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Brèves

Couleur café….

17 Juil 2015 | Par INSERM (Salle de presse) | Technologie pour la santé

Tâches de naissance, tâches café au lait, si dans la plupart des cas elles sont bénignes (plus de 10 % de la population en possède une ou deux), la présence de plus de 5 d’entre elles chez l’enfant peut cacher une maladie héréditaire : la neurofibromatose de type 1 (NF1).

C’est une des maladies génétiques les plus fréquentes (1 cas sur 3 000). Jusqu’ici les mécanismes moléculaires associés à l’altération de la pigmentation de la peau étaient mal compris notamment car il n’existe que peu de modèles appropriés développés en laboratoire.

Des chercheurs de l’Inserm au sein de l’ISTEM (Institut des cellules Souches pour le Traitement et l’étude des maladies monogéniques) ont développé un modèle reproduisant in vitro l’hyperpigmentation associée à la neurofibromatose de type 1 à partir de cellules souches embryonnaires humaines porteuses de la mutation en cause dans cette maladie[1].

Grâce à la mise en place d’un protocole de différenciation de ces cellules en mélanocytes (les cellules de la peau capables de produire la mélanine qui la colore), les chercheurs ont pu trouver la cause de l’ l’hyperpigmentation généralisée et de la formation des tâches « café au lait ». La perte d’expression de la neurofibromine dans ces mélanocytes NF1 entraine des dérégulations en cascade. D’abord celles des voies de signalisation AMPc et ERK, puis celle du facteur de transcription MITF et enfin, en bout de course, l’augmentation de l’expression des enzymes impliquées dans la fabrication de la mélanine.

Pour y remédier, les chercheurs ont utilisé des inhibiteurs pharmacologiques spécifiques de ces différentes voies de signalisation et ont pu restaurer des cellules normalement colorées.

Ce défaut d’hyperpigmentation pourrait être rétabli par de simples petites molécules (tel que l’acide kojique déjà contenu dans des crèmes ou lotions dermatologiques permettant la dépigmentation de la peau) démontrant le potentiel des cellules souches pluripotentes comme modèle d’étude pour les troubles de pigmentation.

 Les chercheurs envisagent maintenant d’identifier et de caractériser les mécanismes moléculaires associés à d’autres atteintes pigmentaires pour trouver de nouvelles stratégies thérapeutiques, qui se résument aujourd’hui à l’utilisation de modèles murins pour lesquels les mélanocytes n’ont pas la même localisation que chez l’homme.

[1] Ces cellules souches représentent une source illimitée de cellules susceptibles d’être différenciées théoriquement dans l’ensemble des types cellulaires de l’organisme permettant ainsi de mettre en évidence des phénotypes pathologiques.


Mélanocytes.

Mélanocytes (cellules productrices de mélanine) © Inserm/Baldeschi, Christine

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Contacts
Contact Chercheur

Christine Baldeschi
Unité Inserm 861 « Institut des cellules souches pour le traitement et l’étude des maladies monogéniques (I-STEM) »
+ 33 (0) 1 69 90 85 33
rf.metsi@ihcsedlabc

Contact Presse

rf.mresni@esserp

Sources

In vitro modeling of hyperpigmentation associated to neurofibromatosis type 1 using melanocytes derived from human embryonic stem cells
Jennifer Allouchea,b, Nathalia Bellonc,d,e, Manoubia Saidanid, Laure Stanchina-Chatroussed, Yolande Massond, Anand Patwardhanf,g, Floriane Gilles-Marsensf,g, Cédric Delevoyef,g,h, Sophie Dominguesd, Xavier Nissand, Cécile Martinata,b, Gilles Lemaitrea,b, Marc Peschanskia,b, and Christine Baldeschia,b

a INSERM U-861, Institut des cellules Souches pour le Traitement et l’Etude des Maladies monogéniques (I-Stem) I-Stem, Association Française contre les Myopathies (AFM), 91030 Evry Cedex, France;
b Université d’Evry Val d’Essonne (UEVE) U-861, I-Stem, AFM, 91030 Evry Cedex, France;
c Department of Dermatology, Reference Center for Dermatologic Diseases, Paris Descartes–Sorbonne Paris Cité University, 75015 Paris, France;
d Centre d’Etude des Cellules Souches (CECS), I-Stem, AFM, 91030 Evry Cedex, France;
e Institut Imagine, Necker-Enfants Malades Hospital, 75015 Paris, France;
f Institut Curie, Paris Sciences et Lettres Research University, F-75248 Paris, France;
g Structure and Membrane Compartments, CNRS UMR 144, F-75248 Paris, France;
h Cell and Tissue Imaging Facility, CNRS UMR 144, F-75248 Paris, France

PNAS, 6 juillet 2015

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