Publié dimanche 12 avril 2020, un rapport coordonné par la chercheuse Inserm Vittoria Colizza dessine plusieurs scénarios de sortie du confinement, apportant un éclairage à la décision publique pour les semaines à venir.
Dans un second temps, l’objectif était également d’analyser ces données pour mieux comprendre l’impact du confinement sur l’évolution de l’épidémie, et notamment sur la saturation du système hospitalier.
Enfin, sur la base de toutes ces informations, et en prenant en compte les capacités de la France à déployer les tests de dépistage à une large échelle, le dernier objectif était de décrire et de comparer différents scénarios de sortie du confinement, à deux dates différentes : début mai ou début juin. Ces modèles restent hypothétiques, mais permettent de mieux comprendre quels pourraient être les effets du déconfinement et comment les mesures de dépistage aident à mieux les accompagner.
Quels sont les messages les plus importants à retenir ?
Dans tous les scénarios, c’est le dépistage à grande échelle qui fait la différence. Quel que soit le modèle décrit et la date de déconfinement retenue, les chercheurs montrent que toute stratégie de sortie de la quarantaine généralisée doit avant tout être accompagnée d’un déploiement massif des tests de dépistage et d’un isolement des cas détectés. Le rapport souligne qu’un confinement des personnes les plus vulnérables et qu’une mise en quarantaine des personnes testées positives au Covid-19 pourraient dans un premier temps s’avérer nécessaires. Éviter la « deuxième vague » de l’épidémie suppose de déployer des mesures de dépistage de grande ampleur, ciblées sur les personnes présentant des symptômes et celles identifiées comme ayant eu un contact avec des cas confirmés.
Le président de la République a annoncé des mesures de déconfinement. Ces modèles ne sont-ils pas déjà obsolètes ?
Les modèles développés par l’équipe de Vittoria Colizza servent avant tout à décrire différentes hypothèses d’évolution de l’épidémie pour en assurer un meilleur suivi au cours du temps, et à mieux interpréter les données issues du milieu hospitalier en les manipulant lors des modélisations.
Dans leurs différents scénarios, les chercheurs tablaient sur le maintien de la fermeture des écoles lors de la première étape de déconfinement. Ces modèles ont vocation à évoluer.