©mir no – Campus Condorcet BD
La crise migratoire actuelle en Europe révèle la nécessité de disposer de données scientifiques solides pour aider les pouvoirs publics à prendre des décisions importantes et ce, dans des contextes d’urgence et de situations politiques variés. En réponse à ces préoccupations, l’Inserm et le CNRS ont mobilisé cinq institutions d’enseignement et de recherche (Ined, IRD, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, EHESS et EPHE) dans le but de créer un institut interdisciplinaire pour l’étude des migrations. Il verra le jour en 2019 sur le Campus Condorcet, et regroupera 200 chercheurs. Cette structure sera financée par le ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche dans le cadre de l’appel à projets « Instituts Convergences ».
1,3 million de demandes d’asile ont été déposées en Europe en 2015. En France, et ailleurs en Europe, cette crise migratoire historique et inédite fait surgir de nouvelles et nombreuses questions politiques et scientifiques.
Suite à un appel à projets « Instituts Convergences » du ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, l’Inserm et le CNRS ont décidé de s’associer à cinq autres institutions françaises : l’Ined, l’IRD, l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, l’EHESS et l’École Pratique des Hautes Études (EPHE) pour créer un institut entièrement dédié à l’étude des migrations. L’objectif ? Resserrer les liens entre science et société, mener des recherches scientifiques de haut niveau et dispenser des formations d’excellence. L’Institut Convergences pour les migrations sera hébergé dès 2019 au sein du futur Campus Condorcet, dans le nord de Paris. Il sera doté de 13,6 millions d’euros, consommables sur 10 ans. François Héran, directeur de recherche à l’Ined, est responsable du projet.
Quelque 200 scientifiques, issus des institutions fondatrices, mais également des collaborateurs internationaux, seront regroupés dans cet institut dédié à des recherches multi-thématiques telles que les dynamiques économiques, démographiques et environnementales des migrations, le problème de la vulnérabilité et des inégalités ou encore les questions d’intégration, d’exclusion et de discrimination.
Côté enseignement, des formations interdisciplinaires au carrefour des sciences humaines, des sciences sociales mais aussi des sciences de la santé (statistique, démographie, santé publique, épidémiologie, économie, anthropologie, linguistique, droit, éthique, études de genre, science des données, archivistes) seront proposées. L’objectif est de fonder un programme de master et de doctorat dédié aux sciences des migrations en s’appuyant, dans un premier temps, sur des éléments préexistants, issus de Paris 1 Panthéon Sorbonne, de l’EHESS ou encore de l’EPHE. Un nouveau master totalement interdisciplinaire sera créé à l’issue de cette première phase.
L’appel à projets « Instituts Convergences » du ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche vise à structurer quelques sites scientifiques pluridisciplinaires de grande ampleur et de forte visibilité pour mieux répondre à des enjeux majeurs, à la croisée des défis sociétaux et économiques et des questionnements de la communauté scientifique. Ils doivent rassembler, dans un partenariat organisé en un lieu donné, des compétences de recherche diversifiées avec une vision intégrative visant à produire des savoirs nouveaux par la mobilisation conjointe de différentes compétences disciplinaires et développer, en lien avec ces recherches interdisciplinaires, des formations d’excellence innovantes aux niveaux master et doctorat intégrés dans des ensembles de type « graduate schools », en formation initiale comme en formation continue.