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Les équipes de Christophe Arnoult, chercheur CNRS au sein de l’institut des neurosciences de Grenoble (Unité Inserm 836, Université Joseph Fourier, Grenoble), Gérard Lambeau, chercheur CNRS à l’Institut de pharmacologie moléculaire et cellulaire (CNRS/Université de Nice) et l’équipe de Makoto Murakami (The Tokyo Metropolitan Institute of Medical Science, Japon) viennent de montrer, chez la souris, l’existence d’un mécanisme physiologique qui permet de cibler et d’éliminer une sous-population de spermatozoïdes présentant des anomalies sur les lipides composant leur membrane plasmique.
En effet, après leur entrée dans les voies génitales femelles, certains spermatozoïdes vont relâcher au cours de leur maturation une enzyme, appelée phospholipase A2 sécrétée de groupe X. Cette dernière détruit l’acrosome(2) des spermatozoïdes défectueux, ce qui les rend incapables de fusionner avec l’ovocyte. Ils sont ainsi rendus infertiles et écartés de la « course à la fécondation ».
Les chercheurs ont réalisé des expériences qui montrent que l’absence de phospholipase A2 sécrétée de groupe X (animaux modifiés génétiquement ou inhibition par des antagonistes spécifiques) diminue le taux de fécondation et altère le développement embryonnaire. Inversement, si l’on ajoute une forte concentration d’enzyme synthétique à une population de spermatozoïdes, on observe une augmentation du taux de fécondation de 30% dans un modèle animal très fertile (des souris normales), et de 100% dans un modèle animal peu fertile (des souris consanguines chez lesquelles le taux de reproduction est très faible). L’enzyme permet donc bien d’éliminer une grande partie des spermatozoïdes défectueux.
Les chercheurs vont désormais étudier l’efficacité et l’innocuité d’un traitement des spermatozoïdes par la phospholipase A2 sécrétée de groupe X dans un modèle primate. Les applications concernant l’utilisation de ce type de molécules (phospholipase A2) dans le cadre des techniques de procréation assistée et de la contraception ont été brevetées.
© Christophe Arnoult
Figure A : spermatozoïdes murins traités avec la phospholipase A2 sécrétée de groupe X en microscopie optique. Flèche blanche : acrosome intact, flèche noire : les spermatozoïdes ont perdu leur acrosome et sont devenus infertiles.
Figure B : partie apicale de la tête d’un spermatozoïde, contrôle en microscopie électronique. L’acrosome (ar) est intact.
Figure C : Partie apicale de la tête d’un spermatozoïde traité avec la phospholipase A2 sécrétée de groupe X. L’acrosome a disparu.
(1) Palermo et al, 2008, Genetic and epigenetic characteristics of ICSI children, Reproductive BioMedicine Online, 17,820-833; Alukal J and Lamb D, 2008, Intracytoplasmic Sperm Injection (ICSI) – What are the risks?, 35(2): 277–288)
(2) L’acrosome est le capuchon qui entoure la tête du spermatozoïde. Au cours de la fécondation, la fusion de la membrane de l’acrosome et de la membrane plasmique du spermatozoïde entraîne la libération d’enzymes qui permettent la fusion avec la membrane de l’ovocyte.
Christophe Arnoult
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Escoffier J, Jemel I, tanemoto A, Taketomi Y, Payre C, Coatrieux C, Sato H, Yamamoto K, Masuda S, Pernet-Gallay K, Pierre V, Hara S, Murakami M, De Waard M, Lambeau G, Arnoult C
"Group X phospholipase A2 is released during sperm acrosome reaction and controls fertility outcome in mice"
J Clin Invest120: [published online ahead of print April 26, 2010].