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L’Inserm installe son Comité pour l’histoire

réunion histoire

©Jean-Marie Heidinger/Inserm

L’Inserm annonce la création de son Comité Histoire directement placé auprès de son Président-directeur général, le Professeur Yves Lévy. La présidence de ce Comité est confiée au Professeur Pascal Griset (Paris-Sorbonne, directeur de l’Institut des sciences de la communication). Ce Comité s’inscrit dans les actions conduites par l’Institut ces dernières décennies pour reconstituer, préserver et valoriser son patrimoine, mais également dans la continuité des événements qui ont jalonné le 50ème anniversaire de l’établissement en 2014.

Un des objectifs prioritaires du Comité consistera à favoriser et mener des travaux sur l’histoire de l’Inserm et de la recherche biologique, médicale et en santé française dans son contexte national et international, afin de rendre visible l’action de l’Inserm au sein du système français de recherche. Le comité participera  également à l’enrichissement du site histoire de l’Inserm (histoire.inserm.fr), assurera la promotion ou organisera, en relation avec les milieux universitaires, scientifiques, culturels et socio-économiques, des séminaires, colloques, tables rondes et toutes autres manifestations touchant à l’histoire de l’Inserm et, plus largement, à l’histoire de la recherche médicale et en santé. Enfin ce comité a pour ambition d’assurer le lien avec les institutions travaillant sur ces champs proches et/ou complémentaires ; concevoir avec ceux-ci des projets de partenariats.

« Au-delà des objectifs statutaires l’histoire est un formidable levier pour réaffirmer l’identité et la visibilité de l’établissement et renforcer par la même occasion le sentiment d’appartenance dans un paysage qui est forcément beaucoup plus complexe qu’au moment de la création de l’institut, déclare Yves Lévy, P-dg de l’Inserm qui installe ce jour ce comité. La connaissance historique de notre institut, mais aussi de nos disciplines, doit nous permettre, et aux plus jeunes d’entre nous, de saisir comment est produite la science. J’y vois là une valeur ajoutée essentielle pour enrichir notre réflexion épistémologique sur la recherche», ajoute M. Lévy.

Les membres du comité

Neuf membres nommés par le Président-directeur général de l’Inserm pour une durée de 4 ans, renouvelable :

  • le Président : le Président : Pascal Griset, Professeur à l’Université Paris-Sorbonne, co-auteur de l’ouvrage « Au cœur du vivant » rédigé à l’occasion du cinquantenaire de l’Inserm et spécialiste de l’histoire de l’innovation et des grandes institutions scientifiques
  • quatre personnalités ayant contribué par leur action au développement et à l’excellence de l’Inserm : Yves Agid,  Martine Bungener, Pierre Corvol, André Syrota
  • quatre personnalités, spécialistes des enjeux sciences et société/Inserm : Florence Hachez-Leroy, Jean-Paul Gaudillière,  Muriel Le Roux, Cécile Meadel

Membres de droit :

  • Thierry Damerval, Directeur général délégué de l’Inserm
  • Arnaud Benedetti, directeur du Département de l’Information scientifique et de la communication de l’Inserm, Professeur associé à Paris-Sorbonne
  • Suzy Mouchet, responsable du site histoire de l’Inserm
  • Hélène Chambefort, responsable des archives de l’Inserm
  • Dominique Donnet-Kamel, ex-responsable de la Mission Associations de malades, très impliquée dans les relations Sciences/Société

Pour en savoir plus
www.histoire.inserm.fr
https://inserm.hypotheses.org/

légende de la photo :
Rang 1, de gauche à droite : Dominique Donnet-Kamel, Suzy Mouchet, Martine Bungener, Muriel Le Roux, Hélène Chambefort, Florence Hachez-Leroy
Rang 2, de gauche à droite : Arnaud Benedetti, Pascal Griset, Yves Levy, André Syrota, Yves Agid, Pierre Corvol

Charcuterie et asthme : meilleurs ennemis ?

Cold cuts: ham, roast ham, salami with buffalo mozzarella, olives and red wine Chianti

©Fotolia

Une consommation élevée de charcuterie (au moins 4 fois par semaine) est associée à une aggravation des symptômes de l’asthme au cours du temps. Ces résultats, publiés dans  la revue Thorax par une équipe de chercheurs de l’Inserm (Unité Inserm 1168  » Vieillissement et maladies chroniques : approches épidémiologiques et de santé publique), ont été obtenus d’après les données recueillies auprès de 1000 personnes suivies pendant 7 ans en moyenne.

La consommation de charcuterie – récemment classée cancérogène par l’OMS – a déjà été associée à une augmentation du risque de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), mais son association avec l’asthme n’avais jamais été mise en évidence. Certains faisceaux d’indices, comme le fait qu’une modification des habitudes alimentaires ou que l’augmentation de l’obésité au cours du temps étaient impliqués dans l’asthme ont conduit les chercheurs de l’Inserm à s’intéresser de plus près à cette question.

Une analyse a été conduite, grâce aux données de l’étude EGEA[1], sur presque 1000 participants suivis pendant sept ans. Les personnes incluses dans la cohorte étaient âgées en moyenne de 43 ans. Au cours du suivi, 20% ont rapporté une aggravation de leurs symptômes d’asthme. Afin d’en comprendre les raisons, les chercheurs de l’Inserm se sont intéressés à leur régime alimentaire.

Il fallait avant cela éliminer le paramètre « obésité » qui aurait pu fausser les résultats. Comme l’IMC est un facteur de risque déjà identifié dans la survenue l’asthme, il était effectivement plausible qu’il représente un intermédiaire causal entre les effets du régime alimentaire que souhaitaient regarder les chercheurs (en l’occurrence la consommation de charcuterie) et l’asthme. Les scientifiques ont donc pris en compte ce paramètre pour ajuster leurs résultats en utilisant une méthode d’épidémiologie récente dite de MMS[2] (modèles marginaux structuraux).

Les résultats de l’étude ont montré qu’une consommation élevée de charcuterie (au moins 4 fois par semaine) était associée de façon directe à l’aggravation des symptômes de l’asthme.

Et seulement 14% de l’association entre la consommation de charcuterie et l’asthme était expliqué par l’obésité (effet indirect).

« Ces nouveaux résultats élargissent l’effet direct de l’alimentation sur l’asthme chez les adultes. Afin de préserver la santé respiratoire des populations, il conviendrait de mettre en place rapidement des messages de santé publique visant à limiter la consommation de charcuterie » explique Zhen Li principale coauteur de ces travaux.

[1] Etude épidémiologique des facteurs génétiques et environnementaux de l’asthme, l’hyperactivité bronchique et l’atopie.

[2] Cette méthode  permet la prise en compte d’un chemin causal sur lequel se trouve un facteur de confusion afin de mesurer l’effet direct un facteur A sur un autre facteur B (cf figure 2 de l’article scientifique)

La prise en charge personnalisée à domicile efficace contre la maladie d’Alzheimer

retraite assistance

©Fotolia

Une nouvelle approche thérapeutique à domicile ciblant les patients de démence, la « thérapie occupationnelle », peut ralentir leur perte d’autonomie et réduire les troubles du comportement. Ces résultats sont issus d’une nouvelle étude publiée par des chercheurs de l’Inserm  (Unité 1219 « Institut de Santé Publique, d’Épidémiologie et de Développement ») dans le Journal of Alzheimer’s Disease.

La France a déployé un immense effort pour améliorer les soins des patients atteints de  démence grâce à un plan national pour la maladie d’Alzheimer en 2008. Cet effort a été confirmé par le gouvernement suivant (Plan maladies neurodégénératives). Certains nouveaux dispositifs de soins ont été mis en place, comme les ESA (Équipes Spécialisées Alzheimer) offrant la thérapie occupationnelle aux malades d’Alzheimer. Cette thérapie consiste à stimuler certaines activités de personnes malades ou à maintenir leur autonomie de manière sécurisée et efficace tout en tenant compte de leurs habitudes de vie et de leur environnement. Basée sur l’intervention d’ergothérapeutes, de psychomotriciens et d’assistants de soins en gérontologie, la prise en charge a lieu à domicile sur prescription médicale. Même si son efficacité avait été démontrée dans quelques essais cliniques, elle ne l’avait pas été dans des conditions de soins de routine et méritait d’être étudiée.

421 patients atteints de démence ayant été dirigés vers des ESA par leur médecin traitant ou un médecin spécialiste ont été suivis pendant 6 mois. Les chercheurs se sont intéressés à leur évolution clinique entre le début et la fin de la prise en charge (d’une durée de 3 mois) puis 3 mois après la fin de l’intervention.

Cette étude observationnelle menée en conditions de vie réelles a démontré que les patients atteints de démence rapportaient des bénéfices cliniques au cours de la période de l’intervention.

Les résultats indiquent que les troubles du comportement des malades, le temps passé par les aidants à s’occuper de leur proche malade et la charge émotionnelle associée à cette prise en charge, avaient significativement diminué au cours des 3 mois d’intervention et étaient stables après cette période.La qualité de vie des patients s’en trouvait améliorée.

Les performances cognitives des patients restaient stables au cours des 6 mois de l’étude. L’autonomie fonctionnelle restait stable aussi au cours des 3 mois d’intervention mais elle était significativement réduite par la suite. Enfin, dans le groupe, les patients diagnostiqués les plus récemment retiraient le plus d’avantages en termes de déclin fonctionnel. Ces découvertes suggèrent que la thérapie occupationnelle devrait concerner prioritairement les patients aux stades précoces de la maladie d’Alzheimer afin d’optimiser ses éventuels bénéfices cliniques.

Cette étude souligne le potentiel de cette prise en charge en termes de bien-être des patients et de leurs aidants. Ces résultats ouvrent également un nouveau domaine de recherche concernant la thérapie occupationnelle en France. En effet, cette intervention a été conceptualisée comme une intervention à court terme à domicile, mais les avantages sur le long terme et les conséquences d’un arrêt de la prise en charge restent inconnus. Dans cette optique, l’équipe de chercheurs de l’Inserm conduira un essai pour comparer l’efficacité de la thérapie occupationnelle sur une période supplémentaire de 4 mois par rapport à la prise en charge habituelle telle que recommandée.

l’Inserm partenaire de la 2e Journée nationale de l’innovation en santé

Rétine artificielle, prothèse connectée, robot chirurgical : découvrez les derniers progrès en santé lors de la 2e Journée nationale de l’innovation en santé, à la Cité des sciences et de l’Industrie. L’Inserm sera présent lors de cet événement impulsé par le ministère de la Santé.

Faire découvrir à tous les progrès et les innovations réalisés dans le champ de la santé, c’est l’objectif de la Journée nationale de l’innovation en santé. Ouverte à tous, quel que soit leur niveau, elle donne l’occasion d’échanger et débattre entre usagers, chercheurs, étudiants, professionnels de santé, associations et industriels. Co-organisée par le Ministère des affaires sociales et de la santé et par Universcience cette 2e édition est accueillie à la Cité des Sciences. Cette année, 6 villages thématiques seront organisés :

  • Métiers de la santé
  • Nutrition & environnement
  • Vieillesse & autonomie
  • Santé numérique
  • L’homme réparé
  • Traitements du futur

Pendant trois jours, l’Inserm organise au sein du village Nutrition et santé 8 mini-conférences, des séances de speed-dating et des rencontres avec des chercheurs autour d’expositions.

Exposition : La science a du goût

Village Nutrition & environnement, RDC de la Cité des Sciences

Accompagné d’Hector, un récepteur gustatif, découvrez comment bien manger, pour mieux vivre. Une exposition ludique et interactive autour du plaisir de manger, de l’équilibre alimentaire et de la santé. Un parcours de la bouche au cerveau, pour apprendre les processus biologiques à l’œuvre lorsque l’on mange… et en savoir plus sur les avancées scientifiques en nutrition et santé. En savoir plus sur l’expo.

Exposition : Climat & Santé

Village Nutrition & environnement, RDC de la Cité des Sciences

L’exposition pédagogique Climat & Santé explique les mécanismes par lesquels le changement climatique peut agir sur la santé. Comment le réchauffement joue-t-il sur nos allergies ? Pourquoi favorise-t-il les maladies infectieuses ? En savoir plus sur l’expo.

Speed dating « 1 objet / 1 chercheur »

Tous les jours au sein des différents villages

Un chercheur propose un objet ou une image mystère. Le public a 2 minutes pour découvrir sa nature ou sa fonction. Une fois le temps écoulé, le chercheur explique brièvement les recherches qu’il conduit en lien avec l’objet proposé. Le public pourra ensuite dialoguer avec le ou les chercheur(s) de son choix. Lors de ces échanges, les scientifiques montreront simplement comment la science contribue à relever les défis sociétaux d’aujourd’hui et de demain.

Retrouvez également l’Inserm lors de temps forts :

Samedi 28 janvier

Conférence Santé en questions sur big data & santé
De 14h à 15h30, Auditorium

La quantité d’informations recueillies à chaque instant a explosé. Mais quels sont les types de données de santé produites ? Qu’apportent les objets connectés à la médecine et la recherche ? Quelles révolutions à venir pour notre quotidien en matière de santé ? Venez le découvrir lors de cette conférence Santé en questions spéciale big data. En savoir plus sur la conférence.

Dimanche 29 janvier

Représentation de la pièce  Binôme « Souris Chaos »
De 11h à 12h30, amphithéâtre Louis Armand, Centre des congrès, niveau -1

Souris Chaos est une farce cruelle et drôle qui tourne en dérision nos excès alimentaires et ceux de la société de consommation. Elle issue d’une rencontre entre Frédéric Sonntag (auteur et metteur en scène) et Daniela Cota (spécialiste de la physiopathologie de l’équilibre alimentaire à l’Inserm). Elle appartient au cycle « Binôme » qui mêle théâtre et science. 

Conférences Les innovateurs en santé
De 14h à 15h30, amphithéâtre Louis Armand, Centre des congrès, niveau -1

Des entrepreneurs qui sont aussi médecins, biologistes, ingénieurs, parfois physiciens ou chimistes. Des hommes et femmes qui explorent le vivant et les biotechnologies pour trouver de nouveaux traitements ou de nouvelles solutions de santé. La conférence des innovateurs en santé leur donne la parole pour 8 interventions courtes, vivantes et accessibles. L’occasion d’entendre les espoirs, interrogations et inquiétudes que suscitent leurs innovations chez les malades. L’occasion aussi de découvrir la créativité et l’originalité de ces innovateurs et de leurs projets.

Exposition Science Machina
Cité de la santé, niveau -1

Explorer les confins du cerveau, produire une énergie inépuisable, vaincre la douleur… ces sujets chers à la science-fiction sont aujourd’hui une réalité des laboratoires de recherche ! Pour cette 2e Journée d’innovation en santé, l’Inserm et le CEA proposent une exposition autour des machines qui permettent les avancées scientifiques.

Découvrez 11 machines, de la plus petite à la plus gigantesque, qui repoussent les limites de la connaissance. Pour chacune, un dessinateur de bande-dessinée différent à imaginé une anecdote qui raconte la machine, ceux qui l’utilisent ou en bénéficient. Une façon de se pencher sur le dialogue entre humain et mécanique, inventivité et technologie.

Survivants d’Ebola : la vie d’après

photo-postebogui

© Livia Saavadra REA / Pour Waha International : consultation ophtalmique dans le cadre du programme PostEbogui en Guinée.

Les conséquences cliniques et sociales à long terme après avoir survécu à l’infection par Ebola sont inconnues. Dès novembre 2014, soit moins d’un an après le début de l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest, l’Inserm a organisé, en partenariat avec l’IRD, et le département des Maladies Infectieuses du CHU de Donka à Conakry en Guinée, un suivi médical des personnes ayant survécu à l’infection par le virus dans le cadre d’une large cohorte de recherche. 802 personnes (adultes et enfants) ont été incluses dans la cohorte PostEbogui[1] à partir de mars 2015.

Les résultats de leur suivi montrent qu’un an après leur hospitalisation initiale, 3 survivants sur 4 déclarent encore des problèmes de santé. 40 % souffrent de fatigue ou de fièvre mais également de douleurs musculaires (38 %) et abdominales (22 %), de problèmes visuels parfois graves pouvant conduire à la cécité  (18 %) et de dépression (17%). Un quart des survivants dit en plus être victime de stigmatisation. Quant à la persistance du virus dans le sperme, elle est avérée : celui–ci a pu être retrouvé jusqu’à 18 mois après la phase aiguë. Cette étude a conduit les chercheurs à définir ce qu’ils appellent désormais le syndrome post Ebola. Ces travaux sont publiés dans la revue The Lancet Infectious Diseases.

Peu de données existent concernant les personnes ayant survécu aux épidémies d’Ebola par le passé. En cause : le nombre trop faible de survivants et des structures de recherche en état d’urgences inadaptées. La dernière épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest a été d’une telle ampleur qu’elle a entrainé à la fois un nombre de décès sans précédent mais également un nombre de survivants jamais atteint par le passé (17 000 survivants). Face à cette situation inédite, des questions médicales fondamentales et de recherche ont émergé. Quelles complications le virus pouvait-ils entrainer à long terme ? Quelles pouvaient être les conséquences psychosociales pour les survivants ? Un risque de réactivation tardive du virus existait-t-il ? Quelle est sa persistance dans l’organisme et quelles en sont les possibles transmissions sexuelles ?

Afin de répondre à toutes ces questions, l’Inserm s’est engagé avec les autorités sanitaires Guinéennes, à organiser le suivi des survivants à l’infection. Des chercheurs de l’Unité mixte mixte internationale de recherches translationnelles sur le VIH et les maladies infectieuses (Inserm/IRD) ont mis en place une cohorte de suivi de personnes ayant survécu à l’infection par le virus Ebola en Guinée en mars 2015 : la cohorte PostEbogui. 802 personnes (sur les 1270 survivants de l’épidémie déclarés en Guinée) sont entrées dans cette étude multidisciplinaire, un an en moyenne après leur infection initiale.

Leur suivi biologique, psychologique, sociologique ainsi que la mesure de leur charge virale ont été réalisés 1, 3, 6, 9 et 12 mois après leur inclusion dans la cohorte. Les données de cette étude portent sur un suivi jusqu’en juillet 2016. Un suivi des réponses immunologiques sera effectué chez une partie des personnes en partenariat avec les chercheurs du Vaccine Research Institute Inserm/ANRS).

45 % des participants sont des hommes. L’âge médian est de 28 ans (de 1 à 79 ans). Un patient sur 5 est un enfant de moins de 18 ans.

Un an après leur hospitalisation, les 3 quarts des survivants déclarent encore des symptômes cliniques.

Données cliniques

40 % des patients de la cohorte souffrent de symptômes dits d’ordres généraux (fatigue/fièvre/anorexie). Des troubles de la vision touchent 18 % des patients (conjonctivites; déficiences visuelles (allant jusqu’à la cécité) et douleurs oculaires). 38 % des patients souffrent de douleurs musculo-squelettiques (douleurs aux articulations et faiblesse musculaire) 35% se plaignent de maux de tête, 2% de surdité et 22 % de douleurs abdominales.

« La fréquence de ces symptômes a heureusement tendance à s’atténuer dans le temps et deviennent moins prégnants à mesure que l’on s’éloigne de la phase aiguë de l’infection «  explique Eric Delaporte, directeur de l’Unité Mixte internationale « Recherches translationnelles sur le VIH et les maladies infectieuses ».

Comparés aux adultes, les enfants ont eu plus d’épisodes de fièvre sur le long terme mais moins de douleurs musculo-squelettiques et de problèmes oculaires que les adultes.

Données biologiques et virologiques

26 % des survivants souffrent d’anémie. Le virus Ebola était encore présent dans le sperme de 5 % des hommes entre un mois et 18 mois après l’infection Ces derniers résultats ont été publiés avec plus de précisions dans the The journal of infectious disease en mai 2016.

Données psychologiques et sociologiques

Le risque de dépression est augmenté chez les survivants. De plus, 26 % des patients se disent stigmatisés après avoir contracté la maladie.

« Les résultats de cette première grande cohorte nous permettent de mieux caractériser ce que nous appelons désormais le syndrome post Ebola. Des complications médicales perdurent ou apparaissent après la phase aiguë de l’infection et ne sont pas négligeables. Elles justifient qu’un suivi médical des patients atteints d’Ebola soit effectué au moins pendant les 18 mois qui suivent l’infection » conclut Eric Delaporte.

[1] Ce programme de recherche opérationnelle « [Re]vivre après Ebola en Guinée », dont le promoteur est l’Inserm, est développé par l’Unité Mixte Internationale TransVIHMI (UMI 233 IRD / U 1175 Inserm) en partenariat en Guinée avec plusieurs services du CHU de Donka, l’INSP, les hôpitaux de Macenta, N’Zérékoré et Forécariah, l’association ALIMA, le Laboratoire d’Analyse Socio-Anthropologique de Guinée (LASAG) de l’Université de Sonfonia, et en France avec l’Unité de Biologie des Infections Virales Emergentes de l’Institut Pasteur de Lyon, la Plateforme d’Immunomonitoring Inserm U955 et le Laboratoire de génétique humaine des maladies infectieuses Inserm U980.

Identification d’une des clés permettant l’entrée du virus Zika dans les cellules du cerveau

PhotoCP Zika

L’équipe d’Ali Amara, directeur de recherche Inserm à l’Unité 944 « Pathologie et virologie moléculaire » (Inserm/CNRS/Université Paris Diderot) décrit, dans un article publié dans Cell Reports, les mécanismes permettant au virus Zika d’infecter les cellules du système nerveux.

Le projet ZIKAlliance, coordonné par l’Inserm et financé par l’appel Horizon 2020 de la direction générale de la recherche et de l’innovation de la Commission européenne, vise à caractériser les aspects fondamentaux et cliniques de l’infection par le virus Zika, pathogène émergent en Amérique. L’infection est généralement faible mais le virus peut aussi être responsable de maladies neurologiques sévères et de microcéphalies congénitales chez le fœtus.

Les chercheurs montrent que la protéine Axl, exprimée dans de nombreuses cellules gliales, facilite l’entrée du virus Zika dans le cerveau. L’entrée du virus dans ces cellules requiert une deuxième protéine, Gas6. Cette dernière constitue un médiateur entre les particules virales et les cellules gliales.

De plus, les chercheurs ont découvert que l’activation de la protéine Axl diminue la réponse immunitaire contre le virus Zika, favorisant l’infection.

Cette étude améliore l’état des connaissances des interactions moléculaires qui ont lieu au moment de l’entrée du virus dans les cellules gliales. Ces résultats constituent une étape majeure pour comprendre les complications neurologiques de l’infection. De plus, ils révèlent in vitro que l’inhibition de la voie Axl pourrait représenter une cible thérapeutique potentielle, même s’il reste à identifier les éventuels effets secondaires associés à son  blocage.

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