Cellule cancéreuse réalisée en 3D © Fotalia
A l’approche de la journée mondiale de lutte contre le cancer le 4 février, nous vous proposons de revenir en quelques points sur plusieurs études publiées en 2023. Elles témoignent de la mobilisation de la recherche à l’Inserm pour mieux comprendre les mécanismes à l’œuvre dans ces maladies et ainsi pouvoir trouver de nouvelles pistes thérapeutiques pour vaincre le cancer.
Immunothérapies des cancers du sang : mise en évidence de la destruction à distance des cellules cancéreuses
Les stratégies d’immunothérapie visent à utiliser le système immunitaire du patient pour que ses propres cellules détruisent les cellules cancéreuses. Le traitement par cellules CAR-T est l’une de ces immunothérapies cellulaires efficaces pour le traitement des cancers du sang. Les cancers du sang touchent chaque année environ 35 000 personnes en France et on dénombre 1,24 million de cas dans le monde. En étudiant de près certaines cellules immunitaires, les lymphocytes T CD4, générées dans le cadre de cette thérapie, des chercheuses et chercheurs de l’Institut Pasteur, de l’Inserm, en collaboration avec des cliniciens de l’AP-HP ont découvert leur capacité à neutraliser des cellules tumorales à distance grâce à la production d’interféron gamma (interféron-γ).
Cette étude nourrit de nouveaux espoirs pour les patients atteints de cancers du sang ayant une réponse non complète à la thérapie par cellules CAR-T et pour les cancers sensibles à l’interféron-γ. Ces résultats ont été publiés le 29 mai 2023 dans la revue Nature Cancer.
Découverte d’un système de réparation de l’ADN inédit, un nouvel espoir pour le traitement des cancers du sein et de l’ovaire
Près de la moitié des cancers du sein et de l’ovaire sont liés à la défaillance de systèmes biologiques qui réparent les cassures de l’ADN. Des chercheurs et chercheuses de l’Institut Curie et de l’Inserm dévoilent un mécanisme de réparation de l’ADN jusque-là inconnu impliquant une protéine appelée PolꝊ, capable d’agir pendant la division cellulaire. Publiés dans Nature, le 6 septembre 2023, leurs résultats ouvrent la voie au développement de nouvelles cibles thérapeutiques pour le traitement des cancers, en particulier du sein et de l’ovaire.
Leucémie myéloïde aiguë : la synténine, une arme anticancer ?
La synténine est une protéine cellulaire qui facilite la communication entre les cellules. Selon plusieurs travaux, une concentration élevée de cette protéine favorise l’agressivité de nombreuses tumeurs, d’où l’idée de développer des molécules pour bloquer sa production. Or, la synténine produite par les cellules saines qui entourent la tumeur aurait en fait plutôt… un effet antitumoral. C’est ce que concluent des scientifiques à l’Inserm, après plusieurs expériences sur des cellules en culture et chez des souris atteintes de leucémie myéloïde aiguë, un cancer du sang au mauvaus pronostic. Il est apparu que les cellules leucémiques réduisaient la production de synténine par les cellules environnantes. Cela, par le biais d’une petite molécule, miR-155, qui est un microARN, à savoir un petit ARN qui inhibe l’expression de certains gènes. Les résultats de cette étude sont publiés dans EMBO Molecular Medicine.
🎧 Écouter « Recherche sur les cancers : vers une nouvelle ère ? », un épisode de l’émission La Science, CQFD (France Culture), conçu en partenariat avec le Magazine de l’Inserm
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