Menu

Hommes et femmes : à chacun son horloge…

Vignette Une © Fotolia

Au lever et au coucher, les hommes et les femmes n’ont pas les mêmes habitudes. Par exemple, on sait que les femmes ont tendance à se lever et se coucher plus tôt en moyenne que les hommes. Est-ce pour autant que l’homme et la femme ont une horloge biologique réglée différemment ? Des chercheurs américains en collaboration avec Claude Gronfier, chargé de recherche à l’Inserm, viennent de montrer que l’horloge biologique des femmes avance plus rapidement que celle des hommes. De plus, les femmes ont 2,5 fois plus de chance d’avoir un rythme circadien (circa: proche de, dies: 24h) inférieur à 24 heures. Ce décalage horaire pourrait expliquer pourquoi l’insomnie touche 50% plus de femmes que d’hommes. Les résultats de cette étude menée sur 157 personnes (52 hommes et 105 femmes) suivies dans un laboratoire américain spécialisé pendant un mois, sont disponibles en ligne sur le site de la revue PNAS.

cp-gronfier-110511 horloge

© Fotolia

L’horloge biologique circadienne (circa: proche de, dies: 24h) est indispensable à la vie de tous les organismes vivants. Elle permet de rester synchronisé à la journée de 24 heures définie par l’alternance du jour et de la nuit. Toutes les grandes fonctions biologiques, sont, directement ou indirectement, contrôlées par ce système : le cycle veille-sommeil, le système cardiovasculaire, digestif et immunitaire mais aussi les sécrétions hormonales, les performances cognitives… La vitesse de l’horloge n’est pas exactement la même pour toutes les espèces. Chez l’Homme, le cerveau la règle entre 23h30 et 24h30. Tous les jours, les « pendules doivent donc être remises à l’heure » par la lumière, en particulier le cycle lumière-obscurité qui corrige, selon les individus, l’avance ou le retard par rapport à la durée du jour de 24 heures.

Dans cette étude réalisée dans un laboratoire américain (Harvard Med School, Boston, USA), les chercheurs ont mesuré la longueur du cycle de l’horloge circadienne intrinsèque de 52 femmes et 105 hommes, d’âges compris entre 18 et 74 ans. Les participants de l’étude ont été observés entre 2 et 6 semaines, dans un environnement spécial, en l’absence d’informations temporelles, pour déterminer la vitesse du cycle de leur horloge circadienne.

D’une part, l’équipe américaine en collaboration avec Claude Gronfier de l’Inserm, relève que la durée moyenne du cycle circadien est, en moyenne, très légèrement supérieure à 24 heures chez les hommes et les femmes, cela indépendamment de l’âge. D’autre part, l’étude apporte des éléments très nouveaux. L’horloge biologique circadienne des femmes est plus rapide que celle des hommes : la durée du cycle circadien des femmes est, en moyenne, plus court de 6 minutes par rapport a celui des hommes. De plus, les chercheurs ont conclu que les femmes ont 2.5 fois plus de chance que les hommes d’avoir un rythme circadien de moins de 24 heures. Pour ces dernières, cela signifie que la journée définie par l’horloge biologique est terminée avant que 24 heures ne soient écoulées. Ce décalage nécessite donc un réajustement de l’horloge tous les jours par rapport à la durée du jour de 24 heures.

« Ce résultat pourrait expliquer pourquoi les femmes se réveillent en moyenne plus tôt, explique Claude Gronfier. En effet, si le réajustement n’est pas effectif, l’horloge des femmes prend de l’avance chaque jour et elles ont envie de se coucher et de se lever un peu plus tôt que la veille. Dans la vie quotidienne, les femmes se couchent plus tard que ce que recommande leur horloge biologique mais celle-ci sonne toujours tôt. Cette désynchronisation entre l’heure biologique et l’heure réelle du coucher entrainerait une diminution de la durée du sommeil et des difficultés à s’endormir. Cela pourrait expliquer pourquoi l’insomnie a une prévalence beaucoup plus élevée parmi les femmes », suggère Claude Gronfier.

Les chercheurs mettent l’accent sur ce dernier point car « connaitre cette différence entre hommes et femmes permettrait d’adapter les stratégies thérapeutiques (photothérapie, mélatonine…) actuellement utilisées pour traiter les troubles des rythmes biologiques et du sommeil. On pourrait par exemple moduler l’heure d’administration et la dose selon le sexe » souligne Claude Gronfier.

Près d’un accident de la route sur dix associé à l’utilisation du téléphone au volant

État des lieux et perspectives sur l’utilisation du téléphone et autres « distracteurs » de la conduite.
Parmi les facteurs susceptibles d’altérer les capacités de conduite et provoquer des accidents, la distraction au volant fait l’objet d’une attention grandissante et, en particulier, la distraction liée à l’usage de systèmes de télécommunication. Le développement exponentiel et rapide des téléphones mobiles utilisés par tous dans toutes les situations de la vie quotidienne ainsi que la construction de véhicules de plus en plus équipés de systèmes de télécommunication justifient cette préoccupation.

fotolia_tel_mobile_inarticle.jpg

© Fotolia

La Délégation à la sécurité et à la circulation routières a donc confié à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), en association avec l’Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux (Ifsttar), la réalisation d’une expertise collective sur l’impact de l’usage du téléphone et des autres « distracteurs » sur la sécurité des usagers de la route.

Pour la première fois, un groupe d’experts a fait le bilan complet de la littérature scientifique mondiale sur le risque d’accident lié à l’usage du téléphone portable (1). Le rapport « Téléphone et sécurité routière » qui vient de paraître en confirme la dangerosité au volant.
Ses conclusions posent un regard nouveau en anticipant les dangers de l’avenir que sont l’usage croissant d’autres « distracteurs », comme les systèmes embarqués et les écrans tactiles dont l’utilisation en circulation, pourtant interdite depuis 2008, perturbe l’attention du conducteur, menaçant gravement sa sécurité et celle des autres usagers de la route.

Note
(1) : L’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), en association avec l’Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux (Ifsttar) a réuni un groupe pluridisciplinaire de neuf experts qui ont analysé près de 400 documents. Le groupe d’experts a également auditionné onze personnalités, chercheurs, représentants des constructeurs automobiles, des opérateurs de téléphonie et de la Caisse nationale d’assurance maladie.

Lire l’intégralité du dossier de presse de présentation du rapport « Téléphone et sécurité routière » en cliquant sur le fichier (colonne droite)

Les dendrimères : un remède aux maladies inflammatoires chroniques ?

Vous avez dit dendrimères ? Derrière ce nom se cachent des molécules de synthèse à la forme d’un arbre dont les multiples propriétés sont étudiées par les chercheurs du monde entier. Les chercheurs de l’Inserm, de l’Université Toulouse III – Paul Sabatier et du CNRS au sein du Centre de Physiopathologie de Toulouse Purpan et du Laboratoire de Chimie de Coordination ont démontré les effets d’une nouvelle famille de dendrimères sur le système immunitaire. L’injection intraveineuse de dendrimères supprime l’inflammation au niveau de l’articulation et empêche les phénomènes de destruction du cartilage et d’érosion osseuse dans deux modèles animaux qui miment la polyarthrite rhumatoïde humaine. Ce travail publié dans Science Translational Medicine est une première démonstration de l’efficacité de ce type de molécules et ouvre des perspectives dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde.

cp_poupot_davignon_05052011

Schéma d’un dendrimère – © Anne-Marie Caminade, Laboratoire de Chimie de Coordination

Les dendrimères sont des molécules de synthèse dont la forme ressemble à celle d’un arbre. Grâce à leurs multiples terminaisons, ces arbres moléculaires peuvent prétendre à de multiples applications. Les chercheurs les synthétisent et les étudient depuis quelques années pour leur usage potentiel en imagerie médicale, en ingénierie tissulaire, ou encore en nanomédecine.

Des premières études in vitro

Les chercheurs ont récemment montré in vitro que certains dendrimères peuvent interférer avec les cellules du système immunitaire au bénéfice d’une action anti-inflammatoire. En bref, ces molécules interagissent avec des cellules impliquées dans les phénomènes d’inflammation : les monocytes-macrophages, qui ont la particularité de se différencier en ostéoclastes, cellules géantes qui dégradent l’os.

Sur la base de ces premières recherches, les scientifiques ont exploré le potentiel thérapeutique de cette nouvelle famille de dendrimères dans le traitement de maladies inflammatoires chroniques telle que la polyarthrite rhumatoïde. Cette maladie auto-immune qui affecte environ 1% de la population se caractérise par l’inflammation de l’ensemble des tissus articulaires (cartilage mais aussi os et membrane synoviale) et conduit à des déformations articulaires invalidantes.

Puis chez l’animal

Dans ce travail, les chercheurs ont utilisé deux modèles animaux qui miment les effets de la polyarthrite rhumatoïde humaine.

Dans un de ces deux modèles de souris, la maladie se développe spontanément après 4 semaines de vie. Dans l’autre, l’arthrite est induite par injection d’autoanticorps. Les symptômes sont présents chez 100% des animaux. Pour essayer de contrecarrer les effets de la maladie, les chercheurs ont injecté une fois par semaine, ces fameux dendrimères par voie intraveineuse. « Alors que chez les animaux non traités, le cartilage est complètement détruit, chez les souris traitées, le cartilage est préservé et les articulations sont intactes et parfaitement fonctionnelles. » déclare Rémy Poupot, l’un des chercheurs auteur de ce travail. « Il est important également de souligner que les doses administrées (de 1 à 10 mg/kg) sont compatibles avec les doses thérapeutiques chez l’homme. »

Pour élucider le(s) mécanisme(s) mis en jeu, les scientifiques ont quantifié le niveau de cytokine dans le sérum de tous les animaux. Les cytokines sont les substances secrétées par l’organisme. Certaines d’entre elles, les cytokines pro-inflammatoires, ont pour fonction de fortement stimuler la croissance et la prolifération des cellules du système immunitaire. Chez les animaux traités, le taux de cytokine redevient similaire à celui des animaux sains contrairement aux animaux malades non traités chez lesquels ce taux est beaucoup plus élevé.

Selon Rémy Poupot : les dendrimères moduleraient ainsi les effets néfastes d’une activité inflammatoire trop importante qui est à l’origine des maladies inflammatoires chroniques.

Et chez l’homme

A l’heure actuelle, le traitement des maladies inflammatoires chroniques fait souvent appel aux anticorps monoclonaux thérapeutiques, notamment dans la polyarthrite rhumatoïde. Malheureusement, un tiers des patients ne répond pas à ces traitements qui, de plus, sont extrêmement coûteux (environ 15000 € / patient / an). En parallèle des recherches menées chez l’animal, les chercheurs ont d’ores et déjà testé, in vitro, l’efficacité thérapeutique des dendrimères sur des monocytes humains et des membranes synoviales de patients atteints de polyarthrite rhumatoïde. Dans ces dernières expériences, l’activité anti-ostéoclastique (qui bloque la formation des cellules de dégradation de l’os) est également démontrée. Les dendrimères constituent donc une piste prometteuse pour le développement de nouvelles thérapeutiques dans le traitement des maladies inflammatoires chroniques.

Des gencives saines… pour des vaisseaux sains

Des chercheurs de l’Unité mixte Inserm 698 dirigée par le Dr Jean-Baptiste Michel « Hémostase, bio-ingénierie, immunopathologie et remodelage cardiovasculaires », (Hôpital Bichat-Université Paris Diderot), en collaboration avec des chirurgiens vasculaires de l’AP-HP (Bichat et Georges Pompidou) et des équipes de parodontologie (Hôpital Rothschild AP-HP et Rennes), montrent un lien fort entre les parodontites -inflammations des tissus de soutien des dents-, et le développement d’anévrysmes de l’aorte abdominale (AAA).

Les résultats de ces travaux sont publiés dans la revue PloS One, accessible à l’adresse : http://www.plosone.org/article/info%3Adoi%2F10.1371%2Fjournal.pone.0018679

bouche dents gencives

© Fotolia

L’athérosclérose et ses complications cliniques, comme les accidents vasculaires cérébraux ou l’infarctus du myocarde, représentent la première cause de mortalité dans les pays industrialisés. Les anévrysmes de l’aorte abdominale (AAA) représentent une manifestation clinique particulière d’athérothrombose au niveau de l’aorte touchant jusqu’à 9% de la population adulte et expliquant 1-2% de la mortalité des hommes âgés de plus de 65 ans.
Les AAA se caractérisent par la formation d’un thrombus (caillot de sang) dans la lumière de l’aorte qui participe à la dégradation de la paroi et éventuellement à sa rupture, conduisant à la mort appelée aussi, dans ce cas, « rupture d’anévrysme ». Ce thrombus ne bouche pas l’aorte mais est une source d’enzymes qui digèrent la paroi du vaisseau et pourrait servir de point d’accroche pour des bactéries circulantes.
Or, depuis quelques années, des travaux ont montré qu’un traitement avec un antibiotique, la doxycycline réduisait la croissance des AAA. Des études récentes ont également permis de détecter des bactéries parodontales dans des échantillons athérosclérotiques de patients japonais. Cependant, jamais aucune preuve sur l’animal, attestant du lien de cause à effet n’avait été apportée jusqu’à présent.

Grâce à leurs travaux, les chercheurs de l’Inserm et de l’AP-HP coordonnés par Olivier Meilhac, ont montré que les bactéries responsables des maladies de la gencive comme Porphyromonas gingivalis se retrouvaient dans les échantillons aortiques d’anévrysme humains…Olivier Meilhac et son équipe ont donc cherché à élucider les mécanismes par lesquels ces bactéries présentes dans la gencive pouvaient être retrouvées au niveau de l’aorte.

cp_meihac_05052011-2

Détails (grossissement ×40 photos du haut, x200 photos du bas et x1000 encadré) du thrombus dans le cas d’un anévrysme de l’aorte abdominale à l’état normal (colonne de gauche) et en présence de la bactérie Porphyromonas gingivalis (colonne de droite).Thrombus accru en présence de la bactérie et cicatrisation moindre © J-B. Michel-O. Meilhac/Inserm

Les chercheurs ont mis en évidence chez des rats, une taille d’anévryme plus importante chez les rats auxquels est injecté P.gingivalis et surtout une absence de cicatrisation similaire à ce qui est observé chez l’homme. La non-cicatrisation de ce thrombus pourrait être expliquée par un recrutement chronique de cellules de l’immunité, appelées neutrophiles, chargées de défendre l’organisme, dont l’activation mènerait à la libération d’élastase qui digère la paroi de l’aorte.

Or, la présence de ces neutrophiles sur la face luminale du thrombus (chez l’homme) ne peut être expliquée que par un agent qui les attire. C’est pour cette raison que l’équipe de recherche a fait l’hypothèse que des bactéries (peu pathogènes) pourraient entretenir ce phénomène de recrutement chronique. L’histologie montre en effet que chez les rats à qui est injecté P. gingivalis de nombreux neutrophiles s’accumulent à la surface du thrombus alors que les rats non-injectés commencent à cicatriser et les neutrophiles sont rares.

Pour les chercheurs, le recrutement de ces cellules pourrait être dû à des infections bactériennes à bas bruit mais récurrentes d’origine buccale. « Ces résultats, à terme, pourraient permettre de ralentir voire stopper la progression des anévrysmes de l’aorte abdominale en traitant la maladie parodontale ou par l’utilisation d’antibiothérapies adaptées », concluent les auteurs. L’équipe d’Olivier Meilhac visera, dans l’avenir, à vérifier la transposition possible de ces résultats à d’autres manifestations cliniques de l’athérothrombose comme la pathologie carotidienne ou coronaire.

Le comportement suicidaire des plus de 65 ans est associé à l’atrophie d’une petite zone cérébrale

La modification d’une zone cérébrale serait elle à l’origine de comportements suicidaires ? Pour la première fois, une étude de l’unité mixte de recherche (Inserm / Université Montpellier 1) « Neuropsychiatrie : recherche épidémiologique et clinique », coordonnée par Sylvaine Artero, chargée de recherche à l’Inserm, établit un lien entre l’atrophie d’une petite zone cérébrale qui relie les deux hémisphères cérébraux, et les comportements suicidaires. Les mesures cérébrales obtenues grâce à l’imagerie par résonance magnétique (IRM), chez 3 groupes de sujets âgés de 65 ans et plus, ont révélé que cette zone était significativement plus petite chez les personnes ayant déjà fait au moins une tentative de suicide. Pour autant, à ce stade, les chercheurs ne peuvent affirmer qu’il s’agit d’un lien de cause à effet. Les résultats de cette étude sont disponibles sur le site internet de la revue Biological psychiatry, à partir du 2 mai 2011.

Depuis quelques années, les chercheurs en psychiatrie s’attachent à mettre en évidence des anomalies cérébrales (structurales ou fonctionnelles) associées à une vulnérabilité aux comportements suicidaires et cela indépendamment des autres troubles psychiatriques co-existants. Le corps calleux (CC), la principale commissure reliant les hémisphères cérébraux, est constitué de nombreuses fibres nerveuses et a un rôle pivot dans l’intégration des informations et leur traitement. Cette zone a fait l’objet de plusieurs études montrant des liens entre des anomalies structurales du CC et des pathologies neuropsychiatriques (maladies neurodégénératives, autisme, schizophrénie, troubles bipolaires…) sans que le lien de cause à effet ne soit démontré.

image_cp_atero_03052011

Les 3 parties du corps calleux : en vert, la partie postérieure. Images obtenues grâce à l’imagerie par résonnance magnétique (IRM) © Reproduit avec la permission d’Elsevier à partir de l’article « Suicidal behavior is associated with reduced corpus callosum area », par Sylvaine Artero, Biological Psychiatry, 2011

Sylvaine Artero, chargée de recherche Inserm en collaboration avec l’équipe du Pr Philippe Courtet et des chercheurs australiens, viennent de mettre en évidence pour la première fois un lien entre une atrophie de la partie postérieure du corps calleux (CC) et les comportements suicidaires.
Pour parvenir à ce résultat, l’équipe a comparé les mesures du CC de 435 sujets âgés de 65 ans et plus issus de la cohorte ESPRIT (recrutés de 1999 à 2001).

Les chercheurs ont répartis les personnes en trois groupes suivant leur profil :

  • les sujets ayant déjà fait au moins une tentative de suicide (21 personnes)
  • les sujets dépressifs mais n’ayant jamais fait de tentative de suicide (180 personnes)
  • les sujets ni dépressifs, ni suicidants2 (234 personnes).

Ils ont démontré, grâce à l’imagerie par résonance magnétique (IRM), que la partie postérieure du CC était significativement plus petite chez les suicidants (219,5 mm2) par rapport aux témoins sains (249,5 mm2) mais aussi aux témoins dépressifs (245,5 mm2). Cette étude démontre l’existence d’anomalies structurales du corps calleux associées aux comportements suicidaires chez des sujets âgés, concluent les chercheurs. Cependant, les auteurs de l’étude mettent en garde quant à la signification de cette association : « La relation de cause à effet entre une atrophie du CC et la survenue de comportements suicidaires reste encore à être confirmée par la mise en évidence des mécanismes cellulaires impliqués dans cette relation » précise Sylvaine Artero.

En

s’appuyant sur de précédentes études, les chercheurs émettent l’hypothèse d’un rôle possible du CC dans les mécanismes fonctionnels entrainant des conduites suicidaires. « L’atrophie du corps calleux pourrait contribuer à une connectivité inter-hémisphérique anormale et conduire à des dysfonctionnements des régions cérébrales impliquées dans les mécanismes des troubles de l’humeur incluant des anomalies cognitives comme des déficits dans la résolution de problèmes » suggère Sylvaine Artero.

L’équipe envisage de généraliser ce premier résultat, notamment par l’étude de la taille du CC de sujets plus jeunes. Pour les chercheurs, la confirmation de cette observation structurale dans d’autres populations désignerait le CC comme un des biomarqueurs potentiels de la vulnérabilité aux conduites suicidaires et ouvrirait la voie à de nouvelles études qui porteraient sur les mécanismes physiopathologiques.

Notes
(1) Pour toute demande de reproduction, contacter Elsevier
(2) Suicidants: Personnes ayant déjà fait une tentative de suicide

Quatre nouveaux Instituts Carnot impliquant l’Inserm

Parmi les 10 nouveaux laboratoires de recherche labellisés « Instituts Carnot » par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, suite à l’appel à candidatures ‘Instituts Carnot 2’, 4 projets impliquent l’Inserm. Les ‘Instituts Carnot 2’ sont labellisés pour une durée de cinq ans. Les 10 nouveaux instituts « concernent près de 25 000 chercheurs. Ils représentent un budget de recherche consolidé de 1,9 milliard d’euros, et près de 350 millions d’euros de recettes partenariales, dont 60 millions avec les PME », détaille le ministère.

Voici la liste des quatre nouveaux instituts Carnot dans lesquels l’Inserm est impliqué :

CALYM

Ce nouvel institut a pour but « d’accélérer l’innovation et son transfert dans le domaine des lymphomes ». Disposant d’un budget recherche de douze millions d’euros, il est implanté à Lyon, Montpellier, Rouen, Rennes, Créteil, Villejuif, Toulouse et Marseille. Il est notamment porté par le Gela (Groupe d’étude des lymphomes de l’adulte), le CNRS, l’Inserm et les universités de Rennes-I, Montpellier-I et Montpellier-II.

CURIE-CANCER

Basé à Paris et doté d’un budget de 22 millions d’euros, ce laboratoire porté par l’Institut Curie, le CNRS, l’Inserm et l’UPMC entend « faire collaborer différents acteurs pour le développement de solutions thérapeutiques contre le cancer ».

ICM

« L’institut du cerveau et de la moelle épinière » est basé à Paris, avec un budget de 30 millions d’euros. Il entend « impulser une dynamique partenariale extrêmement forte pour accélérer la recherche translationnelle dans le domaine des maladies du système nerveux ». Il est porté par l’UPMC, le CNRS, l’Inserm, l’Institut du cerveau et de la moelle et l’AP-HP.

MICA

Basé en Alsace, ce nouvel Institut Carnot bénéficie d’un budget de 65 millions d’euros et dédie son activité à la thématique des matériaux. Il est porté par l’Inserm, l’université de Strasbourg, les Hôpitaux universitaires de Strasbourg, l’université de Haute-Alsace, le CNRS et l’Institut Saint Louis.

S’ajoutent à ces 4 nouveaux Instituts Carnot impliquant l’Inserm, 2 projets labellisés lors de la première phase des instituts Carnot et dont la labellisation est reconduite dans le cadre ‘Institut Carnot2’ : LISA (Lipides pour l’Industrie et la santé) et Voir & Entendre.

Le point sur…Les Instituts Carnot
Le label Carnot est un label d’excellence décerné par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche à des établissements de recherche en France. Donné initialement pour 4 ans, Il est destiné à favoriser la recherche partenariale, c’est-à-dire la conduite de travaux de recherche menés par des laboratoires publics en partenariat avec des acteurs socio-économiques, notamment avec des entreprises. Ils s’inspirent des instituts Fraunhofer allemands.
Les établissements labellisés (appelés Instituts Carnot) reçoivent des financements (en provenance de l’A.N.R.), calculés en fonction du volume des recettes tirées des contrats de recherche avec leurs partenaires, notamment les entreprises. Les instituts sont fédérés au sein du réseau Carnot.
Lors de la première phase du dispositif Carnot, lancée en 2006, 33 instituts représentant 17 000 personnels de recherche, 1 500 millions d’euros de budget annuel et 230 millions d’euros de recettes contractuelles avec les entreprises ont bénéficié d’un soutien annuel d’environ 60 millions d’euros fondé sur leurs performances en matière de recherche contractuelle. L’évaluation récente du dispositif a démontré son efficacité avec des résultats remarquables : les revenus issus de la recherche contractuelle du réseau des Instituts Carnot ont augmenté de plus de 30 % en 4 ans.
Extrait site du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche

fermer