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Incendies de forêt : quels risques pour la santé ?

flammes © Guido Jansen sur Unsplash© Guido Jansen sur Unsplash

Les feux sauvages contiennent une grande variété de polluants, et leur composition dépend notamment de facteurs tels que le type de végétation, de carburant ou d’équipement urbain et domestique qui a brulé. Les émissions provenant des incendies contiennent de la matière particulaire, des métaux, du monoxyde de carbone, de l’ozone, des composés organiques volatils et des perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées (PFAS).

Depuis les années 1990, la contribution des feux de forêt à pollution particulaire n’a fait que croître en Europe, et l’on s’attend à ce que cette contribution continue de croître tout au long du 21ème siècle pour représenter une fraction importante des particules fines ambiantes, alors que la fraction de la population qui sera exposée aux fumées de feux va également augmenter.

Les scientifiques estiment que la pollution atmosphérique issue des feux sauvages est substantiellement plus toxique que d’autres sources de pollution (par exemple provenant de la combustion des carburants fossiles) du fait de sa composition. Il est ainsi attendu que la surmortalité liée aux fumées de feux sauvages augmente tout au cours du siècle en Europe, allant jusqu’à doubler.

L’exposition à la fumée des feux sauvages entraîne une réduction de la capacité pulmonaire, une exacerbation des symptômes chez les patients souffrant d’asthme et de bronchopneumopathie chronique obstructive, une augmentation des infections respiratoire (pneumonies), une augmentation des admissions à l’hôpital pour maladies cardiovasculaires (même si certaines études ne retrouvent pas ce résultat), et une augmentation de la mortalité toute cause.

Retour sur cinq découvertes positives à l’Inserm en 2024

5 avancées Inserm 2024© Inserm

L’Inserm commémorait en 2024 ses 60 ans. Une année marquante pour l’Institut, qui a été par ailleurs couronnée de nouvelles avancées marquantes pour la recherche biomédicale. En ce début d’année, nous vous proposons de revenir sur cinq d’entre elles menées à l’Inserm en 2024.

Le cerveau au rythme du groove ou pourquoi la musique nous donne-t-elle envie de danser ?

Pourquoi certaines musiques nous donnent-elles plus envie de danser que d’autres ?

Des chercheurs de l’Inserm se sont intéressés au « Groove » (l’envie spontanée de danser) et plus spécifiquement aux mécanismes cérébraux impliqués dans l’émergence de cette sensation. Résultat : l’envie de bouger en musique serait maximale pour un rythme présentant un taux intermédiaire de syncope, c’est-à-dire n’étant ni trop simple, ni trop complexe.

Au niveau cérébral, le groove se traduit par une anticipation du tempo de la musique. Plus le rythme est complexe, plus notre cerveau aura du mal à anticiper, et moins nous aurons envie de danser. À l’inverse, si le rythme est trop simple, il est probable qu’il réussisse à nous faire nous lever de nos chaises ! Il faut donc un juste milieu. Des explications plus précises sur ces résultats sont illustrées par ici, dans une vidéo sur notre compte Instagram. Ces travaux ont été publiés dans Science Advances.

https://presse.inserm.fr/le-cerveau-au-rythme-du-groove-ou-pourquoi-la-musique-nous-donne-t-elle-envie-de-danser/68138/

Une valve créée à partir de collagène humain ouvre de nouvelles pistes pour le traitement d’une maladie cardiaque pédiatrique.

La tétralogie de Fallot est une malformation cardiaque congénitale qui concerne une naissance sur 4 000. Cette anomalie peut être corrigée grâce à une chirurgie : cela implique d’enlever la valve pulmonaire, qui doit alors être reconstruite, soit à l’aide de membranes synthétiques ou grâce à des feuillets dits « biologiques » faits à partir de tissu animal traité chimiquement. Le problème est que ces valves de substitution ne sont pas conçues pour accompagner la croissance et le changement de morphologie du patient au cours du temps.

À Bordeaux, l’équipe menée par le chercheur Inserm Fabien Kawecki a mis au point une valve pulmonaire biologique de « nouvelle génération », conçue à partir de feuillets riches en collagène, qui sont produits par des cellules. Cette valve a montré sa résistance sur un cœur bioartificiel, ainsi que sur l’animal. Ces résultats sont publiés dans la revue Science Translational Medicine.

Si les prochains résultats sont concluants, des essais cliniques pourraient être envisagés à plus long terme.

https://presse.inserm.fr/une-valve-creee-a-partir-de-collagene-humain-ouvre-de-nouvelles-pistes-pour-le-traitement-dune-maladie-cardiaque-pediatrique/68714/

L’hepcidine, hormone du fer dans la peau : nouvelle cible dans le traitement du psoriasis ?

Le psoriasis est une maladie inflammatoire chronique caractérisée par une multiplication rapide et excessive des cellules de la peau. Si la recherche progresse et que certains traitements peuvent déjà améliorer le quotidien des patients, cette pathologie demeure toujours incurable. L’équipe menée par Carole Peyssonnaux, directrice de recherche Inserm, a montré qu’une hormone qui régule le fer dans l’organisme, appelée hepcidine, est produite par la peau des patients et est essentielle pour déclencher le psoriasis.

Cette découverte ouvre de nouvelles pistes de traitement. Des médicaments bloquant l’action de l’hepcidine pourraient en effet être une alternative thérapeutique dans le psoriasis. Ces résultats ont été publiés dans la revue Nature Communications.

https://presse.inserm.fr/lhepcidine-hormone-du-fer-dans-la-peau-nouvelle-cible-dans-le-traitement-du-psoriasis/68920/

Un traitement de Parkinson pourrait retarder la progression d’une des formes de la DMLA

La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) est la première cause de handicap visuel chez les personnes de plus de 50 ans. Améliorer l’offre thérapeutique pour les patients est un enjeu de taille pour la recherche.

Dans une étude publiée dans The Journal of Clinical Investigation, des chercheurs de l’Inserm ont montré que la L-Dopa, médicament de la famille des dopaminergiques utilisé dans le traitement de la maladie de Parkinson, active un récepteur spécifique du cerveau, appelé DRD2. Cette activation du DRD2 bloque la formation de nouveaux vaisseaux sanguins dans l’œil, un processus clé dans le développement d’une des formes de DMLA.

Même si des études cliniques plus approfondies seront nécessaires pour confirmer ces résultats, cette découverte ouvre de nouvelles perspectives encourageantes, offrant l’espoir d’un traitement plus efficace et moins contraignant pour les patients.

https://presse.inserm.fr/un-traitement-de-parkinson-pourrait-retarder-la-progression-dune-des-formes-de-la-dmla/68941/

Premiers résultats de la grande enquête nationale « Contexte des sexualités en France 2023 »

L’année 2024 a été marquée par la présentation des premiers résultats de l’enquête « Contexte des sexualités en France 2023 », une enquête de l’Inserm, financée par l’ANRS-Maladies infectieuses émergentes. Résultat de 5 années de travail scientifique, cette enquête se fonde sur une méthodologie robuste de collecte et d’analyse de données recueillies auprès de 31 518 personnes interrogées par téléphone et via des questionnaires.

Les premiers résultats éclairent ce que l’on pourrait qualifier de « paradoxe contemporain de la sexualité ». Celui-ci se caractérise par une plus grande diversité des pratiques en même temps qu’une moindre intensité de l’activité sexuelle avec une ou un partenaire. La diversification de l’activité sexuelle est par exemple visible à travers l’augmentation du nombre de partenaires de sexe opposé ou de même sexe, la prolongation de l’activité sexuelle aux âges avancés, ou l’extension des répertoires sexuels, notamment la masturbation. Tous les résultats sont à consulter ici.

La dernière enquête sur le sujet produit par l’équipe scientifique datait de 2006.

Noël 2024 : beaucoup de fausses informations sur l’alimentation

Noël, c’est aussi la période des grands repas de famille, et le sujet de l’alimentation se retrouve souvent au cœur de discussions animées. © Photo de Charlotte Cowell sur Unsplash

Entre injonctions contradictoires (« il faut faire des cures détox » mais aussi « venez déguster les meilleurs chocolats de Noël ») et anecdotes fantaisistes (« buvez du champagne pour une meilleure santé cérébrale »), les idées fausses en santé sont fréquentes à l’approche des fêtes de fin d’année.

D’autant plus quand on sait que Noël, c’est aussi la période des grands repas de famille, et que le sujet de l’alimentation se retrouve souvent au cœur de discussions animées pouvant être propices à la diffusion d’idées reçues.

Pour l’occasion, l’Inserm vous propose de redécouvrir quelques-uns de ces articles Canal Détox phares, au sujet de nos consommations alimentaires. 

 

Manger du chocolat pour rester en bonne santé, vraiment?

Les Français, qui sont parmi les 6 plus gros consommateurs de chocolat au monde, avec 3 millions de tablettes avalées chaque jour… entre autres. Au moment des fêtes, cette douceur se retrouve aussi bien dans les calendriers de l’Avent que sur la table du réveillon.

Si on se fie à tout ce qu’on lit, le chocolat est bourré de vertus : anti-stress, antivieillissement, anti-déprime et même anti-cheveux blancs ! Mais qu’en est-il réellement ? Le chocolat est-il une arme efficace pour lutter contre le stress ? Le chocolat noir est-il meilleur que le chocolat au lait ? Et fait-il vraiment grossir ? 

Canal Détox coupe court aux fausses infos dans une vidéo à consulter ici : https://presse.inserm.fr/canal-detox/le-chocolat-cest-bon-pour-la-sante-vraiment/

 

Boire du champagne, c’est bon pour le cerveau ?

Ah le champagne… la boisson des fêtes par excellence !

De nombreux articles se penchent sur les effets à long terme sur l’organisme d’une consommation élevée de boissons alcoolisées. Certains sujets sont aussi consacrés à la consommation de boissons festives, comme le champagne, sur la santé cardiovasculaire et neurologique. Une étude datant de 2013 est d’ailleurs souvent largement relayée au moment de Noël pour suggérer que le champagne aurait des effets bénéfiques sur le cerveau… mais cette publication comprend de nombreuses limites méthodologiques qui permettent de remettre en question les résultats.

Découvrez lesquelles, dans notre Canal Détox sur le sujet : https://presse.inserm.fr/canal-detox/des-effets-benefiques-du-champagne-sur-le-cerveau-vraiment/

 

Éviter le gluten pour un intestin plus zen ?

Depuis plusieurs années, les rayonnages regorgent de produits estampillés « sans gluten », offrant aux consommateurs la promesse d’une digestion facile et d’un regain d’énergie. Au moment de préparer les repas de fin d’année, de nombreuses personnes optent pour intégrer ce type d’options au menu.

Mais le gluten est-il vraiment si difficile à digérer ? De quoi parle-t-on quand on parle d’intolérance ? Qui a réellement besoin de l’exclure entièrement de son alimentation ? Et fait-on face à une épidémie d’intolérance au gluten ?

On répond dans ce Canal Détox : https://presse.inserm.fr/canal-detox/eliminer-le-gluten-pour-un-intestin-plus-zen-vraiment/ et dans notre dernière émission 30 minutes Santé.

 

Le « gras c’est la vie » : les régimes gras favorisent-ils la santé ?

Couplée à la sédentarité et au manque d’activité physique, une surconsommation d’aliments riches en graisses saturées serait néfaste pour notre santé et associée à de nombreuses maladies, notamment cardiovasculaires. A rebours de ces messages, certains articles en ligne vantent les bienfaits de certains aliments gras, encensant tout particulièrement la fameuse huile d’olive du régime méditerranéen ou encore le régime « cétogène ».

Alors comment s’y retrouver ? Tous les types de gras ont-ils le même impact sur la santé ? Que penser des régimes qui font la part belle au gras ? Et, à choisir, faut-il privilégier les aliments gras ou s’en passer ?

Quelques éléments de réponse ici : https://presse.inserm.fr/canal-detox/les-regimes-gras-bons-pour-la-sante-vraiment/

 

Et quand les fêtes sont finies… faut-il faire une cure détox pour être au top ?

Entre Noël, le jour de l’an et les repas à répétition, les fêtes de fin d’année sont une période intense pour notre organisme. Celui-ci carbure à plein régime et produit, nous dit-on, une multitude de « toxines ». Selon certains articles publiés sur internet, il existerait mille et une astuces pour débarrasser notre organisme de toutes ces « toxines » ou déchets que l’on aurait accumulé. Mais peut-on vraiment compter sur des aliments miracles pour nous décrasser ? Les tisanes de millepertuis fonctionnent-elles pour éliminer les « toxines » de notre organisme ? Et jeûner quelques jours après un excès permet-il réellement de remettre les compteurs à zéro ?

Faites le point sur ces questions dans notre Canal Détox dédié au sujet: https://presse.inserm.fr/canal-detox/une-cure-de-detox-pour-etre-au-top-apres-les-fetes-vraiment/

L’été à l’Inserm : des podcasts et une BD pour comprendre la recherche en santé

© Inserm

Alors que l’Inserm fête cette année ses 60 ans, l’Institut souhaite plus que jamais continuer à proposer de nouvelles initiatives pour rendre les sujets scientifiques accessibles au plus grand nombre. Tout au long de l’été, de nouveaux formats seront ainsi diffusés auprès du public, pour permettre à chacun de mieux comprendre le travail de l’Inserm mené au service de la santé de tous.

Dès le 21 juin, l’Inserm vous propose donc de découvrir son initiative inédite : la série de podcasts Les volontaires qui part à la rencontre de celles et ceux qui participent à la recherche en santé dans les laboratoires de l’Institut. Un format attractif qui permet de revenir sur leur rôle précieux en faveur de la recherche.  Puis, à partir de la semaine du 24 juin, retrouvez sur le compte Instagram de l’Inserm une série créative de bande-dessinées qui éclaire les liens étroits entre activité physique et santé, célébrant cet été placé sous le signe des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024.

Au-delà de sa fonction première qui est de mener des avancées scientifiques, le rôle de l’Inserm est aussi d’informer les citoyennes et les citoyens afin qu’ils puissent mieux comprendre la démarche scientifique et être acteurs de leur propre santé. Toutefois, pour mener à bien cette mission, encore faut-il réussir à amorcer un réel dialogue avec le public, en proposant des contenus pertinents, accessibles et sans cesse renouvelés, fondés sur des données scientifiques rigoureuses.

Cet été 2024, l’Inserm vous invite ainsi à découvrir ses nouvelles initiatives visant à mieux partager avec tous les citoyens les avancées de la recherche biomédicale et en santé.

 

Les volontaires : des podcasts pour découvrir celles et ceux qui participent à la recherche en santé de l’Inserm

Le podcast est un format qui séduit de plus en plus d’auditeurs en France. Près de 200 millions de podcasts seraient d’ailleurs écoutés chaque mois dans l’Hexagone ! Face à cet engouement, l’Inserm a donc fait le pari de proposer sa propre série, en mettant à l’honneur un maillon essentiel de la recherche : les volontaires qui participent aux études menées par l’Institut.

La série Les volontaires propose de comprendre le rôle primordial de ces citoyennes et de ces citoyens en les suivant lors des expérimentations et en les accompagnant dans les laboratoires. Suivez Joanna, 8 ans, dans son parcours pour déterminer l’impact de la pollution sur sa santé, Giovanna, militante associative et son combat pour améliorer la prise en charge des personnes transgenres vivant avec le VIH, ou encore Stéphane, 23 ans, et Geneviève, 74 ans, sur le tapis d’entraînement afin de mesurer les effets du vieillissement sur la motricité…

D’une durée de 10 à 15 minutes par épisode, orchestrés par le journaliste scientifique Chandrou Koumar, ces podcasts diffusés à partir du 21 juin 2024 font partie intégrante de la démarche de l’Inserm pour expliquer et valoriser la recherche en santé et fournir une information scientifique de qualité à tous.

Plus d’informations sur le podcast de l’Inserm 

Les épisodes sont notamment disponibles sur Apple PodcastAudibleDeezerSpotify et YouTube.

Des BD sur Instagram pour parler de sport avec les jeunes

Les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 vont occuper une grande partie de l’actualité dans les prochaines semaines. Si les liens étroits entre activité physique, sport et santé ne sont aujourd’hui plus à prouver, de nombreuses idées reçues demeurent. Profitant de la notoriété de sa série Canal Détox, l’Inserm s’apprête à publier une série de cinq nouveaux textes qui tenteront de répondre à des questions que se posent fréquemment les internautes :

  • Le sport s’accompagne t-il toujours d’une perte de poids ?
  • Avoir une activité physique pour lutter contre le cancer, vraiment ?
  • Les étirements permettent-ils vraiment d’empêcher les courbatures ?
  • Quel est l’intérêt des protéines pour les sportifs ?
  • Quelles techniques de récupérations privilégier pour récupérer après un effort ?

Et pour toucher un public plus large et plus jeune, l’Inserm s’est associé à l’illustratrice scientifique Flore Avram afin de décliner ensuite ces cinq textes au format BD. Des petites planches illustrées avec humour et finesse, qui seront publiées sur le compte Instagram de l’Inserm, au rythme d’une bande dessinée par semaine, sur les cinq semaines précédant la série d’ouverture des JOP. Rendez-vous le 26 juin pour découvrir le premier épisode !

L’Inserm aux Jeux olympiques et paralympiques 2024

Les Jeux olympiques et paralympiques 2024 à Paris et en France sont l’occasion d’accueillir massivement les spectateurs au sein d’un grand espace festif d’animation et de célébration : le club France. Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (MESR) a manifesté son intérêt pour tenir et animer un stand au sein de ce club France lors des JOP 2024, auquel l’Inserm est convié à participer.

Du 1e au 4 août 2024 les équipes de recherche dijonnaises du laboratoire Cognition, action et plasticité sensorimotrice (Caps) de l’Inserm présenteront leurs travaux de recherche au travers des animations suivantes :

Le rameur-FES : une technique de réadaptation innovante 

Grâce à une stimulation électrique des muscles des cuisses, le rameur-FES permet à des personnes paraplégiques de ramer !

Testez vos qualités physiques à travers quelques sauts avec l’Optojump !

Force, vitesse, puissance, détente, aérobie, souplesse… les sauts verticaux font partie des tests de terrain les plus utilisés pour déterminer les qualités physiques des muscles du membre inférieur. La mesure du temps de suspension donne l’estimation de la hauteur de saut et la puissance développée.

L’électrostimulation pour se muscler

L’électrostimulation musculaire est une technique efficace utilisée dans le monde médical et sportif. Elle offre de nombreux bénéfices que ce soit pour le sportif ou pour des populations plus fragiles.

« Dry January » : un mois pour faire le point sur sa consommation d’alcool

Alcool

En 2021, l’Inserm a publié une expertise collective pour dresser un état des lieux des dommages liés à l’alcool. Crédits :Unsplash

Au lendemain des fêtes de fin d’année, l’heure est aux bonnes résolutions. Certains se lancent d’ailleurs dans le « Dry January » ou le défi sans alcool du mois de janvier (« le défi de janvier »). L’objectif : faire une pause dans sa consommation et réfléchir à son rapport à l’alcool. D’autant que la science est formelle : la consommation d’alcool est un facteur de risque majeur pour la santé. Elle est impliquée directement ou indirectement dans la survenue d’une soixantaine de maladies.

En 2021, l’Inserm a publié une expertise collective pour dresser un état des lieux des dommages liés à l’alcool et formuler les pistes de recherche et d’actions visant à les réduire. Les scientifiques se sont notamment intéressés aux bénéfices des périodes « sans alcool » et plus précisément à la campagne de sensibilisation annuelle Dry January qui est originaire du Royaume-Uni

Le choix du mois de janvier semble idéal : les potentiels excès pendant les fêtes et l’envie de « détox » suite à cette période, associés aux bonnes résolutions du début d’année, sont autant d’arguments qui motivent les participants à relever le défi.

Selon les experts de l’Inserm, en plus d’être associé à des changements dans la consommation, observables jusqu’à 6 mois après le défi, un arrêt de consommation d’alcool pendant un mois permettrait aussi l’amélioration de paramètres physiologiques, cognitifs, de bien-être et de qualité de vie. L’expertise collective de l’Inserm s’est ainsi positionnée en faveur du lancement de campagnes d’arrêt de la consommation, à l’image de l’opération « Dry January », dont les bénéfices (et le faible coût) ont été démontrés.

 

L’expertise collective de l’Inserm :

Ce document présente la synthèse et les recommandations issues des travaux du groupe d’experts réunis par l’Inserm dans le cadre de la procédure d’expertise collective pour répondre à la demande de la Mildeca et du ministère en charge de la Santé concernant la réduction des dommages associés à la consommation d’alcool, les stratégies de prévention et d’accompagnement.

Ce travail s’appuie essentiellement sur les données issues de la littérature scientifique disponible lors du premier semestre 2020. Près de 3 600 documents ont été rassemblés à partir de l’inter- rogation de différentes bases de données (PubMed, Web of sciences, Scopus, socINDEX, Cairn, Pascal, Francis, Econbizz, JSTOR, OpenEdition Journals, Isidore, Persée).

Consulter le communiqué de presse

Consulter la synthèse de l’expertise collective

Téléthon 2023, les avancées de l’Inserm sur les maladies rares

Co-marquages de peau de souris exprimant une mutation du gène PIK3CACo-marquages de peau de souris exprimant une mutation du gène PIK3CA. © Marina Firpion/Guillaume Canaud – unité 1151 Inserm

Le Téléthon 2023 se déroulera les 8 et 9 décembre prochains. Cette campagne désormais bien connue des Français permet de remettre sur le devant de la scène les maladies rares avec comme objectif de faire bénéficier des soins de qualité aux malades, de disposer d’un accompagnement adapté, d’obtenir des solutions concrètes pour faire face à ces maladies et ce, en soutenant activement la recherche.

Une maladie est considérée « rare » dès lors qu’elle ne concerne pas plus d’une personne sur 2000. Ces maladies, pour la plupart d’origine génétique, sont souvent invalidantes et ont pendant longtemps été mal connues.

A l’Inserm, plusieurs équipes travaillent quotidiennement pour mieux comprendre les mécanismes impliqués dans ces maladies et améliorer le diagnostic et le traitement des personnes touchées. Retour sur trois avancées de la recherche qui ont marqué cette année 2023.

 

Myopathie myotubulaire : l’efficacité rapportée d’un essai de thérapie génique

Une étude publiée le 15 novembre 2023 dans The Lancet Neurology rapporte l’efficacité d’un essai de thérapie génétique sur les fonctions respiratoire et motrice d’enfants atteints de myopathie myotubulaire, une maladie extrêmement sévère (cf. encadré ci-dessous).

Dans le cadre d’un essai clinique, et après l’administration par voie intraveineuse du traitement de thérapie génique, 16 enfants sur les 24 traités étaient capables de respirer sans assistance, 20 étaient capables de tenir assis, 12 de tenir debout et 8 de marcher sans soutien.

Cette thérapie génique a été conçue à l’initiative de l’équipe d’Ana Buj-Bello, directrice de recherche à l’Inserm et responsable de l’équipe « Maladies neuromusculaires et thérapie génique » à Généthon.

La myopathie myotubulaire est une maladie génétique rare qui touche un garçon sur 50 000, et se caractérise par une faiblesse musculaire extrême et une insuffisance respiratoire sévère. 50% des enfants qui en sont atteints décèdent avant l’âge de 18 mois, 75% avant l’âge de 10 ans.

 

Myohyperplasie hémifaciale : des scientifiques français identifient pour la première fois les causes de cette maladie

Des chercheurs et chercheuses ont identifié la cause génétique de la myohyperplasie hémifaciale, une maladie rare impliquant exclusivement les muscles du visage. En effet, une mutation gain-de-fonction du gène PIK3CA a été retrouvée dans les muscles du visage de patients atteints par cette maladie.

Cette découverte a permis à l’équipe de recherche d’obtenir l’autorisation de tester auprès de 5 patients le traitement par l’alpelisib, un inhibiteur approuvé de PIK3CA.

Ce médicament a permis de prévenir et réduire l’hypertrophie musculaire chez tous les patients, associée à une symétrisation progressive du visage.

Ces résultats publiés dans la revue JEM permettent d’avoir enfin une explication génétique pour les patients présentant une myohyperplasie hémifaciale, de comprendre les mécanismes de la maladie et d’entrevoir une perspective thérapeutique enfin efficace.

 

Granulomatose septique chronique : des bio-marqueurs pour prédire l’efficacité de la thérapie génique

Une équipe de recherche Inserm à l’Institut Imagine a mis en évidence 51 biomarqueurs qui permettraient de prédire le succès d’une thérapie génique chez des patients atteints de granulomatose septique chronique, une maladie rare et grave du système immunitaire. Cette méthode a pour objectif de proposer des traitements anti-inflammatoires, en amont de la thérapie génique, afin d’augmenter le taux de succès.

Les résultats de cette étude, menée dans le cadre d’un essai clinique ont été publiés le 26 janvier 2023 dans Cell Report Medicine.

La granulomatose septique chronique est une maladie génétique causée par une mutation du gène CYBB localisé sur le chromosome X, et touchant principalement les garçons. Celle-ci engendre un dysfonctionnement d’une sous unité protéique qui empêche les « neutrophiles » – une classe de globules blancs constituant la première ligne de défense contre les infections bactériennes – de produire les molécules nécessaires à la destruction des agents infectieux. Par conséquence les patients atteints de cette maladie souffrent d’infections bactériennes et fongiques récurrentes qui peuvent compromettre leur pronostic vital à court terme.

Autres contenus :

Registres Maladies rares et collections de données sur les maladies rares en France – Mars 2022 

C’est quoi les maladies rares ?

Changement d’heure : peut-on s’attendre à un dérèglement de notre horloge biologique ?

horloge© Adobe stock

Dans la nuit du samedi 28 octobre au dimanche 29 octobre, nos téléphones et autres appareils connectés reculeront d’une heure. L’heure affichée sur les écrans passera automatiquement de 3 à 2 heures du matin pour accompagner le passage à l’heure d’hiver. Si pour la plupart des gens, ce changement d’heure n’aura que pas ou peu de conséquences visibles, plusieurs travaux de recherche soulignent toutefois qu’il peut être associé à des effets sur notre horloge biologique et à des conséquences non négligeables sur notre santé.

La littérature scientifique montre que le changement d’heure a bel et bien des effets physiologiques et sanitaires : il impacte notre horloge biologique interne (appelé système circadien) et peut induire des effets néfastes sur notre santé (troubles du sommeil, de la vigilance, accidents du travail et de la route, des dépressions, des infarctus du myocarde et des accidents vasculaires cérébraux)

Sur le cycle circadien, lire le dossier sur la Chronobiologie : Les 24 heures chrono de l’organisme

L’adaptation de l’organisme à ce décalage horaire que nous lui imposons variera d’un individu à l’autre et peut durer de quelques jours pour les chronotypes matinaux (Personnes ayant tendance à être plus efficaces le matin), à plusieurs mois pour les chronotypes tardifs (Personnes ayant tendance à être plus efficaces le soir). Dans le contexte de ce changement d’heure, les petits enfants et les personnes âgées ont plus de risque de ressentir des effets négatifs, mais c’est aussi le cas des adolescents, des travailleurs de nuit, et de tous ceux souffrant d’un trouble du sommeil et qui auront plus de difficultés pour s’adapter au nouvel horaire.

Par ailleurs, selon l’avis des spécialistes, comme le neurobiologiste et chercheur Inserm Claude Gronfier, Président de la Société Française de Chronobiologie, le passage à l’heure d’été serait plus compliqué à gérer pour l’organisme que le passage à l’heure d’hiver, compte tenu d’un côté de la perte d’une heure de sommeil, et de l’autre du fait que l’horloge biologique devra être avancée d’une heure.

En moyenne, nos organismes ont tendance à accumuler un retard de 10 minutes sur leur cycle de 24 heures. Avec le changement d’heure, on leur demanderait d’avancer leur rythme d’une heure, ce qui accentuerait les efforts faits par notre corps pour tenter de rattraper son retard. Ce changement serait particulièrement mal vécu par les chronotypes les plus tardifs, ceux enregistrant une moyenne de 30 minutes de retard sur leur cycle de 24 heures. Les effets du passage à l’heure d’été sur notre rythme circadien seraient accentués par le manque général de sommeil de la population française, estimé entre 30 et 90 minutes par jour selon les études (60 minutes selon le baromètre 2022 de l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance).

Heure d’été VS heure d’hiver ?

La suppression du changement d’heure saisonnier ayant été votée en 2019, les États membres de l’UE doivent désormais choisir quelle heure définitive adoptée. La grande majorité de la communauté scientifique, recommande que le choix se porte sur le maintien de l’heure d’hiver.

Si on en venait à maintenir l’heure d’été toute l’année, le réveil en hiver et le coucher en été seraient en effet plus difficiles.

Au jour le plus court de l’année (le 21 décembre), le soleil se lèverait à Paris à 9 h 41 (au lieu de 8 h 41 à l’heure standard (ou « heure d’hiver »), et ce lever du soleil très tardif en cette saison hivernale aurait un impact néfaste sur la santé des Français, le réglage de notre horloge biologique se faisant aussi par l’exposition à la lumière.

A l’heure du réveil, notre corps a besoin d’une dose importante de lumière pour débuter une nouvelle journée et synchroniser l’horloge biologique. Il serait ainsi privé de cette lumière en hiver avec lever du jour plus tardif.

En revanche, si l’heure d’hiver était maintenue, le coucher du soleil aurait lieu en moyenne 4 h plus tard en été qu’en hiver, au lieu de 3 h avec le changement d’heure actuel, et induirait un coucher plus précoce et un sommeil plus long qui seraient bénéfiques à notre santé.

Les travaux sur l’importance de l’exposition à la lumière sur le cycle circadien sont menés au Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon. L’équipe de recherche a notamment observé que certaines expositions à la lumière à des moments très précis ont des effets bénéfiques sur la physiologie du sommeil1 et les fonctions non-visuelles de l’organisme telles que la sécrétion de la mélatonine (hormone contrôlée par l’horloge circadienne et impliquée dans la régulation du sommeil), le reflexe pupillaire, l’activité cérébrale, la température et le système cardiovasculaire, même à des exposition très courtes1,2 et des niveaux très faibles de lumière3.

 

  1. Rahman SA, Wright KP, Kronauer RE, Czeisler CA, Lockley SW, Gronfier C. Characterizing the temporal Dynamics of Melatonin and Cortisol Changes in Response to Nocturnal Light Exposure. Sci Rep 9, 19720 (2019) doi:10.1038/s41598-019-54806-7.
  2. Prayag A, Avouac P, Dumortier D, Gronfier C. Dynamics of non-visual responses in humans: as fast as lightning? Frontiers in Neuroscience, 2019, https://doi.org/10.3389/fnins.2019.00126
  3. Prayag A, Najjar R., Gronfier C. Melatonin suppression is exquisitely sensitive to light and primarily driven by melanopsin in humans. J Pineal Res 2019 Jan 29:e12562. doi: 10.1111/jpi.12562.

Prix Nobel de médecine 2023

Portraits dessinés des deux lauréats du prix Nobel de médecine 2023 : Katalin Karikó (àgauche) et Drew Weissman (à droite)Ill. Niklas Elmehed © Nobel Prize Outreach 

Les lauréats du prix Nobel de physiologie ou de médecine 2023 ont été annoncés ce lundi 2 octobre 2023. Il s’agit de l’Américano-Hongroise Katalin Karikó et de l’Américain Drew Weissman. Ils sont récompensés pour leurs découvertes concernant les modifications des bases nucléiques, découvertes qui ont été essentielles au développement de vaccins à ARN messager efficaces contre la Covid-19. Leurs travaux ont par ailleurs fondamentalement modifié notre compréhension de la manière dont l’ARNm interagit avec notre système immunitaire.

 

A l’Inserm, la recherche sur les nombreuses perspectives d’applications de l’ARN messager se poursuit.

 

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Temps d’écran des enfants : enquête sur la situation française

Une enquête parue dans le BEH décrit le temps d’écran, total et par type d’écran, des enfants suivis à 2 ans, 3 ans et demi et 5 ans et demi.

Le temps passé par les enfants devant les écrans a augmenté ces dernières années en France, comme en témoignent diverses enquêtes transversales répétées. Cependant, il n’existe à l’échelle nationale aucune donnée longitudinale, en particulier pour les moins de 3 ans. À partir des données de la cohorte Elfe, une nouvelle enquête parue dans le BEH décrit le temps d’écran, total et par type d’écran, des enfants suivis à 2 ans, 3 ans et demi et 5 ans et demi.

Ce travail montre qu’il y a également des disparités selon la région d’habitation de la famille, son histoire et son origine migratoires, le niveau d’études de la mère et le sexe de l’enfant. Après pondération des données, le temps d’écran quotidien était en moyenne de 56 min à 3 ans et demi et 1h34 à 5 ans et demi. Dans l’ensemble, les temps d’écran étaient plus élevés chez les familles ayant des origines immigrées, ou un niveau d’études de la mère faible. Des disparités régionales étaient aussi observées.

Enfin, si aucune différence entre garçons et filles n’était observée à 2 ans, les garçons utilisaient les écrans 10 minutes de plus que les filles à 5 ans et demi. Cette étude décrit pour la première fois à l’échelle nationale et de façon longitudinale le temps passé par les jeunes enfants devant les écrans. Elle permettra de mieux cibler les familles et les contextes où ce temps excède les recommandations.

Champagne et santé : que dit la science ?

coupes de champagne

À l’approche des fêtes de fin d’année et du défi sans alcool du mois de janvier (« Dry January »), le lien entre santé et consommation de boissons alcoolisées fait l’objet de nombreux articles dans les médias. Et comme chaque année, les effets du champagne – boisson des fêtes par excellence – suscite de l’intérêt.

En général, les études portant sur les associations entre consommation de champagne et santé s’intéressent au rôle des acides phénoliques (dont des flavonoïdes). Ces composés organiques, présents dans les vins et le champagne mais aussi dans des aliments comme le cacao et l’huile d’olive, favoriseraient la santé cardiovasculaire d’après plusieurs études épidémiologiques. Les mécanismes biologiques ne sont pas encore entièrement élucidés, mais ces composés auraient un rôle dans le maintien de l’intégrité des tissus vasculaires (artères, vaisseaux, capillaires) ainsi que des propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes.

Des limites méthodologiques importantes ont cependant été rapportées dans plusieurs travaux de recherche sur le sujet, restreignant la portée de leurs résultats. C’est le cas d’une étude parue en 2013 menée à l’université de Reading qui fait régulièrement parler d’elle à l’approche de Noël. En effet, elle suggérerait que le champagne pourrait être bénéfique pour la mémoire et même avoir dans certains cas des effets protecteurs contre des maladies neurodégénératives, comme la maladie d’Alzheimer.

Or, la prudence s’impose face à de tels résultats : c’est pourquoi nous avions dédié un Canal Détox au sujet pour revenir sur les aspects les plus problématiques de cette étude mais aussi sur les connaissances scientifiques existantes à propos de l’impact du champagne sur le cerveau.

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