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Jade Ghosn
U1137 IAME (Inserm/université de Paris)
Hôpital Bichat Claude-Bernard AP-HP
Cédric Laouenan
U1137 IAME (Inserm/université de Paris)
Hôpital Bichat Claude-Bernard AP-HP
Coronavirus SARS-CoV-2 accrochés au niveau des cils de cellule épithéliale respiratoire humaine. © Manuel Rosa-Calatrava, INSERM ; Olivier Terrier, CNRS ; Andrés Pizzorno, Signia Therapeutics ; Elisabeth Errazuriz-Cerda UCBL1 CIQLE. VirPath (Centre International de Recherche en Infectiologie U1111 Inserm – UMR 5308 CNRS – ENS Lyon – UCBL1). Colorisé par Noa Rosa C.
Combien de temps les symptômes de la Covid-19 peuvent-ils persister après une hospitalisation pour une infection par le SARS-CoV-2 ? Les scientifiques continuent à se poser de nombreuses questions sur ce virus émergeant et sur les conséquences à long terme de la maladie qu’il cause. Parmi les équipes qui s’intéressent à la problématique de la « Covid longue », les investigateurs de la cohorte French Covid, promue par l’Inserm. Dans une nouvelle étude publiée dans le journal CMI, ces chercheurs et chercheuses de l’Inserm, de l’AP-HP et d’Université de Paris montrent qu’une proportion importante de patients ayant été hospitalisés et suivis dans le cadre de French Covid présentent encore des symptômes 3 et 6 mois après l’infection.
Est-il possible de présenter des symptômes de Covid-19 plusieurs mois après avoir été infecté par le Sars-CoV-2 ? La question de la « covid longue » interroge toujours la communauté scientifique et médicale. Elle est au cœur de plusieurs travaux de recherche, notamment ceux menés par les investigateurs de la cohorte French Covid.
Lancée fin janvier 2020, French Covid est une étude de cohorte française promue par l’Inserm. Elle repose sur le suivi d’un large groupe de patients ayant développé une forme clinique de la maladie qui nécessitait une hospitalisation, soit dans un service de médecine soit en réanimation. Au 17 mars 2021, 4 310 patients avaient été inclus dans cette cohorte, la plus large cohorte française à l’heure actuelle de patients hospitalisés pour une infection par le SARS-CoV-2.
Pour chaque participant, des données cliniques, virologiques, immunologiques, génétiques, sérologiques et transcriptomiques sont collectées afin de mieux caractériser la maladie. L’objectif est d’accumuler des connaissances sur la Covid-19, notamment sur les formes les plus graves afin d’améliorer la prise en charge dans les cas où l’hospitalisation s’impose. Il s’agit aussi de mieux appréhender le devenir des patients à court et à long terme en s’intéressant à la possible persistance de symptômes dans les mois qui suivent le diagnostic.
Dans leur nouvelle étude, l’équipe décrit la fréquence et la nature de symptômes persistants chez 1137 patients issus de French Covid, évalués lors de visites de suivi à 3 et 6 mois après l’hospitalisation pour Covid-19.
Une corrélation entre la sévérité initiale de la maladie et la persistance à long terme de symptômes semble également se dessiner. En effet, la persistance d’au moins 3 symptômes six mois après l’infection est plus fréquente chez les personnes dont la maladie Covid-19 a nécessité un séjour en réanimation par rapport à ceux qui ont été hospitalisés dans un service de médecine, et chez les patients les plus symptomatiques le jour de l’admission à l’hôpital. Les chercheurs observent aussi des différences de genre : si les hommes sont plus à risque de faire des formes graves, les femmes semblent plus à risque de souffrir de symptômes persistants dans la durée.
Pour mieux comprendre les conséquences du virus sur l’organisme et l’impact à long terme de la maladie, et surtout pour mieux prendre en charge les patients, poursuivre ce suivi au-delà de 6 mois sur une population encore plus large pourrait présenter un intérêt certain.
« Les mécanismes à l’origine de cette persistance des symptômes, alors que l’organisme s’est débarrassé du virus, ne sont toujours pas clairs. Nous allons poursuivre le suivi des patients inclus dans French Covid jusqu’à 18 mois après l’infection, en proposant également des tests évaluant les fonctions neuro-cognitives », souligne Jade Ghosn, coordinateur de la cohorte, PU-PH Université de Paris et professeur au sein du service des maladies infectieuses et tropicales de l’Hôpital Bichat Claude-Bernard AP-HP.
Jade Ghosn
U1137 IAME (Inserm/université de Paris)
Hôpital Bichat Claude-Bernard AP-HP
Cédric Laouenan
U1137 IAME (Inserm/université de Paris)
Hôpital Bichat Claude-Bernard AP-HP
Persistent COVID-19 symptoms are highly prevalent six months after hospitalisation: results from a large prospective cohort
Jade GHOSN, MD, PhD1,2, Lionel PIROTH, MD, PhD3, Olivier EPAULARD, MD, PhD4, Paul LE TURNIER, MD5, France MENTRE, MD, PhD1,6,7, Delphine BACHELET, PhD6,7 and Cédric LAOUENAN, MD, PhD1,6,7, for the French COVID cohort study and investigators groups
1 Université de Paris, INSERM, IAME UMR 1137, Paris, France
2 AP-HP, Hôpital Bichat, Infectious and Tropical Diseases Department, Paris, France
3 Infectious Diseases Department, University Hospital and INSERM CIC 1432, Dijon, France
4 Infectious Diseases Unit, Centre Hospitalier Universitaire Grenoble Alpes, Grenoble, France
5 Department of Infectious Diseases, Hotel-Dieu Hospital – INSERM CIC 1413, Nantes University Hospital, Nantes, France
6 INSERM, Centre d’Investigation clinique-Epidémiologie Clinique 1425, Hôpital Bichat, Paris, France
7 AP-HP, Hôpital Bichat, Departement of Epidemiology Biostatistics and Clinical Research, Paris, France
CMI, mai 2021