Contact Chercheur
Françoise MuscatelliDirecteur de recherche
CNRS Institut de Neurobiologie de la Méditerranée (INMED) Inserm U901
Tél. : 04 91 82 81 33
Dans les premières heures de la vie, la relation mère-enfant s’établit par la proximité physique et les comportements innés du nourrisson tels que la succion. Pourtant, les problèmes de prise alimentaire et de succion des nouveau-nés sont fréquents. Ils concernent notamment les prématurés (5 % des naissances), et peuvent avoir des causes diverses (hypoxie, maladies génétiques, maladies métaboliques, problèmes neurologiques…).
Le syndrome de Prader-Willi est une maladie génétique orpheline (1/20 000 naissances) avec une atteinte du système nerveux. Elle se traduit dès la naissance par une absence ou faible activité de succion nécessitant dans la plupart des cas un gavage gastrique des bébés.
Fortement investie dans la recherche sur cette maladie, l’équipe dirigée par Françoise Muscatelli à l’Institut de Neurobiologie de la Méditerranée (Marseille) – Unité 901 de l’Inserm a cherché à déterminer le rôle du gène Magel2 (un des gènes impliqués dans le syndrome de Prader Willi) dans l’hypothalamus. L’équipe de chercheurs a montré que l’absence du gène Magel2 entraîne chez le souriceau des troubles sévères de la succion : les souriceaux ne se nourrissent pas et meurent. La cause de ce comportement est une altération de la synthèse de l’hormone ocytocine dans l’hypothalamus. Les membres de l’équipe ont en effet montré que l’absence de Magel2 induisait une baisse de la quantité d’ocytocine dans le cerveau des souris.
L’équipe a prouvé avec succès que l’apport de cette hormone rétablit un comportement alimentaire normal. Cette victoire n’est pas des moindres puisque l’ocytocine joue un rôle capital dans le comportement d’un individu, notamment dans les interactions sociales, défectueuses dans l’autisme par exemple. Chez la mère, cette hormone joue aussi un rôle dans la parturition, l’allaitement et l’attachement de la mère à son bébé.