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C'est dans l'air

Un point sur les PFAS

04 Avr 2024 | Par INSERM (Salle de presse) | France

PFASLes PFAS sont présents depuis les années 70 dans de nombreux objets du quotidien, comme des ustensiles de cuisine ou des produits cosmétiques. © unsplash

Les PFAS (pour substances per et polyfluoroalkylées), aussi désignés sous le nom de « polluants éternels », font la une de l’actualité. Ces composés chimiques sont présents dans tous les milieux, tout autour de nous et sont connus pour se décomposer très lentement. Une proposition de loi visant à réduire l’exposition à ces substances est débattue à partir de jeudi 4 avril 2024 à l’Assemblée nationale.

Les PFAS sont des molécules contenant une chaîne – plus ou moins longue – d’atomes de carbone et de fluor. Il existe des milliers de PFAS différents.

Si les PFAS sont présents tout autour de nous, c’est parce qu’ils sont utilisés très largement dans l’industrie en raison de leurs propriétés avantageuses antiadhésives, imperméables et hautement stables chimiquement et thermiquement. Ces substances sont ainsi présentes depuis les années 70 dans de nombreux objets du quotidien, comme des ustensiles de cuisine ou des produits cosmétiques.

La manière dont ces PFAS sont produits et recyclés implique qu’ils sont rejetés et se retrouvent dans les sols, dans l’air et même dans l’eau. La contamination humaine se fait principalement par le biais de l’alimentation ou via l’air que nous respirons.

 

Quels risques pour la santé ?

Au-delà des risques environnementaux, des travaux commencent à alerter sur l’impact des PFAS pour notre santé.

Les PFAS se lient aux protéines, et dans l’organisme ils s’accumulent principalement dans certains tissus comme le sang, le tissu rénal ou hépatique. Les demi-vies de nombreux PFAS sont de plusieurs années chez l’être humain.

Du fait de l’exposition des populations à ces molécules et de leur persistance, qu’en est-il des pathologies associées ? Des études suggèrent que l’exposition aux PFAS pourrait être associée à un risque accru de cancer du rein, des perturbations de la réponse immunitaire et une hausse du taux de cholestérol. D’autres effets comme l’infertilité, des retards de croissance ou encore le diabète, sont évoqués mais doivent être confirmés en menant d’autres études.

Comme il existe des milliers de PFAS et autant de mélanges, dont les mécanismes d’action peuvent varier, il est très difficile de les étudier et de se prononcer avec certitude sur les effets d’un PFAS donné. Chaque personne pourrait avoir un risque différent de développer telle ou telle maladie, selon le mélange et la dose auxquels elle est exposée.

D’autres incertitudes demeurent concernant les doses auxquelles nous sommes exposées. Y a-t-il un seuil jusqu’auquel nous ne risquons rien ? Encore une fois, nous manquons de données. Il semble néanmoins que certaines personnes travaillant notamment dans l’agroalimentaire, dans l’industrie textile ou dans l’électronique, peuvent être amenées à manipuler ces substances, et donc à être plus exposées. Habiter à proximité de sites industriels augmenterait aussi l’exposition. Les femmes enceintes ou les jeunes enfants constituent du fait de processus de détoxication immatures, des populations vulnérables. Il est donc essentiel de continuer à mener de nouvelles études pour pouvoir mieux comprendre les PFAS et leurs mécanismes d’actions afin de mieux guider la décision publique et de limiter au maximum, l’exposition des populations à ces polluants éternels.

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rf.mresni@esserp

 

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