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Journée mondiale du diabète : l’Inserm se mobilise pour améliorer la santé des patients

03 Nov 2021 | Par INSERM (Salle de presse) | Journée mondiale

Photo issue de Science & Santé, janvier-février 2013, rubrique Grand angle, p30. Cellule bêta pancréatique humaine. Les noyaux des cellules sont colorés en bleu et l’insuline contenue dans les cellules est en rouge.

La journée mondiale du diabète a lieu tous les ans le 14 novembre, dans le but de mieux faire connaître la maladie, sa prise en charge et les moyens de prévention qui existent. En France, près de 4 millions personnes seraient diabétiques, 90 % d’entre elles touchées par le diabète de type 2. On estime que la prévalence mondiale du diabète atteindra 642 millions de personnes d’ici 2040.

A l’Inserm, plusieurs équipes de recherche sont mobilisées afin d’améliorer la compréhension aussi bien du diabète de type 1 que du diabète de type 2, mais aussi d’identifier de nouvelles pistes thérapeutiques et de prise en charge des patients. Retour sur plusieurs études récentes qui ont permis des avancées dans la lutte contre cette pathologie chronique.

Lire nos dossiers d’information : diabète de type 1 et diabète de type 2

 

Une nouvelle voie thérapeutique pour le traitement des rétinopathies diabétiques 

La rétinopathie diabétique est une complication grave du diabète qui touche 50% des patients diabétiques de type 1 et 30% des patients diabétiques de type 2 après 10 ans. Elle est la première cause de cécité avant l’âge de 60 ans.

Actuellement, les principaux traitements sont les injections intraoculaires répétées d’anti-VEGF ou de glucocorticoïdes. Cependant ceux-ci ne sont pas toujours efficaces pour tous les patients, qui soit ne répondent pas au traitement, soit développent une résistance au fil du temps, soit subissent des effets secondaires non négligeables dans les cas des glucocorticoïdes. C’est pourquoi il est important de mettre au point de nouvelles approches thérapeutiques.

Dans une étude récente publiée dans Diabetes, l’équipe de Francine Béhar-Cohen au Centre de Recherche des Cordeliers (Inserm/Université de Paris/Sorbonne Université) s’est intéressée à un type d’hormone, les minéralocorticoïdes. Des études avaient déjà montré que l’activation de la voie minéralocorticoïde est impliquée dans des pathologies associées au diabète (cardiopathies et néphropathies).

Dans ces travaux, l’équipe montre que le récepteur aux minéralocorticoïdes est surexprimé dans la rétine des patients atteints de rétinopathie diabétique. Dans des modèles animaux de diabète de type 2, les scientifiques ont ensuite testé l’injection dans l’œil de spironolactone de libération contrôlée, un médicament qui bloque spécifiquement les récepteurs aux minéralocorticoïdes. Ils montrent que cela entraine une amélioration de la réponse inflammatoire précoce ainsi qu’une réduction de l’œdème rétinien et de la perméabilité vasculaire associée aux rétinopathies diabétiques.

Selon les scientifiques, le blocage du récepteur aux minéralocorticoïdes, qui cible un ensemble de manifestations pathologiques associées à la rétinopathie diabétique, représenterait donc une nouvelle voie thérapeutique à fort potentiel à explorer dans d’autres travaux précliniques et cliniques.

 

Etudier les mécanismes de satiété pour comprendre le diabète

Les facteurs de risque de diabète de type 2 incluent la sédentarité et une alimentation déséquilibrée, les patients étant souvent en surpoids. Pour mieux appréhender les mécanismes à l’œuvre dans la maladie, une équipe de chercheurs de l’Inserm, d’Université de Lille et du CHU de Lille au sein du laboratoire Lille Neuroscience et Cognition étudie depuis plusieurs années le rôle de la leptine, une hormone impliquée dans le contrôle de l’appétit, qui transmet au cerveau le signal de satiété.

 Les résultats de l’étude, publiée dans Nature Metabolism, soulignent que la perception de la leptine par le cerveau est indispensable pour la gestion de l’homéostasie énergétique et de la glycémie. Par ailleurs, le blocage du transport de la leptine vers le cerveau altère le bon fonctionnement des neurones qui contrôlent les sécrétions d’insuline du pancréas.

 

ONECUT1, un gène impliqué dans plusieurs formes de diabète

Les causes du diabète de type 1 et de type 2 sont multifactorielles. Cependant, certains rares cas de diabète sont le résultat de défauts d’un seul gène. On parle alors de diabète monogénique. Un équipe internationale co-dirigée par la directrice de recherche Inserm Cécile Julier à l’Institut Cochin a montré, dans un article publié dans Nature Medicine, que des variations génétiques du gène ONECUT1 sont impliquées dans plusieurs formes de diabète.

Ce gène code pour un type de protéine qui joue un rôle majeur dans le développement du pancréas ainsi que du foie. L’étude a été réalisée à partir d’une analyse clinique et génétique détaillée d’une famille  française présentant des cas de diabète néonatal et de diabète de l’adulte.

Parmi les résultats de l’étude, les scientifiques montrent notamment que lorsque les deux allèles du gène sont mutés, les personnes sont atteintes d’une forme très grave de diabète néonatal, associé à un pancréas de petite taille et à l’absence de vésicule biliaire. Lorsqu’un seul allèle est muté, un risque élevé de diabète de l’adulte est observé. Enfin, l’étude souligne aussi que des variations génétiques localisées près de ce gène, affectant sa régulation, sont associées à un risque accru de diabète de type 2 classique.

 

Retrouvez notre émission pour tout savoir sur le diabète de type 2 !

L’Inserm lance « 30 minutes Santé », une émission qui sera diffusée chaque trimestre sur sa chaîne YouTube. Rendez-vous le mardi 9 novembre à 19h30 pour un premier numéro consacré au diabète de type 2.

Des spécialistes de cette maladie feront notamment le point sur les recherches qui, en permettant de toujours mieux comprendre ses mécanismes, ouvrent de nouvelles pistes pour prévenir et traiter efficacement le diabète de type 2.

Voir la bande annonce de cette émission ici

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