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Brèves

On a trouvé la « petite voix » dans le cerveau !

04 Déc 2012 | Par INSERM (Salle de presse) | Neurosciences, sciences cognitives, neurologie, psychiatrie

Jeanne d’Arc, dit-on, entendait des voix, c’est bien connu. Mais, nous aussi, même sans être mystique, entendons des voix – surtout la nôtre d’ailleurs : nous nous parlons sans cesse à nous même. D’où vient cette impression sonore fictive, ce son imaginaire ? Où résonne-t-il dans notre tête ?

Une collaboration menée entre les chercheurs de l’Inserm au Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon et le C.H.U. de Grenoble vient de montrer que notre cerveau peut réagir comme si nous entendions quelqu’un nous parler alors même que personne d’autre n’est dans la pièce. Ces travaux sont publiés dans la revue The Journal of neuroscience.

L ‘équipe dirigée par Jean-Philippe Lachaux, directeur de recherche à l’Inserm s’est intéressée à une situation particulièrement propice à « la petite voix » : la lecture silencieuse. En enregistrant directement l’activité des régions cérébrales auditives spécialisées dans le traitement de la voix, les chercheurs ont pu constater qu’elles étaient actives quand nous lisons dans notre tête, c’est à dire quand la seule impression auditive est justement celle de notre petite voix interne.

Bien que ces travaux ne traitent qu’une situation de lecture, ils établissent la preuve qu’il est possible de détecter en direct les moments où quelqu’un pense, et même de savoir si ses pensées sont plutôt de nature verbale … mais attention : nous sommes encore loin de savoir à quoi cette personne pense.

A terme, les applications potentielles sont nombreuses, par exemple pour envisager des outils de rééducation permettant d’éviter l’emballement de ces pensées quand celles-ci deviennent trop nombreuses, dans le cas de la rumination dépressive (pensées négatives qui s’enchainent les unes aux autres et qui finissent par accaparer toute l’attention des patients dépressifs) ou de la schizophrénie.

© Jean Philippe Lachaux/Inserm

Entendre le cerveau se parler à lui-même.
Il est fréquent d’entendre le son de sa propre voix résonner dans sa tête – en lisant dans le silence d’une bibliothèque, par exemple. Cette impression auditive est due à une activation spontanée des aires auditives du cortex, celles occupées d’ordinaire à analyser les sons qui nous parviennent. Il est donc possible d’observer le cerveau se parler à lui-même.

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Contacts
Contact Chercheur

Jean-Philippe Lachaux
directeur de recherche Inserm Centre de Recherche en Neuroscience de Lyon
Tel : 04 72 13 80 00
rf.mresni@xuahcal.pj

Sources

 » How Silent Is Silent Reading? Intracerebral Evidence for Top-Down Activation of Temporal Voice Areas during Reading. »
Perrone-Bertolotti et al The Journal of Neuroscience
5 décembre 2012

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