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Hervé Chneiweiss à la tête du comité d’Ethique de l’Inserm

Directeur de recherche au CNRS, Hervé Chneiweiss, vient d’être nommé à la présidence du comité d’Ethique de l’Inserm. Le comité d’éthique pour la recherche médicale et en santé de l’Inserm a été mis en place en 2000 avec pour vocation d’être un acteur à part entière dans le dialogue entre la communauté scientifique et médicale de l’Inserm et la société. Il succède à Jean-Claude Ameisen, président du comité consultatif national d’éthique (CCNE).

Hervé Chneiweiss

Copyright : Pierre Malaval

Hervé Chneiweiss, docteur en médecine et en sciences, neurologue et neurobiologiste, a toujours associé à son travail clinique et scientifique les questions éthiques que posent les progrès de la recherche. De 2000 à 2002, il a été conseiller technique pour les sciences du vivant et la bioéthique auprès du ministre de la recherche. Il a été membre du comité d’éthique de l’Inserm depuis 2003 et a contribué à de nombreux articles publiés dans des revues scientifiques internationales et des ouvrages sur la bioéthique.

Il assurera la présidence du comité d’éthique qui a pour objectifs de conduire et développer la réflexion sur les aspects éthiques associés aux pratiques de la recherche biomédicale, d’ anticiper, par un travail de veille et de conseil, les conditions de mise en œuvre de recherches innovantes et les modalités de leur accompagnement éthique notamment du point de vue de leurs impacts et conséquences, de sensibiliser et de former au questionnement éthique, et d’être un acteur à part entière dans le dialogue entre la communauté scientifique et médicale de l’Inserm et la société.

« Nous aurons la belle mission de créer les conditions d’une sensibilisation et d’une concertation continues en éthique au sein de l’Inserm et contribuer aux interfaces avec les décideurs et la société »

 se réjouit Hervé Chneiweiss.

« L’Inserm, peut-être davantage que d’autres institutions, a l’absolue nécessité d’être capable de répondre aux questions d’ordre éthique que peuvent se poser tant les chercheurs que l’ensemble de nos concitoyens. Je me réjouis qu’Hervé Chneiweiss ait accepté cette mission complexe, on sait combien ses réflexions ont enrichi les questionnements éthiques. »

 souligne André Syrota, Président-Directeur Général de l’Inserm.

Hervé Chneiweiss anime également l’équipe de recherche « Plasticité Gliale et tumeurs cérébrales » et est directeur du laboratoire Neurosciences Paris-Seine (Inserm/CNRS/UPMC) au sein du nouvel Institut de Biologie Paris-Seine (regroupement des laboratoires de biologie du campus Jussieu).

Ses travaux portent sur la biologie d’une population particulière de cellules du système nerveux, les astrocytes. Les astrocytes constituent la moitié des cellules cérébrales et remplissent de nombreuses fonctions depuis la mise en place de l’architecture du cerveau jusqu’au fonctionnement à chaque instant des communications entre neurones. Son équipe étudie plus particulièrement les mécanismes liant l’astrocyte à la genèse et au développement des tumeurs cérébrales. La caractérisation au sein de tumeurs cérébrales de cellules aux caractères « souches » pourrait permettre de développer de nouvelles stratégies thérapeutiques anticancéreuses.

Rédacteur en chef depuis 2006 de la revue Médecine/Sciences, Hervé Chneiweiss est par ailleurs membre du Conseil scientifique de l’Office Parlementaire d’Evaluation des Choix Scientifiques et Techniques (OPECST), membre du Conseil scientifique de la Fondation pour la recherche médicale (FRM) et de l’Institut des Sciences Biologiques du CNRS.

Il est également l’auteur de Bioéthique : Avis de tempêtes (avec Jean-Yves Nau, Alvik, 2003), Neuroscience et Neuroéthique : des cerveaux libres et heureux (Alvik 2006) et L’homme réparé (Plon 2012).

AgedBrainSYSBIO, une initiative de recherche contre les maladies neurodégénératives

Un groupe européen de laboratoires universitaires et de scientifiques travaillant pour des PME industrielles s’apprête à combiner la biologie des systèmes intégrés & la génomique comparative afin d’étudier le vieillissement du cerveau humain et/ou les pathologies les plus fréquemment liées à l’âge. Une attention toute spéciale sera portée à la maladie d’Alzheimer, avec pour but d’identifier et de valider de nouvelles cibles moléculaires et de nouveaux biomarqueurs. Ce programme de recherche de quatre ans est coordonné à l’Inserm par le professeur Michel Simonneau.

Le projet AgedBrainSYSBIO sur la biologie des systèmes des protéines synaptiques et du vieillissement a été officiellement lancé le 18 mars à Paris. AgedBrainSYSBIO est un projet de recherche collaboratif européen financé par la Commission européenne au sein du programme Health Work du 7e programme cadre. Ce consortium pluridisciplinaire réunit 14 équipes de recherche universitaire et de l’industrie de renommée internationale travaillant en Belgique, en Estonie, en France, en Allemagne, en Israël, au Royaume-Uni et en Suisse.

Le vieillissement est sans conteste un processus complexe car il affecte la détérioration de la plupart des aspects de notre vie. Le déclin cognitif est en passe de devenir l’un des principaux problèmes de santé publique liés au vieillissement :  près de 50 % des adultes de plus de 85 ans souffrent de la maladie d’Alzheimer, qui représente le type de démence le plus fréquent.

Neurone humain en culture

©E Eugène/Inserm

Comme d’autres autres maladies neurodégénératives chroniques, la maladie d’Alzheimer évolue lentement et progressivement. Toutefois, s’ajoute pour les personnes qui en souffrent une perte constante de contact avec les autres en raison des pertes de mémoire, des difficultés à s’orienter, de la perte des capacités de langage, de parole et de jugement et de la dépression qu’elle engendre – entre autres nombreux symptômes.

En 2013, d’après les estimations, plus de 24 millions de personnes souffrent de la maladie d’Alzheimer. 4,6 millions de nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année, soit un nouveau cas toutes les 7 secondes. Cette maladie constitue donc bien l’un des principaux problèmes de santé publique aujourd’hui, en termes de coûts tout autant qu’en termes d’étiologie, de guérison et de prise en charge. Pour répondre à ces questions, le financement pour la recherche par la Commission européenne est crucial en l’absence actuelle de médicaments curatifs.

Au cours des dernières années, les études d’association pangénomiques (GWAS, Genome-Wide Association Studies) ont joué un rôle important dans l’identification de gènes responsables du risque génétique associé à la maladie d’Alzheimer. Ces approches, qui se fondent sur la comparaison génétique de grandes cohortes de patients et de personnes âgées non malades, et auxquelles trois partenaires universitaires ont participé (Inserm U894, Institut Pasteur de Lille, Université d’Anvers), ont été largement financées par l’Europe.

De plus, de nouveaux ensembles de données ont été construits et ont apporté des informations de pointe sur les interactions protéine-protéine, leur localisation dans le neurones humains. Dans un autre domaine, de nouveaux modèles (drosophile et souris) ont aussi été produits . Enfin, l’analyse de gènes dont l’évolution est accélérée chez les êtres humains ouvre une voie intéressante pour la recherche. Toutefois, jusqu’à présent, malgré l’importance des données disponibles et des modèles in vitro et in vivo existants, ces approches n’ont pas été traduites en succès cliniques.

Le projet AgedBrainSYSBIO s’appuiera sur ce vaste ensemble de données, les croisera avec d’autres bases de données à grande échelle sur le vieillissement et intègrera tous ces savoir-faire, ces technologies et ces résultats. Grâce à l’implication de quatre PME européennes, les résultats de ce programme devraient se traduire rapidement en études précliniques.

Le projet AgedBrainSYSBIO rassemble 14 équipes de recherche universitaires et issues de l’industrie  Ces scientifiques partageront leurs résultats et leur savoir-faire sur :

– la découverte de gènes de la maladie d’Alzheimer d’apparition tardive grâce aux études GWAS,
– la génomique fonctionnelle comparative dans les modèles de souris et de drosophile,
– les approches transgéniques chez la souris, concernant la recherche sur les cellules souches pluripotentes humaines induites (hiPSC)

. Les PME européennes participant au projet apporteront leur expertise complémentaire. QURETEC (Estonie) sera un partenaire capital pour les solutions de gestion des données et les analyses  bioinformatiques. HYBRIGENICS (France) est un leader mondial du domaine de la protéomique comparative et des analyses d’interactions protéine-protéine. GENEBRIDGES (Allemagne) commercialise de nouvelles stratégies de modification de l’ADN dans les cellules de mammifère.  ReMYND (Belgique) est un leader dans le domaine du développement de traitements de modification du repliement incorrect des protéines contre la maladie d’Alzheimer.

L’une des premières étapes du projet consistera à identifier les interactions menant au développement du phénotype au cours du vieillissement normal et en cas de pathologies. Ces travaux permettront en fin de compte la validation de nouvelles cibles pour des médicaments et de nouveaux marqueurs, avec pour objectif la prévention et la guérison des problèmes cognitifs liés au vieillissement.

Pour Michel Simonneau, professeur à l’École Normale Supérieure de Cachan et coordinateur de cet effort « ce projet ambitieux intègre les nombreuses initiatives européennes, comme JPND[1], ainsi que des programmes de recherche nationaux traitant du problème sociétal que posent les maladies neurodégénératives. Ce projet reçoit l’aide décisive de 4 petites et moyennes entreprises (PME), ce qui nous permettra d’obtenir des solutions potentielles pour la guérison et la prévention de ces maladies fréquentes liées à l’âge. Les liens établis entre l’université et l’industrie constituent la force motrice de ce programme de recherche et nous espérons qu’ils seront à terme bénéfiques à tous. »

Le consortium AgedBrainSYSBIO est coordonné par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm, professeur Michel Simonneau) et rassemble des scientifiques de renommée internationale spécialisés dans la biologie des systèmes de la synapse et quatre petites et moyennes entreprises (PME) ayant un rôle clé dans le projet. Les PME impliquées assureront la traduction des résultats du projet en application clinique.

[1] JPND, EU Joint Programme – Neurodegenerative Disease Research (programme conjoint européen – recherche sur les maladies neurodégénératives), voir http://www.neurodegenerationresearch.eu

Caractérisation des cellules immunitaires capables de contrôler l’infection au VIH

Comment chez certains patients infectés par le VIH des cellules immunitaires parviennent-elles à contrôler l’infection ? Victor Appay, directeur de recherche Inserm  (Unité mixte de recherche Inserm 945 « Immunité et infection » / Université Pierre et Marie Curie / Hôpital Pitié-Salpêtrière (AP-HP)) et ses collaborateurs sont parvenus à identifier les caractéristiques moléculaires de certains lymphocytes T qui ont la spécificité de détecter et de contrôler le VIH ainsi que ses versions mutantes. Leurs travaux publiés le 21 mars 2013 dans la revue Immunity ont reçu le soutien de l’ANRS (Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites).


Aujourd’hui, selon l’OMS 34 millions  de personnes sont infectées par le VIH, seulement 1,3 million de malades des pays pauvres bénéficient de traitements et 6 800 personnes par jour sont nouvellement infectées par le VIH.

Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH)  s’attaque aux cellules du système immunitaire et les détruit ou les rend inefficaces. Le syndrome d’immunodéficience acquise (SIDA) est le dernier stade de l’infection à VIH. Il peut se déclarer au bout de 10 à 15 ans

La dangerosité d’un virus réside beaucoup dans sa faculté à développer des stratégies multiples pour échapper à la surveillance du système immunitaire.

Le VIH n’échappe pas à la règle. On sait que le VIH mute et s’adapte en fonction de chaque individu et de son complexe majeur d’histocompatibilité (CMH).

L’exemple du VIH représente bien la capacité d’un agent pathogène à évoluer et à devenir mutant en créant ce qu’on appelle un nouveau variant, pour échapper à l’immunité de son hôte.

Cependant dans certains cas, le système immunitaire a la capacité de réagir pour contrôler ces pathogènes mutants.

La base moléculaire de ce processus n’était jusque-là pas encore bien établie. C’est ce que les chercheurs sont parvenus à élucider. Leur travail permet de mieux comprendre le mécanisme d’adaptation mutuelle entre le système immunitaire et le VIH.

Pour mieux appréhender le mode d’action du VIH, Victor Appay directeur de recherche à l’Inserm ont étudié  les cellules de patients chez qui la réponse immunitaire s’est montrée efficace face au virus et à ses variants. Ces patients, tous issus de la cohorte ANRS Primo, sont suivis depuis le diagnostic de primo-infection par le VIH. L’étude détaillée a porté plus précisément sur  la réponse provoquée par les lymphocytes T CD8+ de ces patients infectés par le VIH et chez qui ces cellules étaient exceptionnellement préservées et fonctionnelles.

En d’autres termes, ces cellules sont parvenues non seulement à contrôler et diminuer la réplication du VIH mais également de ses variants, ce qui n’est pas le cas chez des patients qui développent la maladie.

Cette réponse immunitaire protectrice est possible grâce au recrutement de lymphocytes T CD8+ particuliers, appelés « cross réactifs ». Ils possèdent à leur surface un récepteur dont la structure leur confère la capacité particulière de reconnaître aussi bien le virus non muté que ses variants mutés. Cette découverte offre le premier éclairage aussi précis du contrôle du VIH par certains lymphocytes T CD8+.

Cette étude met en évidence la complexité des forces et mécanismes qui conduisent à l’évolution du virus et à l’adaptation du système immunitaire au cours de l’infection par le VIH.

Une meilleure compréhension des déterminants immunologiques à la base d’un contrôle de la réplication du VIH, est essentielle pour le développement de vaccins efficaces. En effet, le choix des immunogènes et adjuvants dans le développement de vaccins contre le VIH devrait être rationalisé afin d’induire des lymphocytes T CD8+ ayant une forte capacité de reconnaissance pour les formes sauvages et mutées du virus.

Cellule infectée (située en arrière plan) par le virus HIV responsable du SIDA en train de fusionner avec une cellule non infectée qui le devient alors.

©JC.Chermann/Inserm

1en collaboration avec ses collègues de l’Université de Cardiff (Royaume-Uni), de l’Université Kumamoto (Japon) et de l’Université de Monash (Australie) et avec le soutien de l’ANRS

Nouveau portail web sur la recherche européenne en santé

Le projet CommHERE, financé par l’UE, lance Horizonhealth.eu

Le portail web Horizon Health (www.horizonhealth.eu) est lancé officiellement aujourd’hui par le Professeur Anne Glover, Conseillère scientifique en chef de la Commission européenne, en présence des représentants de la communication des principales institutions de la recherche en Europe. Le portail web Horizon Health vise à devenir une source en ligne d’informations précises, récentes et attirantes concernant la recherche sur la santé financée par l’UE, à destination des journalistes et des citoyens d’Europe.

« Si les résultats de recherche ne sont pas diffusés, c’est comme si la recherche n’avait pas été menée », a déclaré le Professeur Anne Glover. « La Commission européenne soutient tous les projets de recherche visionnaires et de pointe dont la teneur doit être diffusée auprès des citoyens européens. Le portail web mis en place par le projet CommHERE fera date en permettant la diffusion de résultats de recherche majeurs dans le domaine de la santé au niveau européen ».

Des études montrent que les citoyens européens souhaitent être mieux informés sur les progrès de la science et de la médecine, et ce directement par les chercheurs [Eurobaromètre 2010].

Le portail web Horizon Health aidera à mettre en place ce dialogue en présentant les scientifiques de premier plan et leurs projets d’une manière attractive et accessible et en fournissant des images traduisant l’intérêt et la fascination, moteurs des équipes de recherche.

Des options et des fonctionnalités supplémentaires – vidéos, illustrations et webinaires – seront ajoutées au portail au fil du temps, pour permettre une interaction directe et un niveau d’explication plus approfondi.

« Le lancement de HorizonHealth.eu est un grand pas en avant pour le projet CommHERE », a précisé le Dr Ulla Bredberg du Karolinska Institutet (Stockholm), qui coordonne le projet. « Nous passons d’un travail au niveau local avec les institutions partenaires de CommHERE, pour nous ouvrir à tous les projets de recherche sur la santé dans l’UE et convier les chercheurs impliqués à participer à notre réseau de communication ».

Le projet CommHERE est l’un des premiers projets de communication à bénéficier d’un financement de l’EU dans le cadre du 7e Programme Cadre sur la santé. Il a pour objectif d’améliorer la diffusion des résultats des projets de recherche sur la santé financés par l’UE, principalement à destination des média et du grand public, dans l’Europe toute entière mais aussi au-delà.

Visitez dès à présent les pages des projets coordonnés par l’Inserm :

REBORNE, Régénération des défauts osseux utilisant de nouvelles approches d’ingénierie biomédicale.

METACARDIS, Metagénomique dans les maladies cardiométaboliques,

FIGHT-MG, Combattre la Myasthénie Grave

L’Inserm est le premier porteur de projets européens « Santé » avec 28 projets coordonnés par l’institut dans le cadre PC7.

Créé en 1964, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) est un établissement public à caractère scientifique et technologique, placé sous la double tutelle du Ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche et du ministère de la Santé.

Ses chercheurs ont pour vocation l’étude de toutes les maladies, des plus fréquentes aux plus rares, à travers leurs travaux de recherches biologiques, médicales et en santé des populations.

Avec un budget 2011 de 905 M€, l’Inserm soutient quelque 300 laboratoires répartis sur le territoire français. L’ensemble des équipes regroupe près de 13 000 chercheurs, ingénieurs, techniciens, gestionnaires…

L’Inserm est membre de l’Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé, fondée en avril 2009 avec le CNRS, le CEA, l’Inra, l’Inria, l’IRD, l’Institut Pasteur, la Conférence des Présidents d’Université (CPU) et la Conférence des directeurs généraux de centres hospitaliers régionaux et universitaires. Cette alliance s’inscrit dans la politique de réforme du système de recherche visant à mieux coordonner le rôle des différents acteurs et à renforcer la position de la recherche française dans ce secteur par une programmation concertée.

site horizonhealth

En transmettant des signaux, une protéine joue un rôle clé lors de l’entrée du VHC dans les cellules

L’équipe du Professeur Thomas Baumert (Unité Inserm 1110, Université de Strasbourg, France) identifie les signaux qui permettent l’entrée du virus de l’hépatite C (VHC) dans les cellules du foie. En montrant que ces signaux jouent également un rôle important pour l’entrée d’autres virus, tels que le virus de la grippe, les chercheurs ouvrent la voie à une possible nouvelle classe thérapeutique. Ces travaux, financés par l’Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales (ANRS), l’Union Européenne et l’Agence nationale de la recherche (Laboratoire d’excellence HepSys et IHU Strasbourg), sont publiés dans «Cell Host & Microbe» du 13 Mars 2013.

 Marquages sur foie de souris humanisée: ce sont des souris imunodéficientes et hépatodéficientes auxquelles on a gréffé des hépatocytes, cellules de foie, humain. 4 à 8 semaines plus tard, elles sont infectées par le virus de l'hépatite C

© E Robinet/Inserm

Avec plus de 170 millions de personnes infectées de par le monde (soit 3% de la population mondiale), le virus de l’hépatite C (VHC) est une cause majeure d’hépatite chronique qui peut évoluer en cirrhose et en cancer du foie. Les médicaments actuels, en dépit de remarquables progrès, ne permettent pas de guérir tous les patients et, à ce jour, il n’existe pas de vaccin préventif.

Le développement de nouveaux médicaments reste donc toujours un enjeu important. L’étude de l’entrée du virus dans les cellules du foie est, de ce point de vue, d’un grand intérêt.

Plusieurs facteurs impliqués dans l’entrée du VHC dans les cellules du foie sont connus : les récepteurs CD81, scavenger receptor class B type I (SR-BI), claudin-1 (CLDN1) et occludin (OCLN), ainsi que des co-facteurs, tels le récepteur du facteur de croissance épidermal (EGFR), le récepteur de l’éphrine A2 (EphA2) et le transporteur du cholestérol Niemann Pick C1L1 (NPC1L1). Les mécanismes sous-jacents restent néanmoins à élucider.

L’étude publiée dans Cell Host & Microbe par le laboratoire de Thomas Baumert (Unité Inserm 1110, Université de Strasbourg)1, révèle que le VHC profite de signaux transmis par l’EGFR, pour pénétrer dans la cellule du foie.

Laetitia Zona, Joachim Lupberger ainsi que leurs collaborateurs démontrent que ces voies de signalisation, et plus particulièrement la protéine HRas, permettent l’assemblage, à la surface des cellules du foie, des différents facteurs nécessaires à l’entrée virale. En inhibant HRas, non seulement ils empêchent l’entrée du VHC mais également celle d’autres virus, tels que le virus de la grippe. Etant donné que l’activation des voies de signalisation joue un rôle important dans le développement de cancers, l’impact de cette observation sur la progression de l’hépatite C en cancer du foie doit maintenant faire l’objet de recherches additionnelles.

L’identification de nouveaux facteurs et mécanismes d’entrée du VHC est utile pour comprendre les processus du développement de l’hépatite C et de ses complications.

Cette recherche fondamentale permet également d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques potentielles contre l’hépatite C ainsi que contre d’autres infections virales.

1en collaboration avec les Unités Inserm U785 à Villejuif, U1068 à Marseille et U758 à Lyon, de l’IGBMC de Strasbourg, l’Université de Birmingham et des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg et de Bâle, avec le soutien de
l’ ANRS, l’Union Européenne et l’ANR

Quelle fertilité pour les femmes après une grossesse extra-utérine ?

La grossesse extra-utérine concerne environ 2% des grossesses, soit 15.000 femmes par an en France. Elle se caractérise par le développement de l’œuf en dehors de l’utérus qui peut mettre la vie de la femme en danger en l’absence d’intervention médicale. Dans les pays développés, la mortalité liée à une grossesse extra-utérine reste exceptionnelle; les médecins s’intéressent donc à la préservation de la fertilité ultérieure et donc la possibilité pour les femmes concernées d’être à nouveau enceinte. Les chercheurs de l’équipe Inserm « Epidemiologie de la reproduction et du développement de l’enfant » (Unité 1018 « Centre de recherche en épidémiologie et sante des populations ») ont pour la première fois comparé l’ensemble des traitements existants de la grossesse extra-utérine quant à leur impact sur la fertilité naturelle dans les 2 ans qui suivent.

Les conclusions de l’étude publiée dans la revue Human Reproduction montrent que la capacité à avoir une grossesse normale après une grossesse extra-utérine (fertilité ultérieure) n’est pas liée au type de traitement, en particulier à la conservation de la trompe de Fallope où la grossesse s’était implantée.

Woman holding a positive pregnancy test against white background

©fotolia

Une grossesse extra-utérine s’implante dans 95% des cas dans une trompe de Fallope. Il s’agit d’une urgence médicale. Le traitement consiste à l’interrompre et à éliminer l’œuf. Trois traitements peuvent être utilisés :

– Un traitement médical par injection (intramusculaire ou directement dans la trompe) de methotrexate qui détruit l’œuf et élimine la grossesse extra-utérine sans toucher à la trompe.
– Un traitement chirurgical dit « conservateur » où la trompe est incisée pour retirer l’œuf tout en étant conservée
– Un traitement chirurgical dit radical où la trompe est retirée avec l’œuf

Schéma grossesse extra-utérine
Chacun de ces traitements parvient à éliminer la grossesse extra-utérine, et, en raison de l’amélioration des méthodes diagnostiques, la vie de la femme n’est pratiquement plus en danger dans les pays développés. L’objectif des médecins est donc à la préservation de la fertilité ultérieure de la femme.

Selon la gravité et l’urgence, deux types de situations se dessinent :

-d’une part, les grossesses extra-utérine dites peu actives où un traitement médical ou chirurgical conservateur peuvent être décidé
-d’autre part, les grossesses extra-utérine dites actives où un traitement chirurgical est nécessaire qui peut être conservateur ou radical.

Les chercheurs de l’Inserm ont comparé, pour la première fois dans un même essai thérapeutique, la fertilité des femmes deux ans après les différents traitements.

Pour cela, les chercheurs ont inclus des femmes présentant une grossesse extra-utérine traitées dans un des 17 centres français participants à l’étude entre 2005 et 2009. Un peu plus de 400 femmes ont été réparties en deux groupes selon l’activité (et la gravité) de la grossesse extra utérine. Dans chaque groupe un des deux traitements possibles a été tiré au sort et les femmes ont ensuite été suivies pendant 2 ans.

Dans le premier groupe, les courbes de fertilité cumulatives qui sont le reflet du nombre de grossesse obtenue par les patientes au cours des deux ans de suivi n’étaient pas significativement différentes entre le traitement médical et la chirurgie conservatrice..

Le taux de grossesse intrautérine deux ans après l’intervention était de 67 % après le traitement médical par méthotrexate et de 71 % après la chirurgie conservatrice dans la population des femmes en recherche de grossesse.

Dans le second groupe, deux ans après le traitement, 70 % des femmes qui ont désiré une nouvelle grossesse ont pu obtenir une grossesse intra-utérine après le traitement chirurgical conservateur et 64 % après le traitement chirurgical radical.

Pour les chercheurs, les résultats de cet essai invitent les gynécologues à reconsidérer la prise en charge des grossesses extra-utérines en tenant compte des différents éléments que sont la fertilité ultérieure, la durée de suivi après traitement, la préférence des patientes mais aussi les risques inhérents à chacun des traitements.

Pour Perrine Capmas, « le traitement médical devrait être privilégié en cas de grossesse extra-utérine peu actives en raison d’une part de la préférence des patientes mais aussi des risques moindres notamment de par l’absence d’anesthésie et de chirurgie. Cependant, étant donné l’absence de différence pour la fertilité ultérieure, le traitement chirurgical doit être proposé en première intention aux femmes dont on craint qu’elles ne soient pas observantes (la surveillance après traitement médical pouvant être prolongée pendant plusieurs semaines) ».

« Dans le cas des grossesses extra-utérines nécessitant une prise en charge chirurgicale, les médecins peuvent rassurer les femmes sur le fait qu’une chirurgie radicale ne change pas leurs chances d’avoir par la suite une grossesse naturelle. »

Une puce 100% biocompatible pour mesurer l’activité du cerveau

Interpréter les signaux émis par le cerveau et les traduire en commande utilisables par l’homme est l’objectif poursuivi par les chercheurs qui développent ce que l’on appelle des interfaces cerveau-machine. Dans le domaine de la santé, ces interfaces pourraient servir aux personnes paralysées. Jusqu’à présent les chercheurs se heurtent à des limites technologiques car les capteurs utilisés pour enregistrer l’activité cérébrale ne le font pas encore assez finement.
Avec l’appui du département de Bioélectronique de l’Ecole des Mines de St Etienne
, des chercheurs dirigés par Christophe Bernard au sein de l’Unité Inserm 1106 « Institut de neurosciences des systèmes »  ont conçu un système de capteurs de l’activité du cerveau 100% biocompatibles en matériau organique. Le support épais de quelques microns est fin et souple comme de la cellophane, et très résistant. Le système a été testé dans un modèle animal d’épilepsie. La qualité du signal cérébral enregistré est multipliée par 10 par rapport aux systèmes classiques d’enregistrement de l’activité cérébrale. Ces travaux sont publiés dans la revue Nature Communications.

Des nouvelles techniques au service de la santé, OpenVibe. Une interface cerveau-ordinateur ou ICO (en anglais Brain-Computer Interface ou BCI) permet à son utilisateur d'envoyer des commandes à un ordinateur ou à une machine uniquement par la pensée.

 Les interfaces Homme-machine jouent depuis quelques années, un rôle central dans le diagnostic et le traitement de certaines pathologies, dans le pilotage de membres artificiels (exosquelettes) ou encore dans la conception d’organes sensoriels artificiels. Dans le cas des interfaces cerveau-machine, le problème consiste à capter les signaux émis par le cerveau et les traduire en commande utilisable par l’homme. Ces signaux sont utilisés à des fins diagnostiques (comme par exemple pour déterminer si une personne est épileptique et quelles sont les régions du cerveau responsables des crises), pour relier un œil artificiel aux régions du cerveau qui traitent l’information visuelle, ou pour commander des exosquelettes pour les personnes paralysées à partir de l’enregistrement des neurones des régions du cerveau qui contrôlent la motricité des membres.

Afin de capturer le maximum de signaux émis par le cerveau, il faut être en contact direct avec le système nerveux central. Or, cette prouesse est très difficile à réaliser avec des systèmes de mesure non invasifs (c’est-à-dire avec des électrodes posées sur la tête). Autre inconvénient, la plupart des capteurs utilisés aujourd’hui ne sont pas biocompatibles, ce qui déclenche une réaction de défense des tissus aboutissant à une perte de signal au bout d’un certain temps. Enfin, et c’est le plus important, les signaux captés sont pré-amplifiés loin de la source, ce qui entraîne la présence d’un bruit important dans les enregistrements, empêchant leur exploitation optimale.

Une solution : les transistors organiques

Le département de Bioélectronique de l’Ecole des Mines de St Etienne à Gardanne, l’Institut de Neuroscience des Systèmes (Unité Inserm 1106) et la PME Microvitae basée à Gardanne apportent une solution technologique à ces problèmes.

Les chercheurs ont conçu un système de capteurs de l’activité du cerveau en matériau organique (à base de composés de carbone) 100% biocompatibles. Le support est épais de quelques microns, fin et souple comme de la cellophane, et très résistant.

Mais la révolution technologique est d’avoir fait en sorte que le site d’enregistrement soit un transistor organique qui produit une amplification locale du signal. Le système a été testé dans un modèle animal d’épilepsie. La qualité du signal est multipliée par 10 par rapport aux systèmes classiques, ce qui est considérable selon les chercheurs.

Une telle solution technologique va permettre l’enregistrement de nombreux neurones et l’interfaçage avec les structures du cerveau sur le long terme. Parmi les applications cliniques immédiates, on peut envisager l’aide au diagnostic de l’épilepsie et la cartographie fonctionnelle dans le cadre de la neurochirurgie des tumeurs cérébrales. Bien entendu, ces transistors peuvent aussi être utilisés pour des enregistrements non invasifs en contact direct avec la tête.

En plus de la pathologie, cette technologie permettra des avancées majeures en recherche fondamentale, notamment dans le cadre du Human Brain Project financé à 1 milliard d’Euros par la communauté européenne. Les systèmes d’enregistrements basés sur les transistors organiques préfigurent les interfaces Homme-machine de demain.

Prochaines conférences « Santé en questions » proposées par l’Inserm et Universcience

Bandeau santé en question

Troubles de l’audition : briser le silence


Jeudi 14 mars de 19h à 20h30
A l’occasion de la Journée Nationale de l’Audition
En duplex avec : La Cité des sciences et de l’industrie, Paris ; La Médiathèque Jacques Ellul, Pessac
Coorganisé par la la ville de Pessac

Plus des deux tiers des personnes âgées de plus de 65 ans et 6% des 15-24 ans souffrent de surdité partielle ou totale. Pour les patients atteints, les relations personnelles et sociales deviennent beaucoup plus difficiles. A l’heure des progrès de la chirurgie mini-invasive robotisée et d’une meilleure compréhension biophysique de l’audition, on parvient aujourd’hui à poser des implants capables de gérer des sons. Quels sont les espoirs de demain pour nos oreilles ? Existe-t-il des moyens de préventions ?

  • Evelyne Ferrary, directrice de Recherche Inserm. Unité mixte de recherche 867 Inserm / Paris Diderot  «Chirurgie otologique mini-invasive robotisée», UFR de médecine site Xavier Bichat, Paris. rf.mresni@yrarref.enyleve
    01 57 27 76 93
  • Richard Darbéra, président du Bucodes-Surdifrance, (Bureau de Coordinations des associations de Devenus Sourds et malentendants) à Paris
    rf.eerf@sedocuB.tnediserP
  • Irène Aliouat, présidente de l’association Audition et Ecoute 33 dont le siège social est à Gradignan et Ecoute 33,
    moc.liamg@33etuocenoitidua
    le numéro de l’association : 06 67 63 87 37

Hypertension : un problème de santé publique


Jeudi 25 avril de 19h à 20h30
En duplex avec: La Cité des sciences, Paris ;  Sem-Numerica, Montbéliard
Coorganisée par le Pavillon des sciences

L’hypertension artérielle est une exagération de l’état de tension de la paroi artérielle qui a pour conséquence l’augmentation de la pression sanguine à l’intérieur du vaisseau. Elle constitue l’un des problèmes majeurs de santé publique dans les pays développés et émergents, il s’agit de la plus fréquente des affections cardio-vasculaires : on estime sa prévalence à environ 20 % de la population adulte, pourcentage qui augmente au fur et à mesure de la vie. Quels sont les moyens mis en œuvre dans la recherche pour soigner cette maladie ? Quels sont les nouveaux espoirs de guérison ?

  • Pr Claude Le Feuvre, Président de la Fédération Française de Cardiologie et responsable de l’unité de cardiologie interventionnelle à l’Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris
    Tel. : 01 42 16 30 12 // Assistante: Mme BARRE 01 42 16 30 11
    rf.phpa.lsp@ervuefel.edualc
  • Pr Pierre-François Plouin, chef du service d’hypertension artérielle et de médecine vasculaire de l’hôpital Européen Georges Pompidou
    Tel : +33 (0)1 56 09 37 73
    rf.phpa.pge@niuolp.siocnarf-erreip

Drépanocytose : les voies de la guérison


Mercredi 19 juin de 19h à 20h30
A l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la drépanocytose et des 30 ans de présence de l’Inserm en Guadeloupe, sous le haut patronage du Ministère des Outre-mer.
En duplex avec: 
La Cité des sciences et de l’industrie, Paris ; L’Université des Antilles et de la Guyane à Pointe-à-Pitre, Guadeloupe
Coorganisée par l’archipel des sciences

La drépanocytose, également appelée anémie falciforme, est une maladie génétique causée par la mutation d’un gène de l’hémoglobine, il en résulte des douleurs très vives et des complications qui peuvent être mortelles ou responsables de séquelles invalidantes. Quels sont aujourd’hui les moyens de lutte contre cette maladie ? La thérapie génique constitue-t-elle un réel espoir ?

  • Pr Robert Girot, Centre de la Drépanocytose Hôpital Tenon  et Centre de Dépistage et d’Information pour la Drépanocytose (CIDD)  – Paris
    Tel : 01 56  01 61 97
    rf.phpa.nnt@torig.trebor
  • Pr Marianne de Montalembert présidente du Réseau Ouest Francilien de Soins des Enfants Drépanocytaires (ROFED) et pédiatre à l’hôpital Necker-Enfants Malades à Paris
    Tel : 01 44 49 48 96
    rf.oodanaw@desfor
  • Marc Romana chercheur Inserm biologiste moléculaire, spécialiste de la drépanocytose en Guadeloupe UMR S665  – CHU de Pointe-à-Pitre
    rf.mresni@anamor.cram
    Fixe laboratoire : 0590 83 48 99
    Portable : 0690 74 18 96

1 Etablissement public du Palais de la découverte et de la Cité des sciences et de l’industrie.

Lancement de Constances, plus grand projet de cohorte épidémiologique en population en France

Constances est une cohorte épidémiologique « généraliste » constituée d’un échantillon représentatif de 200 000 adultes âgés de 18 à 69 ans. Organisée par le Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations (CESP – Inserm/Université Paris-Sud/Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines) en partenariat avec la CNAMTS* et la Cnav, ce projet a pour objectif de constituer une base de données nationale ouverte à la communauté des chercheurs en santé publique.

Pour tout savoir sur Constances, consultez le site http://www.constances.fr/fr/

Constances

Placée sous la responsabilité scientifique et technique de Marie Zins (CESP), Constances (CONSulTANts des Centres d’Examens de Santé), a déjà recruté 14 000 personnes depuis sa naissance courant 2012.

Tirés au sort dans la base de données de la Cnav**, les patients reçoivent une lettre leur proposant de participer à la cohorte. Les volontaires bénéficient à leur entrée dans la cohorte d’un bilan de santé complet dans les Centres d’examens de santé de la sécurité sociale, qui sera répété tous les 5 ans.

À l’aide d’un questionnaire à compléter chaque année, ils fourniront des informations sur leur santé, leurs habitudes de vie (travail, alimentation, consommation d’alcool ou de tabac…), et leur environnement social.

Ces données sont appariées avec celles de la Caisse nationale d’assurance vieillesse et celles de l’assurance maladie pour connaître leurs arrêts maladie, les soins présentés au remboursement et les données d’hospitalisation et leur trajectoire socioprofessionnelle. Des échantillons de sang et d’urine seront aussi prélevés dans le but de créer une « biobanque ».

Labellisé par le programme des « Investissements d’avenir » en tant qu’Infrastructure nationale en biologie et santé, ce projet de recherche et la constitution de ce très important échantillon (le plus important en France et un des plus grand d’Europe) suivi au cours du temps (cohorte) est conçu comme un « laboratoire épidémiologique ouvert » accessible à la communauté de recherche française et internationale, et comme un outil permettant aux responsables de la santé publique de disposer de sources d’information diversifiées sur la santé de la population, les facteurs de risque, le mode de recours au système de soins et de prévention et sur les trajectoires médicales, professionnelles et sociales des personnes. « 

Constances est une cohorte généraliste mais nous avons mis l’accent sur le vieillissement et les maladies chroniques, les risques professionnels, la santé des femmes, les déterminants sociaux et les inégalités sociales » précise Marie Zins.

* Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés
** Caisse nationale de l’assurance vieillissement

Comment être volontaire ?

Vous avez reçu une invitation à passer un bilan de santé dans votre Centre d’Examens de Santé et à participer à la cohorte Constances, l’une des plus grandes cohortes épidémiologiques de santé. Si vous l’acceptez, vous commencerez par un bilan dans un Centre d’Examens de Santé ; Grâce à un ensemble d’examens, vous pourrez faire le point sur votre santé. Chaque année vous serez également interrogé sur votre santé et vos habitudes de vie par l’intermédiaire d’un questionnaire de suivi. Votre participation à la cohorte est essentielle pour faire de Constances un outil riche pour la communauté scientifique cependant il vous sera possible à tout moment d’interrompre ce suivi en nous adressant un courrier.

Tirage au sort :

Vous avez reçu une invitation, parce que vous avez été tiré au sort parmi l’ensemble des personnes affiliées au régime général de la sécurité sociale. Ce tirage au sort permet de mettre en place une cohorte représentative de la population française pour les critères de sexe, d’âge et de catégorie professionnelle.

Questionnaires :

La cohorte Constances vous propose des questionnaires sur votre mode de vie, votre travail, votre état de santé. Ces questionnaires ont été préparés par des experts dans de nombreux domaines dont les expositions professionnelles, les inégalités sociales de santé ou le vieillissement.

Bilan de santé :

Le bilan proposé est réalisé dans l’un des 17 Centres d’Examens de Santé de la Sécurité Sociale. Il s’agit des centres d’Angoulême, Bordeaux-Cenon, Lille, Lyon, Marseille, Vandoeuvre-lès-Nancy avec l’antenne de Longwy, Nîmes, Orléans, Paris, Centre d’investigations préventives et cliniques de Paris, Pau, Poitiers, Rennes, Saint-Brieuc, Saint-Nazaire, Toulouse et Tours.

Confidentialité :

L’ensemble des réponses que vous apporterez sera traité de façon confidentielle. La Commission nationale informatiques et libertés (CNIL) a donné son autorisation à leur utilisation, car l’équipe Constances a apporté les garanties qu’à aucun moment elle ne pourra relier votre identité à vos données de santé.

Sept facteurs de risque génétiques associés à la DMLA

Un groupe de recherche international a découvert sept nouvelles régions du génome humain associées à un risque accru de développer une dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), une des principales causes de cécité. Thierry Léveillard, directeur de recherche Inserm à l’Institut de la vision (Inserm / UPMC / CNRS), coordonne le groupe européen de l’AMD Gene Consortium, réseau de chercheurs internationaux représentant 18 groupes de recherche. Les résultats sont présentés en ligne le 03 mars 2013 dans la revue Nature Genetics

DMLA atrophique

© Inserm

La DMLA touche la macula, une région de la rétine responsable de la vision centrale. C’est grâce à la macula que l’être humain peut réaliser certaines tâches qui nécessitent une bonne acuité visuelle, comme la lecture, la conduite et la reconnaissance faciale. À mesure que la DMLA progresse, réaliser de telles tâches se complique et finit par être impossible. Bien que certaines formes de DMLA puissent être traitées si la maladie est détectée suffisamment tôt, il n’existe aucun remède.

Les scientifiques ont montré que l’âge, le régime alimentaire et la consommation de tabac influencent le risque de développement de la DMLA chez l’individu. La génétique joue également un rôle important. Souvent héréditaire, la DMLA est plus fréquente au sein de certains groupes de population.

En 2005 des chercheurs ont montré notamment que certaines variations du gène codant pour le facteur H du complément – un composant du système immunitaire inné – sont associées à un risque majeur de développer une DMLA.

Dans cette nouvelle étude l’AMD Gene Consortium a rassemblé les données de 18 groupes de recherche afin d’augmenter la puissance des précédentes analyses. L’analyse du consortium comprenait des données provenant de plus de 17 000 individus atteints de DMLA, qui ont été comparées aux données de plus de 60 000 individus ne souffrant pas de DMLA. L’analyse actuelle a identifié sept nouvelles régions génétiques associées à la maladie. Comme dans le cas des 12 régions précédemment découvertes, ces sept régions dispersées sur l’ensemble du génome pointent vers des gènes et des fonctions altérées dans la DMLA.

« Le challenge que représente la complexité génétique de la DMLA a pu être surmonté par l’association de tous les centres travaillant sur cette pathologie cécitante dans le monde ; l’union fait ici la force de la démonstration »

explique Thierry Léveillard, directeur de recherche Inserm au sein de l’Institut de la vision (Inserm / UPMC / CNRS), coordinateur du sous-consortium EU-JHU regroupant plusieurs centres européens et un aux USA ayant tenu un rôle important dans cette étude.

Au total, depuis 2005, 19 régions identifiées comme étant associées à la DMLA ont été identifiées. Elles impliquent une variété de fonctions biologiques, y compris la régulation du système immunitaire inné, l’entretien de la structure cellulaire, la croissance et la perméabilité des vaisseaux sanguins, le métabolisme lipidique et l’athérosclérose.

Comme avec d’autres maladies courantes telles que le diabète de type 2, le risque pour un individu de développer une DMLA est probablement déterminé non pas par un mais par plusieurs gènes. Une analyse plus complète de l’ADN des zones entourant les 19 régions identifiés par l’AMD Gene Consortium pourrait faire apparaître des variants génétiques rares ayant un effet déterminant sur le risque de DMLA. La découverte de tels gènes pourrait considérablement améliorer la compréhension qu’ont les scientifiques de la pathogénie de la DMLA et contribuer de façon significative à leur quête de traitements plus efficaces.

José-Alain Sahel, directeur de l’Institut de la vision (Inserm / UPMC / CNRS) :

« Sans le travail méthodique et coordonné de caractérisation clinique mené dans tous les centres, l’identification de tels marqueurs serait aléatoire. Ces corrélations cliniques seront très importantes prochainement dans l’application à la médecine prédictive et personnalisée. »

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