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Utilisation de traitements non homologués contre Ebola : quels enjeux éthiques?

14 Août 2014 | Par Inserm (Salle de presse) | International

L’approbation par l’Organisation Mondiale de la Santé, le 12 août dernier, de l’usage de traitements expérimentaux contre le virus Ebola en Afrique de l’Ouest, comme le sérum ZMapp, met en exergue deux types de tensions éthiques :



1°) L’accès à un traitement expérimental, dans un contexte compassionnel, au regard de la gravité de l’évolution spontanée de la maladie (60% de mortalité). A qui administre-t-on prioritairement un traitement disponible en faibles quantités, et sous quelles conditions en l’absence de données chez l’homme ? De plus, le sérum ZMapp est développé par des sociétés pharmaceutiques privées, ce qui pose la question de la levée partielle ou définitive de la propriété intellectuelle.

Pour l’OMS, plusieurs principes éthiques doivent guider et encadrer sa prescription, notamment « la transparence de tous les aspects des soins, le consentement éclairé, la liberté de choix, la confidentialité, le respect de la personne, la préservation de la dignité et l’implication de la communauté ». Ainsi, les inconnues concernant les effets thérapeutiques et les risques doivent être expliquées le plus clairement possible au malade avant toute prise de décision de sa part.

2°) L’efficacité et l’innocuité d’un traitement uniquement testé en laboratoire sur des primates non-humains, puis directement sur deux patients malades (donc sans comparaison possible avec des patients sains), compte tenu de l’urgence sanitaire. L’efficacité du sérum ZMapp sur les deux patients américains ne peut ainsi faire l’objet que d’hypothèses : ils peuvent faire partie des 40% de patients qui survivent, par exemple en raison de leurs états de santé et de nutrition antérieurs à la contamination.

L’OMS se penche actuellement sur les conditions de mise en place d’un protocole de recherche en Afrique de l’Ouest, avec toute la méthodologie et la rigueur requises. Les experts réfléchissent aux moyens disponibles en vue d’« évaluer scientifiquement l’utilisation de ces interventions en cours d’étude pour garantir l’obtention en temps utile d’informations exactes sur leur innocuité et leur efficacité ». Et si le traitement s’avère efficace, comment assurer également, sur le long terme, l’accès aux soins et le suivi des patients contaminés ?

Ces enjeux éthiques rappellent ceux soulevés par le SIDA, et plus généralement par les maladies associées à la pauvreté (Paludisme, Tuberculose et VIH-SIDA), contre lesquelles se sont engagés l’Inserm et l’Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales (ANRS), ainsi que l’Alliance pour les sciences de la vie et de la santé (AVIESAN).


Pour en savoir plus :  des experts du Comité d’éthique de l’Inserm sont disponibles pour répondre à vos questions (c.f rubrique “Contact chercheur”).

Contacts
Contact Chercheur

Hervé Chneiweiss
Président du Comité d’éthique de l’Inserm
ureir.puarvjrvff@vafrez.se

Christophe Longuet 
Membre du Comité d’éthique de l’Inserm
Thématique “VIH, infections et santé en pays à ressources limitées”
puevfgbcur.ybathrg@sbaqngvba-zrevrhk.bet

(Numéro de portable sur demande adressée à cerffr@vafrez.se)

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