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Communiqués et dossiers de presse

PREVAC-UP : Étendre le suivi et renforcer les capacités de recherche afin de soutenir la lutte contre Ebola

13 Jan 2020 | Par INSERM (Salle de presse) | Immunologie, inflammation, infectiologie et microbiologie

PREVAC – Centre de Vaccination de Landréah Conakry. Crédits : Inserm/Delapierre, Patrick

En 2016, les efforts déployés par les organismes de santé publique ont mis un frein d’arrêt à la transmission interhumaine du virus Ebola en Afrique de l’Ouest après la pire épidémie de virus Ebola jamais enregistrée. Toutefois, la menace reste bien réelle, comme l’ont démontré les flambées épidémiques survenues récemment en République démocratique du Congo (RDC). Par conséquent, il est essentiel de poursuivre et d’intensifier les efforts afin de développer une stratégie de vaccination sûre et efficace contre le virus Ebola, pour une protection durable dans toutes les populations, notamment chez les enfants.

Depuis août 2018, la RDC est aux prises avec la pire épidémie Ebola de son histoire, et la deuxième épidémie la plus importante au monde, comptabilisant à ce jour plus de 2 200 décès et plus de 3 300 cas d’infection confirmés. La crise en cours met en évidence, une nouvelle fois, la nécessité de développer des vaccins sûrs et efficaces contre le virus Ebola.

Cet objectif a été la priorité de l’essai PREVAC (Partnership for Research on Ebola Vaccinations ou Partenariat pour la recherche sur la vaccination contre Ebola)[1], un consortium international qui a bénéficié récemment d’un financement supplémentaire pour favoriser la recherche en Afrique de l’Ouest dans le cadre d’un nouveau projet : PREVAC-UP. Cette nouvelle initiative vise à déterminer la sécurité à long terme, ainsi que la durabilité des réponses immunitaires humorales et cellulaires de trois différents schémas vaccinaux contre le virus Ebola testés auparavant par le consortium. PREVAC-UP évaluera ces facteurs jusqu’à 5 ans après la vaccination.

L’étude évaluera également l’effet des co-infections, comme la malaria et les helminthes, sur la réponse immunitaire à la vaccination. Une analyse statistique intégrative de la réponse immunitaire sera utilisée pour étudier le mécanisme d’action des vaccins et identifier des corrélations précoces de l’induction durable d’anticorps. « Ce programme devrait avoir un impact significatif sur la prévention et le contrôle du virus Ebola chez les adultes et les enfants en Afrique. L’étude renforcera également les capacités de recherche en matière de développement et d’évaluation de nouveaux vaccins en Afrique subsaharienne », a indiqué le Dr Yazdan Yazdanpanah, investigateur principal de l’essai PREVAC.

Le projet est cofinancé par le programme EDCTP2 (European and Developing Countries Clinical Trials Partnership) soutenu par l’Union européenne[2]. Outre la subvention de l’EDCTP2, PREVAC-UP bénéficie d’un cofinancement de l’Inserm, du NIAID, de la LSHTM et du COMAHS et d’un soutien des pays hôtes, la Guinée, le Libéria, le Mali et la Sierra Leone.

Résultats PREVAC attendus en 2020

PREVAC-UP fait suite aux travaux déjà réalisés par le consortium PREVAC depuis mars 2017 en Afrique de l’Ouest. Intervenant au Libéria, en Guinée, en Sierra Leone et au Mali, l’équipe a mené un essai de phase 2 multicentrique, randomisé et contrôlé contre placebo – à ce jour, l’un des essais les plus importants sur la vaccination contre le virus Ebola – utilisant le vaccin récemment préqualifié de l’OMS rVSVΔG-ZEBOV-GP, développé par Merck, Sharpe & Dohme, Corp., et la stratégie de vaccination « prime-boost » Ad26.ZEBOVMVA-BN-Filo de Janssen Vaccines & Prevention, BV (Johnson & Johnson). L’objectif consistait à étudier la sécurité et l’immunogénicité sur 12 mois de trois stratégies de vaccination différentes impliquant ces vaccins, chez l’adulte et chez l’enfant âgé d’un an et plus.

Au total, PREVAC a recruté 4 789 personnes dans ces 4 pays, le recrutement de 2 802 participants (1 401 adultes et 1 401 enfants) ayant été finalisé en décembre 2018 pour la phase principale. Les premiers résultats sur l’immunogénicité à 12 mois après la vaccination sont attendus pour l’été 2020. Il est important de noter que le taux de rétention des participants est très élevé (95 % après 12 mois). « Cela reflète l’engagement important de tous les professionnels au niveau local et montre le niveau élevé de collaboration entre tous les partenaires impliqués dans le projet. De plus, cela souligne la volonté des populations d’avoir accès à la vaccination et l’efficacité des stratégies d’engagement communautaire », a indiqué le Dr Yazdanpanah.

PREVAC-UP permettra de rassembler des données complémentaires indispensables sur ces différentes stratégies de vaccination, permettant aussi de déterminer l’approche la plus sûre et la plus efficace pour protéger les populations vulnérables dans les pays menacés par Ebola.

 

 

 

[1] Pour en savoir plus sur PREVAC sur le site Web de l’Inserm : https://www.inserm.fr/en/news-and-events/news/ebola-already-more-than-2000-people-included-in-prevac-immunization-trial

 

[2] Organisations partenaires de PREVAC-UP 

Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm)*, France ; Centre National de Formation et de Recherche en Santé Rurale (CNFRSR)*, Guinée ; Institut Bouisson Bertrand* (IBB) / Centre de Recherche et de Formation en Infectiologie (CERFIG) France/Guinée ; London School of Hygiene and Tropical Medicine (LSHTM)*, Royaume-Uni ; University of Sierra Leone, College of Medicine and Allied Health Sciences (COMAHS)*, Sierra Leone ; Alliance for International Medical Action (ALIMA)*, France ; Inserm-Transfert SA*, France ; National Institute of Allergy and Infectious Diseases (NIAID), USA ; Université des Sciences, des Techniques et des Technologies de Bamako (USTTB)*, Mali ; Ministry of Health (Centre pour le Développement des Vaccins –Mali)*, Mali ; National Public Health Institute of Liberia (NPHIL), Libéria

*Signataires de la convention de subvention de l’EDCTP

Inserm’s participation in PREVAC is in part through a subcontract with Leidos Biomedical Research, Inc. which operates the Frederick National Laboratory for Cancer Research on behalf of the National Cancer Institute. The content of this publication does not necessarily reflect the views or policies of the Department of Health and Human Services, nor does mention of trade names, commercial products, or organizations imply endorsement by the U.S. government.

The PREVAC UP project is funded by the European and Developing Countries Clinical Trials Partnership (EDCTP2) programme supported by the European Union and the UK Department of Health & Social Care (Grant number RIA2017S – 2014 -PREVAC-UP). Besides the EDCTP2 grant, PREVAC-UP benefits from co-funding from Inserm, the NIAID, the LSHTM and the COMAHS as well as host country support from Liberia, Sierra Leone, Guinea and Mali.

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