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Mathias Pessiglione
Chercheur Inserm
Institut du cerveau et de la moelle épinière (Inserm/CNRS/Sorbonne Université)
znguvnf.crffvtyvbar@tznvy.pbz 01 57 27 43 24
©Braden Collum/Unsplash
On ne cesse de nous le répéter : l’activité sportive est bonne pour la santé. Chez les sportifs de haut niveau, un excès d’exercice pourrait néanmoins être délétère, en témoigne le cas des athlètes qui souffrent du « syndrome de surentraînement ». À l’origine d’une grande fatigue et de performances sportives réduites, ce syndrome intrigue les scientifiques. Une étude menée par Mathias Pessiglione, directeur de recherche Inserm au sein de l’Institut du cerveau et de la moelle épinière (Inserm/CNRS/Sorbonne Université) à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière AP-HP, en collaboration avec l’INSEP (Institut national du sport, de l’expertise et de la performance) et l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) montre qu’un entraînement physique intense peut nuire aux capacités cérébrales, en particulier au contrôle cognitif. Les résultats complets sont publiés dans la revue Current Biology.
Mathias Pessiglione, chercheur à l’Inserm, et son équipe souhaitaient identifier les causes d’un syndrome courant chez les sportifs d’élite, connu sous le nom de « syndrome de surentraînement ». Celui-ci se traduit par une baisse des performances sportives et une sensation intense de fatigue. Un athlète souffrant de ce syndrome peut être tenté par des produits susceptibles de rétablir ses performances, ce qui explique l’intérêt de l’AFLD pour ce projet.
Pour tester cette idée, l’équipe a travaillé pendant neuf semaines avec 37 triathlètes répartis en deux groupes. Le premier a suivi un entraînement « normal » de haut niveau, tandis que le second a été soumis à une surcharge d’entraînement au cours des trois dernières semaines de l’expérience, avec des séances d’entraînement plus longues (de 40 % en moyenne). Tous les participants ont été suivis au sein de l’Institut du cerveau et de la moelle épinière, d’une part au niveau comportemental et d’autre part via la réalisation d’IRM fonctionnelles.
Des entraînements rallongés de 40 % en moyenne
Les chercheurs ont ainsi montré des similarités entre un entraînement sportif trop intensif et un travail intellectuel excessif. Cet excès d’activité sportive entraîne en effet une réduction de l’activité du cortex préfrontal latéral (une région clé pour le contrôle cognitif), similaire à celle observée lors d’un effort intellectuel. Une diminution de l’activité cérébrale qui se traduit par des décisions impulsives, privilégiant les gratifications à court terme plutôt que les buts à long terme. Dans le cas d’un athlète de haut niveau, cette impulsivité peut par exemple donner lieu à la décision de s’arrêter en pleine performance sportive ou d’abandonner une course pour faire cesser la douleur ressentie pendant l’effort.
Mathias Pessiglione
Chercheur Inserm
Institut du cerveau et de la moelle épinière (Inserm/CNRS/Sorbonne Université)
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Neuro-computational impact of physical training overload on economic decision-making 2 Bastien Blain1,2,3,4*, Cyril Schmit5,6, Anaël Aubry5, Christophe Hausswirth6, Yann Lemeur5,6 & 8, Mathias Pessiglione1,2* 1 Motivation, Brain and Behavior Team, Centre de NeuroImagerie de Recherche, Institut du Cerveau et de la Moelle épinière, Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris, France 2 INSERM UMRS 1127, CNRS UMR 7225, Sorbonne Université, Paris, France 3 Centre d’Economie de la Sorbonne, Paris, France 15 4 Max Planck UCL Centre for Computational Psychiatry and Ageing Research, University College 16 London, UK 17 5 French Institute of Sport, Expertise and Performance (INSEP), Research Department, Laboratory of Sport, Expertise and Performance (EA 7370), Paris, France 19 6 Laboratory LAMHESS (EA6312), University of Nice Sophia-Antipolis, Nice, France Current Biology. Septembre 2019 DOI: