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Un confinement inutile, vraiment?

    L’impatience monte alors que le confinement se prolonge et certains commencent à s’interroger : est-il vraiment utile ? N’y aurait-il pas de solutions alternatives plus efficaces ? L’Inserm revient sur les questions autour du confinement.   Commençons par le rappeler : oui le confinement est utile. Pourquoi ? Parce qu’il permet de diminuer […]

Le 10 Avr 2020 | Par INSERM (Salle de presse)
 

Covid-19, Stay home!©Chris Barbalis on Unsplash

 
L’impatience monte alors que le confinement se prolonge et certains commencent à s’interroger : est-il vraiment utile ? N’y aurait-il pas de solutions alternatives plus efficaces ? L’Inserm revient sur les questions autour du confinement.
 
Commençons par le rappeler : oui le confinement est utile. Pourquoi ? Parce qu’il permet de diminuer le nombre de contacts entre personnes infectées et personnes saines susceptibles de contracter la maladie. Sans lui, chaque personne infectée en contamine en moyenne au moins deux autres. L’objectif du confinement est de descendre en dessous d’une personne contaminée par personne infectée, une limitation nécessaire pour casser la dynamique de transmission du virus. L’aplatissement de la courbe des nouvelles infections est indispensable pour éviter une surcharge des systèmes de santé, et surtout des soins intensifs, et diminuer autant que possible la mortalité.
 
S’il est utile, le confinement est une mesure qui demande du temps pour montrer ses premiers résultats positifs. Cependant, en l’absence de médicaments efficaces contre l’infection et/ou de vaccins capables de la prévenir ou de « booster » le système immunitaire, il n’existe pas d’autre solution que le confinement pour permettre une telle réduction de la mortalité.
On observe d’ailleurs aujourd’hui dans de nombreux pays, dont l’Espagne et l’Italie, que le confinement permet – après une période plus ou moins longue en fonction de l’intensité de l’épidémie au moment où les mesures sont mises en place –, d’aplatir la courbe de progression et de diminuer le nombre journalier de nouvelles infections. Le confinement laisse par ailleurs du temps aux pouvoirs publics pour programmer l’adaptation des infrastructures (TGV pour transporter les malades, réassignation de certains services hospitaliers, déploiement des tests…) et la préparation d’un plan de gestion épidémique sur le long terme.

Si le confinement était interrompu en France aujourd’hui, on verrait très probablement les infections repartir à la hausse, avec une deuxième vague pandémique, des services de soins intensifs encore plus surchargés et une mortalité accrue.

Quelles sont alors les perspectives concernant le confinement ? À quel moment pourra-t-on en envisager la fin ? Avant toute chose, il est nécessaire que la courbe des nouvelles infections se soit non seulement stabilisée, mais aussi inversée, et que les services d’urgence soient retournés à un mode de fonctionnement normal. C’est seulement à partir de ce moment-là que la mise en œuvre du déconfinement pourra être envisagée. Rien n’empêche cependant en amont de le planifier. Il est vraisemblable que la stratégie adoptée soit celle d’un déconfinement progressif. Un exemple pratique de ce qui pourrait se passer est donné par la stratégie annoncée par l’Autriche, avec sans doute des adaptations spécifiques à la France.
 
Texte réalisé en collaboration avec Marie-Paul Kieny, chercheuse Inserm, virologue et ancienne directrice adjointe de l’OMS.

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