Crédits: Inserm/Bougdour, Alexandre
Des chercheurs du CNRS, de l’Inserm et de l’Université Grenoble Alpes viennent de décrypter les mécanismes déployés par le parasite Toxoplasma gondii pour pénétrer dans les cellules de ses hôtes. À l’aide d’une imagerie quantitative à haute vitesse et haute résolution, ils ont identifié un mouvement singulier du parasite qui lui permet de fermer derrière lui la porte qu’il a créée pour rentrer dans la cellule-hôte et s’y nicher. Ces travaux, à l’interface de la biologie cellulaire, de la parasitologie et de la biophysique, sont publiés dans Cell Host & Microbes le 28 juin 2018.
La toxoplasmose est une infection répandue causée par un parasite, nommé Toxoplasma gondii, dont la multiplication au sein d’un hôte s’accompagne de dommages tissulaires irréversibles. La contamination humaine passe principalement par l’ingestion de viandes peu cuites ou par les fruits et légumes mal lavés. Après avoir infecté le système digestif, il gagne les tissus profonds du système nerveux, par exemple, y persiste quasi incognito et s’y développe.
Pour ce faire, T. gondii a mis en place une stratégie invasive ingénieuse. Les scientifiques de l’Institut pour l’avancée des biosciences (CNRS/Inserm/Université Grenoble Alpes) ont réussi à reconstituer les étapes de la pénétration du parasite dans une cellule-hôte. T.gondii injecte dans la membrane d’une cellule, un complexe de protéines formant une porte par laquelle il s’engouffre en quelques secondes. Il effectue enfin une rotation sur lui-même pour refermer la porte derrière lui. La force de rotation lui permet également de s’isoler dans une vacuole, une petite poche qui lui sert de nid où il continue à se développer aux dépens de son hôte.
© Isabelle Tardieux
Le parasite, une fois rentré dans la cellule, effectue une rotation qui lui permet de refermer la porte qu’il avait ouverte. Ce mouvement l’isole également dans une vacuole, une poche où il va nicher pour continuer à se développer.