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C'est dans l'air

Loi de bioéthique : chimères inter-espèces

08 Fév 2021 | Par INSERM (Salle de presse) | France

Segment intestinal développé à partir d’échantillons embryonnaires chimères rat/poulet. ©Inserm/U61 

Dans le cadre de la loi de bioéthique votée en seconde lecture par le Sénat le 3 février, l’article 17 sur la question du chimérisme interroge et fait débat.

Les chimères inter-espèces sont des organismes vivants formés à partir de cellules issues d’organismes différents, obtenues à partir de cellules au stade embryonnaire.

Dans le cas des chimères animal-homme, des cellules souches humaines sont insérées à des embryons animaux.

L’un des objectifs est de développer ainsi des modèles animaux de pathologies humaines notamment pour les maladies neurodégénératives. A plus long terme, ces chimères pourraient favoriser la production d’organes chez l’animal pour permettre des xénogreffes sur l’Homme.

Enfin, avoir recours à ce processus permettrait notamment de mieux étudier comment s’effectue la différenciation des cellules dans un tel environnement, et donc, de valider ou non bon nombre d’hypothèses de recherche.

La loi de bioéthique prévoyait initialement, d’autoriser les chimères homme-animal, permettant ainsi de marquer une avancée pour la recherche. Le comité d’éthique de l’Inserm a rappelé l’enjeu pour le monde scientifique que représente la possibilité d’effectuer des recherches sur l’embryon animal, y compris celles susceptibles de modifier la descendance ou d’adjoindre des cellules d’autres espèces incluant les cellules humaines. Maintenant une commission mixte paritaire va essayer de trouver un texte commun aux deux chambres, si elle n’y parvient pas la loi sera étudiée à nouveau à l’Assemblée nationale qui aura le dernier mot.

Les chercheurs Inserm Irène Aksoy et Pierre Savatier (U 1208, Institut Cellule souche et cerveau) font partie de la seule équipe en France et en Europe à travailler sur le chimérisme.

Dans de récents travaux, nos chercheurs se sont attachés à démontrer la difficulté scientifique de réaliser de telles chimères et, à expliquer les mécanismes et les verrous à lever pour y parvenir. Ils sont à la disposition des journalistes pour évoquer leurs résultats et éclairer les débats actuels autour de la loi de bioéthique et de son article 17.

Contacts
Contact Chercheur

Irène Aksoy

Chercheuse Inserm

Unité 1208, Institut Cellule souche et cerveau

rf.mresni@yoska.eneri

 

Pierre Savatier

Chercheur Inserm

Unité 1208, Institut Cellule souche et cerveau

rf.mresni@reitavas.erreip

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