Santé publique France et l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) signent aujourd’hui un accord visant à encadrer, renforcer et développer leur collaboration. © Inserm
Santé publique France et l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) signent aujourd’hui un accord visant à encadrer, renforcer et développer leur collaboration. Plusieurs thématiques prioritaires ont été identifiées pour les 5 prochaines années : maladies infectieuses émergentes et modélisation, facteurs environnementaux et santé, nutrition, inégalités sociales et santé périnatale. Cet accord permettra une alliance scientifique renforcée de la recherche avec la surveillance et la prévention-promotion de la santé, en appui aux décisions publiques.
Une collaboration confortée entre deux acteurs aux missions complémentaires
La surveillance épidémiologique génère de nombreuses données descriptives qui contribuent à la connaissance sur l’état de santé des populations en situation réelle. Les actions de prévention et promotion de la santé doivent s’appuyer sur des interventions ayant montré leur efficacité. Ces champs majeurs de la santé publique mobilisent ainsi des interactions permanentes et indispensables avec la recherche.
La surveillance et la recherche se nourrissent en effet mutuellement. La surveillance permet notamment de soulever des hypothèses scientifiques nouvelles qui doivent être testées par des travaux de recherche ; la recherche pouvant identifier des problématiques de santé devant être quantifiées précisément et faire l’objet d’une surveillance dédiée. De plus, les connaissances nouvelles issues de la recherche nourrissent les expertises et analyses produites en appui à la décision publique, contribuent à des innovations à la promotion d’environnements favorables à la santé, et génèrent également des hypothèses concernant des dangers émergents.
De par la complémentarité de leurs activités et les synergies à développer, Santé publique France et l’Inserm ont établi des domaines de coopération prioritaires, afin de renforcer les échanges et les modalités de coopération, à l’interface de la recherche, de la surveillance, des interventions en prévention et promotion de la santé, et de l’expertise, en appui à la décision en santé publique.
Des thèmes partagés et des outils communs renforcés
Cette ambition vient renforcer des collaborations existantes et parfois déjà anciennes, sur de nombreuses thématiques, comme dans le champ de la nutrition. S’appuyant également sur une coopération de longue date, le champ des maladies infectieuses et leur modélisation, a été particulièrement soutenu lors de la crise sanitaire liée au Sars-CoV-2, en lien avec l’ANRS|MIE, et fait l’objet de nouveaux projets de collaboration. Les inégalités sociales de santé constituent également un sujet majeur mis en exergue au cœur de la crise sanitaire et qui nécessite des travaux de fond au carrefour de la recherche, de la surveillance, de la promotion de la santé et de l’expertise.
Il s’agit ainsi, sur ces différentes thématiques, à la fois de renforcer la production scientifique en mobilisant la recherche pour l’appui aux interventions et politiques publiques. Enfin, les deux établissements s’engagent également ensemble sur des grands enjeux de santé publique, comme celui de l’impact des facteurs environnementaux, et en particulier du changement climatique, sur la santé, la santé mentale ou encore la santé périnatale. L’ambition est ici de mobiliser les acteurs de la recherche, qu’elle soit fondamentale ou appliquée, en appui à la décision interventionnelle.
Pour porter ces ambitions scientifiques, cet accord fixe un cadre opérationnel pour la collaboration des personnels scientifiques, tout en garantissant la qualité et l’indépendance de l’expertise ainsi que le respect des droits de propriété intellectuelle des deux établissements. Ces coopérations concernent notamment la mise à disposition d’experts, la réalisation d’expertises, la production de données et la création d’équipes associées.
La collaboration entre les deux organismes porte également sur les outils et infrastructures en appui aux missions et enjeux des deux entités :
- les cohortes, infrastructures de données, et grandes enquêtes en santé ;
- les registres de morbidité, et les stratégies de surveillance, de description des pathologies, de description évaluative des prises en charge diagnostique et thérapeutique ;
- le registre national des causes médicales de décès (ou CépiDc).
« Pour agir efficacement et sur la durée en santé publique, le dialogue entre connaissance et action doit être permanent. La signature de cet accord avec l’Inserm ouvre de nouvelles perspectives pour répondre à la nécessité de connecter encore plus fortement la surveillance et la prévention/promotion de la santé avec la recherche et l’innovation, au service de la santé des français. »
Pr Geneviève Chêne, Directrice générale de Santé publique France
« Je suis ravi de signer cet accord cadre qui met en lumière le nécessaire apport de la recherche à la surveillance et prévention en santé et l’aide à la décision publique. Il souligne les collaborations fortes qui existent déjà entre nos deux établissements sur les maladies infectieuses, la nutrition ou encore les inégalités de santé et en ouvre de nouvelles comme celle de l’impact du changement climatique sur la santé. Je suis convaincu que c’est en menant de telles synergies de haut niveau, que l’on réussira notre mission d’améliorer durablement la santé de nos concitoyens ».
Dr. Gilles Bloch, Président de l’Inserm