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Canal Détox

Une cure de détox pour être au top après les fêtes, vraiment ?

  Entre Noël, le jour de l’an et les repas à répétition, les fêtes de fin d’année sont une période intense pour notre organisme. Celui-ci carbure à plein régime et produit, nous dit-on, une multitude de « toxines ». Pas de panique… les conseils « détox » pour lendemain de fête sont légion sur internet. […]

Le 15 Déc 2021 | Par INSERM (Salle de presse)

Après les fêtes, les conseils détox sont de légion sur internet et dans la presse « féminine ». © Michele Purin on Unsplash 

 

Entre Noël, le jour de l’an et les repas à répétition, les fêtes de fin d’année sont une période intense pour notre organisme. Celui-ci carbure à plein régime et produit, nous dit-on, une multitude de « toxines ». Pas de panique… les conseils « détox » pour lendemain de fête sont légion sur internet. Il existerait mille et une astuces pour débarrasser notre organisme de toutes les « toxines » ou déchets que l’on aurait accumulé. Peut-on vraiment compter sur des aliments miracles pour nous décrasser ? Les tisanes de millepertuis fonctionnent-elles pour éliminer les « toxines » de notre organisme ? Et jeûner quelques jours après un excès permet-il réellement de remettre les compteurs à zéro ? Notre dernier texte Canal Détox de l’année coupe court aux fausses infos. 

C’est un fait. L’organisme produit des déchets en permanence et se retrouve, via l’alimentation, contaminé par un certain nombre de substances toxiques. Mais notre organisme est très bien équipé pour s’autonettoyer au quotidien. Il possède notamment des organes de détoxication très efficaces : le foie et les reins. Le premier est une usine d’épuration qui transforme certains déchets comme l’ammoniac et de nombreuses substances toxiques et cancérigènes. Les reins de leur côté éliminent les déchets via les urines. En parallèle, la peau participe à l’excrétion de certains déchets, comme l’acide lactique, par le biais de la transpiration, tandis que les poumons rejettent le CO2.

Bien sûr, certains aliments ou extraits de plantes accélèrent l’élimination ou la dégradation des toxines, qu’il s’agisse de polluants ou de médicaments. C’est d’ailleurs de cette façon que l’on a parfois découvert leurs effets. Au Canada par exemple, on s’est rendu compte que des femmes sous pilules, qui buvaient un grand nombre de tisanes au millepertuis, tombaient enceintes. On a alors découvert dans cette plante une substance qui accélère la dégradation de la pilule.

Toutefois, l’idée de renforcer le processus naturel de détoxication mené par l’organisme en consommant des aliments « détox » ne repose sur aucune donnée scientifique. En 2012, l’Autorité européenne de sécurité des aliments a ainsi examiné et rejeté les prétendues vertus détoxifiantes d’une soixantaine d’aliments populaires inclus dans les régimes détox. De plus, ces extraits de plantes « détox » soi-disant miracles, utilisés sans contrôle médical sous forme de compléments alimentaires, peuvent s’avérer parfois dangereux. Outre les contraceptifs, le millepertuis interagit par exemple avec de très nombreux traitements (antirétroviraux, antiépileptiques) en diminuant leur efficacité.

Par ailleurs, chaque type de toxine suit un circuit de dégradation et d’élimination bien particulier au sein de l’organisme, auxquels les chercheurs qui étudient les mécanismes de détoxication s’intéressent de près. Par conséquent, aucun remède ne peut prétendre « nettoyer l’organisme » de façon globale.

Alors à quoi servent les recettes détox vantées par les magazines ? À pas grand-chose, il faut bien le reconnaître. Croire que l’on peut faire tous les excès et qu’il suffit ensuite de prendre une tisane, un jus de citron, de jeûner pendant 24h ou de suer dans un sauna pour faire disparaître toutes les toxines et déchets accumulés est illusoire. Certains régimes détox très restrictifs à base de choux par exemple, risquent même de fatiguer votre organisme, d’entrainer des carences et d’altérer ses capacités naturelles de détoxication…

Le foie est l’organe roi de la détoxication, capable de transformer des milliers de substances étrangères différentes avec quelques dizaines d’enzymes. Les reins filtrent chaque jour environ 180 litres de sang et produisent en moyenne 1,5 litre d’urine. Plus de 99 % de l’eau et des sels filtrés sont réabsorbés.

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