Contact Chercheur
Clément PimouguetUnité Inserm 1219 "Institut de Santé Publique, d’Épidémiologie et de Développement"
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Une nouvelle approche thérapeutique à domicile ciblant les patients de démence, la “thérapie occupationnelle”, peut ralentir leur perte d’autonomie et réduire les troubles du comportement. Ces résultats sont issus d’une nouvelle étude publiée par des chercheurs de l’Inserm (Unité 1219 “Institut de Santé Publique, d’Épidémiologie et de Développement”) dans le Journal of Alzheimer’s Disease.
La France a déployé un immense effort pour améliorer les soins des patients atteints de démence grâce à un plan national pour la maladie d’Alzheimer en 2008. Cet effort a été confirmé par le gouvernement suivant (Plan maladies neurodégénératives). Certains nouveaux dispositifs de soins ont été mis en place, comme les ESA (Équipes Spécialisées Alzheimer) offrant la thérapie occupationnelle aux malades d’Alzheimer. Cette thérapie consiste à stimuler certaines activités de personnes malades ou à maintenir leur autonomie de manière sécurisée et efficace tout en tenant compte de leurs habitudes de vie et de leur environnement. Basée sur l’intervention d’ergothérapeutes, de psychomotriciens et d’assistants de soins en gérontologie, la prise en charge a lieu à domicile sur prescription médicale. Même si son efficacité avait été démontrée dans quelques essais cliniques, elle ne l’avait pas été dans des conditions de soins de routine et méritait d’être étudiée.
421 patients atteints de démence ayant été dirigés vers des ESA par leur médecin traitant ou un médecin spécialiste ont été suivis pendant 6 mois. Les chercheurs se sont intéressés à leur évolution clinique entre le début et la fin de la prise en charge (d’une durée de 3 mois) puis 3 mois après la fin de l’intervention.
Cette étude observationnelle menée en conditions de vie réelles a démontré que les patients atteints de démence rapportaient des bénéfices cliniques au cours de la période de l’intervention.
Les performances cognitives des patients restaient stables au cours des 6 mois de l’étude. L’autonomie fonctionnelle restait stable aussi au cours des 3 mois d’intervention mais elle était significativement réduite par la suite. Enfin, dans le groupe, les patients diagnostiqués les plus récemment retiraient le plus d’avantages en termes de déclin fonctionnel. Ces découvertes suggèrent que la thérapie occupationnelle devrait concerner prioritairement les patients aux stades précoces de la maladie d’Alzheimer afin d’optimiser ses éventuels bénéfices cliniques.
Cette étude souligne le potentiel de cette prise en charge en termes de bien-être des patients et de leurs aidants. Ces résultats ouvrent également un nouveau domaine de recherche concernant la thérapie occupationnelle en France. En effet, cette intervention a été conceptualisée comme une intervention à court terme à domicile, mais les avantages sur le long terme et les conséquences d’un arrêt de la prise en charge restent inconnus. Dans cette optique, l’équipe de chercheurs de l’Inserm conduira un essai pour comparer l’efficacité de la thérapie occupationnelle sur une période supplémentaire de 4 mois par rapport à la prise en charge habituelle telle que recommandée.