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Communiqués et dossiers de presse

Cirrhose : un indicateur prédictif de mortalité précise le pronostic

27 Avr 2018 | Par INSERM (Salle de presse) | Physiopathologie, métabolisme, nutrition | Santé publique

© Pierre-Emmanuel Rautou, AP-HP Inserm

Un essai promu par l’AP-HP et mené par des équipes de l’hôpital Beaujon, AP-HP, de l’Inserm et de l’Université Paris Diderot a été mis en place afin d’établir un indicateur reflétant la sévérité de la maladie du foie chez les patients  atteints de cirrhose. Coordonnée par le Pr Pierre-Emmanuel Rautou et le Dr Audrey Payancé du service d’hépatologie de l’hôpital Beaujon, AP-HP, cette étude établit que la mesure du taux de microvésicules en provenance du foie et circulant dans le sang améliore fortement la prédiction de la mortalité à 6 mois des malades atteints de cirrhose. Cet indicateur permettrait de mieux choisir les traitements à proposer chez les malades atteints de cirrhose. Ces résultats, publiés dans la revue Hepatology, ouvrent également une réflexion sur l’intérêt de stratégies visant à baisser les taux de ces microvésicules dans le sang des malades souffrant de cirrhose.

 La cirrhose constitue le stade avancé des maladies du foie. On estime que cette maladie touche 200 000 à 500 000 individus en France et est responsable de 170 000 décès par an en Europe.

En 2012, un travail collaboratif  entre une équipe Inserm  de l’unité 970 (Unité mixte de recherche 970 – Paris – Centre de recherche Cardiovasculaire) et le service d’hépatologie de l’hôpital Beaujon, AP-HP, avait montré que les microvésicules[1] circulant dans le sang des malades atteints de cirrhose contribuaient aux complications vasculaires associées à cette maladie (Rautou, Gastroenterology 2012). Une corrélation entre le taux de microvésicules d’origine hépatocytaire chez les malades atteints de cirrhose et la sévérité de la maladie hépatique avait été établie.

A partir de cette observation, une étude prospective financée par l’Agence Nationale pour la Recherche (ANR) a été conduite auprès de 242 malades atteints de cirrhose : 139 pris en charge à l’hôpital Beaujon, Clichy, AP-HP et 103 à Barcelone, Espagne.

L’essai mis en place visait à déterminer si le taux de microvésicules dans le sang  permettait de prédire l’évolution des malades.  

L’équipe a mesuré et analysé le taux de microvésicules (annexine V, plaquettes, leucocytes, endothéliales et hépatocellulaires) dans le plasma de ces malades.

Les résultats, démontrent que la mesure des taux de microvésicules d’origine hépatocytaire améliore fortement la prédiction de la mortalité à 6 mois des malades atteints de cirrhose. Ces biomarqueurs pourraient constituer un outil fiable pour affiner le pronostic des malades atteints de cirrhose afin de mieux prédire leur évolution et de précisément sélectionner les traitements les plus adaptés à chaque individu.

Les résultats suggèrent aussi que des stratégies visant à baisser les taux de microvésicules dans le sang des malades souffrant de cirrhose sévère pourraient être bénéfiques pour les patients.

Suite à ce travail, l’équipe a obtenu un financement du ministère de la santé (Programmes Hospitaliers de Recherche Clinique, PHRC « PROMICE ») d’un montant de 400 000 euros pour poursuivre ses recherches et permettre d’avancer dans la mise en pratique de ce nouveau test.

[1] Les microvésicules sont des vésicules extracellulaires. Elles sont détectables dans le plasma des individus sains comme dans celui des malades.

Contacts
Contact Chercheur
Pierre-Emmanuel Rautou U970 PARCC (Paris - Centre de Recherche Cardiovasculaire) Equipe "Physiopathologie de l'endothélium et biomarqueurs vasculaires" +33 (0)1 53 98 80 87 rf.mresni@leunamme.erreip   Audrey Payancé Centre de référence des Maladies Vasculaires du Foie (CRMVF) 01 40 87 52 98
Contact Presse
rf.mresni@esserp
Sources
Audrey Payancé (1,2), Gilberto Silva-Junior (3), Julien Bissonnette (1), Marion Tanguy (4,5), Blandine Pasquet (6), Cristina Levi (1,4), Olivier Roux (1,2), Ouardia Nekachtali (1), Anna Baiges (3), Virginia Hernández-Gea (3), Cédric Laouénan (6), Didier Lebrec (1,2,7), Miguel Albuquerque (7,8), Valérie Paradis (1,2,7,8), Richard Moreau (1,2,7), Dominique Valla (1,2,7), François Durand (1,2,7), Chantal M Boulanger (4,5), Juan-Carlos Garcia-Pagan (3), Pierre-Emmanuel Rautou (1,2,4). doi: 10.1002/hep.29903 1 DHU Unity, Pôle des Maladies de l'Appareil Digestif, Service d'Hépatologie, Centre de Référence des Maladies Vasculaires du Foie, Hôpital Beaujon, AP-HP, Clichy, France. 2  Université Denis Diderot-Paris 7, Sorbonne Paris Cité, 75018, Paris, France. 3 Hepatic Hemodynamic Laboratory, Liver Unit. Hospital Clinic. IDIBAPS and CIBERehd. Barcelona, Espagne. 4 Inserm, U970, Paris Cardiovascular Research Center - PARCC, 56 rue Leblanc 75015 Paris, France. 5  Université Paris Descartes, Sorbonne Paris Cité, 75006, Paris, France. 6 Unité de recherche clinique Paris Nord, Hôpital Bichat, AP-HP, 46 rue Henri Huchard, 75018, Paris, France. 7 Inserm, U1149, Centre de Recherche sur l'Inflammation (CRI), 16 rue Henri Huchard, 75018, Paris, France. 8  DHU Unity, Service d'anatomie pathologique, Hôpital Beaujon, AP-HP, Clichy, France Hepatology, mars 2018. DOI : doi: 10.1002/hep.29903
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