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Le virus Zika retrouvé à l’intérieur des spermatozoïdes

Zika spermaozoides (c) Suberbielle

Spermatozoïdes infectés par le virus Zika (visible en vert; fléché)

© Elsa Suberbielle, CPTP / Inserm

De récents travaux montrent que le virus Zika persiste dans le sperme jusqu’à 6 mois après l’infection[1]. Dans une lettre publiée dans la revue The Lancet Infectious Diseases, les chercheurs, en plus de confirmer sa longue persistance dans le sperme (ici au-delà de 130 jours, soit plus de 4 mois), révèlent la présence du virus à l’intérieur même des spermatozoïdes. Ce travail est le fruit d’une collaboration entre des chercheurs de l’Inserm, du CNRS, des hospitalo-universitaires de l’université Toulouse III – Paul Sabatier et du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Toulouse.

 

Dans cette lettre, les scientifiques rapportent le cas d’un homme de 32 ans de retour de Guyane française avec des symptômes évocateurs d’une infection par le virus Zika : fièvre modérée, éruption cutanée, douleurs musculaires et articulaires. Le virus Zika a été détecté dans le plasma et l’urine du patient 2 jours après le début de ces signes. Des échantillons de sperme (11 échantillons), de sang (10) et d’urine (5) ont été prélevés et analysés sur une durée totale de 141 jours.

Après analyse, il s’avère que le virus Zika a été retrouvé dans tous les échantillons jusqu’au 37ème jour. Au-delà, le virus est détecté uniquement dans le sperme où il persiste jusqu’à plus de 130 jours, alors que le patient se porte bien. Ce résultat a été confirmé chez deux autres patients pour lesquels le virus a persisté de 69 à 115 jours dans le sperme. Pour le moment, les facteurs influençant cette variation de durée d’un individu à l’autre sont inconnus. Dès le diagnostic porté, ces patients se sont d’ailleurs vus conseiller d’avoir des rapports sexuels protégés.

 

L’équipe de recherche a ensuite analysé le sperme du patient et a examiné par différentes techniques de microscopie les spermatozoïdes qu’il contient.

« Nous avons détecté la présence du virus Zika à l’intérieur d’environ 3.5% des spermatozoïdes de ce patient«  explique Guillaume Martin-Blondel, chercheur à l’Inserm au Centre de physiopathologie Toulouse Purpan (Inserm/CNRS/Université Toulouse III – Paul Sabatier) et médecin dans le service des Maladies Infectieuses et Tropicales du CHU de Toulouse.

Les chercheurs expliquent que pour d’autres virus sexuellement transmissibles, tels que le VIH, le virus reste “collé” à la surface du spermatozoïde. Dans le cadre d’une fécondation in vitro, il est donc possible de « laver » les spermatozoïdes dans le cas de patients infectés par le VIH, alors que ceci semble donc exclu pour les spermatozoïdes issus de patients positifs pour le virus Zika. Il reste cependant à déterminer le caractère « actif » du virus Zika présent dans les spermatozoïdes, ainsi que la capacité de ces spermatozoïdes à transmettre l’infection (le virus étant présent aussi en dehors des spermatozoïdes dans le liquide séminal).

 

En conclusion, l’analyse de ce cas a des répercussions importantes pour la prévention de la transmission sexuelle de ce virus, dont les modalités restent aujourd’hui inconnues. Ces observations soulèvent par ailleurs de nombreuses interrogations sur la nécessité d’inclure la recherche de virus Zika lors du contrôle des dons de spermatozoïdes dans les centres de fertilité.

[1] http://www.eurosurveillance.org/ViewArticle.aspx?ArticleId=22556

Vers une amélioration du diagnostic de certains cancers

Asthme à l'étude

Préparation d’échantillons de plasma

(c) Inserm/Latron, Patrice

L’Université Paris Descartes, l’AP-HP, le CNRS et l’Inserm dévoilent une méthode libre de droits qui rend possible l’utilisation à large échelle de l’ADN circulant chez les patients atteints de cancer du poumon et du pancréas. Cette méthode est publiée dans la revue Clinical Chemistry.

 

La recherche d’altérations génétiques dans les tissus tumoraux permet, dans certains cancers comme celui du poumon, de guider la prise en charge des patients. Actuellement, ces études génétiques sont réalisées sur des échantillons de tumeurs prélevés lors des biopsies et des interventions chirurgicales. Comme les cellules tumorales libèrent de très petites quantités de leur ADN dans le plasma (ADN tumoral circulant), une prise de sang peut être suffisante pour l’étude des altérations génétiques, permettant de réaliser une « biopsie liquide ». L’objectif n’est pas de remplacer la biopsie indispensable au diagnostic du cancer, mais d’identifier les mutations et de guider la prescription des traitements anti-cancéreux à partir de l’analyse de l’ADN tumoral circulant. Enfin, cette analyse permet de suivre l’évolution de la maladie au cours du temps et d’éviter dans certains cas le recours à de nouvelles biopsies.

Jusqu’à présent, les techniques de biologie moléculaire nécessaires à la réalisation des biopsies liquides étaient coûteuses car leur mise en oeuvre était complexe. En effet, elles requièrent une grande sensibilité car elles doivent détecter de très petites quantités d’ADN et une grande spécificité pour les identifier comme ayant une origine tumorale. Ces techniques sont en plein essor, et une équipe de l’Université Paris Descartes UMR_S1147 a récemment mis au point des techniques ultra-sensibles basées sur la PCR en microgouttelettes, autrement appelée PCR digitale, qui étudient des altérations génétiques les plus fréquentes et analysent des modifications épigénétiques.

 

Aujourd’hui, cette même équipe associée à des médecins et biologistes des hôpitaux européen Georges Pompidou et Pitié Salpêtrière de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris propose une méthode de détection de l’ADN tumoral circulant reposant sur le séquençage de nouvelle génération (NGS). Elle s’appuie sur les données issues de n’importe quel type de séquenceur NGS. Elle ne nécessite pas d’installer de nouvelles machines onéreuses et elle n’engendre aucun coût supplémentaire par rapport à la détection tissulaire des mutations. Elle traite de manière optimale les données issues du NGS grâce à une méthode statistique basée sur la comparaison de l’échantillon plasmatique avec ceux d’une cohorte de témoins contrôles.

Comparée à la PCR digitale, cette méthode obtient un taux de détection des mutations comparable tout en étant applicable à un plus grand nombre de gènes et à un plus grand nombre de patients. 

Cette méthode pourra à terme être largement utilisée dans les différentes plateformes de Biologie Moléculaire couvrant l’ensemble du territoire et facilitera l’analyse de l’ADN tumoral circulant dans le cadre du soin et du suivi des patients atteints de cancer. Des études cliniques supplémentaires sont nécessaires afin de valider la capacité de cette nouvelle technique à guider la prise en charge des patients.

Cette étude implique des chercheurs des laboratoires « Médecine personnalisée, pharmacogénomique, optimisation thérapeutique » (UMRS 1147, Université Paris Descartes/Inserm, CNRS SNC 5014) et « Mère et Enfant pour les Infections Tropicales » (UMR 216, Institut de Recherche pour le Développement et Université Paris Descartes) et des médecins de l’Hôpital Européen Georges Pompidou et de la Pitié-Salpêtrière de l’AP-HP.

Une nouvelle voie contre les virus

Etude de l'hépatite C chez la souris "chimérique"

Etude de l’hépatite C chez la souris « chimérique »

(c) Inserm/Institut Clinique de la Souris/Robinet, Eric

 

L’équipe « Physiopathologie et thérapeutiques des hépatites virales chroniques et des cancers liés » de l’Institut Mondor de recherche biomédicale (Inserm/UPEC) situé dans les locaux de l’hôpital Henri-Mondor AP-HP, en collaboration avec des chercheurs du Centre de biochimie structurale (CNRS/Inserm/Université de Montpellier), avec le soutien de l’ANRS, a créé une toute nouvelle famille d’inhibiteurs de cyclophilines, des protéines indispensables au métabolisme des cellules, à fort potentiel thérapeutique en tant qu’antiviraux à large spectre. Cette découverte, publiée le 22 septembre 2016 dans Nature communications, ouvre également la voie à l’utilisation de ces nouveaux inhibiteurs en tant que protecteurs cellulaires dans le contexte de l’ischémie-reperfusion (greffes d’organes, récupération après accidents ischémiques, maladies neurodégénératives).

 

Les cyclophilines sont des protéines cellulaires jouant des rôles complexes et indispensables dans le métabolisme des cellules. Elles sont très souvent utilisées par les virus pour faciliter leur cycle viral. Les cyclophilines représentent donc une cible potentielle pour des médicaments antiviraux à large spectre, c’est-à-dire efficaces contre de nombreuses familles de virus. Les inhibiteurs de cyclophilines ont également des propriétés de protecteurs cellulaires liés à l’inhibition de l’ouverture du pore mitochondrial. Malheureusement, les inhibiteurs existants, tous dérivés de la cyclosporine A, posent des problèmes importants handicapant leur développement clinique.

Les équipes du Professeur Jean-Michel Pawlotsky (Institut Mondor de recherche biomédicale, Hôpital Henri Mondor AP-HP, Inserm/Université Paris-Est Créteil) et du Docteur Jean-François Guichou (Centre de biochimie structurale, Université de Montpellier/CNRS/Inserm) ont joint leurs forces et utilisé des techniques innovantes pour créer et optimiser une toute nouvelle famille chimique ciblant directement les cyclophilines. Ce travail a reçu le soutien de l’ANRS. Les nouveaux inhibiteurs bloquent ainsi spécifiquement l’action des cyclophilines en inhibant la multiplication de virus appartenant à différentes familles virales comme le virus de l’hépatite C, le VIH, le virus de l’hépatite B et plusieurs souches de coronavirus.

 

Ce travail a donc permis de créer une toute nouvelle famille d’inhibiteurs de cyclophilines à fort potentiel thérapeutique en tant qu’antiviraux à large spectre, c’est-à-dire actifs contre de nombreuses familles virales aujourd’hui orphelines de traitement. Cette découverte ouvre également la voie à l’utilisation des nouveaux inhibiteurs en tant que protecteurs cellulaires dans le contexte de l’ischémie-reperfusion (greffe d’organes, récupération après accidents ischémiques, maladies neurodégénératives).

 

Ces travaux ont été réalisés dans le cadre d’une collaboration étroite entre le Dr Abdelhakim AHMED-BELKACEM et le Pr Jean-Michel PAWLOTSKY pour l’équipe « Physiopathologie et thérapeutique des hépatites virales chroniques et des cancers liés » (Institut Mondor de recherche biomédicale, Inserm/UPEC). Ils impliquent également le Dr Lionel COLLIANDRE et le Dr Jean-François GUICHOU du Centre de biochimie structurale (Université de Montpellier/Inserm/CNRS) et des chercheurs de l’Institut des sciences analytiques (CNRS/ENS Lyon/Université Claude Bernard Lyon 1).

L’équipe « Physiopathologie et thérapeutiques des hépatites virales chroniques et des cancers liés » de l’Institut Mondor de recherche biomédicale développe une recherche sur deux thématiques principales : le développement de nouvelles approches antivirales à large spectre (construisant sur son expérience dans le développement de nouveaux traitements contre l’hépatite C) et le rôle de l’inflammation et du micro-environnement hépatique dans la survenue et la croissance des cancers primitifs du foie.

L’équipe « structures et criblage de cibles thérapeutiques et environnementales » du CBS développe de son côté une approche intégrée pour accélérer et rationaliser le développement de nouvelles molécules à visée thérapeutique par cristallographie aux rayons X et bio-informatique structurale.

Accidents domestiques : dans quelles pièces court-on le plus de risque ?

classement des pièces dangereuses

Accidents domestiques : classement des pièces les plus dangereuses

 

Pour la première fois, l’observatoire MAVIE, coordonné par Emmanuel Lagarde, directeur de recherche à l’Inserm et chercheur à l’Unité 1219 «Bordeaux population health research center» (Inserm/Université de Bordeaux), en partenariat avec Calyxis, permet de mesurer le temps passé par des volontaires dans chacune des pièces de leur habitat, et donc d’estimer précisément leur risque d’accident domestique. L’étude nationale, véritable outil de prévention des risques d’accident de la vie courante, forte de la participation de ses premiers 26 000 volontaires (sur les 100 000 attendus) livre ces premiers résultats inédits.

 

Plus de temps passé = plus de risque d’accident ?

Le relevé du temps passé au quotidien dans chacune des pièces de l’habitat par les volontaires MAVIE offre un aperçu inédit des risques d’accidents domestiques. Le lieu le plus dangereux, celui où l’on dénombre le plus d’accident pour un temps donné, est le jardin, suivi du garage et de l’abri de jardin. Les seniors et les enfants y sont les principales victimes ; ces lieux étant ceux dans lesquels les volontaires passent le moins de temps. À l’intérieur du logement, la chambre est le lieu le plus dangereux. Nos volontaires y passent, en moyenne, moins d’une heure au quotidien (hors temps passé dans le lit). Les accidents qu’on y dénombre touchent principalement les enfants, qui y passent, eux, plus de temps. À temps passé égal, les volontaires ont deux fois plus de risque d’avoir un accident dans leur cuisine que dans leur salon. Enfin, le lieu le moins dangereux est le lit, avec dix fois moins d’accident que dans la cuisine. Heureusement, car c’est le lieu où l’on passe, en moyenne, 7h30 chaque jour.

L’habitat est le premier lieu de survenue des accidents de la vie courante pour les volontaires : près de 45 % s’y déroulent, touchant l’ensemble de ses habitants, quel que soit leur âge. Les chutes représentent 35 % des mécanismes d’accidents qui y surviennent, suivies des chocs et des écrasements (environ 25% chacun) ; les brûlures étant à l’origine de 5 % de ces accidents.

Les lieux où surviennent le plus d’accidents sont, ensuite, les équipements de loisirs et de divertissement ou la pleine nature (14%), puis les aires de sport (9%) ; le sport étant l’activité à l’origine du plus grand nombre d’accident du quotidien.

Lieux de survenue des accidents

Répartition des lieux de survenue des accidents de la vie courante

 

Un nouveau site web conçu pour les volontaires MAVIE

Pour atteindre l’objectif des 100 000 volontaires, l’observatoire MAVIE devient un véritable outil de prévention des risques d’accident de la vie courante. Sur son site internet (www.observatoire-mavie.com) et ses réseaux sociaux, l’étude propose un véritable contenu de référence sur les accidents du quotidien[1] et dispense de nombreux conseils de prévention. Depuis septembre, le site internet est adapté aux mobiles et tablettes, et l’ergonomie de l’espace privé des volontaires a été améliorée. Objectifs : favoriser et faciliter la réponse aux  questionnaires et la déclaration d’accident. Le forum de l’étude continue d’être un lieu d’échange entre les volontaires et de témoignages précieux.

Pour aller plus loin dans cette dynamique, l’équipe MAVIE travaille sur la création d’un système d’aide à la décision personnalisé pour chaque volontaire : le MAVIE-Lab. Cette application innovante leur permettra d’évaluer leurs risques et d’expérimenter virtuellement des solutions de prévention spécifiquement adaptées à leurs besoins[2].

 

Qu’implique la participation à l’observatoire MAVIE ?

Les volontaires peuvent participer seul, avec l’ensemble de leur foyer et/ou en représentant une personne âgée ou dépendante. Lors de l’inscription ils remplissent des questionnaires en ligne sur les caractéristiques de leur logement, sur leurs habitudes et modes de vie, sur leur santé… Par la suite, les volontaires déclarent spontanément leurs accidents de la vie courante et donnent régulièrement de leurs nouvelles.

Comme pour toute recherche biomédicale de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), les données collectées font l’objet de procédures strictes de sécurité et de préservation de l’anonymat, approuvées par un accord de la CNIL.

 

[1] Télécharger l’infographie MAVIE de référence sur les accidents de la vie courante

[2] En savoir plus sur le MAVIE-Lab : http://www.observatoire-mavie.com/application-MAVIE-Lab.aspx

Livre blanc : étonnant vivant

bandeau inscription

 

La biologie vit en ce moment une véritable révolution. Que peut-on attendre des sciences de la vie dans ce siècle qui démarre ? Comment un pays comme le nôtre, riche de ses acquis, doit-il prendre en compte les formidables bouleversements à l’œuvre dans les sciences du vivant ? Après plusieurs mois de réflexion et de consultation, des centaines de chercheur.e.s révèlent les tournants scientifiques majeurs qui, en ce début du XXIe siècle, bouleversent les connaissances en sciences de la vie. Ils annoncent les révolutions attendues et les champs à explorer au cours des vingt prochaines années dans un livre blanc qui sera édité début 2017. 

 

PRESENTATION DU LIVRE BLANC

Étonnant vivant.
Découvertes et promesses du XXIe siècle
sous la direction de Catherine Jessus
CNRS Éditions, à paraître en janvier 2017

Qu’est-ce que la vie ? Quelles sont ses origines ? Quelle est la frontière entre le « soi » et le « non-soi » ? Quel est le propre de l’homme ? Ce livre invite à un voyage au cœur du vivant qui plonge le lecteur depuis les toutes premières formes de vie sur terre jusqu’au sein de la complexité du vivant. Il donne à voir les applications étonnantes qui en découlent dans les domaines biotechnologiques et médicaux.

Le lecteur parcourra ainsi l’immensité insoupçonnée de la biodiversité et les capacités extraordinaires des êtres vivants à s’adapter aux conditions les plus extrêmes. Il découvrira les liens de parenté entre organismes qui définissent l’arbre de la vie, les interactions entre les composants de tout être vivant, l’impact de l’environnement sur l’évolution et le fonctionnement des organismes, et les promesses d’innovations contenues dans ces révolutions scientifiques et technologiques

Ce livre est le témoignage passionné d’une communauté de chercheurs en sciences de la vie qui espèrent donner le goût de la nature et susciter la curiosité vis-à-vis des terrains inconnus et immenses qu’il reste à explorer.

C’est au prix d’une recherche qui requiert du temps, des prises de risque, de l’imagination, de la créativité et de la liberté que les grands tournants des sciences de la vie du XXIe siècle ont pris corps. Et c’est à ce prix que ces sciences continueront à être porteuses d’avenir et de progrès.

 

Un ouvrage collectif sous la direction de Catherine Jessus, directrice de l’Institut des sciences biologiques (INSB) du CNRS

Avec le concours de Thierry Gaude, directeur de recherche au CNRS

Et d’une centaine de chercheurs de différents établissements et organismes de recherche qui ont participé à sa rédaction.

Trop de gras déséquilibre rapidement la flore intestinale

Visuel sansonneti microbiote

Localisation des bactéries dans l’iléum de souris soumises à un régime standard (image de gauche) ou à un régime riche en graisse (image de droite).

© Institut Pasteur

Un élément perturbateur comme un changement d’alimentation, et c’est toute la flore intestinale qui se dérègle avec des répercussions possibles sur la santé. Une étude internationale de recherche, menée par l’unité de Pathogénie microbienne moléculaire (Institut Pasteur/Inserm) dirigée par Philippe Sansonetti, vient notamment de mettre en évidence, chez la souris, l’influence directe d’une alimentation trop riche en graisse sur la flore intestinale et son environnement. Face à ce nouveau régime, les communautés de bactéries se réorganisent et le petit intestin lui-même se métamorphose. Et ce, dès le premier mois. Ces résultats ont été publiés dans la revue PNAS, le 16 septembre.

 

Les milliards de bactéries qui peuplent notre intestin – et qu’on appelle le microbiote – jouent un rôle central dans la digestion mais aussi dans certaines maladies comme le diabète de type 2 ou l’obésité. Ces pathologies ont souvent été associées à un déséquilibre de la flore intestinale, certaines bactéries devenant clairement prédominantes, et à un intestin perméable, susceptible de libérer dans le sang des substances inflammatoires. Mais si de nombreuses études se sont intéressées à l’état du microbiote intestinal une fois la pathologie installée, très peu se sont focalisées sur l’installation de ce déséquilibre intestinal lors de l’introduction d’une alimentation riche en graisse par exemple. C’est pourquoi une équipe internationale de recherche s’est penchée sur la question. « Nous voulions voir, de façon précoce, comment se comportaient les bactéries intestinales face à un régime riche en gras, souligne Thierry Pédron, ingénieur de recherche dans l’unité de Pathogénie microbienne moléculaire (Institut Pasteur/Inserm). Et rapidement, nous avons concentré nos recherches sur l’intestin grêle car c’est là que nous avons observé les variations les plus flagrantes ! »

 

Certaines souris de l’étude ont donc reçu une alimentation ordinaire tandis que d’autres recevaient une alimentation composée à 70 % de lipides. Grâce à des techniques de génomique, les chercheurs ont pu identifier les différentes espèces bactériennes contenues dans des échantillons de fèces et suivre l’évolution de la composition du microbiote au cours du temps. Ils ont également localisé et identifié avec précision les bactéries au sein de l’intestin grêle.

« Un mois seulement après le début de ce nouveau régime riche en graisse, nous avons constaté des changements dans la composition du microbiote, présente Thierry Pédron. Certaines espèces bactériennes proliféraient tandis que d’autres diminuaient, l’espèce Candidatus arthromitus ayant même complément disparu. Par ailleurs, et de façon totalement inédite, nous avons observé une concentration massive des bactéries entre les villosités de l’épithélium intestinal ».

 

D’ordinaire, les bactéries ne peuvent pas se rapprocher ni même traverser la paroi intestinale car l’épithélium libère des peptides antimicrobiens et il est tapissé d’un mucus protecteur. Les chercheurs se sont alors intéressés à ces défenseurs de la paroi intestinale : ils ont constaté que la production de peptides antimicrobiens chutait suite à une ingestion massive de lipides et que la couche de mucus s’affinait. Autrement dit, non seulement le microbiote se réorganise sous l’influence des lipides mais l’intestin, lui-même, subit des métamorphoses. Et les modifications ne s’arrêtent pas là. Des mesures complémentaires ont permis de mettre en évidence une augmentation de la perméabilité de l’intestin grêle et une diminution de l’activité de PPAR-γ. « PPAR-γ est une molécule qui a de nombreuses fonctions, elle joue un rôle important dans le métabolisme des acide gras, mais aussi dans l’inflammation et le développement embryonnaire, explique Thierry Pédron. Cette chute semble intimement liée à celle des peptides antimicrobiens. » Et si les liens entre tous ces résultats, et leurs implications potentielles dans certains déséquilibres alimentaires, ne sont pas encore établis, il est rassurant de noter que lorsque les souris retrouve un régime alimentaire équilibré, tout rentre dans l’ordre au bout d’un mois !

Franciliens + transports en commun = Champions de l’activité physique au quotidien

Infographie Basile Chaix STIF

Le STIF, autorité organisatrice des transports publics d’Ile-de-France, et l’Inserm, Institut national de la santé et de la recherche médicale, dévoilent les résultats d’une étude* mesurant l’activité physique liée aux déplacements quotidiens des Franciliens. Cette étude met en évidence que l’usage des transports en commun contribue de manière significative à l’activité physique des Franciliens, un comportement important pour rester en bonne santé.

 

En Ile-de-France, prendre les transports en commun génère pour leurs utilisateurs 27 minutes d’activité physique !

L’étude révèle que si le vélo est à l’origine de l’activité physique dite modérée ou vigoureuse la plus importante dans le cadre des déplacements quotidiens, les utilisateurs de bicyclettes ne représentent que 2% de la population d’Ile-de-France. En seconde position, ce sont les transports en commun qui génèrent le plus d’activité physique pour leurs utilisateurs : en effet, les 29% de Franciliens qui utilisent les transports en commun au quotidien effectuent en moyenne 27 minutes d’activité physique par jour avec ce mode de transport, soit une dépense de 180 kcal.

On a tendance à l’oublier mais les voyageurs qui utilisent le bus, le métro, le tramway, le train, le RER (ou une combinaison de ces modes au cours d’un même déplacement) font généralement une partie du trajet à pied. Les transports en commun offrent de nombreuses occasions aux voyageurs de marcher, que ce soit entre le point de départ ou d’arrivée d’un déplacement et les stations de transport en commun ou pour les correspondances.

En moyenne, les déplacements en transports en commun génèrent même davantage d’activité physique au quotidien pour leurs utilisateurs que les déplacements effectués uniquement à pied puisque les personnes qui utilisent la marche à pied réalisent en moyenne 16 minutes d’activité physique par jour dans le cadre de ces déplacements marchés.

 

Les Parisiens sont les plus actifs lors de leurs déplacements quotidiens

La durée moyenne d’activité physique réalisée par les Franciliens pour leurs déplacements au cours d’une journée diffère selon leur lieu de résidence. Parce qu’ils sont ceux qui se déplacent le plus et ont le plus recours aux modes de transports alternatifs à la voiture, les Parisiens s’avèrent être les plus actifs avec 29 minutes d’activité physique effectuées chaque jour lors de leurs déplacements. En effet, 30% de leurs déplacements se font en transports en commun et plus de la moitié à pied. Quant aux Franciliens de la petite et grande couronne, ils effectuent respectivement 22 minutes et 18 minutes d’activité physique pendant leurs trajets journaliers.

 

Encourager l’usage des transports en commun pour lutter contre la sédentarité

« Notre étude révèle que les voyageurs d’Ile-de-France qui font le choix des transports en commun réalisent en moyenne près de 30 minutes d’activité physique par jour, un jour de semaine, soit la durée moyenne préconisée par l’OMS et les autorités sanitaires nationales pour maintenir son état de santé et rester en forme. Au-delà des modes de transport strictement actifs tels que la marche et le vélo, la promotion du recours aux transports en commun semble constituer un levier particulièrement efficace pour élever le niveau d’activité physique de la population » précisent Basile Chaix, responsable scientifique de l’étude et Directeur de recherche à l’Inserm et Ruben Brondeel doctorant sur le projet.

La lutte contre cette sédentarité est aujourd’hui un véritable enjeu de société et de santé publique. La sédentarité est d’ailleurs considérée par l’OMS comme le 4ème facteur de risque de mortalité au niveau mondial. L’insuffisance d’activité physique est à l’origine de surpoids et d’obésité mais aussi la cause principale de nombreux cancers et maladies cardiovasculaires, qui représentent plus de 55% des 550 000 décès annuels en France. La marche sous toutes ses formes est l’activité physique la plus simple et accessible à tous.

 

Le STIF agit pour une meilleure intermodalité des transports en Ile-de-France

L’étude menée avec l’Inserm démontre que l’usage des transports en commun présente des avantages pour la lutte contre la sédentarité des Franciliens. Encourager l’usage des transports en commun et ainsi l’activité physique des Franciliens au quotidien passe une nouvelle organisation de l’intermodalité. Pour cela aucun type de mobilité n’est laissé de côté afin d’augmenter et de faciliter les connexions entre les différents types de transports en commun, le réseau du Grand Paris Express à venir et la voiture, le vélo, et les deux-roues motorisés. Pour renforcer l’offre de services facilitant et favorisant les modes de transports actifs et les transports collectifs, le STIF s’engage notamment à :
• développer et inciter l’usage du vélo avec le développement des espaces de stationnement des bicyclettes Véligo près des gares offrant une consigne collective sécurisée accessible par la carte Navigo, et un abri couvert en accès libre service,
• l’augmentation des parcs relais facilitant l’accès des voyageurs au réseau ferré grâce à l’aménagement de nouveaux parkings de stationnement à proximité des gares,
• et la mise en place d’un partage de la voirie plus équilibré notamment pour les bus afin d’assurer un service plus sécurisé et performant.

 

CHIFFRES CLES de l’étude :

• 41 millions de déplacements par jour en Ile-de-France soit 3,87 déplacements par personne et par jour en moyenne

Durée de l’activité physique en fonction des modes de transports des Franciliens
• 22 minutes : durée moyenne de l’activité physique quotidienne effectuée par les Franciliens lors de leurs déplacements tous modes de transports confondus
• 8 minutes : durée moyenne d’activité physique quotidienne effectuée par les utilisateurs de modes de transports individuels motorisés lors de leurs déplacements avec ces modes (voiture, deux-roues motorisés, taxi, etc.) soit 58 Kcal
• 16 minutes : durée moyenne d’activité physique quotidienne effectuée par les Franciliens qui réalisent des déplacements entièrement en marche à pied lors de ces déplacements soit 103 Kcal
• 27 minutes : durée moyenne d’activité physique quotidienne effectuée par les utilisateurs des transports collectifs lors des déplacements avec ce mode soit 180 Kcal
• 48 minutes : durée moyenne d’activité physique quotidienne effectuée par utilisateurs du vélo lors de leurs déplacements avec ce mode

Durée de l’activité physique en fonction des lieux de résidence des Franciliens
• Les Franciliens résidant à Paris font 29 min. d’activité physique lors de leurs déplacements quotidiens
• Les Franciliens résidant dans la petite couronne font 22 min. d’activité physique lors de leurs déplacements quotidiens
• Les Franciliens résidant dans la grande couronne font 18 min. d’activité physique lors de leurs déplacements quotidiens

*Méthodologie de l’étude :
L’étude est fondée sur le croisement des résultats de l’Etude Record GPS menée en 2012-2013 par l’Inserm, qui s’appuie sur une mesure objective et précise de l’activité physique réalisée au cours des déplacements par accélérométrie, et de l’Enquête globale transport 2010, pilotée par le STIF et la DRIEA dans le cadre de l’Omnil. Les résultats concernent les Franciliens âgés de 35 à 83 ans.

 

A propos du STIF (Syndicat des Transports d’Ile-de-France)
Le STIF imagine, organise et finance les transports publics pour tous les Franciliens. Au cœur du réseau de transports d’Ile-de-France, le STIF fédère tous les acteurs (voyageurs, élus, constructeurs, transporteurs, gestionnaires d’infrastructures, etc.), investit et innove pour améliorer le service rendu aux voyageurs. Il décide et pilote les projets de développement des réseaux et de modernisation de tous les transports, dont il confie l’exploitation à des transporteurs.
Présidé par Valérie Pécresse, Présidente de la Région Ile-de-France, le STIF est composé de la Région Ile-de-France et des huit autres départements franciliens et porte ainsi la vision de l’ensemble des transports d’Ile-de-France (train, RER, métro, tramway, T Zen et bus). www.stif.info et www.stif.org

 

A propos de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale)
Créé en 1964, l’Inserm est un établissement public à caractère scientifique et technologique, placé sous la double tutelle du Ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et du ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes. L’Inserm est le seul organisme public français dédié à la recherche biologique, médicale et à la santé humaine et se positionne sur l’ensemble du parcours allant du laboratoire de recherche au lit du patient. Ses chercheurs ont pour vocation l’étude de toutes les maladies, des plus fréquentes aux plus rares.
L’Inserm soutient près de 300 laboratoires répartis sur le territoire français. L’ensemble des équipes regroupe près de 15 000 chercheurs, ingénieurs, techniciens, gestionnaires, hospitalo-universitaires, post-doctorants…

L’équipe Nemesis, dirigée par Basile Chaix, directeur de recherche Inserm, s’intéresse aux relations entre les environnements, la mobilité et la santé, en étudiant premièrement les effets des quartiers de vie sur la santé et deuxièmement l’impact des habitudes de transport sur la santé. L’équipe Nemesis appartient à l’Institut Pierre Louis d’Epidémiologie et de Santé Publique (IPLESP), qui dépend à la fois de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale, www.inserm.fr) et de l’Université Pierre et Marie Curie (www.upmc.fr).
Autres partenaires de l’étude : la direction générale des infrastructures, des transports et de la mer (DGITM) du Ministère de l’Ecologie, le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (CEREMA), la RATP, le Conseil Régional d’Ile-de-France, la Direction régionale et interdépartementale de l’équipement et de l’aménagement d’Île-de-France (DRIEA).

L’Inserm et la Fondation Bettencourt Schueller renforcent leur partenariat pour développer la formation des médecins­‐chercheurs de demain

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La Fondation Bettencourt Schueller et l’Inserm réaffirment leur engagement mutuel pour la recherche scientifique de haut niveau en renouvelant la convention de l’Ecole de l’Inserm Liliane Bettencourt. Le soutien financier apporté par la Fondation permet chaque année à une vingtaine d’étudiants en médecine ou pharmacie de mener à bien leur double formation médecine-sciences, formation au soin et à la recherche.

 

Selon Olivier Brault, directeur général de la Fondation Bettencourt Schueller, « l’association de la science et de la médecine nécessite beaucoup de volonté et une grande détermination de la part des étudiants. L’originalité de l’Ecole de l’Inserm Liliane Bettencourt est d’offrir aux étudiants l’ensemble des conditions pour aborder cet engagement en toute sérénité : un cadre stimulant, une aide financière et un soutien moral grâce à un important réseau de personnes poursuivant les mêmes ambitions, un accompagnement personnalisé à chaque étape du parcours des étudiants ».

« Le bilan des douze années de l’École est très positif. Il démontre l’excellence de l’enseignement dispensé et des formations acquises dans des laboratoires de renom ainsi que la qualité des étudiants engagés dans le double cursus. En motivant très tôt des étudiants de médecine et de pharmacie pour l’activité de recherche, nous préparons les progrès futurs dans le domaine des sciences de la vie et de la santé. A ce titre, le partenariat avec la Fondation Bettencourt Schueller est essentiel depuis l’origine. » déclare Yves Levy président directeur général de l’Inserm.


Cette année, la rentrée de l’Ecole de l’Inserm Liliane Bettencourt a été marquée par deux actualités :

  • la nomination de deux nouveaux co-directeurs de l’Ecole, les Professeurs Eric Clauser et Boris Barbour, qui ont pris leurs fonctions le 1er septembre 2016 et succèdent aux précédents co-directeurs, les Professeurs Jean-Claude Chottard et Philippe Ascher,
  • le renouvellement de la convention entre la Fondation Bettencourt Schueller et l’Inserm, couvrant jusqu’en 2034 le soutien aux dix prochaines promotions d’étudiants, la création du réseau des filières de formation médecine/sciences en France et le lancement d’une possibilité de poursuivre leur activité de recherche au début de leur carrière hospitalo-universitaire pour les doubles diplômés de l’Ecole.

Les journées scientifiques qui se sont déroulées du 9 au 11 septembre 2016 au Centre international d’études pédagogiques de Sèvres constituent le rendez-vous annuel des étudiants pour présenter l’avancement des travaux de recherche qu’ils conduisent dans le cadre de leur stage (master 2, thèse ou post-doc). Les journées scientifiques de l’Ecole de l’Inserm Liliane Bettencourt 2016 ont également offert une opportunité à ses 241 étudiants de rencontrer les deux nouveaux co-directeurs de l’École et d’assister à la signature du renouvellement de la convention.

Une association nécessaire entre la science et la médecine

L’arrivée des thérapies issues d’organismes vivants est en train de bouleverser la prise en charge de différentes pathologies, tout en exigeant une compréhension rigoureuse des mécanismes physiopathologiques des maladies qu’elles traitent. Il est aujourd’hui nécessaire d’avoir une connaissance approfondie des pathologies et plus généralement de la science, pour bien comprendre ces médicaments et en découvrir de nouveaux, capables à leur tour de répondre aux besoins médicaux non satisfaits. La Fondation Bettencourt Schueller fait partie des toutes premières organisations à avoir reconnu et encouragé cette double compétence pour une recherche biomédicale performante.

Inaugurée en 2003, l’Ecole de l’Inserm Liliane Bettencourt forme des médecins et pharmaciens-chercheurs et favorise les interfaces et le continuum entre une recherche biologique fondamentale et une recherche clinique et thérapeutique. L’objectif de ce double cursus médecine/pharmacie-sciences est de permettre à de futurs médecins et pharmaciens d’engager une activité de recherche autonome en relation avec leur pratique clinique. L’Ecole de l’Inserm Liliane Bettencourt permet aux meilleurs étudiants en médecine ou pharmacie de recevoir une formation précoce à la recherche, par l’expérience du laboratoire, avant d’être exposés au contact régulier avec les patients et l’univers de la médecine. La Fondation Bettencourt Schueller finance des gratifications de stages, les activités scientifiques ou de recherche des étudiants et les contrats de travail post-doctoraux. Ce soutien s’inscrit dans les actions du mécénat scientifique de la Fondation qui visent à lier indissociablement recherche et formation pour accélérer le processus d’innovation et le progrès médical. Le programme exigeant de cette école contribue ainsi à faciliter le transfert des découvertes, destinées à améliorer la santé humaine, de la paillasse de laboratoire vers le lit du patient. Les autres avantages de ce programme incluent :

  • une amélioration de l’image des étudiants en médecine et des médecins pratiquants qui s’investissent dans la recherche fondamentale,
  • une augmentation du nombre de médecins qui poursuivront une carrière hospitalo- universitaire, voie professionnelle de prédilection pour la plupart des étudiants de l’Ecole.

 

Le cursus de l’Ecole de l’Inserm Liliane Bettencourt

Pour accéder à la formation proposée par l’Ecole de l’Inserm Liliane Bettencourt, les étudiants ayant validé leur première année d’études de médecine, de pharmacie ou d’odontologie et témoigné de leur intérêt pour les sciences ont la possibilité de postuler au concours d’admission. Grâce au programme proposé par l’Ecole, les candidats sélectionnés par le conseil scientifique et pédagogique peuvent démarrer leur double formation en médecine et en sciences dès la deuxième année de leurs études post-bac.

Cette formation comprend les étapes suivantes :

une formation théorique à suivre au cours de la 1ère année d’admission dans l’École qui inclut des échanges avec les enseignants et chercheurs de renommée internationale,
deux stages de trois mois en laboratoire de recherche pour lesquels les étudiants doivent produire des rapports de travail,
la préparation d’un master 2 en recherche dès la 3ème année d’étude au sein de l’École. Cette étape nécessite la validation des six mois de stage en laboratoire de recherche ainsi que d’une année d’interruption du cursus médical,
la préparation d’une thèse de sciences qui peut être réalisée avant la formation clinique ou au cours de l’internat.

Cette formation, étalée sur 14 années, permet de resserrer les liens entre la recherche fondamentale et les applications médicales destinées à améliorer la qualité de vie des malades, voire de guérir des patients. Le niveau attendu des étudiants est particulièrement élevé dans la mesure où il s’agit d’une formation d’excellence. L’objectif final est de permettre aux candidats qui répondent aux exigences du programme de mener des carrières de haut niveau visant à faire progresser la science au bénéfice du vivant tout en permettant à la recherche française de rester à la pointe des découvertes qui transformeront nos vies.

 

LA FONDATION BETTENCOURT SCHUELLER

« Donner des ailes au talent », c’est le moyen choisi par la Fondation Bettencourt Schueller depuis près de trente ans pour contribuer à la réussite et au rayonnement de la France.

Créée par une famille, confiante dans l’homme et ses capacités, attachée à l’initiative, à la créativité, à la qualité et à l’ouverture, la Fondation est portée par des convictions qui définissent son esprit et ses façons de travailler, pour le bien commun, sans but lucratif et dans un objectif de responsabilité sociale.

Son action se déploie dans trois principaux domaines d’engagement :

les sciences de la vie (recherche, formations scientifiques, diffusion de la culture scientifique),
les arts (métiers d’art, chant choral, documentaires),
et la promotion d’une société inclusive (autonomie de la personne, lien social, structuration du secteur).

Pour accomplir ses missions, la Fondation décerne des prix et soutient des projets par des dons et un accompagnement très personnalisé. Depuis sa création à la fin des années 1980, elle a soutenu 450 lauréats et 1 500 projets portés par diverses équipes, associations, établissements, organisations.

 

LES PRIX SCIENTIFIQUES DE LA FONDATION BETTENCOURT SCHUELLER

Engagés auprès des talents qui font avancer la recherche scientifique dans les sciences de la vie, la Fondation Bettencourt Schueller remet, chaque année à 20 chercheurs d’exception, 4 prix scientifiques :

le Prix Liliane Bettencourt pour les sciences du vivant (un chercheur de moins de 45 ans – 300 000 €)
le Prix Coups d’élan pour la recherche française (quatre laboratoires chaque année – 1 M€ soit 250 000 €/lauréat)
la dotation du Programme ATIP-Avenir en partenariat avec l’Inserm et le CNRS (un chercheur – 300 000 €)
le Prix pour les jeunes chercheurs (financement d’un séjour postdoctoral à l’étranger pour 14 jeunes docteurs en sciences ou en médecine – 350 000 € soit 25 000€/lauréat)

Ces prix scientifiques ouvrent des opportunités pour une expérience précoce de la recherche, une confrontation directe des chercheurs à la finalité de leurs recherches et des rencontres scientifiques interdisciplinaires. Ces dernières représentent toutes des conditions qui, pour la Fondation, permettent à la recherche biomédicale de se dépasser et franchir de nouveaux horizons. A cela s’ajoute la passion, la créativité, le travail et la prise de risque appliquée à la santé humaine des hommes et des femmes qui soumettent leurs projets et auxquels la Fondation est également sensible.

Ce sont ainsi 371 prix scientifiques qui ont été attribués à des chercheurs depuis 1990. Leur but ultime est de faire reculer la maladie et améliorer la santé.

L’INSERM

Créé en 1964, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) est un établissement public à caractère scientifique et technologique, placé sous la double tutelle du Ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et du ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes. L’Inserm est le seul organisme public français dédié à la recherche biologique, médicale et à la santé humaine avec près de 15000 chercheurs, ingénieurs, techniciens, hospitalo-universitaires, post-doctorants et quelque 300 laboratoires. Ses chercheurs ont pour vocation l’étude de toutes les maladies, des plus fréquentes aux plus rares.

L’Inserm est membre fondateur d’Aviesan*, l’Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé créée en 2009.

* Autres membres fondateurs d’Aviesan : CEA, CNRS, CHRU, CPU, INRA, INRIA, Inserm, Institut Pasteur, IRD

Espace et Santé: en présence du Président de la République le CNES et l’Inserm signent un accord-cadre à l’Elysée

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 ©Jean Marie Heidinger/Inserm

Le CNES et l’Inserm, respectivement établissement chargé de proposer et mettre en œuvre la politique spatiale de la France et premier organisme de recherche biomédicale en Europe, ont décidé d’amplifier leur coopération dans le domaine de l’espace et de la santé. Ils signent pour la première fois un accord-cadre qui portera sur les avancées en recherche fondamentale permises par l’étude de l’être humain dans l’espace, mais aussi sur les applications des apports du spatial pour les questions de santé.

 

L’espace est un extraordinaire laboratoire pour la médecine et la recherche médicale sur Terre. La perte de masse musculaire et de densité osseuse, le vieillissement accéléré des artères ou encore le dérèglement de l’horloge interne observés chez les astronautes, affectés par l’absence de pesanteur, ont permis d’améliorer la connaissance du corps humain. La présence de l’homme dans l’espace est quasi-continue depuis plus de 40 ans et la préoccupation majeure des agences spatiales a toujours été de garantir la santé des astronautes en prenant des mesures adéquates. Mais depuis quelques années, existent des instruments permettant un suivi médical complet des astronautes, ouvrant la possibilité d’études fondamentales en physiologie et en médecine, menées par l’Inserm et le CNES. Ces appareils peuvent de plus, trouver des applications pour la recherche médicale ainsi que pour la santé publique.

Cet accord, signé en présence du Président de la République par Yves Lévy, Président-directeur général de l’Inserm et Jean-Yves Le Gall, Président du CNES, prévoit la collaboration dans le domaine de la santé pour mieux comprendre :

  • l’impact des conditions spatiales sur la physiologie et ses conséquences sur la santé (en particulier les effets sensoriels, cognitifs, biomécaniques, immunologiques)

 

Il a pour but de développer des méthodes, outils et services s’appuyant, entre autres, sur les technologies spatiales dans le domaine de la santé, notamment :

  • le développement d’appareils connectés, notamment conçus pour le vol d’astronautes,
  • le développement d’appareils médicaux

 

Il va aussi donner lieu à un grand nombre d’expériences lors du séjour de Thomas Pesquet à bord de la station spatiale internationale. L’accès à des expériences menées en simulation au sol sera aussi possible, ainsi que la possibilité de conduire des projets de recherche dans le cadre de vols paraboliques ou de capsules récupérables.

« Le vol de Thomas Pesquet va permettre d’écrire un nouveau chapitre dans l’excellence française en matière de vols habités. Avec cet accord-cadre signé avec l’Inserm, la recherche médicale va bénéficier de toutes les avancées permises par l’étude de l’être humain dans l’espace et d’apports majeurs tant pour les applications que pour les questions de santé classiques » a déclaré Jean-Yves Le Gall, Président du CNES.

 

« Cet accord est une première entre nos deux institutions qui incarnent chacune dans leur domaine l’excellence française en Europe et dans le monde. Il s’agit d’une étape importante qui nous permet de combiner l’exploration des milieux extrêmes et l’utilisation des technologies les plus avancées au service de la recherche en santé humaine » a souligné Yves Lévy, Président-directeur général de l’Inserm.

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