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Listeria monocytogenes est une bactérie pathogène responsable de la listériose chez l’homme. Son étude a contribué ces dernières années à la mise en évidence de phénomènes fondamentaux utilisés par les bactéries lors de l’infection. Elle est particulièrement connue pour sa capacité à entrer dans les cellules et manipuler différentes fonctions cellulaires à son profit pour échapper aux défenses de l’hôte. Ces stratégies lui permettent ainsi de traverser la barrière intestinale et d’autres barrières de l’organisme au cours de l’infection chez l’homme.
© Inserm, P. Gounon Morphologie de listeria monocytogènes, bactérie responsable de méningite cérébrospinale.
Des chercheurs de l’Institut Pasteur appartenant à l’Unité des Interactions Bactéries-Cellules (Unité Inserm U604, INRA USC2020) dirigée par Pascale Cossart, en collaboration avec l’équipe d’Anne Dejean, Unité de Recherche Organisation Nucléaire et Oncogenèse à l’Institut Pasteur (Unité Inserm U579) et une équipe de l’Université de Ghent, en Belgique, viennent de découvrir que Listeria produit une toxine qui détruit une machinerie cellulaire très importante, la SUMOylation. Cette machinerie permet normalement à la cellule d’additionner sur certaines protéines un petit module, appelé SUMO, qui change les propriétés des protéines ciblées. Listeria bloque l’addition de ces modules. Les chercheurs ont montré que ce blocage est essentiel à une infection efficace.
Listeria monocytogenes est une bactérie très répandue dans la nature (eau, sol, végétaux, animaux) et peut contaminer de nombreux aliments consommés par l’homme. Elle est à l’origine de la listériose, maladie qui touche, principalement dans les pays industrialisés, les populations à risque comme les femmes enceintes et leurs nouveau-nés, les personnes âgées et les personnes dont les défenses immunitaires sont perturbées, à la suite d’un traitement ou d’une maladie. Chez l’adulte, elle se manifeste principalement par une septicémie ou une infection du système nerveux central (méningite ou méningo-encéphalite). Chez la femme enceinte, elle peut provoquer un avortement, un accouchement prématuré ou une infection néonatale. En France, si la maladie reste rare – moins de 5 cas par million d’habitants en 2007-, elle est néanmoins mortelle dans 20 à 30% des cas.
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Sources
Listeria monocytogenes impairs SUMOylation for efficient infection
Accès à l'article original, Nature (publié le 22/04/2010)