Les lymphocytes T4EM[1]ont des lymphocytes constituant une partie de la « mémoire » du système immunitaire d’un individu. En utilisant un test simple[2]de radiosensibilité de ces cellules chez 373 personnes, des chercheurs de l’institut de Radiobiologie Cellulaire et Moléculaire ont montré qu’en absence d’irradiation, le gène TRAIL[3], qui régule la mort cellulaire, était fortement exprimé dans les lymphocytes T4EM radiosensibles, et peu exprimé dans les lymphocytes T4EM radiorésistants.
Par des études fonctionnelles, ces chercheurs ont montré que le récepteur de la protéine TRAIL était activé après irradiation, et que l’interaction entre TRAIL et son récepteur provoquait la mort des lymphocytes T4EM. Ces résultats expliquent la corrélation entre le niveau d’expression de TRAIL dans les lymphocytes T4EM et leur radiosensibilité.
Photo d’une manipulation en cytométrie en flux. Cette technique a permis, de classer les lymphocytes T4EM.
© P.Stroppa / CEA
L’étude du lien génétique entre TRAIL et la radiosensibilité des lymphocytes T4EM a permis d’identifier trois polymorphismes nucléotidiques (Single Nucleotide Polymorhisms, ou SNP) de ce gène liés à la radiosensibilité de ces lymphocytes ce qui indique que cette radiosensibilité est génétiquement déterminée. Enfin, l’étude d’une cohorte de 113 patientes atteintes de cancer du sein et présentant des complications après un traitement par radiothérapie, a montré une association entre deux des SNP du gène TRAIL et la survenue de la radiodermite aigüe ou subaigüe après radiothérapie.
Cette étude pionnière montre comment la génétique, associée à des tests fonctionnels de radiosensibilité cellulaire, peut ouvrir une voie à la personnalisation de la dose délivrée lors du traitement d’un cancer par radiothérapie.
[1] Lymphocyte T4 effector-memory
[2] Ce test consiste en la quantification, par une analyse par cytométrie en flux, de la mort des lymphocytes T4EM en fonction de la dose d’irradiation à laquelle ils ont été soumis.
[3] TNF-Related Apoptosis Inducing Ligand