(c) Inserm/Depardieu, Michel
Les enfants grands prématurés, nés avant 32 semaines d’âge gestationnel (8e mois de grossesse), représentent 1 à 2% de la totalité des naissances. Pour ces nouveau-nés, les risques de mortalité et de troubles neurologiques à long terme sont plus élevés que ceux des enfants nés à terme. Assurer des soins adaptés est essentiel afin de leur garantir une meilleure santé.
Le projet EPICE a construit une cohorte en population en 2011 comprenant tous les grands prématurés de 19 régions de 11 pays de l’Union européenne (Belgique, Danemark, Estonie, France, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Suède, Royaume-Uni). Le but du projet est d’évaluer les « pratiques médicales fondées sur les preuves » apportées à ces enfants.
Prenant en compte les données de la recherche, l’expertise clinique, et les besoins du patient, la médecine fondée sur les preuves («evidence-based medicine») permet aux professionnels de santé de choisir des soins ayant fait preuve de leur efficacité clinique. Dans cette étude, Jennifer Zeitlin, directrice de recherche Inserm, a étudié en particulier quatre de ces pratiques médicales, afin de mesurer leur impact sur la mortalité néonatale :
– le transfert des femmes enceintes dans des centres spécialisés adaptés pour accueillir des grands prématurés,
– l’administration prénatale de corticostéroides (pour la maturation des poumons)
– la prévention de l’hypothermie
– l’administration de surfactant (substance essentielle à la fonction respiratoire qui tapisse les alvéoles pulmonaires) dans les 2 heures suivant la naissance, ou la ventilation nasale en pression positive, pour les enfants nés avant 28 semaines de grossesse
Alors que l’utilisation de chaque pratique prise individuellement est élevée (entre 75 et 89%), seulement 58% des grands prématurés ont reçu la totalité des quatre pratiques recommandées.
L’étude a simulé deux modèles pour mesurer l’impact de ce défaut de prise en charge. Si chaque enfant avait reçu l’ensemble des quatre pratiques recommandées, la mortalité aurait été réduite de 18%. Ces résultats démontrent l’importance d’une prise en charge médicale médicale fondée sur les preuves, pour une amélioration de la santé des grands prématurés.
Des soins intensifs périnatals efficaces en Europe : traduire les connaissances en médecine fondée sur les preuves
Le projet EPICE est consacré aux pratiques médicales apportées aux grands prématurés nés avant 32 semaines de gestation, dans onze pays européens. Le but du projet est d’évaluer les pratiques et d’en tirer des améliorations de soins, car ces enfants courent un plus grand risque de mortalité et de troubles neurologiques à long terme que les enfants nés à terme.
EPICE a démarré en 2011 et est soutenu par l’Union Européenne (PC7) pendant 5 ans. Il est coordonné par l’Inserm, comme 27 autres projets « santé » européens. Le projet implique 12 partenaires et 6 partenaires associés, basés dans 11 pays européens :
Les 12 partenaires :
Inserm (coordinateur), France : https://www.inserm.fr/
SPE, Belgique : https://www.wiv-isp.be/epidemio/morbidat/NL/Insti/SP.htm
Hvidore Hospital, Danemark : https://www.hvidovrehospital.dk
Universitas Tartuensis, Estonie : www.ut.ee
Philipps Universität Marburg, Allemagne : https://www.uni-marburg.de
Bambino Gesu Ospedale Pediatrico, Italie : https://www.ospedalebambinogesu.it
Laziosanita Agenzia Di Sanita Pubblica, Italie : https://www.asplazio.it
Radboud University Nijmegen Medical Centre, Pays Bas : www.umcn.nl
Poznan University of Medical Sciences, Pologne : https://www.mdprogram.com/
U.Porto, Portugal : https://higiene.med.up.pt/index.php
University of Leicester, Royaume-Uni : https://www2.le.ac.uk/departments/health-sciences/research/ships/timms
Karolinska Institutet, Suède : https://ki.se/
EPICE en France
Le projet EPICE en France fait partie de l’étude nationale EPIPAGE 2 (étude épidémiologique sur les petits âges gestationnels) qui constitue une cohorte des enfants grands prématurés mise en place en 2011 dans les 22 régions de France métropolitaine et les DOM. L’étude permettra de suivre plus de 4 000 enfants prématurés jusqu’à l’âge de 11-12 ans. Trois régions françaises, l’Ile-de-France, le Nord-Pas-de-Calais et la Bourgogne, participent à l’EPICE.
Ce projet est mené par l’unité Inserm 953 (« Recherche épidémiologique en santé périnatale et dans té des femmes et des enfants ») en collaboration avec l’équipe 2, de l’UMRS 1027, dirigée par le Dr Catherine Arnaud (Epidémiologie périnatale, handicap de l’enfant et santé des adolescents), et les équipes cliniques et de recherche des régions participantes.
Pour plus d’information sur cette étude : https://epipage2.inserm.fr
(Investigateur principal : Pierre-Yves Ancel, Inserm U953)
[1] https://presse.inserm.fr/optimiser-les-soins-intensifs-aux-prematures-une-demarche-collaborative-europeenne/4699/