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Journée mondiale du bien-être

07 Juin 2021 | Par INSERM (Salle de presse) | Journée mondiale

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©Shutterstock Young Couple Runners Legs Running Sunrise : photo de stock (modifiable) 1262367928 (shutterstock.com)

Le 12 Juin est célébrée la journée mondiale du bien-être. Le bien-être est souvent associé à la satisfaction des besoins du corps et de l’esprit.  L’occasion pour l’Inserm de revenir sur ses réalités corporelles, psychologiques et sociales, qui sont au cœur de la recherche médicale.

 

Réduire sa consommation de sucre pour privilégier un bien-être sur le long terme

Le sucre est addictif, pas nécessairement au sens clinique du terme, mais dans la mesure où il est ancré dans nos habitudes alimentaires. On le retrouve dans la majorité des produits transformés que nous achetons au supermarché. Il est donc difficile de ne pas dépasser la dose journalière de 100gr recommandée par les autorités de santé. On a tendance à lire dans les médias que les aliments sucrés comme le chocolat noir ont des vertus anti-stress. Or, pour Léopold Feuzeu, épidémiologiste à l’Inserm, si le chocolat stimule bien le centre du plaisir de notre cerveau, et contribue donc à diminuer notre stress à court terme, ces bienfaits sont de courte durée : une tablette est composée à 50% de mauvais gras, sans compter le sucre. Et selon Mathilde Touvier, chercheuse Inserm en épidémiologie nutritionnelle, dépasser la dose journalière de 100gr de sucre est associé à des problèmes de surpoids, de tension artérielle, et de maladies cardiovasculaires. En outre, il a été démontré que les cellules tumorales se nourrissaient de sucre, par conséquent une consommation excessive est aussi liée à un risque accru de cancer.

Les bénéfices à court terme associés à la consommation de sucre (regain d’énergie, sensation de plaisir…) sont donc inférieurs aux risques encourus pour la santé. Attention toutefois, les experts ne préconisent pas un arrêt complet du sucre, car certains aliments sucrés contiennent des nutriments vitaux.  Ils recommandent plutôt une consommation avec modération, en surveillant notamment la composition des produits à l’aide d’indicateurs comme le Nutriscore.

Regarder les Canal Détox    « Une vie sans sucre, vraiment ? »

                                                 « le chocolat, c’est bon pour la santé, vraiment ? »

 

L’importance de l’activité physique dans le traitement des maladies chroniques

Aujourd’hui, un français sur quatre souffre d’une maladie chronique, trois sur quatre après 65 ans. Ces maladies limitent grandement la qualité de vie et l’autonomie.

Les maladies chroniques sont des affections non transmissibles de longue durée, parfois permanentes, et qui évoluent avec le temps. On retrouve parmi les plus fréquentes le diabète, les pathologies cardiovasculaires, et les cancers.

Quatre facteurs de risques favorisent le développement d’une maladie chronique : le tabac, l’alcool, une mauvaise alimentation et l’inactivité physique. L’impact de l’activité physique dans le développement et le traitement des maladies chroniques a fait l’objet d‘une expertise collective à l’Inserm, sollicitée par le Ministère des Sports en 2019.  L’enjeu de cette expertise était surtout de réfléchir à la meilleure façon d’intégrer l’activité physique dans le programme thérapeutique des patients. En février 2019, elle publiait entre autres les recommandations suivantes :

  • L’activité physique doit être systématiquement prescrite dans le parcours de soin.
  • Ces activités doivent être adaptées au cas par cas, selon la pathologie du patient et ses caractéristiques physiques et psychologiques.
  • Proposer un programme que le patient pourra appliquer à domicile ou à proximité de son lieu de vie.
  • Articuler le programme d’activité physique à un programme d’éducation thérapeutique afin d’ancrer l’engagement du patient sur le long terme.

 

Comment limiter l’impact de la pandémie de covid-19 sur notre santé mentale ?

Selon une étude réalisée par le centre de recherche Inserm Bordeaux sur la cohorte MAVIE,  la santé mentale perçue s’est fortement dégradés dans la population depuis le début de la pandémie, en particulier chez les femmes et chez ceux qui habitent un logement de moins de 30m².

Les confinements successifs ont également affecté la santé mentale des enfants. Des chercheurs de l’Inserm et de l’Ined ont révélé en avril 2021 que 13% des enfants de 8 à 9 ans ont été concernés par des troubles socio-émotionnels pendant le confinement. Par ailleurs, 22% d’entre eux ont rencontré des troubles du sommeil.  Une étude sur la cohorte TEMPO mise en place par l’Inserm a montré que 24,7% des enfants issus d’un échantillon de 432 ménages présentaient des symptômes d’hyperactivité et d’inattention pendant le premier confinement. Cette même étude a identifié plusieurs facteurs de risques : la pauvreté, la taille du logement, et l’absence d’un des deux parents. Par ailleurs, le mal-être des parents est un facteur de risque à ne pas négliger dans l’apparition de troubles émotionnels chez l’enfant. C’est pourquoi il est aussi nécessaire d’accompagner les parents en souffrance durant cette période.

 

L’alcool présente un risque pour la santé, même en consommation occasionnelle

Nous associons l’alcool à des moments de détente et de convivialité. Mais comme pour le sucre, le bien-être qui y est associé est trompeur.

Le 4 Juin ont été présenté les résultats de l’expertise collective Inserm sur la réduction des risques associés à la consommation d’alcool. Les chercheurs ont ainsi recoupé plus de 3600 documents pour dresser un constat alarmant : la consommation d’alcool est la première cause d’hospitalisation en France, chez les jeunes comme chez les plus âgés. En outre, même une consommation en faible quantité représente déjà un facteur de risque, en particulier chez les femmes qui ont une plus grande vulnérabilité biologique vis-à-vis de l’alcool.  Ainsi contrairement aux croyances populaires, les verres de vins au cours d’un repas ou les digestifs en fin de repas, ne sont pas sans conséquence pour l’organisme.

La mortalité attribuée à l’alcool est plus élevée en France qu’ailleurs en Europe. Selon l’expertise collective, le marketing autour des boissons alcoolisés est largement responsable de ce constat, car il  contribue à banaliser voire encourager leur consommation surtout auprès des jeunes. C’est aux autorités de santé d’établir une stratégie de prévention auprès du grand public, à travers des opérations de sensibilisation comme le mois sans alcool qui connait un succès grandissant, mais aussi en encadrant strictement le marketing autour des boissons alcoolisées.

Enfin, la consommation d’alcool entraîne parfois une sévère dépendance, de l’ordre de la maladie chronique. Cette dépendance est particulièrement marquée chez les personnes en difficulté financière et sociale. Il est donc difficile de la traiter sans intervenir sur l’environnement et les conditions de vie de l’individu, notamment à travers une prise en charge psychologique et psychiatrique. A noter qu’il n’est pas nécessaire d’être dépendant pour avoir une consommation d’alcool considérée comme problématique. Il existe aussi des programmes thérapeutiques pour ce cas particulier, souvent sous-estimé par les individus qui en souffrent. 

 

L’importance d’un environnement de qualité

La qualité de l’environnement dans lequel nous évoluons au quotidien joue un rôle déterminant sur notre santé et notre bien-être. La pollution atmosphérique, en particulier dans les métropoles, est responsable sur le long terme de maladies chroniques (cancer du poumon entre autres) et respiratoires. C’est pourquoi l’Ile de France a lancé un système d’alerte de pics de pollution, associé à une réduction du trafic, pour encourager les plus fragiles à limiter leurs sorties lorsque la concentration de polluants atmosphériques dépasse le seuil d’alerte. En mai 2021, une équipe de chercheurs de l’Inserm et de Sorbonne Université a publié une étude démontrant l’efficacité de ces mesures. En effet depuis l’application de seuils de pollution plus stricts fin 2011, les chercheurs ont identifié une baisse de la mortalité de l’ordre de 7 à 25% dans la population générale, et de l’ordre de 9 à 28% chez les plus âgés.

 

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