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Le Prix Nobel 2012, Shinya Yamanaka, visite le laboratoire I-Stem, pionnier en France des recherches sur les cellules souches

Le médecin et chercheur japonais, Shinya Yamanaka, récompensé par le Prix Nobel le 8 octobre dernier pour ses travaux sur les cellules IPS (Induced Pluripotent Stem cells), a visité, ce jour, le laboratoire I-Stem (Institut des cellules souches pour le traitement et l’étude des maladies monogéniques). Créé en 2005 par l’AFM-Téléthon et l’Inserm, I-Stem explore les potentiels thérapeutiques des cellules souches humaines, embryonnaires, IPS et adultes, pour les maladies rares d’origine génétique.

Lors de sa visite, Shinya Yamanaka a salué les équipes françaises :

« Je suis très impressionné par la technologie développée par I-Stem et les travaux sur les cellules souches qui y sont menés. Nous devons absolument continuer à développer cette voie prometteuse et l’amener jusqu’au patient. Merci beaucoup pour le travail que vous faites et, soyez en sûrs, nous allons progresser ensemble ».

  Shinya Yamanaka, prix Nobel 2012 en compagnie de Marc Peschanski

©Laurent Audinet/AFM.

Sous la direction de Marc Peschanski, directeur de recherche Inserm, I-Stem a confirmé son leadership dès sa création à travers des premières scientifiques successives : différenciation de cellules souches embryonnaires humaines en cellules cardiaques (2007), différenciation de cellules souches embryonnaires humaines en cellules neuronales(2008), reconstitution d’un épiderme entier à partir de cellules souches embryonnaires humaines (2009), identification de mécanismes inconnus dans la dystrophie myotonique de Steinert grâce aux cellules souches embryonnaires humaines
(2011), obtention de mélanocytes fonctionnels à partir de cellules souches embryonnaires (2011), découverte à partir de cellules IPS du mécanisme préservant les neurones dans la progeria (2012), lancement des premières campagnes de criblage de molécules sur des cellules souches embryonnaires ou IPS pour des maladies génétiques rares…

Fort de ces résultats, I-Stem devrait lancer, en 2013, un premier essai chez l’homme pour le traitement des ulcérations cutanées liées à la drépanocytose (maladie génétique du sang). Les ulcérations seront traitées grâce à un pansement biologique constitué d’épidermes entièrement reconstruits, standardisés et contrôlés en laboratoire.

Les cellules souches à pluripotence induite (ou iPS : Induced Pluripotent Stem cells) sont des cellules souches adultes qui ont été reprogrammées pour avoir les mêmes caractéristiques que les cellules souches embryonnaires, notamment leur capacité de se différencier en n’importe quel type de cellule.

Une piste pour calmer les spasmes dans la sclérose latérale amyotrophique

Une équipe de chercheurs strasbourgeois dirigée par Luc Dupuis (Unité Inserm 692 « Signalisation moléculaire et neurodégenérescence ») vient de découvrir l’origine des spasmes, un symptôme invalidant de la sclérose latérale amyotrophique. Une dégénérescence des neurones qui libèrent de la sérotonine serait responsable de ces sensations. A plus long terme, les chercheurs imaginent que des molécules agissant sur les récepteurs de la sérotonine présents dans le cerveau pourraient supprimer ces douleurs chez le patient.
Ces travaux sont publiés dans Brain.

La sclérose latérale amyotrophique est une maladie neurodégénérative dont l’incidence en France est similaire à la sclérose en plaques (2 à 3 nouveaux cas par an pour 100 000 habitants). Elle affecte de façon particulière les neurones qui contrôlent la motricité en particulier les motoneurones et les neurones moteurs centraux. Les premiers, situés dans la moelle épinière sont directement reliés aux muscles et permettent leur contraction et l’étirement. Les seconds, situés au niveau du cerveau, reçoivent l’ordre d’exécution du mouvement. Lorsque la maladie évolue, les neurones dégénèrent, les muscles ne sont plus stimulés et arrêtent de fonctionner. Les mouvements, la marche, le langage deviennent progressivement impossibles et les patients décèdent en moyenne 2 à 5 ans après le diagnostic, généralement par insuffisance respiratoire.

D’autres symptômes accompagnent la paralysie et peuvent être très invalidants au quotidien. La survenue de spasme (ou spasticité) est une réponse musculaire exagérée à un stimulus qui produit des contractions musculaires longues et involontaires, et des douleurs. Elle est fréquemment observée au cours de la SLA. Elle était attribuée jusqu’alors à la disparition des neurones moteurs centraux.

crédit fotolia

Dans cette étude, les chercheurs de l’Inserm montrent, au contraire, que ces spasmes sont liés à la dégénérescence d’un autre type de neurones, situés dans le tronc cérébral et produisant de la sérotonine.

Ils ont observé, chez des patients atteints de SLA, et dans un modèle de souris transgénique que les neurones sérotoninergiques s’atrophiaient au cours de la maladie et que les niveaux de sérotonine étaient fortement diminués dans la moelle épinière avant les symptômes moteurs.

Par ailleurs, certaines molécules actives contre les récepteurs de la sérotonine abolissent les spasmes des souris transgéniques atteintes de SLA. Ce travail montre que la dégénérescence neuronale au cours de la SLA n’est pas limitée au système moteur au sens strict.

Pour Luc Dupuis, « des molécules agissant sur les récepteurs de la sérotonine 5-HT2B et C pourraient, à terme, être anti-spastiques chez les patients SLA. »

Ces travaux ont fait l’objet d’un dépôt de demande de brevet par Inserm Transfert

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