Transformation des cellules mammaires tumorales dans le cancer du sein. Crédits : Xavier Coumoul / Inserm/Université de Paris
Comme chaque année, le mois d’octobre est consacré à sensibiliser au dépistage du cancer du sein et à récolter des fonds pour la recherche. Avec plus de 54 000 nouvelles personnes touchées chaque année en France, le cancer du sein est la première cause de décès par cancer chez les femmes. Mieux comprendre le développement de la maladie chez les patientes est un enjeu de taille pour la recherche à l’Inserm, pour en améliorer le diagnostic et optimiser le parcours de soin. Deux publications récentes se sont penchées sur ce sujet.
Plus du tiers des femmes traitées pour un cancer du sein déclarent subir une fatigue sévère plusieurs années après le diagnostic. En explorant les données issues de la cohorte CANTO une vaste cohorte de femmes atteintes d’un cancer du sein localisé (stade 1 à 3), des médecins-chercheurs de Gustave Roussy et de l’Inserm ont développé un algorithme prédictif de fatigue sévère qui calcule le score de risque lors du diagnostic de ce cancer.
Il s’agit d’un outil de prévention personnalisée essentiel pour orienter précocement vers des stratégies de prise en charge ciblées.
Les résultats de leur étude ont été publiés dans la revue Journal of Clinical Oncology (JCO).
Dans une publication dans la revue Cell, des chercheurs et chercheuses de l’Inserm, du CNRS et de l’Institut Curie, sont parvenus à identifier un des mécanismes à l’œuvre dans la dissémination des cellules cancéreuses des tumeurs mammaires.
Quand les cellules se multiplient et migrent, elles peuvent être comprimées et leur noyau se briser. Ce phénomène entraine des détériorations de leur ADN ce qui facilite la dissémination des cellules cancéreuses. En effet, la compression permet à l’ADN d’entrer en contact avec une enzyme destructrice pour lui, appelée TREX1. La fonction de cette enzyme est normalement de protéger la cellule en détruisant l’ADN des virus qui tenteraient de l’infecter, mais dans ces conditions inhabituelles elle s’attaque à l’ADN de la cellule.
Les scientifiques souhaitent maintenant identifier et tester des molécules qui pourraient bloquer l’activité de cette enzyme.
Nos autres publications sur le sujet :
Lire le communiqué de presse du 27/05/2021 : « La pollution atmosphérique associée à un risque plus élevé de cancer du sein »
Lire le communiqué de presse du 15/03/21 : « Certains cocktails de pesticides favoriseraient le risque de cancer du sein chez les femmes ménopausées »
Lire le communiqué de presse du 24/06/2020 :