Contact Chercheur
David Blum
Directeur de recherche Inserm
Laboratoire Lille Neuroscience & Cognition
Inserm/CHU de Lille/Université de Lille
E-mail: qnivq.oyhz@vafrez.se
Image en superrésolution d’un groupe de cellules T tueuses (vertes et rouges) entourant une cellule cancéreuse (bleue, au centre). © Alex Ritter, Jennifer Lippincott Schwartz and Gillian Griffiths, National Institutes of Health
La journée mondiale contre le cancer, qui se tient chaque année le 4 février, est l’occasion de mobiliser médecins, chercheurs et patients pour sensibiliser le public aux principaux enjeux de la lutte contre la maladie. Avec ses partenaires, l’Inserm œuvre pour faire avancer la recherche afin d’améliorer le dépistage et la prise en charge des malades, mais aussi d’identifier de nouvelles pistes thérapeutiques. Zoom sur trois études récemment publiées.
Le cisplatine est une chimiothérapie indiquée pour lutter contre les tumeurs dans de nombreux cancers. Elle s’accompagne toutefois d’effets secondaires importants : toxicité au niveau des reins, douleurs neuropathiques importantes… Dans une étude parue en novembre 2022 dans The Journal of Clinical Investigation, une équipe de recherche Inserm à Lille a identifié un médicament prometteur pour lutter contre ces effets délétères pour les patients.
Déjà autorisée contre la maladie de Parkinson, cette molécule appelée istradefylline pourrait non seulement réduire les effets secondaires de la chimiothérapie mais aussi améliorer ses propriétés anti-tumorales. Ces résultats devront maintenant être consolidés dans le cadre d’un essai clinique.
Lire le communiqué de presse : https://presse.inserm.fr/une-piste-therapeutique-pour-reduire-les-effets-secondaires-dune-chimiotherapie/46005/
En moins de dix ans, l’immunothérapie a considérablement progressé au point de constituer aujourd’hui une indication thérapeutique dans plus d’une vingtaine de cancers. Cependant, il existe encore des freins. Ces thérapies ne fonctionnent pas encore pour tous les patients. Pour améliorer cette situation, des scientifiques travaillent donc activement à mieux comprendre les mécanismes d’action de l’immunothérapie et les obstacles potentiels.
Une équipe de recherche Inserm au PARCC (UMR-S 970 Université Paris Cité, Inserm, Hôpital Européen Georges Pompidou – AP-HP) a récemment mis en évidence non seulement l’existence d’un mécanisme qui permet à certaines cellules tumorales dérivées du cancer du rein de survivre à l’action du système immunitaire mais également l’existence d’un biomarqueur soluble dans le sang, CD27, caractéristique de certaines formes de cancer.
Les chercheurs ont notamment montré que la présence de CD27 soluble à des taux élevés dans le sang était associée à une mauvaise réponse des patients à l’immunothérapie. Ces résultats, publiés dans la revue Clinical Cancer Research , ont donné lieu au dépôt de deux brevets.
Une nouvelle étude de l’Inserm s’est intéressée au rôle épigénétique d’un ARN non-codant dans le développement de tumeurs agressives, notamment dans le cancer du sein. Publié dans la revue Cell ce travail expliquerait en partie certains des biais de genre dans la prédisposition à certaines pathologies.
Pour rappel, l’épigénétique est une discipline qui étudie les mécanismes intervenant dans la régulation des gènes, essentielle à l’action des cellules et au maintien de leur identité.
Thérapies ciblées, anticorps de nouvelle génération, thérapies cellulaires, vaccins anticancer… Tout cet arsenal thérapeutique qui a déjà révolutionné la lutte contre les cancers, ou va prochainement le faire, a pour point de départ une seule et même origine : une meilleure connaissance des mécanismes moléculaires à l’œuvre au sein des cellules cancéreuses et une compréhension plus fine de leurs interactions avec leur proche environnement. Le dernier magazine de l’Inserm dédié à la lutte contre le cancer, qui retrace ces avancées, est à découvrir ici.
David Blum
Directeur de recherche Inserm
Laboratoire Lille Neuroscience & Cognition
Inserm/CHU de Lille/Université de Lille
E-mail: qnivq.oyhz@vafrez.se