© Pierre-Emmanuel Rautou, AP-HP Inserm
Un essai promu par l’AP-HP et mené par des équipes de l’hôpital Beaujon, AP-HP, de l’Inserm et de l’Université Paris Diderot a été mis en place afin d’établir un indicateur reflétant la sévérité de la maladie du foie chez les patients atteints de cirrhose. Coordonnée par le Pr Pierre-Emmanuel Rautou et le Dr Audrey Payancé du service d’hépatologie de l’hôpital Beaujon, AP-HP, cette étude établit que la mesure du taux de microvésicules en provenance du foie et circulant dans le sang améliore fortement la prédiction de la mortalité à 6 mois des malades atteints de cirrhose. Cet indicateur permettrait de mieux choisir les traitements à proposer chez les malades atteints de cirrhose. Ces résultats, publiés dans la revue Hepatology, ouvrent également une réflexion sur l’intérêt de stratégies visant à baisser les taux de ces microvésicules dans le sang des malades souffrant de cirrhose.
La cirrhose constitue le stade avancé des maladies du foie. On estime que cette maladie touche 200 000 à 500 000 individus en France et est responsable de 170 000 décès par an en Europe.
En 2012, un travail collaboratif entre une équipe Inserm de l’unité 970 (Unité mixte de recherche 970 – Paris – Centre de recherche Cardiovasculaire) et le service d’hépatologie de l’hôpital Beaujon, AP-HP, avait montré que les microvésicules[1] circulant dans le sang des malades atteints de cirrhose contribuaient aux complications vasculaires associées à cette maladie (Rautou, Gastroenterology 2012). Une corrélation entre le taux de microvésicules d’origine hépatocytaire chez les malades atteints de cirrhose et la sévérité de la maladie hépatique avait été établie.
A partir de cette observation, une étude prospective financée par l’Agence Nationale pour la Recherche (ANR) a été conduite auprès de 242 malades atteints de cirrhose : 139 pris en charge à l’hôpital Beaujon, Clichy, AP-HP et 103 à Barcelone, Espagne.
L’essai mis en place visait à déterminer si le taux de microvésicules dans le sang permettait de prédire l’évolution des malades.
L’équipe a mesuré et analysé le taux de microvésicules (annexine V, plaquettes, leucocytes, endothéliales et hépatocellulaires) dans le plasma de ces malades.
Les résultats suggèrent aussi que des stratégies visant à baisser les taux de microvésicules dans le sang des malades souffrant de cirrhose sévère pourraient être bénéfiques pour les patients.
[1] Les microvésicules sont des vésicules extracellulaires. Elles sont détectables dans le plasma des individus sains comme dans celui des malades.