de modélisation menée par la directrice de recherche Vittoria Colizza, et son équipe à l’Institut Pierre Louis d’Epidémiologie et de Santé Publique (Inserm/Sorbonne Université) a confirmé l’importance de pratiquer des dépistages réguliers en milieu scolaire pour permettre le contrôle de l’épidémie et réduire l’impact négatif de la fermeture des classes sur les écoliers.

Depuis le 15 juin, la vaccination a été étendue à la population des 12-17 ans, et a récemment été fortement encouragée par l’introduction du passe sanitaire. Pourtant, il est peu probable que la population scolaire soit majoritairement vaccinée à la rentrée, d’autant que la vaccination des enfants de moins de 12 ans reste encore suspendue aux résultats d’essais cliniques en cours. Par ailleurs, le variant Delta hautement contagieux circule rapidement parmi les jeunes groupes d’âge, faisant craindre une recrudescence de l’épidémie à l’automne prochain.

Dans le cadre d’un nouveau travail, les chercheurs ont réalisé une analyse coûts-avantages selon des conditions épidémiques et des schémas de vaccination variables afin de modéliser les scénarios possibles de propagation de l’épidémie en milieu scolaire. Ceux-ci ont été montés grâce à des données recueillies dans une école primaire et dans un collège français (hors pandémie), permettant aux chercheurs de mesurer les interactions entre les individus et de construire des modèles de prédiction utiles au suivi de la transmission du Sars-Cov-2 entre les individus en milieu scolaire et selon les groupes d’âge, tout en prenant en compte les mesures barrières instaurées dans les écoles.

D’après les résultats de cette étude, la mise en place d’autotests hebdomadaires dans les classes primaires et dans les collèges fournirait un équilibre optimal, améliorant largement le contrôle de l’épidémie dans la population scolaire tout en évitant les perturbations du calendrier dues aux fermetures de classes.

Dans une population scolaire partiellement vaccinée, le dépistage par autotests hebdomadaires des écoliers parviendrait à réduire le nombre de cas en moyenne de 24 % dans l’enseignement primaire et de 53 % dans l’enseignement secondaire, avec une adhésion de 50%.

Le nombre de jours en présence perdus en moyenne par élève serait aussi largement réduit (90% de jours de classe perdus en moins par élèves par rapport  au scénario d’une fermeture de la classe après la détection d’un cas).

En Europe, selon les pays, les élèves ont perdu de 10 à près de 40 semaines d’école de mars 2020 à mars 2021 en raison de la fermeture partielle ou totale des écoles. En France, les écoliers ont perdu en moyenne 10 semaines de classe sur la période.

Le recours aux autotests parait également essentiel pour la prévention des infections au Sars-Cov-2 dans les situations où la couverture vaccinale de la population scolaire est faible ou modérée. C’est seulement en présence d’une large couverture vaccinale chez les adolescents que l’apport supplémentaire du dépistage régulier dans le contrôle de l’épidémie à l’école deviendrait limité (supérieur à 55% de couverture pour R=1,3, et supérieur à 75% pour R=2 pour réduire la performance du dépistage hebdomadaire à 15% de réduction des cas ou moins[1]).

Les chercheurs soulignent que la fréquence exacte des autotests devrait être adaptée en fonction de la couverture vaccinale, de l’adhésion enregistrée à la pratique de dépistage et de la circulation virale du Sars-Cov-2 dans la zone observée.

[1] R = le facteur de reproduction du virus

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