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Communiqués et dossiers de presse

Une nouvelle piste thérapeutique pour des maladies rares et graves des reins

18 Juin 2015 | Par INSERM (Salle de presse) | Physiopathologie, métabolisme, nutrition

Dans un article publié dans la revue JASN le 22 mai dernier, une équipe du Centre de Recherche Cardiovasculaire de Paris (Université Paris Descartes / Inserm / AP-HP) propose une nouvelle approche de thérapie contre les maladies rénales graves. Menée par Pierre Louis Tharaux, cette équipe s’est penchée sur la capacité des cellules rénales à réagir à l’inflammation.

Le rein est un organe essentiel de l’organisme : il a pour fonction de filtrer le sang et d’éliminer les déchets collectés par l’urine. Cette fonction de filtre est principalement effectuée par des cellules spécialisées: les podocytes au sein de structures appelées « glomérules ». Chez certaines personnes, un processus inflammatoire anormal se déclenche et occasionne des lésions au sein du rein et de ces glomérules menant à une insuffisance rénale grave constituant une véritable urgence diagnostique et thérapeutique.

A ce jour, les seuls traitements pour ces maladies dites « glomérulonéphrites » consistent à viser le système immunitaire afin de réduire l’inflammation à l’origine de ce trouble. Malheureusement, ces thérapies ne sont que partiellement efficaces et exposent à une risque d’infection élevé les patients traités. C’est pourquoi l’équipe menée par Pierre-Louis Tharaux au sein du Centre de Recherche Cardiovasculaire de Paris (PARCC) a choisi une approche différente : étudier la possibilité de stopper la destruction rénale en agissant sur la façon dont les cellules rénales (les podocytes) réagissent à l’inflammation.

Chez des personnes non malades, un récepteur nommé PPARγ (peroxisome proliferator-activated receptor-gamma) est présent dans les podocytes des reins. En s’intéressant à cette molécule, les chercheurs ont découvert que celui-ci disparaît en partie des cellules glomérulaires  de souris reproduisant la maladie. De même, cette diminution est également remarquée dans les reins des malades atteints suggérant un rôle important de ce récepteur dans le développement de la glomérulonéphrite. Pour confirmer leur hypothèse, les scientifiques ont supprimé entièrement le PPARg des podocytes chez les souris. Ils ont alors observé une aggravation nette de la sévérité de leur atteinte rénale, corroborant ainsi la nécessité de PPARγ dans la préservation du rein.

Dans une perspective thérapeutique, l’équipe a alors eu l’idée d’administrer à ces souris un activateur de PPARγ, la pioglitazone. Développée en clinique pour le traitement de certains diabètes de type 2, elle était connue pour son effet bénéfique anti-inflammatoire. De manière surprenante, son administration aux souris, jusqu’4 jours après le début de la maladie, diminue considérablement l’inflammation rénale et permet le maintien de la fonction et de la structure du rein. Cette efficacité est perdue lorsque le gène PPARγ est absent des podocytes ce qui indique que l’essentiel de l’efficacité du médicament passe par une action sur ces cellules plutôt que par un effet anti-inflammatoire général comme on le croyait.

« Ces résultats suggèrent une nouvelle indication pour cette classe de médicaments activant la voie PPARγ qui pourraient s’avérer bénéfique dans les glomérulonéphrites en prévenant l’insuffisance rénale grave qui affecte encore beaucoup de patients. » indique Pierre-Louis Tharaux.

Contacts
Contact Chercheur
Pierre-Louis Tharaux
Directeur de recherche Inserm
Paris Cardiovascular Centre - PARCC, (INSERM et Université Paris Descartes) rf.mresni@xuaraht.siuol-erreip
Contact Presse
Université Paris Descartes
Pierre-Yves Clausse
01 76 53 17 98 
rf.setracsedsirap@esserp

Inserm
rf.mresni@esserp
Sources
Nuclear Factor Erythroid 2-Related Factor 2 Drives Podocyte-Specific Expression of Peroxisome Proliferator-Activated Receptor γ Essential for Resistance to Crescentic GN. 
Henique C1, Bollee G2, Lenoir O3, Dhaun N4, Camus M3, Chipont A3, Flosseau K3, Mandet C5, Yamamoto M6, Karras A7, Thervet E7, Bruneval P8, Nochy D8,Mesnard L9, Tharaux PL10.
1Paris Cardiovascular Centre (PARCC), Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM), Paris, France; Université Paris Descartes, Sorbonne Paris Cité, Paris, France; rf.mresni@xuaraht.siuol-erreip rf.mresni@euqineh.elorac. 2Paris Cardiovascular Centre (PARCC), Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM), Paris, France; Université Paris Descartes, Sorbonne Paris Cité, Paris, France; Centre de Recherche, Centre Hospitalier de l'Université de Montréal, Montréal, Québec, Canada; 3Paris Cardiovascular Centre (PARCC), Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM), Paris, France; Université Paris Descartes, Sorbonne Paris Cité, Paris, France; 4Paris Cardiovascular Centre (PARCC), Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM), Paris, France; British Heart Foundation Centre of Research Excellence (BHF CoRE), Edinburgh, United Kingdom; 5Paris Cardiovascular Centre (PARCC), Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM), Paris, France; 6Department of Medical Biochemistry, Tohoku University Graduate School of Medicine, Sendai, Japan; 7Paris Cardiovascular Centre (PARCC), Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM), Paris, France; Université Paris Descartes, Sorbonne Paris Cité, Paris, France; Department of Nephrology and. 8Paris Cardiovascular Centre (PARCC), Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM), Paris, France; Université Paris Descartes, Sorbonne Paris Cité, Paris, France; Department of Pathology, Hôpital Européen Georges Pompidou, Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), Paris, France; and. 9Unité Mixte de Recherche (UMR) 702, Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM), Paris, France. 10Paris Cardiovascular Centre (PARCC), Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM), Paris, France; Université Paris Descartes, Sorbonne Paris Cité, Paris, France; Department of Nephrology

Journal of American Society of nephrology, 21 May 2015
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