(C) Fotolia
Les souris ne sont pas égales face au stress. Un constat réalisé par une équipe de recherche de l’Inra et de l’Inserm qui, après avoir soumis des rongeurs à un stress chronique et mesuré les symptômes émotionnels grâce à une batterie de tests comportementaux: isolement, labyrinthe ou environnement anxiogène, a remarqué que certains animaux étaient naturellement résilients, autrement dit plus résistants au stress. Les chercheurs ont également mis en lumière que cette capacité serait due à une meilleure plasticité des neurones du noyau accumbens, une zone du cerveau impliquée dans la régulation des émotions et du stress, où les endocannabinoïdes sont des acteurs majeurs de la mémoire à l’échelle synaptique.
Pour vérifier cette relation, les souris qui présentaient des symptômes anxieux ont reçu un traitement stimulant la production d’endocannabinoïdes dans le noyau accumbens. Les scientifiques ont observé une limitation de l’anxiété chez ces souris. Ces résultats mettent en évidence pour la première fois la relation directe entre la production d’endocannabinoïdes au niveau du noyau accumbens et le développement de troubles anxieux face à un stress chronique.
Une étape est ainsi franchie dans la mise en lumière du substrat neurobiologique impliqué dans l’adaptation au stress et l’anxiété qui se développe chez certains individus en situation de stress chronique. Ils confortent l’observation précédente des chercheurs qui, dès 2011 avaient découverts que la carence alimentaire en oméga3, des molécules qui modulent la production d’endocannabinoïdes, récapitule les effets comportementaux et neurobiologiques du stress.
Ainsi, ces résultats offrent de nouvelles pistes pour développer des stratégies pharmacologiques et nutritionnelles dans la gestion du stress et de l’anxiété.